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sur 491 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Faites gaffe aux GAFA *!


Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions et celui du Web d'un pervers capitalisme débridé. Voici un petit traité bien documenté qui vous permettra de retrouver le vôtre de chemin dans cette jungle virtuelle où sévissent ces grands prédateurs de nos libertés que sont les GAFA.


"Nous savons désormais que le Web a échoué. Il devait servir l'humanité, c'est raté. La centralisation accrue du Web a fini par produire un phénomène émergent de grande ampleur qui attaque l'humanité entière." p.54 Berners-Lee père de l'internet
"Le véritable objectif des géants de la tech est de rendre les gens dépendants, en profitant de leur vulnérabilité psychologique." p.53 Tristan Harris ancien designer en charge de l'éthique chez Google
"Etre pris d'une peur panique face à l'éloignement même éphémère de son portable porte le nom de nomophobie (no mobile phone phobia)." p.23
Etes-vous déjà devenu un dormeur sentinelle ?


Qu'un danger mental guette les autosoumis à une addiction tout sauf anecdotique, soit : c'est leur choix déraisonnable après tout. Mais que ceux-là en viennent très insidieusement par leur auto-asservissement irréfléchi à créer des tsunamis émotionnels balayant toute raison voilà qui met en grave danger une société démocratique déjà vacillante car désormais "tous s'affrontent en ligne sur un champ de bataille malaxé par les algorithmes, et redonnent vie à la sentence de Jonathan Swift, "le mensonge et le faux volent, la vérité rampe loin derrière."" p.129

Après cette lecture m'est clairement apparu le bocal de plus en plus petit dans lequel je suis enfermé.
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*Google Apple Facebook Amazon
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"Nous sommes devenus les mines à ciel ouvert que forent les outils numériques à chaque fois que nous les utilisons. Et ce forage devient de plus en plus profond. La surveillance de nos vies est l'extension "naturelle" de la publicité ciblée."

Difficile de ne pas approuver ce constat, inimaginable il y a encore deux décennies. Cet essai, plutôt brillant, m'a d'abord intéressé par la force de sa démonstration. Il ne reste en effet pas grand chose de nos vies privées si l'on accepte d'utiliser les outils gratuits de la plupart des géants du net.

Pour autant Bruno Patino, à l'origine particulièrement investi dans un internet démocratique et libre, ne se résout pas à jeter le bébé avec l'eau du bain. Et s'il appelle de ses voeux une refondation radicale, il pense quand même possible l'émergence d'un nouvel humanisme numérique. Ce dont je doute.

Cet essai m'a au final laissé sur ma faim. Mais il vaut tout de même d'être lu.
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Bruno Patino, directeur éditorial d'Arte France et directeur de l'école de journalisme de Science Po nous cite en exemple de son dernier essai, nous parle du poisson rouge incapable dans son bocal de fixer son attention au dela de 8 secondes.

Il cite aussi en exemple un autre animal, la souris de Skinner que les plateformes numériques utilisent en exemple

Ils créent ainsi un marché de l'attention pour des entreprises mondiales comme les GAFAM.
Les écrans sont paramétrés par tout un système qui noient l'homme sous notifications et les sollicitations de tous genres. Tel le poisson, nous pensons découvrir un univers à chaque instant, sans nous rendre compte de la répétition dans lequel les interfaces numériques nous enfermes.

Une démonstration implacable,, qui manque certes parfois sans doute un peu de nuance sur les hommes-machines que nous sommes devenus et qui met à mal l'êre de l'utopie numérique .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un essai qui a au moins le mérite de toucher du doigt une problématique terriblement actuelle, et de le mettre à la portée de tous, dans un langage à la fois simple et méthodique : premier bon point, ça, c'est fait !

Dans un premier temps, l'auteur s'attache à nous révéler les grandes théories qui permettent aux géants du web de mettre en place un véritable "marché de l'attention" ; des théories très scientifiques et éprouvées dont les GAFA n'ont ni la primeur, ni l'exclusivité, n'en déplaise à ceux qui crient haro sur le web... les jeux d'argent et de hasard, le commerce et la grande distribution, et bien d'autres encore, jouissent depuis très longtemps de ces connaissances sur le fonctionnement de l'esprit humain, alors pourquoi pointer du doigt tout particulièrement les géants du web ?

Dans un second temps, l'auteur se perd dans un dédale de considérations, pas toujours dénuées d'intérêt, il faut le dire, mais trop souvent désorganisées, dans lesquelles il s'évertue à montrer que le "marché de l'attention" déstabilise la machine journalistique, crée de l'information parallèle de très mauvaise qualité et embrigade le cerveau humain dans de nouvelles formes d'addictions... certes, mais au final, il ne nous en apprend pas plus que ça, je n'avais pas besoin de cette lecture pour avoir conscience du problème que représente le contenu web sur l'attention de mes enfants, de mes élèves, de mon conjoint et, peut-être aussi, sur ma propre personne...

Qu'en est-il alors lorsqu'il propose des solutions ? Et bien, Bruno Patino n'innove pas tellement en nous proposant une méfiance accrue, en nous encourageant à vérifier les informations croisées sur le web avant de les tenir pour vraies et en conseillant aux parents de limiter son accès à leurs enfants... on tourne en rond, comme un poisson dans son bocal (Tiens, l'image me dit quelque chose, mais quoi ?) et finalement, passé l'amusement des premières pages, j'ai attendu jusqu'à la dernière goutte un choc, une révélation ou une analyse flamboyante...

A bien y réfléchir, il ferait presque naître en moi un soupçon de révolte face à cette description d'un humain dénué de tout regard critique, qu'il décrit comme un animal aussi bête que mes pieds, qui ne demande qu'à se perdre, à se faire berner et se méprendre. Bruno Patino oublie que l'Homme est un animal pensant qui peut couper son téléphone s'il le souhaite, que tous ne se précipitent pas sur les notifications facebook au moindre gong, que l'on passe tous encore des soirées entre amis en oubliant le son de la télé en arrière-plan et que, il faut le dire tout de même, même conscients des dangers de l'internet, nous sommes, pour beaucoup, tout à fait capables d'en reconnaître l'utilité... Non mais...

Et à bien y regarder, ce Bruno Patino n'est pas en reste en ce qui concerne ce fameux "marché de l'attention" : son livre est disponible gratuitement à qui veut bien faire un simple saut sur les plate-formes d'e-book, et ce depuis sa sortie, sans que l'auteur n'ait visiblement levé le petit doigt pour réagir contre ce qu'il aurait du considérer comme une ignominieuse manoeuvre pour le déposséder de sa précieuse création... Je deviens incisive, je m'en excuse, mais aurait-il compris que la commercialisation classique de son livre ne lui aurait pas rapporté plus de quelques Kopecks, et qu'une telle manoeuvre, visant à le rendre gratuitement disponible en ligne, assurerait à sa production une visibilité quasi illimitée, et que les réactions qu'elle génèrerait se retrouveraient à coup sûr sur quelques réseaux sociaux bien choisis, sur quelques plates-formes littéraires comme celle-ci et sur le blog d'"influent people" prêts à consacrer un article à son oeuvre d'art si percutante ???

'fallait pas m'prendre pour un poisson...

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Dans cet ouvrage, Bruno Patino dresse le portrait d'une société qui a de plus en plus de mal à rester concentrée longtemps sur une même chose, faisant le parallèle avec une étude qui aurait permis de se rendre compte du temps d'attention du poisson rouge, temps d'attention qui serait finalement plus long que celui d'un ado actuellement. En soi, à voir, à entendre, et à discuter avec mes élèves chaque jour, je ne peux que, pour un certain nombre d'entre eux, confirmer malheureusement ce portrait – c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je m'intéresse à ce sujet depuis bien longtemps -.

Après avoir dressé ce portrait alarmiste, l'auteur en passe par un historique expliquant cette situation qui, selon lui, peut porter le nom de « capitalisme de l'attention », et par laquelle les grosses entreprises du Net – Facebook et Google principalement – ont fait main basse sur les données et les cerveaux de ceux qui utilisent leurs applis : où, par exemple, l'on fait jouer la dépendance aux écrans par l'utilisation des notifications qui rappellent sans cesse à l'utilisateur l'impérieuse nécessité d'aller regarder de quoi il est question. Il revient également sur la place du journalisme au milieu de ce fatras que sont par exemple Facebook ou Twitter, et de leur façon de placer aux premières loges la news la plus partagée, et pas la plus véridique, créant des places à fake news qui nuisent aux véritables journalistes, déconsidérés comme tels.

Enfin, une présentation de diverses solutions est proposée pour un retour à une navigation sur le Net plus libre et plus autonome, qui permettrait de se libérer de ce capitalisme de l'attention qui gangrène notre société.

Comme le montre ce que j'ai précédemment développé, le traité de Bruno Patino est bien construit, progressant en différents points qu'il est très facile de suivre. de plus, son argumentation, riche d'exemples et renvoyant à des sources précises indiquées en bibliographie, est accessible à tous. Qui plus est, elle prend exemple sur son cas personnel, montrant ainsi que tout le monde ou presque est concerné par ce problème de société qui ne risque que d'aller en s'accentuant, et que pour lui, il n'est pas question de juger, mais bien de s'alarmer à ce sujet.

Malgré tout, étant déjà au fait de tout ce qui est énoncé dans ce traité, je n'ai rien appris de plus que ce que je connaissais déjà sur le sujet, et j'ai en plus trouvé les solutions proposées peu pertinentes, même si bien développées. En dépit de la brièveté, je m'attendais à quelque chose de plus poussé, qui m'aurait permis de mener plus loin ma réflexion. Tant pis, j'ai tout de même trouvé ma lecture agréable !

Je remercie Netgalley et les éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir cet essai.
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Ce livre a été écrit il y a quelques années maintenant et le numérique a plus qu'envahi notre quotidien. Si l'auteur nous alertait déjà sur notre dépendance à ces nouveaux outils digitaux, il est impossible de freiner cette évolution tant elle est universelle. Aussi, le monde du numérique régit nos vies au quotidien. Nous sommes devenus des esclaves de la technologie.
Si le livre peut paraître quelque peu obsolète en raison d'une évolution à une vitesse inouïe, il a le mérite de nous amener à nous interroger sur nos pratiques et notre rapport à l'utilisation du Web.
Si je reste peu dépendante des objets connectés (je peux me passer de mon smartphone tout un week-end et même pendant mes vacances), ils ont malgré tout pris une place prépondérante au fil des ans et des jours. Ma présence sur le site Babelio est à elle seule un exemple parlant et frappant de ce que peut décrire l'auteur
J'ai apprécié les explications concernant le mécanisme de la dépendance qui a commencé avec les fameuses machines à sous proposées dans les casinos. L'appât du gain l'emporte sur la raison.
Une photographie de la société hyperconnectée à un instant T qui aujourd'hui pourrait être reproduite avec une intensité décuplée et qui ne cesse de se multiplier d'année en année.
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Survivre à l'ère numérique est-ce possible ? Pouvons-nous dresser le constat de notre dépendance aux écrans et y remédier ? Autant d'interrogations que pointe Bruno Patino dans cet essai savamment documenté. Une plongée dans les méandres des nouvelles technologies qui aident autant qu'elles asservissent. Si le constat n'est pas nouveau, la réflexion que mène Bruno Patino autour de notre capacité (réduite) d'attention est révélatrice d'une époque troublée. Une analyse autant qu'une critique d'un système qui s'auto-alimente et se corrompt jusqu'à l'excès. Un constat plutôt alarmiste, intéressant sociologiquement, auquel s'ajoute quelques solutions rapides présentées à la fin de l'ouvrage. Un essai très documenté, dense et aux thématiques nombreuses, que souligne une écriture journalistique précise.
Une oeuvre intéressante pour mieux comprendre ce système dans lequel nous sommes enrôlés de force et où notre attention fait l'objet des plus vives spéculations.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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La civilisation du poisson rouge : 9 secondes d'attention, et pas 1 seconde à perdre

Vous lisez assurément cet article sur un écran. Serez-vous troublé par une notification pendant votre lecture ? À coup sûr. Vous allez vous perdre dans les méandres des stories, tweets et messages, autant de stimuli qui viendront vous distraire, sans que vous réalisiez la perte de contrôle… Une impression de déjà vécu ? Normal, vous tournez en rond dans le bocal digital, les yeux ronds et hagards. C’est du moins l’alerte lancée par l’ouvrage de Bruno Patino, spécialiste des médias et des questions numériques, dans son pamphlet contre la monopolisation de notre attention par les écrans.

Le constat est sans appel, et manquerait parfois de nuances : les écrans sont paramétrés par tout un système économique annihilant le libre-arbitre des individus, devenus hommes-machines, dont le smartphone est désormais prothèse. Si cette métamorphose aux accents transhumanistes semble belle et bien accomplie, notre sens critique est-il à ce point nécrosé ? Les dérives doivent être évoquées, et ce livre les énumère habillement. Mais qu’en est-il vraiment des alternatives ? Sur cette question, l’auteur nous laisse sur notre faim.

Bien entendu, les écrans publicitaires qui polluent rues, gares et autres lieux de passage sont le fruit d’un capitalisme agressif, visuellement parlant ! Nous n’avons aucun pouvoir sur ces messages, et c’est bien là le problème : nous les subissons. L’auteur aurait sans doute dû distinguer de manière plus franche les écrans dits subis, que nous ne pouvons éviter qu’en fermant les yeux ou en détournant la tête, et les écrans dits suggérés. Explications : rien ne vous oblige à regarder dix fois votre téléphone dans l’heure. Vous pouvez déjà le paramétrer afin que les notifications n’apparaissent pas (ce que vous avez fait bien évidemment avant de lire cette chronique !).

Peut-être aurait-il été judicieux d’élaborer une typologie des écrans selon leur contenu, distinguer les visées informatives et argumentatives des intentions purement divertissantes. Pour exemple, un tutoriel vidéo en vue de diffuser une information efficacement au sein d’une entreprise n’a pas la même visée qu’une série de stories sur Instagram énumérant chacune de vos activités quotidiennes… Dans cet ouvrage, l’accent est mis sur les effets pernicieux des réseaux sociaux ce qui, en soi, représente une ligne éditoriale clairement identifiée, mais cloisonne quelque peu le propos.

L’auteur n’est ni moralisateur, ni inquisiteur : il a choisi un ton bienveillant, invitant subtilement à se concentrer de nouveau sur les plaisirs qui nécessitent un temps long et à soi, comme la lecture. Bruno Patino est d’ailleurs un lecteur aguerri, en témoignent entre autre ses références littéraires à Faulkner, Huxley et Philip K.Dick. Rappelons aussi qu’en Italie, le propriétaire de la librairie Barium semble avoir adopté la même technique en offrant un livre gratuit contre une heure sans smartphone ! Tout au long de l’ouvrage, aucun utilisateur des nouvelles technologies ne se sent personnellement pointé du doigt (il aurait été dommage de vexer un lectorat nomophobe !). On regretterait presque un vocabulaire un peu plus caustique, qui conduirait chacun et chacune à se positionner et à se responsabiliser en ce qui concerne son rapport aux écrans.

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La lecture de ce petit opuscule est intéressante mais j'ai trouvé le propos un poil brouillon.
En fin de compte, l'on comprend que nous sommes manipulés par les géants de GAFAM et que notre temps et nos données constituent le nouvel or noir du 21ème siècle.
Peut-être la démonstration en 3 opus aurait-elle mérité d'être synthétisée dans un seul ouvrage, qui aurait plus clairement globalisé l'analyse?
Je l'ignore, n'ayant pas (encore) lu les deux autres tomes.
Affaire à suivre...
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J'ai adoré les premières pages, sincerement. Puis le livre épuise vite son sujet principal qui faisait toute son originalité : l'économie de l'attention. La thématique brossée en quelques chapitres, le livre glisse rapidement vers d'autres sujets plus tarte à la crème sur les dangers d'internet. Au final la civilisation du poisson rouge est surtout un essai au titre choc pour une réflexion intéressante mais déjà en vogue en général et souvent convenue.
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