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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman noir dont toute la trame narrative s'articule autour de la disparition d'une adolescente belle et rebelle.
Une disparition qui pèse tant elle détruit des vies, chamboule des destins, martyrise des esprits.

Dans cette histoire sociale et sociétale qui s'ouvre avant la guerre des Balkans et se referme trois décennies plus tard, on accompagne une famille, une petite ville croate et tout un pays dans la tragédie, les blessures et les désunions.

Reste des vies qui s'accrochent et une lecture qui accroche, portée par l'intensité du récit et la fluidité d'une narration presque distanciée.
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En Yougoslavie, en septembre 1989, Silva, 17 ans, a disparu à l'issue de la fête de son village, une disparition qui coïncide avec le début de l'éclatement du pays. Au milieu des troubles, l'affaire est classée. Au fil des années seul Mate, frère jumeau de Silva, continue de chercher sa soeur, persuadé qu'elle est toujours en vie, à l'étranger.

Le roman court de 1989 à 2017. L'enquête policière prend peu de place, c'est surtout une étude des conséquences d'une disparition inexpliquée pour les proches. Conséquences sur la famille marquée à tout jamais, dont la vie s'est comme arrêtée le 23 septembre 1989 ; sur les petits amis, soupçonnés tour à tour ; sur les habitants du village de Misto. L'analyse psychologique est fort bien menée. En toile de fond, le passage de la Yougoslavie à la Croatie avec la guerre civile, la disparition d'un cadre de vie et de ses valeurs, la découverte de la société de consommation, le développement du tourisme et la spéculation immobilière. J'ai trouvé tout cela très bien fait et prenant et j'ai dévoré ce roman en deux jours.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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En 1989, durant la fête des pêcheurs, dans un petit port Yougoslave, une jeune fille disparait. le roman raconte les trente années qui suivent, il décrit le temps qui passe, les pistes qui se présentent, les espoirs et les désillusions. le récit s'attarde longuement sur l'évolution de chaque personnage, liée aux nombreux changements que va traverser cette région.
Roman très ambitieux difficile à classer seulement dans la catégorie des romans policiers.
Les amateurs de ce genre risquent d'être déçus car l'action est lente, très lente et les rebondissement souvent prévisibles. Pour moi, l'intérêt se situe ailleurs, plutôt dans une réflexion sur le deuil, sur le hasard, sur ces instants minuscules où tout bascule, où une vie prend une direction inattendue, irréversible. L'intime enchevêtré dans l'histoire, l'intime comme allégorie de la désillusion généralisée face aux changements de quelque type qu'ils soient.
Un roman globalement sombre, très lent, loin d'un ‘'polar classique''.
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Silva disparaît de son village yougoslave en septembre 1989, le soir de la fête annuelle des pêcheurs. Enlèvement ? Meurtre ? Disparition volontaire ? Tout est possible. Son frère jumeau, Mate, et son père, Jakov, se mettent à sa recherche, sans relâche tandis que Vesna, sa mère sombre dans l'apathie et la dépression.

Les temps se troublent, la guerre en Yougoslavie se pointe, les recherches de la police se raréfient surtout qu'un témoignage sûr affirme que Silva s'est enfuie volontairement, et comme elle est désormais majeure, le dossier est rangé dans les cartons.

Roman choral, conjugué au présent, roman d'atmosphère, celle de l'ancienne Yougoslavie, de la guerre, de la reconstruction et de la naissance des jeunes États entre autres croate, serbe, bosniaque. Ces différentes atmosphères s'étalent sur trois décennies. Et tandis que la société évolue, que les personnes mûrissent et vieillissent, la maison et la chambre de Silva restent figées en 1989.

Le sobre nuancier de l'auteur est fait de mille tons de gris. L'ombre omniprésente de l'absente plane intensément, légèrement, mélancoliquement, froidement, résolument, désespérément.

Un très beau roman !

Merci @paroles pour cette belle découverte.
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Misto, petite ville sur la côte dalmate. Ce soir-là de septembre, toute la famille Vela dîne ensemble, la télé allumée dans un coin de la cuisine. Après le repas, Vesna s'attelle à la vaisselle, son fils, Mate, balaie les miettes tandis que son mari, Jakov, est absorbé dans ses mots fléchés. Quant à sa fille, Silva, jumelle de Mate, elle s'en va dans sa chambre. Et c'est tout apprêtée qu'elle en sort, prévient ses parents qu'elle file à la fête des pêcheurs qui se tient dans la baie. C'est la dernière fois que ses parents et son frère la verront... le lendemain, ce n'est qu'en début d'après-midi qu'ils commencent à s'inquiéter. Mate parcourt alors les rues de Misto, s'en va quérir des informations auprès de Brane Rokov, le petit ami de Silva. Mais celui-ci ne peut, malheureusement, pas l'aider puisqu'il est rentré au petit matin de Rijeka. La police prévenue, ce sont trois hommes qui se présentent au domicile des Vela, à sa tête, Gorki Šain. S'ils questionnent les habitants, découvrent, à la grande surprise de Vesna et Jokov, de la drogue cachée dans une conduite d'eau au fond du jardin, puis se rendent à Split, où étudie la jeune fille, l'enquête n'avance malheureusement pas. Les jours passent, Silva reste introuvable, pour autant, Jakov et Mate ne désespèrent pas et vont tout tenter pour la retrouver...

Le 23 septembre 1989, Silva Vela disparaît mystérieusement. Après une soirée passée à la fête des pêcheurs, au cours de laquelle elle a bu, dansé et flirté avec Adrijan, elle ne donnera plus aucun signe de vie. A-t-elle eu un accident ? A-t-elle été tuée ? A-t-elle fui la petite ville de Misto, puisqu'un témoin l'a vu acheter un billet à la gare ? Est-elle retenue prisonnière, elle qui semble trafiquer un peu de drogue ? L'enquête, menée par Gorki Šain, petit-fils d'un héros national de la Yougoslavie, ne connaît guère d'avancées probantes, même si celui-ci découvre que la jeune fille ne menait pas une vie aussi bien rangée qu'elle le laissait croire. Dans ce pays en pleine mutation, qui sera marqué par la fin d'un régime, une guerre civile, l'intégration à l'Europe, le développement et l'ouverture au tourisme, les parents et le frère de Silva, qui parcourra de nombreux pays, vont mener leurs propre enquête. Une enquête longue, désespérante qui durera trente ans. Alliant habilement histoire, enquête policière et drame social, Jurica Pavičić nous plonge, avec intelligence et force, dans cette quête qui semble vaine. Si le pays, lui, connaît de grands changements, Misto, elle, semble figée dans le temps et dans l'attente d'un retour inespéré. Un roman singulier et entêtant, de par l'omniprésence de Silva malgré son absence, de par cette ambiance mélancolique et suspendue et de par ces silences assourdissants...
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Un bon roman, à la lecture agréable et doté de bons personnages. le cadre et le contexte historique sont originaux. Cependant, selon moi, niveau originalité, cela s'arrête là. En effet, le procédé qui consiste à étendre le récit et de nous permettre de suivre les personnages sur plusieurs décennies, et celui de faire alterner les personnages de chapitre en chapitre, est toujours efficace et sied plutôt bien à l'intrigue mais cela reste classique, tout comme l'histoire de disparition qui n'est ni mieux ni plus mal traitée que dans la pléthore de romans qui traite du même sujet.
Alors, c'est vrai, pourquoi lire ce genre d'histoires quand on en a déjà un peu soupé ?
Pour le contexte historique, le cadre, et dans l'espoir de lire une fin marquante et originale.
Malheureusement, selon moi, malgré certains très bons chapitres, le roman n'a pas été au rendez-vous en ce qui concerne mes attentes.
Le contexte historique n'est qu'effleuré, le cadre qu'un décor comme un autre et surtout, la fin n'est pas très originale voire un peu poussive.
Il n'en reste pas moins un roman plus que correct, bien écrit et dont la psychologie des personnages est bien brossée.
(Bref, un bon 7,5 plus qu'un 7).
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Ce samedi soir de septembre, Misto est en fête. le port est illuminé, le musique fait vibrer les corps, les verres se choquent et l'ivresse gagne…Silva danse, sous les yeux de Adrijan, que le désir consume. La soirée défile et ils s'enfoncent tous deux dans la nuit, sur les hauteurs de la ville. Les corps se frôlent, les lèvres s'embrassent, les amours adolescentes frémissent. Mais au petit matin, la silhouette de Silva s'est effacée, la jeune fille est introuvable. Plus rien, jamais, ne sera comme avant…disparaît

L'eau rouge de Jurica Pavicic est un roman prenant, captivant, à l'intrigue efficace et aux personnages attachants. C'est une histoire de disparition, de deuil impossible, une enquête familiale sur une absence insupportable.

La forme du roman, un chapitre par personnage, sert parfaitement l'histoire. Elle donne du rythme, et harmonise à la perfection tout ce qui se joue autour de cette disparition. La famille est perdue, cherche des explications, refuse le silence. La police est confiante puis doute et finalement abandonne. Les voisins s'interrogent, compatissent et au bout du comptent continuent à avancer.

Silva s'est-elle enfuit ? Est-elle morte ? Ce visage qui s'efface doucement est aussi celui d'une Croatie qui se meurt, qui entre en guerre et qui se cherche un nouveau destin.

Quel châtiment a mérité Misto ? Combien de vies brisées ? Comment expliquer l'impact d'une absence au coeur d'une famille, d'une ville, au plus profond des âmes ? Allez donc jetez un oeil… vous serez séduit et envoûté, j'en suis certaine !
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A court d'inspiration et un peu lassé par nombre de thrillers se complaisant dans le gore et les tueurs en série, j'ai demandé conseil à un de mes libraires préférés, expert en policiers et thrillers et je n'ai pas été déçu.

A partir de la disparition d'une jeune fille de 17 ans, en 1989, après une fête de village, l'auteur nous fait traverser trente ans d'histoire de la Croatie et de l'ex-Yougoslavie.
Il creuse, autour de l'enquête elle même, les conséquences de l'évènement sur les familles et dans la communauté de cette petite ville dalmate : destruction des familles, destruction du lien social, boucs émissaires, etc.. Au cours de ces années on assiste aussi aux transformations sociales et économiques de cette région avec surtout l'emprise du capitalisme urbanistique et financier sur une région côtière à fort potentiel touristique.

Deux personnages dominent l'histoire :
- le commissaire Gorki Saint qui, éliminé par les nouveaux pouvoirs, va se reconvertir dans l'immobilier et revenir sur les lieux par ce biais mais sans avoir oublié le passé ;
- le frère de l'adolescente qui, niant les conclusions hâtives des enquêteurs, va traverser toute l'Europe en quête des traces de sa soeur.

Un roman qui vous remettra en mémoire ou vous fera découvrir des moments importants de notre histoire récente et déjà bien oubliée.
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L'eau Rouge de Jurica Pavicic : j'avais noté ce livre dans ma liste "à découvrir" depuis qu'il avait obtenu le prix le Point du Polar Européen lors des Quais du Polar 2021 et je viens finalement de le lire. L'action se passe dans les années 80/90 en Croatie, une jeune fille de 17 ans Silva, belle et rebelle, se rend à une fête du village de Misto pour retrouver ses amis et danser, mais elle ne rentrera pas chez elle. On va suivre l'enquête de la police de Split, les fausses pistes, la douleur de la famille et des proches. La jeune étudiante semble avoir eu une vie bien moins lisse que ce que les siens en connaissaient. Chaque chapitre est consacré à un protagoniste, mère, père, frère jumeau, petit ami, policier, voisins. En même temps que les recherches s'enlisent et finalement s'arrêtent, le pays se délite. Partout depuis la chute du mur, le socialisme recule et les têtes tombent. La Croatie n'est pas épargnée. La famille de la disparue explose. Après des années sans nouvelles, certains ont renoncé aux recherches, d'autres en ont fait une obsession. L'auteur nous plonge au coeur des vies bouleversées du village, de la guerre qui emporte ses enfants. Un nouveau monde apparaît avec ses nouveaux leaders et les débuts du tourisme de masse attirent les entrepreneurs sans scrupules. Chacun essaie de (re)construire sa vie dans un pays qui n'est plus celui qu'il était auparavant. Plusieurs dizaines d'années après sa disparition, on apprendra ce qui est arrivé à Silva, mais rien ne comblera les blessures du passé. L'auteur sait retenir notre attention sans artifices ni scènes sanglantes, avec une écriture fluide et un contexte bien documenté. Un très bon moment de lecture.
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Polar contemporain, certes mais historique quand même, dans le sens où l'intrigue s'inscrit dans un contexte particulier : la guerre en Croatie, la dislocation de l'ex-Yougoslavie, un pays en crise. D'une part, c'est un pan de l'histoire européenne qu'on connait très peu et c'est toujours intéressant de se plonger dans un roman qui permet d'en dessiner les contours ; d'autre part, ça influence l'enquête puisque la police a, dans ce contexte de tension et de bouleversement politique, d'autres chats à fouetter que de rechercher une adolescente qui semble avoir fugué.

On suit plusieurs destins, à travers trois décennies, après la disparition de cette jeune fille, Silva. On suit, de manière aléatoire, le père qui semble avoir abandonné tout espoir, la mère qui en veut à son mari de ne plus y croire, le frère qui n'abandonne pas et traverse l'Europe en suivant toutes les pistes possibles, l'inspecteur qui fait ce qu'il peut avant de changer de métier, le petit ami effondré par la disparition... Les ellipses temporelles sont plus ou moins longues, et finalement, malgré l'envie de savoir ce qui est arrivé à cette adolescente, c'est plutôt les destins de ces personnages qui prend toute la place. Comment chacun a vu sa vie bouleversée par cet évènement, comment chacun tente d'y faire face, comment réaliser son deuil quand on est face à une disparition et non pas une mort, comment allier espoir et réalisme, comment vivre avec ce poids, même 30 ans plus tard ?

Bien sûr que l'enquête avance, au fur et à mesure, de manière parfois inattendue, et on finit par savoir ce qu'il s'est passé, la partie polar n'est pas mise de côté. Et c'est même plutôt surprenant, rien ne laissait vraiment présager ce dénouement !

Néanmoins, c'était une lecture étrange. Au départ, j'ai trouvé ça long, la disparition de Silva semblait être plus un prétexte à dépeindre cette période historique et à se plonger dans la psychologie des personnages. Puis d'un coup, on se rend compte qu'on est happé, qu'on n'a plus envie de poser le livre et qu'on veut absolument connaître la fin. J'aime beaucoup ce genre de roman envoûtant qui fascine l'air de rien, sans qu'on sache trop ni pourquoi ni comment.
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