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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Joseph Conrad, ou plutôt Teodor Jozef Konrad Korzeniowski avant sa naturalisation britannique et son statut de romancier, doit prendre le commandement d'un bateau de la marine marchande belge sur le fleuve Congo. Après un périple pour atteindre ledit bateau, c'est la mission qui lui est confié qui viendra à bout sa santé...
Entre la maladie et des agissements des colons envers leur environnement, mais surtout à l'encontre des populations, on ne sait pas ce qui l'atteint le plus dans sa chair... Bien qu'il partage sans doute les préjugés de son époque sur les populations africaines, il est lucide sur le traitement infligé au pays et ses habitants. Et sans illusion sur les exploiteurs dont il se détache. Même s'il se demande s'il vaut mieux qu'eux. La désillusion est d'autant plus grande qu'il croyait réellement au discours civilisateur et humaniste servi par son recruteur.
Un récit très sombre, qui donnera naissance au roman Au Coeur des Ténèbres (bientôt dans ma PAL. Sur Babelio...) Il n'est point de secours à attendre de l'homme, surtout blanc. Les beaux discours humanistes sont oubliés sitôt débarqués sur le continent africain. Remplacés par le seul profit par tous les moyens.
Conrad ne s'en remettra jamais totalement, ni physiquement ni moralement.
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En avant pour l'aventure. Bruxelles, 1890, après des adieux déchirants à sa divine tante Marguerite, Jozef Korzeniowski s'embarque vers les rives africaines, comme capitaine d'un vapeur pour le compte de la société Thys. Après une traversée éprouvante, le « gentilhomme polonais enduit au goudron britannique » découvre l'envers du décor de l'aventure coloniale de Léopold II. Sous couvert d'oeuvre « civilisatrice », le roi des Belges met le Kongo en coupe réglée. Ce territoire, riche en ressources naturelles, tombe alors dans son escarcelle personnelle.
Le dessin, parfois clair, parfois sombre, aux contours marqués par un trait gras, conjugué à un traitement en noir et blanc subtil, porte avec force et puissance toute l'horreur de la conquête. La nature sauvage, les relations humaines marquées par la violence et la brutalité. Rien ne sera épargné. Les massacres des populations indigènes succèdent aux épidémies qui frappent particulièrement les colons, sans parler des vicissitudes techniques ou des revers de fortune.
Jozef Korzeniowski reviendra en Europe, guéri mais essoré. Ses publications, sous le nom de Joseph Conrad, contribueront à accomplir pour partie la prédiction du diplomate anglais Casement à propos de la présence européenne en Afrique : « un jour, nous aurons à témoigner ».
Album incontournable et foisonnant, tant sur son propos politique, ses ressorts narratifs que par sa force graphique. Un dossier et une bibliographique, en fin de volume, présentent une solide documentation afin d'approfondir ce sujet.
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Quand la bande dessinée se met au service de l'Histoire, c'est un plaisir décuplé pour le lecteur qui a soif de savoir et d'explorer toujours davantage des sujets méconnus ou à peine effleurés.
"Kongo", par la magie du dessin très fouillé de Tom Tirabosco et des textes de Christian Perrissin, nous emmène en Afrique, sur ce fleuve Congo, que le jeune Jósef Teodor Konrad Korzeniowski rêve de découvrir. Celui qui deviendra un fameux écrivain sous le nom de Joseph Conrad, est né en Ukraine en 1857 dans une famille d'origine polonaise. Il prendra la nationalité britannique en 1886.
C'est quatre ans plus tard qu'il part pour l'Afrique, en tant que capitaine de la marine marchande, pour prendre le commandement d'un vapeur de la compagnie d'Albert Thys. Il parle couramment le français et c'est un atout de plus.
Korzeniowski, comme on l'appelle souvent pendant son périple, est vite choqué par l'attitude de ses congénères européens qui traitent les Africains comme des bêtes taillables et corvéables à merci. le commerce de l'ivoire bat son plein. Au fil des pages, nous découvrons toutes les perversions apportées par les Européens, la vie des autochtones ne valant presque rien.
La maladie oblige Joseph Conrad à rentrer à Bruxelles puis à Londres pour se faire soigner. Non seulement, il n'arrive pas à retrouver du travail mais la maladie le ronge et l'oblige à se consacrer essentiellement à son oeuvre littéraire. Il écrit alors de nombreux romans, jusqu'à sa mort, en 1924. Parmi ceux-ci, c'est "Au coeur des ténèbres" qui a inspiré les auteurs de "Kongo".
De plus, ils ont eu l'excellente idée de compléter la bande dessinée avec un récit très documenté qui permet bien de comprendre tous les enjeux commerciaux et politiques de cette époque.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Quand j'ai vu que Christian Perrissin, scénariste de l'incroyable Martha Jane Cannary, sortait un nouveau titre, qui plus est axé sur la vie de Joseph Conrad, je n'ai pas hésité une seule seconde.
En compagnie de Tom Tirabosco, Perrissin opte cette fois-ci pour un one shot dans lequel il nous conte trois années cruciales dans la vie de Jozef Teodor Konrad Korzeniowski, capitaine de la marine marchande britannique qui s'engage dans un voyage au coeur des ténèbres du Congo Belge.

Mai 1890, Korzeniowski quitte Bruxelles pour le Congo. Il a été embauché par une compagnie belge, pour prendre le commandement d'un steamer, afin de remonter le fleuve jusqu'au Haut-Congo. Si officiellement "tout ce qui se réalise au Congo a pour but premier le développement du territoire et l'émancipation des populations", la réalité est tout autre... Conrad, venu au Congo pour y travailler et satisfaire son rêve d'enfance, en repartira traumatisé d'avoir servi un colonisateur cupide et meurtrier.

Une BD passionnante, très bien documentée, au graphisme fin et évocateur, il n'en fallait pas plus que je tombe sous le charme.

D'ailleurs, cette petite piqure de rappel me fait penser qu'il va falloir que je lise Au coeur des ténèbres, qui patiente depuis un moment sur une étagère de ma bibliothèque.
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Konrad au Kongo

Je n'ai jamais lu « Au coeur des ténèbres » et je suis donc bien en peine de distinguer ce qui relève du récit de Teodor Jozef Konrad Korzeniowski (Conrad pour les intimes), ou de l'imagination de Christian Perrissin.
Toujours est-il que le résultat est formidable.

On suit le jeune officier de marine marchande engagé par la Société Anonyme Belge pour le commerce du Haut-Congo, perdre au fur et à mesure de sa progression au coeur du Congo, toutes ses illusions sur l'Afrique qu'il avait fantasmée, mais aussi et surtout sur la nature humaine, dont la sienne, car il ne s'exonère pas d'une introspection.

Conrad découvre la réalité de la colonisation brutale et cupide (pléonasmes ?) d'un pays laissé aux mains des Belges (mais je suppose qu'on pourrait indistinctement évoquer une autre nationalité) bien décidés à piller sans scrupules mais avec une cruauté qui ne semble plus se discuter, les richesses naturelles de ce territoire et en particulier l'ivoire. A cette noirceur de l'âme humaine se conjugue l'hostilité de la nature et ces conditions infernales vont conduire Conrad aux portes de la déchéance physique et morale.

Le dessin de Tom Tirabosco est le complément idéal de cette oeuvre. Avec son singulier monotype (à base d'empreinte d'encre sur du caoutchouc) rehaussé de pastel gras, il fait ressortir toute la noirceur traversée par Conrad et rend la lecture aussi éprouvante que fascinante. On est loin de la ligne claire !

Une vraie expérience.
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Capitaine de marine marchande, JTK Korzeniowski est recruté pour diriger des bateaux sur le fleuve Congo. Mais arrivé dans les terres africaines que le roi des Belges Leopold II s'est approprié, celui connu plus tard sous le nom de Joseph Conrad auteur de "Au coeur des ténèbres", se rend rapidement compte qu'il n'est pas question d'oeuvre philanthropique et "civilisatrice", mais de profit et de mépris sanglants. La sombre couverture de ce roman graphique ne m'attirait pas particulièrement, mais une fois happée par les premières pages, on ne lâche plus cette histoire de désenchantement, de folie, de désillusion, servi par un excellent dessin au fusain et crayon noir.
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Je ne lis pas beaucoup de BD ou plutôt devrais-je parler, dans le cas présent, de roman graphique.
C'est sans doute un tort, parce que ce Kongo est une lecture passionnante et immersive.
Cela nous parle des années que Joseph Conrad passa au Congo belge alors propriété exclusive du roi Léopold II. Là-bas, sous des couverts philanthropiques, il découvre une horrible réalité, le pillage d'un territoire, l'exploitation de sa population et des agents d'état, loin de tout, qui perdent tout sens moral. Ces années au Congo belge donneront plus tard son célèbre roman "Au coeur des ténébres" (qui lui-même donnera naissance au film "Apocalypse now"). Au fil des pages on y découvre des personnages qui joueront un rôle central pour dénoncer les exactions des agents, notamment Casement.
Graphiquement, le roman est également de très belle facture. Tout en noir et blanc.
Un roman graphique aussi intéressant qu'utile, il est en effet toujours bon de rappeler cette sombre page de l'histoire de la Belgique.

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Voila une BD qui laisse une impression lourde et moite au sortir de la lecture. J'ai lu et adoré "Au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad, et j'avais hâte et envie de lire un livre parlant de sa vie. Mes attentes n'ont vraiment pas été déçu.

Je suis toujours sous le charme de récit qui prennent le temps d'installer l'ambiance, et c'est exactement ce qu'on fait les auteurs ici. L'écriture est soignée, aux petits oignons, le dessin est merveilleux (j'adore le trait charbonneux de Tirabosco) et l'ensemble est combiné pour nous faire sentir le Congo, la chaleur, la moiteur, la violence. C'est un dessin figé, bloqué dans des personnages guindés qui sont dans le paraitre perpétuellement, des environnements grandioses et bien trop envahissant, des lieux vidés d'habitants, des regards lourds ... Je redirais que j'adore Tirabosco, mais quelle puissance il arrive à faire passer dans les yeux, les attitudes, les corps ... Il peint plutôt qu'il ne dessine, une Afrique noire hostile tant dans l'environnement que dans les habitants. Je suis sous le charme de cette composition des planches. Les pages de nature semblent envahir l'esprit lorsque je tombe dessus, et les moments de tensions sont retranscrit à la perfection à chaque fois. Tout est dans le silence, qui est maitrisé par un dessin soigné.

Je déblatère sur le dessin, qui est à la hauteur du récit, mais l'adaptation du voyage de Conrad est soignée. Il y a là tout ce qui constituera ensuite son roman le plus connu, avec une maitrise et une tension sous-jacente continue, donnant au livre un ton et une densité remarquable. C'est les rencontres, les notes de Conrad, les échanges avec sa tante ainsi que la découverte progressive de ce qu'est le Congo belge. Une horreur, mais qui s'amplifie à chaque arrêt alors que le fleuve est remonté progressivement.
J'avais déjà senti que la folie qui se dégageait de Au coeur des ténèbres était d'une nature spéciale, mais en lisant "Kongo", je me suis rendu compte que c'était une folie bien précise : la folie de l'argent. J'ai tendance à voir facilement l'idée de critique envers le capitalisme, par conviction personnelle, mais je trouve que Conrad à compris à son époque la folie de ceux qui sont alors déjà des capitalistes en puissance. L'attrait de l'argent, l'ivoire cherché au plus profond du continent africain pour s'enrichir à toute vitesse, l'industrialisation des procédés et le tout au détriment de l'humain. Combien de vie enlevées, combien de morts inutiles ? Pour enrichir un roi qui ne mettra jamais le pied sur cette terre ...

Cette BD est une merveille. le dessin, mon dieu le dessin ! L'histoire est prenante, le genre dont on sort en ayant l'impression d'avoir été en apnée et surtout l'impact reste longtemps après la lecture. Il me semble impossible de rester insensible à ce récit, tant il porte de choses en lui, d'horreur et de folie. La BD est une excellente ouverture à l'univers de Conrad, une très bonne découverte en tant que telle, un immanquable si vous aimez l'auteur et, pour ma part, une BD que je trouve tout simplement excellente.
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C'est un livre que j'ai d'abord lu ! En fait c'est une BD en noir et blanc. J'ai trouvé très intéressant d'en avoir fait une BD, pour nous raconter l'histoire des colonies en Afrique. Un temps où les blancs n'étaient pas si blancs avec les populations indigènes ! J'espère que beaucoup de jeunes y prendront du plaisir à lire. En deuxième temps, j'ai uniquement regardé tous les détails des dessins, un travail incroyable !
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Bonjour les lecteurs ….
Voici une superbe BD qui se passe au coeur de l'Afrique à l'époque coloniale.
Elle raconte l'histoire de Josef Konrad Korzneniowski , mieux connu sous le nom de Joseph Conrad, qui s'embarque en 1890 pour l'Afrique. Il doit rétablir des liens commerciaux avec un comptoir collecteur d'ivoire.
Le voyage est éprouvant, les rencontres surprenantes, épiques, décevantes.
La maladie rode, la folie n'est jamais bien loin.
Conrad revient de ce voyage éprouvé et avec beaucoup de ses illusions envolées.
Il tirera de cette expérience un de ses récit les plus connu: " au coeur des ténèbres"
Cette BD est très intéressante car elle éclaire sur le comportement des colons vis-à vis de l'Afrique qu'ils avaient pour mission de "civiliser " mais qui en réalité avaient un comportement plus que douteux. La plupart d'entre eux étant de véritables salopards qui n'ont à l'esprit que l'appât du gain.
le dessin complètement en noir et blanc rend bien l'atmosphère pesante qui règne autour de Conrad.
Une BD passionnante que je recommande
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