AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Prémices de la chute (28)

Il s'efforce de prendre des notes, mais rien ne le touche comme il l'aurait voulu. Il essaye d'imaginer les avenues que traversaient en courant les habitants à la merci d'un tireur embusqué là-haut dans les étages d'un immeuble. Bien sûr, devant la bibliothèque de Sarajevo entièrement détruite, il éprouve un instant d'horreur. Il est capable de comprendre la monstruosité qui a présidé à ce gigantesque autodafé; même lui sait que quand les livres brûlent, les hommes meurent.
Commenter  J’apprécie          200
C'est de ça que crève la presse française : recopier les communiqués de presse des institutions, des préfectures, des politicards, rappliquer le petit doigt sur la couture du pantalon chaque fois qu'un conseiller régional a une déclaration de la plus haute importance à faire. De la merde et rien d'autre.
Commenter  J’apprécie          160
On ne se prépare pas à la guerre.
Parfois on s'est entraîné, parfois on s'est armé, parfois on a dressé des plans d'attaque ou de défense, mais rien ne prépare à la guerre. À l'absence d'issue, à la violence totalisante, à la peur qui vous paralyse, à l'avenir qui n'est plus que hasard. Il n'y a pas de préparation à la guerre, il n'y a que des mensonges qui poussent les hommes à y partir.
On ne se prépare pas à la guerre.
On fait face, au dernier moment.
Commenter  J’apprécie          152
[...] même lui sait que quand les livres brûlent, les hommes meurent.
Commenter  J’apprécie          100
... celui qui cesse d'être ton ami ne l'a jamais été.
Commenter  J’apprécie          91
Toute chose a une fin. La vie, l'amour, la peur, la joie.
La guerre et la paix aussi.
Toute chose.
Commenter  J’apprécie          80
En Algérie l'intolérance s'est immiscée dans tous les cercles de la société, et l'école est devenue le lieu de toutes les luttes politiques. Les enseignants sont pratiquement tous arabisants et la plupart sont islamistes. Gh'zala sait que certains de ses collègues n'hésitent pas à augmenter la moyenne d'une jeune fille qui accepte de porter le hijab.
Commenter  J’apprécie          70
En France, les médias parlent des bons Bosniaques et des mauvais Serbes. Des journalistes occidentaux font de rapides passages sur place et en tirent des papiers manichéens. Et puis, que donnent à voir de ce conflit les véritables « voyages organisés » pour personnalités politiques et intellectuelles ? Les Danièle Mitterrand, Barbara Hendricks, Bernard-Henri Lévy et tous les autres avaient-ils seulement le désir de comprendre ce qu’il se passait ici ? Benlazar a appris à Sarajevo que tout n’est pas si simple.
La guerre civile a immédiatement infiltré le centre-ville, comme une vague de boue qui pénètre partout. D’abord les balles des snipers et les obus serbes qui frappaient au hasard. Puis les mafias. Celles-ci sont toujours à l’œuvre. Un conseiller de ce qui reste du consulat français a expliqué à Benlazar que sur le kilo de nourriture distribué par jour et par habitant, seuls 160 grammes parviennent effectivement à l’habitant, le reste est revendu à l’extérieur de la ville. Lorsqu’il parle avec les locaux, le Français comprend aussi que les tensions communautaires ne se sont pas tues : une haine féroce oppose les Sarajéviens, urbains, aux paysans des alentours. Pour ces derniers, la ville était le lieu de l’invasion arabe – l’est toujours.
Cette invasion arabe n’est pas seulement un fantasme de paysans arriérés.
Pour sortir de Sarajevo, Benlazar n’emprunte plus le tunnel qui passe sous les pistes de l’aéroport. Il prend un 4 x 4 du consulat. Il a pour mission de surveiller le bataillon des volontaires islamistes internationaux, basé dans la ville de Zenica.
Des habitants lui ont assuré que des Français appartenaient à la brigade El Moudjahidin. Un ancien de la brigade, moyennant quelques dollars, a balancé des noms. Benlazar a établi et transmis à la Boîte des « fiches blanches ». Ces fiches de signalisation sont au nom de Lionel Dumont, Mouloud Bouguelane et Christophe Caze. Dans ses rapports, Benlazar note aussi les effectifs de la brigade – un millier de fondamentalistes, pour la plupart bosniaques, afghans ou arabes, et quelques Européens – et leurs déplacements. À Zenica, il a appris que ces hommes étaient sous la coupe d’émirs venus du Maghreb, d’Iran, d’Egypte et d’Afghanistan. Il a tenté d’alerter la direction de la DGSE. En vain. Paris est confiante : les accords de paix avancent et, après la guerre, ces moudjahidine retourneront chez eux, à leur vie d’avant. Benlazar n’en revient pas : toujours cette même vue à court terme des renseignements français. Lui, il sent les choses, il flaire cette odeur de djihad. Et Zenica, Sarajevo, c’est déjà l’Europe.
Commenter  J’apprécie          50
Vous savez quoi? Les mecs du gouvernement, les directions du renseignements et vos chefs sont complètement à la ramasse. Il va se passer quelque chose de terrible et tout le monde dira "on ne pouvait pas prévoir un tel bordel".
Commenter  J’apprécie          40
En France, les médias parlent des bons Bosniaques et des mauvais Serbes. Des journalistes occidentaux font de rapides passages sur place et en tirent des papiers manichéens. Et puis, que donnent à voir de ce conflit les véritables " voyages organisés " pour personnalités politiques et intellectuelles ? Les Danièle Mitterrand, Barbara Hendricks, Bernard-Henri Lévy et tous les autres avaient-ils seulement le désir de comprendre ce qu' il se passait ici ?
Benlazar a appris à Sarajevo que tout n' est pas si simple.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (594) Voir plus




    {* *}