« Refus de l'auto-biographie manifeste et anti-rhétorique. Élimination des clichées ». C'est ainsi qu'Adrian Jicu caractérise la poésie de Laura Pavel, en citant un passage du poème « Note de bas de page » :
« Alors acceptez-le : tu n'as pas de biographie.
Élimine toutes les idiosyncrasies, tous les orgues de Barbarie.
Tu as juste des notes de bas de page
avec Nussbaum, avec Latour.
Clichés de souvenirs flous
S'agglutinent chez toi, parmi les obsessions des autres ».
J'y ai reconnu
Bruno Latour à qui elle rend un bel hommage. N'oublions pas que Laura Pavel est avant tout autrice d'essais de théorie littéraire et de critique théâtrale.
Elle fait ici un début fracassant en poésie. Comme dirait
Baudelaire, « Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau ». Des touches évidentes de couleur locale de l'ère postcommuniste avec notamment l'évocation du quartier « du Mănăștur (avec son odeur lourde brillait là-bas) » de Cluj-Napoca en Roumanie constituent amplement (et partiellement) le nouveau terreau poétique, qu'elle transforme et transfigure habilement en un magnifique universalisme.