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Citations sur La France de Vichy : 1940-1944 (52)

Il est salutaire de réfléchir à l'ambition aveugle de Hitler. On peut se perdre en conjectures sur ce qui serait advenu s'il avait été moins vindicatif, moins enclin à tout résoudre par la force, et s'il avait compris plus vite les besoins et les aspirations des autres. S'il lui avait donné de quoi mangé, des armes pour défendre son empire et la promesse de l'intégrité de son territoire, la France aurait fort bien pu devenir ce "barrage de l'ouest" neutre dont Pétain parlera plus tard. "Si la domination allemande devait nous assurer l'abondance" note Gide avec cynisme le 9 juillet 1940, "neuf Français sur dix l'accepteraient: dont trois ou quatre avec le sourire". La soif du pouvoir d'Hitler n'a jamais permis de vérifier cette hypothèse.
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Une notion dont il faut se débarrasser, c'est celle du "double jeu". il était tentant de dire en 1944 que l'on avait toujours prévu la Liébration et que l'on s'était rallié en apparence à Cichy uniquement pour gagner du temps. Hitler le croyait, au début, et c'est seulement en octobre 1940, après la défense de Dakar contre la flotte anglo-gaulliste, qu'il fut persuadé que le maréchal et son ancien protégé de gaulle n'étaient pas de connivence.
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Quand il cherchait la collaboration de 1940 à 1942, le gouvernement aurait pu être suivi par le gros de la population, si l'Allemagne avait fait un geste. Car la collaboration était intimement liée aux préoccupations du pays. [...] Un règlement définitif avec l'Allemagne répondait aux aspirations de la masse, qui préférait le retour à la normale, l'ordre social et la possibilité de réformes intérieures à une libération par les armes.
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« La perspective d’une libéralisation acquise grâce à ces « brigands » n’a rien qui puisse séduire bon nombre de Français (…) il est vraisemblable qu’en 1943-44 il y a autant de Français travaillant à écraser « le désordre » que de résistants en armes. Presque toute la population veut être débarrassée des Allemands, mais au prix de la révolution.
Dans ces conditions, les vrais résistants n’ont jamais été très nombreux, même dans l’euphorie de la Libération. (…) ils représentent 2% de la population adulte. (…) on constate que deux millions de Français, soit à peu près 10% des adultes, ont accepté de prendre un risque somme toute léger. Nous ne voulons minimiser en rien la gloire de ceux qui savaient ce qu’ils devaient faire. Il n’en reste pas moins que l’immense majorité de la population, pour ardemment qu’elle ait souhaité secouer le joug allemand, n’entendait pas le briser par le feu et l’épée. » (p. 346/347)
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« La logique de l’armistice amène donc Vichy à faire la sale besogne de l’ennemi. Mieux vaut exécuter des innocents que de laisser les Allemands usurper le droit d’assurer seuls l’ordre public en zone occupée. Cette logique entraîne Vichy encore plus loin, quand ce sont les SS, et non plus l’armée allemande, qui sont chargés à l’été 1942 des opérations de police de France. (…) Avec l’extension de la Résistance, Vichy n’échappe pas à l’engrenage, dans lequel l’entraîne l’ennemi, d’une répression toujours plus impitoyable.
Après août 1941, c’est simplement pour se maintenir que le régime a besoin d’une police forte. Il a versé le sang et doit en verser toujours plus pour survivre. « Travail, Famille, Patrie » se lit maintenant « Tracas, Famine, Patrouilles », dit Léon-Paul Fargue.
Un Seul dénominateur commun aux deux formules : l’ordre. (…)
(…) ayant pris un sens péjoratif le terme « fascisme » peut être de moins en moins utilisé pour analyser les mouvements politiques de notre époque. Dans le cas de la France, en particulier, assimiler inconsidérément Vichy à l’Allemagne et à l’Italie, c’est traiter toute l’expérience de l’Occupation comme si elle était étrangère au comportement français, c’est y voir une aberration qui aurait été impensable si elle n’avait pas été imposée par les troupes ennemies. » (p. 280/281)
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« La défaite avive encore une xénophobie de défense qui n’avait fait que croitre au long des années 30. Toute crise affaiblit le sens de l’hospitalité. » (p. 219)
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Lorsqu'il fallut choisir - et le choix était dramatique - entre deux solutions : faire son travail, donc courir des risques moraux et abstraits, ou pratiquer la désobéissance civile, donc s'exposer à des dangers physiques et immédiats, la plupart des Français ont poursuivi leur travail. L'auteur et les lecteurs de cet ouvrage auraient peut-être été tentés, hélas, d'en faire autant.
Il est parfois dans l'histoire d'un pays un moment cruel où pour sauver ce qui donne son vrai sens à la nation, on ne peut pas ne pas désobéir au gouvernement. En France, c'était après juin 1940.
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Les dirigeants avaient demandé la paix en juin 1940 pour éviter la révolution et remodeler la France selon leurs conceptions. Ils ont été tenus de défendre l'existence du régime nouveau, seul moyen de parvenir à leurs fins. C'était à leurs yeux un objectif pour lequel ils ont fait des concessions ; ce n'en était pas un pour le Reich qui n'a donc rien cédé. Avec un Gauleiter, beaucoup de Français auraient souffert mais les Allemands auraient peut-être moins gagné, en fin de compte.
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L'armistice et la zone libre semblaient au départ un moyen de s'en sortir à bon compte ; encore eut-il fallu pour que la population en tirât des avantages matériels que la guerre prit fin rapidement. Or elle s'est prolongée et l'Allemagne n'exigea pas moins de la France que des autres pays vaincus. Hitler, au bout du compte, infligea à ses victimes des souffrances à la mesure des ressources indispensables qu'elles pouvaient lui fournir, ou des sentiments racistes qu'elles lui inspiraient, mais non pas à la mesure de leur désir de lui plaire. Il n'accorda que des concessions misérables au régime Pétain (...).
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Tout se passe comme si les conditions de vie dans les pays vaincus n'avaient pas grand chose à voir au fait qu'ils avaient ou non échappé à l'occupation totale et gardé un gouvernement national, mais dépendaient bien plutôt des réactions raciales des maîtres de Berlin à leur endroit (...) Vichy a eu beau négocier, il n'a absolument pas pu éviter l'augmentation du quota des denrées alimentaires à l'été 1942 et au début 1943, pas plus qu'il n'a empêché la malnutrition dans certaines régions du plus gros producteur agricole de l'Europe occupée.
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