Citations sur Cabot-Caboche (80)
"Qu'est-ce qui se passe " se demande le chien. Quelque chose l'a toujours chiffonné avec les hommes : ils sont imprévisibles. Ce n'est pas comme les autres chiens (la queue entre les pattes ou le poil hérissé, on les comprend très bien, pas de problème) ni comme les chats, Ceux-là, ils ont beau prendre leur air siamois, on sait toujours plus ou moins, quand le coup de griffe va partir), ce n'est pas non plus comme le temps (Ah ça, le temps, il ne s'est jamais laissé surprendre par le temps, le chien ! Toutes ces odeurs qui changent, ces insectes qui se pointent, ces oiseaux qui plongent... Non, rien de moins traître que le temps). Tandis que les hommes ...
- T'as eu une maîtresse ?
- J'ai eu une maîtresse.
- Sympa ?
Alors là, elle avait observé un long silence, avant de répondre d'une voix toute changée, pleine de souvenirs, de douceur, de mystère, d'admiration, de complicité, de chagrin, et d'un tas d'autres choses mêlées :
- Très !
Puis elle avait ajouté, avec fierté :
- Je l'avais bien dressée...
Les mouettes savaient qu'elles ne risquaient aucun danger, avec lui. Pourtant, Le Chien continuait à courir après elles à la frange des vagues, et elles continuaient à s'envoler sous son nez avec un cri aigre...C'était beau, c'était un jeu. Le Chien jouait chaque fois qu'il en avait l'occasion, parce que jusqu'ici, sa vie n'avait pas été si rigolote que ça.
- Bon...Si un homme m'attaque, qu'est-ce que je dois faire?
- Tu t'assieds, tu prends l'air le plus crétin possible, et tu le regardes en penchant la tête à droite ou à gauche, une oreille pendante et l'autre dressée.
- Et alors?
- Alors, il fond, c'est bien simple, il devient doux comme un agneau. Pas un qui résiste à ça, même les plus féroces.
- Qu'est-ce que c'est, un "chien de race" ? demanda Le Chien.
- Un truc inventé par les hommes, répondit le Nasillard sur le ton du mépris. Un truc complètement artificiel. On prend par exemple un très rapide, comme le Lévrier, un très costaud comme le Beauceron et un très résistant comme le Ratier anglais, on mélange, et hop ! ça donne le Dobermann. Une fois qu'on a le Dobermann, on ne le marie plus qu'avec ses cousins Dobermann. Le résultat s'appelle une race. Les hommes adorent ça.
Quelque chose l'a toujours chiffonné avec les hommes: ils sont imprévisibles. Ce n'est pas comme les autres chiens (la queue entre les pattes ou le poil hérissé, on les comprend très bien, pas de problème) ni comme les chats (ceux-là, ils ont beau prendre leur air siamois, on sait toujours, plus ou moins, quand le coup de griffe va partir), ce n'est pas non plus comme le Temps (ah! ça, le Temps, il ne s'est jamais laissé surprendre par le Temps, Le Chien! Toutes ces odeurs qui changent, ces insectes qui se pointent, ces oiseaux qui plongent...non, rien de moins traître que le Temps). Tandis que les hommes...
Je n'ai aucune mémoire, je ne sais jamais qui il faut mordre, du coup je ne mords personne.
La Poivrée croyait à un rapt et attendait, la main sur le téléphone, une demande de rançon. Les voisins essayaient de la rassurer:
- Mais non, voyons, elle a peut-être tout simplement été écrasée par un autobus!
- A moins qu'elle ne soit partie pour Katmandou?
- Ou tombée dans la Seine...
Ils faisaient leur possible.
Incroyable, ce que l'Acteur avait pu pleurer!
"Toutes les larmes de son corps pour la mort d'une simple bête!" ricanaient les voisins, qui, de leur côté, attendaient calmement l'héritage de leur grand-mère.
« Notre fille a disparu ! Notre fille a disparu !... » Ils étaient dans tous leurs états. La Poivrée croyait à un rapt et attendait, la main sur le téléphone, une demande de rançon. Les voisins essayaient de la rassurer :
- Mais non, voyons, elle a peut-être tout simplement été écrasée par un autobus !