Il le connaissait. Ce mec s'appelait Alex Cross. Sullivan et lui s'était déjà, comment dire, croisés. Puis un autre visage revint à l'esprit du Boucher. Marianne, Marianne, l'un de ses meilleurs souvenirs, une fille qu'il avait eu autant de plaisir à tuer qu'à prendre en photo.
Maria eut juste le temps de chuchoter : «Oh, Alex, » avant de perdre connaissance. Respirait-t-elle encore ?
Tandis qu'elle se tordait au sol en suffoquant, il prit quelques photos. Des clichés d'anthologie, sans l'ombre d'un doute. Il ne voulait surtout pas oublier Marianne, Marianne.
Jamais elle n'oublierait ce qu'elle venait de vivre, jamais elle n'oublierait ces épouvantables photos.
Dans la voiture, en venant du Maryland, il avait écouté U2. Bono qui se lamentait de ne pas être à l'intérieur de la tête de sa nana. Sullivan se demanda, en faisant abstraction du romantisme irlandais à l'eau de rose, si c'était vraiment une idée si géniale. Caitlin avait-elle besoin d'être dans sa tête à lui ? Non, certainement pas. Avait-il besoin d'être dans la sienne ? Non. Parce qu'il n'aimait pas le vide.
Il y avait trois pommes, dont chacune avait été mordue une fois et une seule par une petite bouche d'enfant, posées sur les pattes de trois peluches, des dinosaures de couleurs différentes. Notre petit Damon s'était introduit dans la chambre de sa sœur pour laisser libre cours à son imagination.
En sortant de la chambre, j'eus droit à un autre petit sourire. Suivi d'un clin d’œil. Et maria me chuchota quelques mots que je n'oublierai jamais : "Je t'aime, Alex. Je t'aime comme personne ne t'aimera jamais."