Anatomie de la stupeur

Marina Singh travaille comme chercheuse dans un laboratoire, après avoir abandonné des études de gynécologie. le brusque décès de son collègue le plus proche en Amazonie la bouleverse.
À la demande de son patron et aussi de la veuve du chercheur, elle prend l'avion pour Manaus afin d'essayer de rejoindre, en pleine forêt, l'endroit où son ancienne professeur, Annick Swenson, fait des expérimentations. Elle travaille pour le laboratoire de Marina sur un médicament miracle qui prolongerait la période de fertilité des femmes.
Marina doit attendre un certain temps à Manaus, car le Dr Swenson est plus que discrète sur l'endroit où vivent les Lakashis, les sujets qu'elle étudie, et sur l'avancée de ses travaux.
Si je me suis demandée au début quelle était l'idée directrice de l'autrice américaine en écrivant ce roman, j'y ai vu paradoxalement plus clair au fur et à mesure que le personnage principal s'enfonçait dans la jungle et rejoignait la très originale Dr Swenson. Cela devient passionnant et forcément dépaysant.
L'ensemble se lit bien, tous les personnages ont de bons côtés qui les rendent attachants, voilà une très agréable lecture !
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Enfer vert ou paradis pharmaceutique, l'Amazonie fascine à bien des égards. C'est dans ce dédale à ciel ouvert que nous entraîne "Anatomie de la stupeur".

C'est aux côtés de Marina que nous nous embarquons sur les traces pour le moins dissimulées du Dr Annick Swenson. Vogel, l'entreprise pharmaceutique pour laquelle travaille notre héroïne, finance sans compter les recherches du Dr Swenson qui portent sur un traitement qui permettrait de rallonger la période de fertilité des femmes.

Oui mais voilà, cette dernière semble s'être évanouie dans la jungle au sein d'une tribu indigène. En tout cas elle a pris soin de couper tout moyen de la joindre. Mr Fox, qui dirige Vogel, commence à s'impatienter et à ne plus se satisfaire de ses missives laconiques. La situation ne fait que s'aggraver lorsqu'il reçoit une froide et brève dépêche du Dr Swenson l'informant qu'Anders, l'homme qu'il avait chargé de la retrouver est décédé des suites d'une violente fièvre.

C'est dans ces conditions aussi floues qu'inquiétantes, mandatée tant par Mr Fox que par la femme d'Anders qui ne peut se contenter de ces explications et de l'absence d'un corps sur lequel pleurer, que Marina embarque pour le Brésil.

Ann Patchett délivre ici un roman extrêmement bien construit qui se complaît dans les zones grises. Il entraîne son lecteur dans des directions où il ne pensait pas aller, le forçant à questionner sans arrêt son point de vue d'origine que ce soit sur des situations ou des personnages. Je reste un peu frustrée par la fin qui, bien qu'elle offre une clôture efficace sur la trame de base du roman, me donne terriblement envie d'une suite pour explorer les questions soulevées en chemin ainsi que les trajectoires futures des protagonistes. Un bémol certes, mais qui montre à quel point cette lecture fut prenante !

Marina accepte de se rendre dans la forêt amazonienne pour comprendre ce qui est arrivé à Anders, son collègue et ami qui y a trouvé la mort. Celui ci s'est rendu là bas pour savoir où en étaient les recherches d'Annick Swenson qui, semble t-il, a découvert une tribu dont la fertilité est extrêmement longue.
Pas aventurière pour deux sous, Marina se fait dévorer par les insectes, dépouillée de toutes ses affaires mais contre toute attente, s'adapte à ce milieu très hostile, adopte le rythme des Lakashis et trouve même un grand réconfort auprès d'Easter, un enfant sourd qu'Annick a adopté.
J'ai été happée par ce récit, ce déboussolement de tout répère dans cet environnement hostile, loin de toutes commodités, où le rythme des communications est rompu...
J'ai apprécié le personnage de Marina qui cherche à comprendre certes ce qui a pu arriver à Anders mais aussi à comprendre ses propres failles révélées notamment par ses cauchemars, sa crainte et en même temps sa fascination pour le docteur Swenson et enfin son amour pour Easter...

Nous sommes en Décembre. Peu ou pas de sorties en librairies. J'en profite pour découvrir le fond des maisons d'édition que j'affectionne le plus. J'ai récemment été trainer dans le catalogue Babel, le format poche des éditions Actes Sud. Ann Patchett est une des autrices publiées par la maison : Orange Amère, Dans la course… Mais c'est Anatomie de la stupeur qui a d'abord attiré mon attention. Un titre assez mystérieux et une couverture magnifique, sans oublier une quatrième de couverture plus qu'attirante.

Nous allons accompagner ici Marina, une chercheuse dans le domaine pharmaceutique, qui va décider de partir chercher le corps son collègue et ami déclaré mort par une éminente chercheuse, le Dr Swenson.

Marina n'a aucune expérience de l'Amazonie où elle doit se rendre pour sa quête de vérité.

Elle va devoir apprendre à vivre dans cet environnement hostile aux touristes, humide, infesté d'insectes et où vivent des tribus autochtones au bord du fleuve, bien loin de toute civilisation occidentale.

Elle va enfin retrouver le Dr Swenson, son ancienne professeure, première étape avant de pouvoir découvrir où repose le corps de son ami. Elle découvre alors le but de leurs recherches, un médicament susceptible de permettre aux femmes de procréer bien après l'âge moyen de la ménopause.

Roman d'aventure magnifique, roman d'amour subtil, roman noir aussi quelque part, Marina nous entraine dans le sillage de sa pirogue et nous permet de d'observer la faune, la flore mais aussi et surtout les rites et la culture de ces peuples restés tels qu'il y a des centaines et des centaines d'années, bien avant l'arrivée du colonisateur portugais.

Le Brésil et Manaus, loin des cartes postales. Un fleuve aussi dangereux que les espèces qui l'habitent ou s'y abreuvent.

C'est donc d'une belle histoire dans un décor empreint de magie dont je vous parle. Un petit bijou à découvrir.
Traduction Gaëlle Rey chez Actes Sud #babelactessud

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Un très bon roman que les critiques ont comparé ( à tord?) à Musquito coast de Paul Thoreau. L'histoire se passe dans la jungle mais c'est à mon avis le seul point commun entre les deux histoires!
Ici, pas de père qui emmène sa famille loin de la société de consommation dans un village Indien mais une scientifique Marina Singh, qui effectue des recherches dans une entreprise pharmaceutique qui est plus ou moins contrainte de découvrir ce qui est arrivé à son collègue Anders Eckman, décédé des suites d'une fièvre dans la région amazonienne. M. Fox, l'amant et le patron de Marina, avait chargé ce dernier de suivre d'un peu plus près l'évolution du travail (subventionné par son entreprise) sur le terrain d'une collègue plus âgée, la professeure Annick Swenson, pour qui Marina à toujours eu autant d'admiration et respect que de l'intimidation. Swenson est une sorte de Diane Fossey avec une tribu indienne qui a encore des enfants jusqu'à un âge avancé. Quand Marina arrive dans la jungle, elle s'avère capable de suivre parfaitement dans des circonstances extrêmes contre toute attente. Elle découvre quelque chose sur elle-même, ses amis et ses collègues. Roman impressionnant et écrit avec une fin surprenante. L'atmosphère étouffante de la jungle, la culture exotique et les personnages semblent très réalistes.
Un livre que j'avais dévoré et que je recommande parce qu'il est très bien écrit, l'histoire plus qu'intéressante : il y a aussi l'amitié entre Marina et un petit garçon Indien qu'elle pense même à certains moments ramener aux Etats-Unis...
Ann Patchett fait partie de ses écrivaines qui arrivent à nous passionner dès la première page de ses livres! Bonne lecture!