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Citations sur Ma soeur la vie et autres poèmes (47)

JOURNEES SANS PAREILLES
  
  
  
  
Au long des hivers innombrables
Je revois les jours de solstice.
Ils étaient tous inimitables
Et s’imitaient à l’infini.

Leur longue chaîne jusqu’au bout
Maille après maille s’est formée
De tous ces jours sans pareils, où
Le temps nous semblait arrêté.

Je vois comme si c’était hier :
Les toits et les chemins ruissellent,
Bientôt le milieu de l’hiver,
Sur un glaçon dort le soleil.

Plus ardemment, tout comme en rêve,
Se cherchent les bras des amants,
Et dans les arbres, sur les faîtes,
Suintent les nids fiévreusement.

Et, paresseuses, les aiguilles
Somnolent le long du cadran.
Le jour s’étire en décennies,
L’étreinte dure infiniment.


/Traduction d’Hélène Henry
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les rivières elles-mêmes refusent de se penser séparées.
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u es proche autant qu’on peut l’etre.
Ta présence est comme une ville,
C’rst Kiev tranquille à la fenêtre,
Enveloppé de jour torride.

Kiev qui paraît dormir, mais en
Faisant à son sommeil la nique,
Et qui, tordant son cou suant,
Rejette son collier de briques.

Kiev où sur la chaussée vaincue
Des peuples de peupliers las
Ont toutes leurs feuilles qui suent
De tant d’obstacles jetés bas.

Tu es la pensée que ce fleuve
Dans la peau verte des ravins
Est pour nous le livre des preuves
De secrets affronts souterrains.

Ta présence est comme un appel
À prendre place à ce midi
Pour — lui relu de Á à Z —
Y inscrire : « Elle fut ici. »
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DÉFINITION DE LA POÉSIE

C’est un bruit de glaçons écrasés, c’est un cri,
Sa strideur qui s’accroît et qui monte,
C’est la feuille où frémit le frisson de la nuit,
Ce sont deux rossignols qui s’affrontent,

C’est la suave touffeur d’une rame de pois,
L’univers larmoyant dans ses cosses,
Le jardin potager où Figaro s’abat
En grêlons du pupitre et des flûtes.

C’est cela qu’à tout prix retenir veut la nuit
Dans les fonds ténébreux des baignades
Pour porter une étoile au vivier dans les plis
De ses paumes mouillées, frissonnantes.

On étouffe, plus plat que les planches sur l’eau,
Et le ciel est enfoui sous une aune.
Il siérait aux étoiles de rire aux éclats,
Mais quel trou retiré que ce monde !
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L'orage est là, dans la maison !
Changeant de visage, en furie,
Il court le long des galeries,
Argenté, grondant, à tâtons.
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Ma soeur la vie
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Aimer certains, c'est un fardeau;
Toi, tu séduis sans insistance -
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IL NEIGE
  
  
  
  
C’est la neige, c’est la neige.
Fascinés par ses flocons
Les géraniums se tendent
Au-delà des croisillons.

C’est la neige et tout s’égare,
Tout s’envole aux alentours,
L’escalier aux marches noires,
Le tournant du carrefour.

C’est la neige, c’est la neige,
Ces flocons qui tombent, c’est
Le ciel qui descend sur terre
En pelisse rapiécée.

Qui, furtif et l’air fantasque,
Nous arrive du grenier
En jouant à cache-cache
Dans la cage d’escalier.

Car la vie ne peut attendre.
C’est Noël, et moins de temps
Qu’il ne faut pour vous le dire,
C’est déjà le nouvel an.

Et la neige tombe, épaisse.
Dans son pas, du même pied,
Avec la même paresse,
La même célérité

Va peut-être le temps même
Les années peut-être vont
Comme les mots d’un poème
Ou la neige à gros flocons ?

C’est la neige, c’est la neige,
C’est la neige et tout s’égare,
Les passants enfarinés
Et les plantes étonnées,
Le tournant du carrefour.


/Traduction sous la direction d’Hélène Henry
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Colline des moineaux

Des seins sous les baisers, comme sous un robinet !

Le stream de l'été ne fonctionnera pas éternellement.

Nous ne pouvons pas pomper le rugissement de l'accordéon

nuit après nuit, dans une fièvre poussiéreuse.



J'ai entendu parler de l'âge. Terribles prophéties !

Aucune vague ne lèvera les mains vers les étoiles.

Ils disent – ​​qui croit ? Pas de visage dans les feuilles,

pas de dieux dans l'air, dans les étangs : pas de cœurs.



Éveille ton âme ! Faire la journée, mousser.

Il est midi dans le monde. Où sont tes yeux ?

Voyez là, des pensées dans la blancheur bouillonnant,

des pommes de sapin, des pics, des nuages, de la chaleur, des pins.



Ici, les lignes de tramway de la ville s'arrêtent.

Au-delà il n'y a pas de rails, ce sont les arbres.

Au-delà - c'est dimanche, casser des branches,

la clairière s'enfuit, glisse sur les feuilles.



Midis dispersés : Pentecôte : marche,

« Le monde est toujours comme ça », dit le bois.

Alors le bosquet l'a planifié, la clairière a été racontée,

Alors elle se déverse, des nuages, vers nous.
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août

C'était sa promesse, fidèlement tenue :
Le soleil du petit matin est venu ainsi
Jusqu'à ce que l'angle de son rayon de safran
Entre les rideaux et le canapé,

Et avec sa chaleur ocre il se soit répandu sur
Les maisons du village, et le bois voisin,
Sur mon lit et sur mon oreiller humidifié
Et jusqu'au coin où se trouvait la bibliothèque.

Puis je me suis souvenu de la raison pour laquelle mon oreiller
avait été si mouillé par ces larmes qui coulaient
- j'avais rêvé que je vous voyais venir une à une à
travers le bois pour me souhaiter vos adieux.

Vous êtes venu à un ou à deux, une foule éparse ;
Puis soudain quelqu'un prononça un mot :
C'était le 6 août, par Old Style,
Et la Transfiguration de Notre-Seigneur.

Car du mont Thabor, habituellement ce jour-
là, vient une lumière sans flamme pour briller,
Et l'automne attire tous les regards sur lui-même
Aussi clair et indubitable qu'un signe.

Mais tu
t'avançais à travers le minuscule et dépouillé, Le pauvre et tremblant bosquet d'aulnes,
Dans le taillis du cimetière, roux,
Qui, comme du pain d'épice estampé, gisait là et brillait.

Et avec le silence de ces hautes cimes
N'était voisin que le ciel imposant
Et dans l'écho du chant des coqs
Les distances et les distances résonnaient :

Là dans le cimetière sous les arbres,
Comme un arpenteur du gouvernement
mort regardait mon visage pâle pour estimer
Quelle taille une tombe conviendrait à ma mesure.

Tous ceux qui se tenaient là pouvaient distinctement entendre
Une voix douce émerger de l'endroit où j'étais étendu :
La voix était à moi, mon passé ; paroles prophétiques
Qui résonnaient maintenant, non souillées par la pourriture :

« Adieu, merveille d'azur et d'or
Entourant la puissance de la Transfiguration :
Apaisez maintenant avec la dernière caresse d'une femme
L'amertume de mon heure prédestinée !

« Adieu l'étendue intemporelle des années qui passent !
Adieu, femme qui a lancé ton défi acharné
Contre l'abîme des humiliations :
Car c'est moi qui suis ton champ de bataille !

'Adieu, envergure d'ailes ouvertes déployées,
L'obstination volontaire du vol,
ô figure du monde révélée par la parole,
Génie créateur, puissance émerveillante !
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