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3,65

sur 91 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

La bande dessinée est pour moi une synthèse très intéressante de la vie de la femme aux semelles de vent.
Les illustrations sont magnifiques ainsi que les couleurs.
Le scénario est très bien fait . En effet, elle raconte en 1924 à la fin de son premier périple au Tibet, son aventure à David Mac Donald, agent britannique en poste dans une forteresse du Tibet Tsang . La Bande dessinée revient régulièrement entre les scènes du voyage à cet agent fortement intéressé par son histoire, qui lui pose des questions pour resituer et continuer le récit du voyage.
Les termes inconnus pour nous sont accompagnés d'un
astérisque et l'explication figure en bas de page.
C'est une dame étonnante et tellement avide d'apprendre, vraiment étonnante.
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Connaissez-vous Alexandra David-Néel ? Une femme incroyable, passionnée par l'Asie, qui en 1911, à 43 ans, décide de partir pour 18 mois en Inde, pays qu'elle avait déjà visité à deux reprises, afin d'étudier les grands textes bouddhistes. Finalement, elle restera en Asie 14 ans ! Elle se rend à Ceylan, Madras, Adyar, Calcutta puis à Darjeeling dans les contreforts de l'Himalaya. Elle rencontre, en avril 1912, le XIIIe dalaï-lama, Thubten Gyatso. de 1914 à 1916, elle vivra au Sikkim, petit état himalayen. C'est là que le prince Sidkéong Tulku Namgyal, fils du souverain du royaume, lui présentera Aphur Yonden, jeune lama, moine érudit, qui deviendra son fils adoptif. Il est âgé alors de 14 ans et passe pour être la réincarnation d'un chef tibétain. Pour la suivre, il abandonne sa famille.
Ils se rendent ensemble au village de Lachen où ils resteront deux ans dans un monastère perché à quatre mille mètres d'altitude en compagnie d'un maître Lachen Gomchen Rinpoché qui leur transmettra son enseignement : elle se perfectionnera en tibétain, traduira des textes sacrés et approfondira sa connaissance du bouddhisme, religion qu'elle pratique depuis longtemps. Elle fera des retraites solitaires et s'initiera à la technique du toumo qui consiste à mobiliser son énergie pour produire de la chaleur.
De là, elle tentera de franchir la frontière du Tibet mais sera expulsée en 1916 par un représentant du gouvernement britannique. Elle ne veut pas rentrer dans une Europe en guerre et continue son périple en Asie: Japon, Corée, Chine puis elle s'installera trois ans au monastère de Kumbum de 1918 à 1921 : elle vient d'avoir cinquante ans.
Son but ? Atteindre Lhassa au Tibet, ville qu'aucun explorateur n'a, à cette époque, réussi à atteindre. le problème ? L'accès du Tibet est strictement interdit aux étrangers, sous peine de mort. Qu'à cela ne tienne, l'exploratrice tentera cinq fois l'aventure, et échouera entre autres à cause d'un appareil photo qu'elle avait emporté et que l'on découvrira sur elle.
Mais en octobre 1923, elle repart pour « le pays des neiges ». Cette fois, elle décide de se déguiser en mendiante et n'emporte que le strict nécessaire : un peu d'argent, des cartes, un thermomètre, des boussoles, des montres, une toile pour se protéger la nuit, deux revolvers, deux tasses qu'ils cachent sous leurs vêtements. Elle souhaite se fondre parmi les ardjopas, des moines voyageant à pied et visitant les lieux sacrés du Tibet, et se fait passer pour la mère du jeune lama. Elle se teint les cheveux avec de l'encre et du cacao, y ajoute des crins de yack, étale de la braise sur son visage… Elle arrivera à Lhassa dans la cité du Potala en mai 1924, huit mois après, ayant parcouru plus de mille kilomètres à travers des montagnes dont les cols dépassent les sept mille mètres d'altitude, à l'est du Tibet et avec comme seuls vêtements ceux qu'elle porte sur elle ! « Lha gyalo ! Les dieux ont triomphé ! »
Son aventure est absolument incroyable et montre sa volonté inébranlable de parvenir à son but malgré une multitude de risques : mourir de froid, de faim, de soif, d'épuisement, se faire assassiner, dévorer par les bêtes sauvages ou les brigands cannibales. La région est quasi inexplorée, les cartes très approximatives. Ils marchent souvent de nuit pour ne pas se faire repérer, craignant les pönpos, hauts fonctionnaires contrôlant les frontières. Ils ne doivent surtout pas être repérés comme philings, des étrangers ! Leur nourriture ? du thé au beurre de yack, de la tsampa (farine d'orge), de la viande séchée et des rognures de cuir provenant de semelles de chaussures quand il n'y a plus rien ! Elle se conduit comme les Tibétains : se mouche avec ses doigts, fait du feu avec des bouses de yack. Régulièrement, Aphur doit, en tant que prophète, dire l'avenir, « consulter le sort » : « il connaît l'art des « mos » (pratiques divinatoires) » et cela donne lieu à des scènes très drôles car ce jeune lama est plein de bon sens. Grâce à cela, ils se sortiront de situations bien difficiles ! Elle connaît l'art d'accroître la chaleur du corps, ce qui lui rend parfois service ! Alors qu'ils sont perdus en pleine montagne et qu'ils risquent de mourir de froid, Alexandra écrit : « je demeurai assise, immobile, savourant les délices de mon isolement dans le calme parfait, le silence absolu de cette étrange contrée blanche : l'esprit détaché de tout, plongée dans une sérénité indicible. » Comme elle le dit, de façon très zen, « en toutes circonstances, lorsqu'on a agi du mieux que l'on peut, se faire du souci est inutile. » C'est noté et on essaiera d'y penser !
C'est chez Glénat, dans la collection Explora, de C. Clot pour la conception, C. Perrissin pour le scénario, B. Pavlovic pour les dessins et A. Boucq pour les couleurs, que l'on découvre cette aventure extraordinaire dans un très bel album qui commence par la fin du périple : l'arrivée en mai 1924 de l'exploratrice à Gyantsé où elle est introduite auprès de David Macdonald, agent officiel de l'empire britannique, qui n'en revient pas qu'une femme ait pu faire un si long voyage dans de telles conditions. S'en suit un long retour en arrière où on la découvre quittant son mari pour quelques mois, pensent-ils. On assistera à l'échange avec le dalaï-lama, la retraite dans l'ermitage du Haut-Sikkim, la rencontre avec Aphur, le départ manqué en 1916 où elle est arrêtée au poste frontière du Haut-Sikkim, on la surprendra dans sa vie quotidienne au monastère de Kumbum pendant trois ans où elle se repose, fait de petites randonnées et s'adonne à des exercices de traduction de la prajna paramita, « la suprême sagesse », texte écrit au IIe siècle, comprenant cent mille versets, puis au vrai départ. Les dessins sont vraiment magnifiques et l'on est vraiment transporté dans ces contrées lointaines. C'est un vrai voyage que l'on vous propose ! Un dossier historique très précis et des photos extraordinaires complètent tout ce que la BD nous a déjà appris sur le fabuleux périple de l'aventurière. Un bémol peut-être : pourquoi ne pas avoir repris les traits physiques si particuliers d'Alexandra David-Néel ?
Dans tous les cas, un très beau travail et un grand plaisir de lecture qui ne manquera pas de vous conduire à l'indispensable « Voyage d'une Parisienne à Lhassa » d'Alexandra David-Néel !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Je dois avoir dans un coin de ma bibliothèque un ouvrage ou deux d'Alexandra David-Néel que je n'ai toujours pas lu(s). Prendre connaissance d'une partie de la biographie de leur auteur avant, d'un jour, les commencer m'a semblé intéressant.
Cette bande dessinée a comblé mon attente.

C'est un travail de fond sérieux d'un rendu superbe. Mes félicitations aux auteurs les deux Christian, Perrissin et Clot et surtout au dessinateur Boro Pavlovic qui a su peindre ces contrées lointaines et enneigées, la souffrance physique des explorateurs de ce Tibet alors si peu connu.
J'ai apprécié aussi les hommages du dessinateur et de son coloriste au peintre Nicolas Roerich qui suivra les pas d'Alexandra peu de temps après elle.

L'époque était aux femmes de caractère et d'exception (je viens de lire deux biographies consacrées à Karen Blixen). Madame David-Néel les surpasse toutes par la force de sa volonté, son ouverture à une philosophie étrangère, sa maîtrise de la souffrance et des privations physiques. A l'exception peut-être de la mystérieuse Helena Blavatsky qui assure avoir visité le Tibet bien avant elle.
Un ouvrage en tout cas splendide qui fait honneur une fois de plus aux Editions Glénat.



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Une belle BD qui reprends un épisode de la vie d'Alexandra David-Neel . de superbes dessins illustrent ce voyage au Tibet . de quoi me redonner l'envie de relire ses récits de voyages découvert il y a maintenant longtemps .
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C'est avec ce tome que je découvre une superbe collection de BD "Explora"et quel bonheur c'est à chaque fois un explorateur qui nous raconte une partie de sa vie d'explorateur ou une de ses escapades. J'ai littéralement adoré et en plus à la fin il y a des pages documentaires avec des vraies photos ect... Ca m'a rappelé quand je regardais "les mystérieuses cités d'or" j'attendais la fin avec impatience pour voir le petit reportage de la fin qui me faisait voyager et m'émerveillait.

Alexandra David-Neel nous fait partager son voyage au Tibet avec son fils adoptif c'est passionnant elle rencontre Le Dalaï Lama en personne. On suit ses traces tout en ayant peur pour elle , on veut qu'elle réussisse. C'est quand même une femme très moderne pour son époque, elle laisse son mari et s'en va en exploration pendant des années, elle voyage seule avec son fils adoptif, elle n'a pas peur et n'abandonne pas. Une femme exceptionnelle qui vit des aventures tout aussi exceptionnelles.

Les illustrations sont somptueuses et les paysages tibétains magnifiques. J'ai aimé le choix des couleurs et le trait . Très bonne idée aussi de nous traduire les termes difficiles ou les termes tibétains de façon à ce que le lecteur soit pleinement dans l'histoire. le supplément documentaire est vraiment bien fait et apporte un éclairage sur le contexte historique et politique de l'action.

Une chose est sûre je vais lire les autres et les conseiller autour de moi car ça peut convenir pour des adultes comme à des ados désireux d'apprendre et de découvrir.

VERDICT

Un album réussi sur une grande dame de l'exploration, je le conseille à tout les fans d'exploration, de voyage, de Tibet de de boudhisme . A offrir à des ados qui aiment les découvertes
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Gros coup de coeur pour cette BD !
J'ai toujours aimé le Tibet… je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause/grâce à « Tintin au Tibet »... Alexandra David-Neel dont une tante, grande voyageuse, m'avait donné son livre racontant ses aventures, m'a toujours fascinée. J'ai lu il y a quelques temps une biographie passionnante sur elle et j'ai vu également avec beaucoup d'intérêt et d'émotion un documentaire sur elle (France 5 ou Arte, je ne sais plus) où elle apparaissait dans son quotidien et était interviewé quand elle vivait à Digne-les-Bains à la fin de sa longue vie. Interview également de sa « dame de compagnie » de ses dernières années, sa « tortue » comme elle l'appelait, Marie-Madeleine Peyronnet.
Evidemment, bien sûr, que cette BD ne pouvait que m'attirer et me plaire. D'autant que les dessins sont splendides avec les merveilleux paysages du Tibet et les personnages très bien dessinés avec des visages attachants. Cette BD ne raconte qu'une partie de sa vie mais cette partie où elle entre dans le Tibet interdit et surtout dans la cité interdite, tellement mythique, Lhassa, est passionnante et impressionnante. On voit le courage et la force de cette femme, sa passion dévorante et parfois, disons-le, son inconscience. Aphur, son fils adoptif est le 2e personnage fort de cette BD. Lui aussi est un homme étonnant et courageux.
Le plus indéniable de cette BD est son additif historique, géographique et biographique à la fin du volume. C'est instructif et passionnant. L'histoire et la situation du Tibet, sa géographie, ainsi que des compléments biographiques sur Alexandra David-Neél.
Franchement une très belle réalisation et un coup de coeur pour cette BD de chez Glénat dans la collection « Explora ». A découvrir !
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Quel destin, celui d'Alexandra David-Néel !
De belles planches de bande dessinée pour découvrir une partie de sa vie, le moment où, à 43 ans, elle quitte l'Europe et son mari précocement pour étudier les textes sacrés bouddhistes en Inde. Ce périple qui ne devait durer que 18 mois durera en réalité 13 ans ! Après une brève rencontre avec Le Dalaï-Lama au Sikkim, elle se fait la promesse de le revoir dans la cité interdite du Tibet, Lhassa. Affublée d'un jeune moine qu'elle considérera rapidement comme son fils adoptif, elle part méditer dans une grotte perchée à 4'000 m d'altitude durant 2 ans pour y recevoir les enseignements de son maître bouddhiste. de là, elle aperçoit les contrées désertiques du Tibet et se mêt à rêver. Après une première tentative, elle est expulsée du Sikkim par les autorités britanniques pour s'être rendue clandestinement au Tibet. Elle part alors s'installer durablement au Japon puis quelques mois en Corée. Toujours appelée par l'est, elle traverse la Chine déchirée par la guerre civile et s'arrête durant 3 ans dans le monastère de Kumbum au Tibet. Arrêt forcé par la fatigue et le contexte, car pour atteindre Lhassa à 1'000 km de là, les deux pèlerins devront longuement préparer leur voyage.
Déguisés en mendiants tibétains, Alexandra David-Néel et Aphur débutent leur périple vers Lhassa en 1921. Les quelques mois initialement prévus pour cette traversée prennent en réalité 3 nouvelles années. C'est en 1924 qu'ils atteindront enfin la cité mythique, après d'éprouvantes aventures. Déçue de ce qu'elle y découvre, elle quitte la ville après 2 mois sans se faire prendre. En réalité, les autorités britanniques l'avaient repérées mais elle avait déjà quitté Lhassa lorsqu'ils voulurent l'arrêter...
Quel parcours de vie passionnant ! Quel courage ! Alexandra David-Néel n'est ni plus ni moins la première femme occidentale à avoir pénétré dans la cité interdite de Lhassa. Les dessins très réalistes et colorés de cette BD m'ont beaucoup plu, et rendent parfaitement hommage à cette aventurière hors du commun. J'ai hâte d'en apprendre plus sur cette infatigable exploratrice, cantatrice dans ses jeunes années et morte centenaire...
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