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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à une opération Masse critique et aux éditions du Seuil de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce premier roman particulièrement touchant ! ***
Dans Les Oiseaux rares, Hugo Paviot nous emmène d'un bord à l'autre de la Méditerranée, en France et en Algérie. À Alger, Achir survit en travaillant pour son oncle et en faisant parfois divers petits boulots moins avouables. Il s'ennuie, se cherche, se perd dans ses cauchemars et rêve d'un ailleurs meilleur. En France, Sihem, 23 ans, décrocheuse qui a repris des études dans un micro-lycée après une enfance dévastée, tente de canaliser ses émotions, mais laisse parfois libre cours à son agressivité. Dans la résidence où elle vit, elle côtoie de nombreuses personnes âgées, dont Émile, dit Zapata à cause de ses ascendances mexicaines et de ses idées anarchistes, qui se révèle être un révolutionnaire bien attachant, séducteur malgré son mauvais caractère, généreux et amateur de vin rouge. À ces trois « oiseaux rares », il faut en ajouter deux autres. Hélène, la prof dévouée, passionnée et passionnante, qui se donne tout entière pour réussir à amener ses élèves au désir et au plaisir d'apprendre, mais aussi pour les tirer de leur misère affective, parfois au détriment de sa propre famille ; et Rose, la directrice du foyer, une femme aussi altruiste qu'Hélène, qui respire la bonté et la générosité. Ces personnages (et quelques autres) se trouveront, se perdront, s'avoueront leurs faiblesses ou les cacheront, se mentiront, s'aimeront et, surtout, grandiront.
***
Ce roman se présente, je crois, comme un roman d'apprentissage. Pour Sihem et Achir, c'est une évidence : Sihem fera quantité d'expériences, tant intellectuelles qu'humaines, et elle sortira grandie et apaisée des épreuves qu'elle traverse ; Achir sera poussé par l'adversité et les rencontres à réfléchir plus avant, à se connaître mieux et à tenter de prendre son destin en main. Émile aussi, malgré son âge, ira chercher bien loin en lui, avec tout le courage dont il est capable, pour pouvoir offrir à Sihem une amitié sans fard et sans complaisance, et enfin, trouver la paix. J'ai aimé ces personnages très attachants, leurs doutes, leurs faiblesses, leur bonté et leur souci d'autrui. J'ai trouvé l'histoire d'amour un peu convenue, mais sans mièvrerie. L'écriture m'a d'abord déroutée. Les phrases sont le plus souvent très courtes, presque hachées, et l'auteur a fait le choix du présent pour la narration. Les dialogues sont toujours rapportés au style indirect, parfois indirect libre ; dans les deux cas, ce n'est pas facile à manier et cela alourdit un peu le style qui se veut, la plupart du temps, minimaliste. Ces remarques sont surtout valables pour les quatre ou cinq premiers chapitres. Après, soit je me suis habituée, soit le style s'est fait plus fluide. Un peu des deux, je dirais… Mais bref, j'ai bien aimé cet émouvant premier roman, et je me ferai un plaisir de suivre cet auteur. À découvrir !
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Livre reçu dans le cadre du coup de coeur des lectrices de Version Femina.
Un premier roman réussi et prometteur qui met en scène avec sensibilité des personnages fragilisés par la vie et qui essaient tant bien que mal de trouver leur place dans le monde ou d'avoir un impact sur leur entourage.
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Sihem et Zapata. Deux trajectoires que tout sépare a priori. Entre le micro-lycée et la résidence pour seniors, un fossé. Et pourtant...

Deux solitudes qui se trouvent et s'épaulent:entourées de bonnes fées referentes, d'autres enfants perdus en mal d'espoir, peu importe l'âge, de quelques grincheux contrebalancés par autant de révolutionnaires. Voyageant dans les souvenirs, et n'hésitant pas à plier bagage ensemble, gommant les différences jusqu'à Alger.

Le récit d'un bout de chemin, marqué d'espoir et d'humanité:des mots qui font écho dans un texte fort et émouvant.
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Les oiseaux rares ? Ce sont ces vies un peu oubliées, ces personnes laissées pour compte à qui la société ne fait plus confiance, ces gens hors du système classique, hors des normes rassurantes. Ce sont Shiem, pleine de colère qui reprend ses études à vingt-trois ; Achir, résigné, coincé en Algérie qui rêve d'ailleurs ; Émile, ce retraité charismatique, et son imposant passé. Des pépites noyées sous la boue. Pas forcément des pépites en or, mais en quoi le bronze serait-il moins précieux que l'or ?
Les oiseaux rares ? Ce sont aussi ces hommes et ces femmes (surtout ces femmes dans ce roman) qui se tendent la main, leur tendent la main, s'écoutent, les écoutent, croient en la valeur de l'autre quel qu'il soit, d'où qu'il vienne, où qu'il aille. Comme Hélène, prof d'un lycée alternatif, inépuisable de bonté et de générosité. Ou Rose, directrice de résidence autonomie où vivent Émile et Shiem.

Même si Les oiseaux rares ne fut pas un coup de coeur foudroyant, c'est un récit que j'ai pris un immense plaisir à lire.

On pourrait se contenter de dire que c'est un roman d'apprentissage où chaque personnage grandit au côté des autres. Ce qui est tout à fait vrai. Mais ce n'est pas seulement ça. C'est aussi un roman sur les dits et les non-dits, sur la confiance et l'amitié, le mensonge et le pardon. Sur l'espoir, le (poids du) passé, (le poids de) l'héritage. Sur la vieillesse, l'engagement, le déracinement, le décrochage scolaire mais le raccrochage humain.
Vaste programme, n'est-ce pas !

La première chose qui frappe à l'ouverture de ce récit, c'est le style minimaliste de l'auteur. Des phrases courtes, percutantes, pour un style haché qui exprime bien l'urgence de vie des personnages. La seconde, c'est l'absence déroutante de dialogues directs. Point de guillemets ou de tirets cadratins, les dialogues sont sans cesse inclus dans la narration. Un choix qui peut surprendre sur les premiers chapitres mais auquel on se fait très rapidement. La langue est directe, dans un style parlé qui oscille entre courant et familier. Beaucoup d'émotions à fleur de peau, de ressentis. À l'inverse, le roman ne déborde pas de descriptions, le minimum nous est livré et c'est bien suffisant.
Tous ces éléments donnent au récit un côté très visuel, très théâtral. On le voit presque, ce conteur sur scène, qui retranscrit ces tranches de vies.
Tous ces éléments, surtout, rendent les personnages particulièrement justes, réalistes et attachants. Particulièrement vivants. C'est d'ailleurs cet adjectif qui pour moi résume le mieux cette lecture Les oiseaux rares est un récit vivant.

On pourrait reprocher quelques facilités au roman (notamment une histoire d'amour assez convenue) mais ce sont des facilités qui mettent du baume au coeur, qui ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe et qui ne dégoulinent pas de mièvreries. Alors on pardonne, voire même on apprécie que par moment, tout se passe comme prévu.

En bref, Les oiseaux rares est un roman tout simple, certes, mais qui nous fait passer un très beau moment aux côtés de personnages lumineux. Ce serait dommage de passer à côté !

PS : Je remercie la Masse critique Babelio et les éditions du Seuil pour la découverte de ce roman !
Lien : https://leschroniquesviennen..
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Le coeur un peu serré, j'ai tourné la dernière page de ce roman tendre, bienveillant, doux et chaleureux. Hugo Paviot écrit simplement, sans fioriture, sans excès, sans démesure, sans faux semblant, une histoire qui touche au coeur. Oh ce n'est pas le chef d'oeuvre du siècle, ce n'est pas une perfection et, sans doute, ne sera-t-il pas apprécié de tous mais il est, pour moi, une petite lumière qui réchauffe l'âme. Ce roman est beau et sa beauté est dans sa simplicité. Il faut, pour la dévoiler, un regard plein d'humanité et l'auteur n'en manque pas. Il déborde de générosité pour ses personnages attendrissants. Merci à @babelio_ de m'avoir proposé ce roman que je n'aurais pas découvert, sinon.
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J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio et des éditions Seuil que je remercie au passage.

Les Oiseaux rares évoque plusieurs destins: celui d'Achir qui aimerait se construire une vie meilleure quitte à partir de son Algérie natale, celui d'Hélène, professeur de français dans un micro-lycée à Vitry, celui de Zapata, un vieux monsieur haut en couleurs qui habite dans la même résidence de vie que Sihem, jeune fille en décrochage sur le point d'intégrer le micro-lycée.

Je me suis lancée dans cette lecture au petit bonheur la chance, en me disant que cela donnerait une bouffée d'oxygène à ma pile à lire, et comme toujours une petite appréhension m'a étreinte. Pourtant, après vingt pages, je savais que ce livre allait me plaire. Très vite, je me suis laissée séduire par ces êtres cabossés par la vie, malmenés, écorchés vifs, qui chacun à sa manière tente de survivre à ce qui le blesse. Achir et ses rêves d'ailleurs, de renouveau, de vie meilleure, Sihem et sa fracture avec l'école mais aussi avec une société qui ne l'accepte pas, Zapata en constante représentation pour mieux se cacher, Rose et Hélène, les fourmis, les travailleuses acharnées, dévouées aux Autres, mais qui masquent aussi leurs faiblesses. Les personnages ici sont émouvants, plus ils se dévoilent et plus ils gagnent en épaisseur. Leur destin est malheureusement crédible, à mon sens du moins, leurs failles et leurs souffrances peuvent trouver écho en nous, d'autant que l'écriture ne bascule pas dans le misérabilisme ou le pathos. Les choses sont dites, mais sans apitoiement excessif.

J'ai eu un coup de coeur pour Sihem et pour Zapata. Sihem promène ses plaies béantes dans sa banlieue et, plutôt que de les panser, elle rue dans les brancards, et pleure, seule, sur sa solitude. Elle est un animal sauvage, effarouché par la cruauté de la vie, par les souffrances du monde, que l'on ne pourra apprivoiser que peu à peu. C'est ce que Zapata parvient à faire, à sa manière, c'est ce qu'Hélène fait aussi, différemment. Au fil de ces rencontres, avec ces nouvelles béquilles – qu'il faut d'abord accepter- Sihem avance, progresse et met à jour celle qu'elle peut être, celle qu'elle veut être. Par le détour des Autres, elle apprend à devenir elle-même. C'est un cheminement long et difficile, fait de rechutes et de redémarrages, mais c'est un parcours que nous traversons tous – chacun à notre échelle. Zapata est un vieil homme très touchant, j'ai aimé la relation qu'il noue avec la jeune femme. de deux êtres abîmés par la vie naît une relation douce et tendre, Sihem se trouve un grand-père et Zapata se trouve une petite-fille. Leur complicité sera source de petits bonheurs et de grandes étincelles, de celles qui nous réchauffent le coeur mais qui nous arrachent aussi les entrailles. Alors, certains diront que ce n'est pas réaliste, peut-être, mais je suis convaincue que quelque part, il y a bien un Zapata et une Sihem qui se trouvent, et je préfère croire qu'il n'est pas si rare que ça que deux souffrances s'apprivoisent pour guérir ensemble, à leur façon.

Finalement, dans ce livre, chaque personnage est un oiseau rare : chacun est intéressant et touchant par ses failles. D'ailleurs, nous sommes tous des oiseaux rares, et c'est peut-être là ce qu'il faut retenir. Nous ne ressemblons à aucun autre, c'est ce qui nous rend rare et précieux.

Ainsi, Les Oiseaux rares nous offre une histoire douce et tendre, parfois douloureuse, mais in fine lumineuse. C'est une histoire de partage et d'humanité, sous-tendue par l'espoir, le renouveau et le pardon.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Surprise et leçon de vie sur la perception et/ou la personnalité de chacun, sur le « moi » avec et sans le « nous ».

Beaucoup d𠆚 priori par rapport à cette lecture, le résumé ne m𠆚ttirait aucunement. Peur de lire un livre sur l’immigration non pas que ce sujet me rebute mais un tel sujet décrit par un dramaturge et non un spécialiste me faisait peur, peur d’un trop plein de jugement.
Très bonne et belle surprise, dévorée en moins de 3 jours. Des bouts de vie qui s’imbriquent et se subliment dans une atmosphère très chargée moralement. Ce livre prouve que tous le monde a derrière son sourire ses soucis mais qu’il se doit d𠆚vancer et non se morfondre.

Avec ce livre on se rend compte que le métissage on y est tous au moins une fois confronté. le métissage ce n𠆞st pas le résultat d’une couleur noire et d’une couleur blanche, c𠆞st la sensation d’égarement entre 2 mondes auquel on pense appartenir et au souhait de s’identifier dans l’un totalement au détriment de l𠆚utre. Une personne âgée se sent perdue entre la vie et la mort, un jeune se sent égaré entre son pays et ses origines, ... le métissage est devenu pour moi après cette lecture la jonction entre 2 paradigmes, ce n𠆞st pas un carrefour ou il faut choisir mais une nouvelle voie entre les 2 cultures, les 2 couleurs, les 2 croyances ... pourquoi cacher une facette aux yeux du monde au détriment de l𠆚utre qui se consumera et se déversera en mal-être.
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Un roman atypique aux phrases courtes et simples, qui met en scène Sihem, qui a 23 ans intègre le micro-lycée de Vitry, une école de la deuxième chance, et Achir, qui, en Algérie, rêve d'un autre destin ... 

Sihem est hébergée dans une résidence de la ville où se mêlent réfugiés, personnes âgées et jeunes du micro-lycée. Elle y fait la connaissance de Zapata, un révolutionnaire de 82 ans qui trace sa généalogie dans les luttes qui ont émaillé la France et l'Espagne depuis la fin du XIXème siècle (voire la Révolution Française).

Entre lui et Rose, sa prof de français au grand coeur, Sihem reprendra confiance ...

Un roman empreint de bienveillance pour ses personnages, mais qui ne sombre pas dans la mièvrerie.

Un seul bémol : l'histoire d'Achir qui semble raccrochée et dont les premières parties auraient pu être omises sans nuire à la conclusion de l'histoire.

Une belle découverte dont je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour me l'avoir adressé 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Un livre attendrissant sur l'amitié naissante entre un vieil homme qui cache bien secrets et une jeune fille en quête d'identité.Chacun va aider l'autre à progresser dans la quête de sa vie. de la tendresse et des larmes. Un livre finement écrit.
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Je remercie Babelio pour l'envoi de ce roman. le roman m'intriguait beaucoup, le résumé également alors je suis ravie de l'avoir trouvé dans ma boite aux lettres le mois dernier! J'ai vraiment été contente d'avoir pu lire ce roman! J'ai passé un excellent moment, bien que j'ai eu parfois un peu de mal, je vous expliquerais pourquoi ensuite, mais j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire que j'ai trouvé vraiment très touchante!

Commençons par le point « négatif » qui n'en ai pas vraiment un au final. J'ai juste eu un peu de mal par moment avec le style de l'auteur, son écriture. J'avais surtout du mal avec le fait qu'il n'y a aucun dialogue. Ça m'a quelque peu déroutée au début bien que j'ai fini par m'y faire au fil de ma lecture, à force ça ne m'a plus dérangé. Mais je vous avoue qu'au début ça m'a vraiment perturbé. J'avais l'impression de ne pas avancer, de lire des gros blocs à chaque page. Mais comme je vous le dis juste au dessus, à force d'avancer dans ma lecture ce point a fini par ne plus me déranger.

Les oiseaux rares est un roman extrêmement touchant. On va suivre Sihem, jeune femme de 23 ans en décrochage scolaire total qui va reprendre ses études dans un micro lycée, Emile, un vieux grincheux qui va se prendre d'affection pour la jeune Sihem, Achir, jeune algérien mais aussi Héléne, professeur dévoué à son métier et Rose, directrice du foyer où Sihem et Emile réside. Tous ces personnages ont leur histoire et tous ces personnages m'ont touché à leur manière. J'ai eu un énorme cour de coeur pour Emile, alias Zapata et Sihem. Cette amitié entre les deux était si belle et touchante qu'il est dur de ne pas les apprécier. Ils se sont parfaitement bien trouvés.

J'ai vraiment été touchée en plein coeur avec cette lecture. Et surtout à la fin, évidemment je ne vous raconte pas pourquoi sinon ça serait du spoil, mais j'ai même versé une petite larme ne finissant le roman. Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de roman. Mais ce fut vraiment une belle découverte et je ne regrette pas d'avoir pu le découvrir!

Pour un premier roman l'auteur nous offre un roman plein d'espoir, avec des personnages qui ne voit que le bien chez l'autre, à faire des actions pour rendre le monde plus beau qu'il ne l'est, qui soutiennent les autres. Il est clairement impossible de rester insensible aux différents personnages qu'il nous propose. Des personnages qui s'illuminent au fil des pages et au final on se rend compte que chaque personnage est un véritable oiseau rare.
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