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EAN : 9782072727061
304 pages
Gallimard (07/09/2017)
4.5/5   1 notes
Résumé :
En dépit de certaines apparences, l'immigration ne constitue pas le principal sujet de cet ouvrage. Ce dont il est essentiellement question, c'est la crise interne à la nation française, une crise tout à la fois politique et morale, une crise de notre projet républicain aussi bien que de notre identité collective. La variété de ses symptômes permet d'appréhender cette crise sous de multiples angles, de l'éducation aux institutions en passant par l'économie. Si l'imm... >Voir plus
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Durant les dernières décennies, notre politique d’immigration a consisté à laisser se développer des flux tels que, l’ensemble des protagonistes fussent-ils irréprochables, la multiplication des problèmes n’en serait pas moins inévitable. Il ne s’agit pas de soutenir que les immigrés, pris en bloc, ne s’intégreraient plus. Fort heureusement, cette évolution intime, aussi belle que mystérieuse, par laquelle un individu se mêle à un peuple qui n’était pas le sien à l’origine, et que rien, souvent, ne le prédisposait à rejoindre, se poursuit dans bien des cas, peut-être même dans la majorité des cas, parfois avec un éclat qui ne le cède en rien aux époques précédentes. Chacun pourrait sans doute, puisant dans les seuls souvenirs de sa vie quotidienne, amonceler à l’envi les exemples. Cependant, ces réussites perdurent malgré notre politique d’immigration, qui oppose de violents vents contraires aux meilleures volontés. Il est difficile, en effet, d’en imaginer une moins propre à favoriser la cohésion nationale.
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Tout change avec l’immigration extra-européenne. Il ne s’agit pas de soutenir que certaines origines empêcheraient de devenir français, mais l’intégration des immigrés extra-européens est plus difficile pour la simple raison que le fossé culturel à combler est plus large.
L’écart entre la civilisation européenne contemporaine et les civilisations encore partiellement traditionnelles doit lui aussi être pris en compte. Les immigrés extra-européens viennent pour la plupart de régions du monde où le lien communautaire est bien plus resserré qu’en France. L’appartenance ethnique, culturelle ou religieuse y revêt une importance supérieure. Ces sociétés n’ont pas été comme la nôtre travaillées en profondeur depuis deux siècles par l’individualisme et l’esprit critique. La pression du groupe demeure vive ; ses règles conservent prestige et autorité. Loin d’être soumises à une introspection sourcilleuse, les identités collectives s’affirment ingénument. Les immigrés sont donc moins enclins à s’en détacher.
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« Notre siècle est le vrai siècle de la critique ; rien ne doit y échapper. En vain la religion avec sa sainteté, et la législation avec sa majesté, prétendent-elles s’y soustraire : elles ne font par là qu’exciter contre elles-mêmes de justes soupçons, et elles perdent tout droit à cette sincère estime que la raison n’accorde qu’à ce qui a pu soutenir son libre et public examen. »
KANT.
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Lorsqu’un immigrant s’installe seul, le hasard peut l’unir à un natif, auquel cas son intégration s’opère spontanément ; du même coup s’estompe, voire s’annule complètement, la distance culturelle qui sépare ses enfants de leurs camarades nés de deux parents français : tous héritent de la culture nationale. En revanche, lorsqu’un immigrant vient en couple, ou fait venir son conjoint de son pays d’origine, l’intégration est moins naturelle, y compris pour les enfants, qui ne rencontrent pas la culture nationale dans leur foyer.
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beaucoup d’immigrés ne souhaitent partager que nos conditions d’existence matérielles. Ils veulent vivre aussi bien que nous, mais pas nécessairement comme nous ; ils veulent vivre en France, mais pas nécessairement à la française. L’attrait pour la civilisation française peut constituer un élément déterminant de la migration ; on peut espérer qu’il en constitue souvent un élément important ; mais il peut également n’y entrer pour rien.
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