« Je me bats contre la tristesse des départs sans retour
Je me bats contre un fantôme
Et c’est contre moi-même »
Ce qui est fait est fait
Ce qui est acquis est acquis
Ce qui est perdu est perdu
Ça vaut pour la joie et pour le malheur
Il y a un chant qui dit « les mauvais jours finiront »
On espère que ce sera vrai
Ça peut durer longtemps
On bricole en attendant
Du collectif et du personnel
Du petit bonheur familial
Amical
Amoureux
On ne s’interdit pas
On fait ce qu’on peut.
Face au malheur
Face à la mort
Face aux monstres
Face aux défaites
On se bat ou on abandonne
On munitionne on dégoupille
On prend de l'élan
De la poudre d'escampette
On se barde hérissés de protections, de défenses
Pointes piquantes
Éléments ronds sur lesquels rien n'accroche
Et tout glisse
Huile bouillante contre toute tentative d'approche
Étroites fenêtres laissant à peine passer la lumière
On se fortifie mais il y a toujours des brèches
On reste campés solidement sur ses jambes
Arc-boutés
[...]
On est en armes.
Ce qui est fait est fait
Ce qui est acquis est acquis
Ce qui est perdu est perdu
Ça vaut pour la joie et pour le malheur.
On est sidérés
De plus en plus souvent on est sidérés
Par des événements
Ici, dans ce coin du monde plutôt préservé
Des bouts de passé nous percutent
Le passé devient notre présent
Il se combine au moderne
Ça fait de l'inédit
On se dit, c'est pas possible
Pas maintenant
Pas à notre époque
On se demande
Comment ça arrive.
Les dieux de l'Olympe, dans l'Antiquité
Buvaient de l'ambroisie.
Cette substance rendait immortel.
Ils en buvaient
Ils s'en enduisaient
Ils en frottaient leurs enfants.
Dommage que ça n'existe pas.
J'en mettrais bien sur mes proches
Sur mes amis.
La colère des vainqueurs
Ils prennent tout
Les vies
Les corps
Les histoires.
On le craint, celui qui a vu ce double
Celui qui a combattu et qui s'est abîmé.
L'homme a triomphé de la bête
Il l'écorche et s'en revêt
Il se fabrique sa propre armure
Le corps-à-corps avec le monstre l'a rendu plus fort.
Est-ce qu'on doit colleter avec nos monstres ?
Les étouffer puis les dépecer
Nos doubles mauvais
Dale Cooper face à Bob
Faut-il embrasser pour repousser ?