Jean-Baptiste Pedini manie la prose tels le pinceau et l'aquarelle : par petites touches vaporeuses et colorées. Il dresse un tableau chargé de ressentis, d'émotions, d'images et d'associations d'idées, le tout empreint de musicalité.
Dans « le ciel déposé là », l'éclaircie est juste de passage...
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On est passé à côté de l'essentiel. Il faut peut-être y voir un signe. Le bloc-notes du jour prêt à être recyclé ou l'encre sèche ou les ratures ou l'espace sur la page quand le ciel tend l'oreille. Tel un confident.
Le matin tousse discrètement. La lumière entre au goutte-à-goutte pour surprendre l'enfance. Pour l'étouffer dans son sommeil avec un grand ciel blanc. Alors tout est pauvre. Tout manque. Quelqu'un ouvre la fenêtre et cette fois on ne dort pas. On fait semblant.
Une première ondée. On en a plein la tête de cette salissure-là. Il faut se remonter les manches et tordre les mots crus et s'armer de mélancolie pour faire barrage à la tempête. C'est ça. On débite un stère de ciel, une sciure jaune se répand. L'éclaircie vient.
Vidéo de Jean-Baptiste Pedini