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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aurait-il pu imaginer que ce tsunami d'une ampleur inégalée, sur la côte est du Japon, allait faire des vagues jusqu'en Charente, dans le cognaçais ? Et pourtant... En ce mois de mars 2011, la catastrophe japonaise ébranle les places boursières internationales. le cours du cognac fléchit fortement, mettant à mal la société de cognac dont Bertrand Berger-Lafitte est l'héritier et le directeur général. Une société de spiritueux prestigieux qui maintenait, autant que faire se peut, les traditions familiales, qui refusait de produire des premix et qui se concentrait sur les familles japonaises. Pour ne rien arranger, son ex-femme, Marjorie, présidente du conseil d'administration, veut à tout prix sauver cette entreprise et par là même son poste, Olivia, sa fille âgée de 20 ans habitant avec lui, lui apprend qu'elle est enceinte et qu'elle veut garder le bébé et Eddy, son chauffeur attentionné, percute et blesse un faon...

Anne Percin nous plonge, tête la première, dans un roman à la fois grave et léger, aux dialogues pétillants et aux situations tantôt cocasses ou badines tantôt plus sombres. Elle dépeint avec justesse une société dans laquelle l'économie est plus que jamais présente et où, parfois, l'humain et les traditions importent peu. Elle ne manque pas d'alléger ses propos en intégrant des situations plus enjouées ou incongrues. Ce roman est habité par des personnages très attachants, parfois énigmatiques, notamment Eddy, ou décalés mais aussi des animaux qui viennent pimenter le quotidien de Bertrand, notamment ce faon renversé qui déclenchera le petit tsunami de Bertrand Berger-Lafitte ou encore ces chatons coincés dans la belle Mercedes. Une comédie et satire sociale plutôt bien vue et pensée, plus profonde qu'il n'y paraît et servie par une plume alerte et parfois ironique.
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Le tsunami au Japon en 2013 fait frémir les feuilles  du vignoble de Bertrand Berger-Laffite, propriétaire d' un domaine charentais de Cognac qui, depuis le grand-père a un marché privilégié au Japon.

Drôle de roman, où les rêves arrivent à grignoter la vie de Bertrand arrivé à un tournant vital , essentiel de son entreprise, peu à peu phagocytée par un gros actionnaire et qui perd ,à grands pas , son influence de décideur .

La voie que prend Bertrand n'est pas choisi consciemment par lui, c'est une déconnexion des réalités où des événements totalement indépendants de sa vie professionnelle deviennent essentiels et passent au premier plan de ses préoccupations , le jeune chevreuil blessé par la voiture, la corneille bloquée dans le tuyau de la cheminée ou le chaton coincé dans le moteur de la Mercédes   ...

C'est sans doute un échappatoire salutaire pour lui  : se rapprocher de la nature, se détacher de toute contingence mercantile et ne pas hurler avec les loups .

Belle galerie de personnages secondaires en commençant par Eddy, le mystérieux chauffeur.

J'ai bien aimé cette vision décalée , cet anti-héros, totalement  à coté de ce que l'on attend de lui , ce n'est ni responsable ni ce qu'on attend de lui, cela peut apparaitre contre-productif mais  qu'importe, on peut rêver un peu, non ? 
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Ce roman aurait pu s'intituler "De l'influence d'un tsunami asiatique sur la production du cognac en Charentes" ou encore "La mondialisation expliquée à ma fille"... Peut-être parce qu'elle écrit beaucoup pour la jeunesse, Anne Percin réussit à créer avec beaucoup de finesse un univers presque enchanté pour aborder des sujets pourtant pesants qu'elle parvient à rendre agréablement légers. J'ai particulièrement apprécié la petite touche d'humour pince sans rire qui saupoudre l'ensemble ; c'est vrai que tout passe mieux avec le sourire.

Nous sommes en 2011, peu de temps après la catastrophe de Fukushima dont les conséquences économiques se font sentir jusqu'en Charentes. Les japonais faisant partie des principaux acheteurs de cognac, la propriété que dirige Bertrand Berger-Lafitte se trouve en grande difficultés au point que son principal actionnaire envisage de le lâcher et de revendre ses parts à un consortium étranger. Et comme si ce tsunami avait donné le signal des réjouissances, tout flanche dans la vie de Bertrand, son ex-femme est prête à le trahir, sa fille est enceinte des bonnes oeuvres d'un représentant syndical du domaine et les ouvriers envisagent de se mettre en grève pour protester contre la vente annoncée. Pour couronner le tout, la voiture conduite par Eddy, le chauffeur de Bertrand percute et blesse un faon. Pour Bertrand, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, comme si la proximité de ce "Bambi" qu'il va s'attacher à soigner le ramenait à la période de l'enfance, celle où tous les choix étaient encore possibles.

Sous couvert de légèreté et d'humour, Anne Percin nous dépeint une réalité sociale dont les acteurs sont peu à peu tirés de la torpeur à laquelle leur conditionnement les réduisait jusqu'à présent. On prend progressivement conscience de l'impact d'un événement survenu à l'autre bout du monde sur les vies des employés du domaine, on prend aussi surtout conscience de la nécessité de s'engager pour faire bouger les choses. Et chacun va le faire à sa manière, à l'opposé de ce que l'on pourrait attendre de lui ce qui nous vaut des situations assez cocasses bien que toujours maîtrisées par la romancière.

A travers la relation entre Eddy, le chauffeur, trentenaire mystérieux à la fois rassurant et inquiétant et Bertrand, le patron oscillant entre paternalisme et capitalisme, tout le jeu social est bousculé, les cartes son redistribuées. Il y a des moments assez irrésistibles, des dialogues entre les deux dignes des meilleures comédies britanniques (oui, ce Eddy a quelque chose d'un majordome anglais qui aurait roulé sa bosse un peu partout dans le monde parmi les mafieux et autres personnages peu recommandables).

Avec ce roman, l'auteure apporte un peu de douceur dans un monde de brutes, laissant croire que oui, de nos jours, les gentils peuvent encore gagner. J'étais curieuse de lire Anne Percin après l'avoir découverte grâce au superbe Les singuliers. Je ne suis pas déçue, dans un autre style, une tout autre histoire, la même délicatesse. Reposant dans toute la violence littéraire de cette rentrée.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le tsunami de 2011, non content d'entraîner une catastrophe nucléaire, va pousser Bertrand Nerger-Lafitte, à la tête d'une prestigieuse mais vieillissante maison de cognac, Sous la vague. Jugez un peu: effondrement des cours des spiritueux, tractations en sous-main d'un de ses associés pour l'évincer, aidé de surcroît par son ex-femme. Quant à sa fille, elle est enceinte d'un de ses ouvriers syndicalistes.
Bizarrement,le quinquagénaire, au fil des événements apparemment saugrenus qui s'enchaînent, constate que "sa vie, de fade et pâle qu'elle était devenue avec le temps, prenait soudain une profondeur insoupçonnée, un relief, une dimension. Une couleur."
Discrètement épaulé par Eddy son chauffeur d"une redoutable efficacité", Bertrand va progressivement évoluer, "expliquer le rôle de chaque élément, pourquoi avoir voulu achever un faon, pourquoi avoir changé d'avis et désiré le protéger, pourquoi s'être accroché à cette idée afin d'éviter le naufrage de sa propre vie."Entre autres. Faudrait-il simplement se laisser aller ?
Dans cette comédie sociale (que je verrais bien adaptée au cinéma), on retrouve l'humour et le talent d'Anne Percin pour brosser le portrait d'êtres attachants et hauts en couleurs. Tous existent à nos yeux, y compris les personnages secondaires et les animaux , qu'elle sait tout aussi bien croquer .
Riche en citations et en réflexions, ce roman ,en apparence léger,dénonce aussi au passage les travers et les dérives de notre société. J'ai pris un plaisir fou à dévorer ces 200 pages jubilatoires (piquetées de marque-pages) ! Je les ai même relues avec tout autant d'enthousiasme !
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La vague du tsunami du 11 mars 2011 a tout emporté sous son passage et a provoqué une catastrophe nucléaire à Fukushima aux répercussions mondiales.
Dans sa distillerie de cognac, le Directeur Général Bertrand Berger-Lafitte, héritier du fondateur, en subit aussi les conséquences, les Japonais étant ses principaux clients.
Il ne peut se résoudre à changer sa politique et Marjorie, son ex-femme, Présidente du Conseil d'Administration, le trahit au bénéfice de son principal concurrent et les actionnaires le mettent en minorité, il est déchu de sa fonction.
Sa fille est enceinte d'un jeune délégué syndicaliste, les ouvriers se mettent en grève : pour lui, c'est un véritable tsunami personnel…

Il ne trouve du réconfort qu'auprès de son chauffeur, le mystérieux Eddy et d'un jeune chevreuil trouvé sur la route…

Une catastrophe mondiale bien réelle. Des problèmes de société actuels : délocalisation, revendications, manifestations, grève, chômage… Et par-dessus tout ça, de l'humour! Cocktail qui assure quelques heures de lecture-plaisir !

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Quelle plaisir de découvrir l'écriture fluide et poétique d'Anne Percin...un héros qui finalement va se révéler attachant avec ses faiblesses et ses émotions, et qui va traverser un Tsunami professionnel et personnel en regardant la nature et en nouant des jolis liens ... j'ai beaucoup aimé ce roman et vais poursuivre ma connaissance de l'auteur...
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