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Troisième enquête mettant en scène le trio de choc : William Monk, Esther Latterly et Me Oliver Rathbone.


Lors d'un dîner chez les Furnival, le général Thaddeus Carlyon est retrouvé mort. Ce dernier aurait fait une chute du haut du hall de l'escalier – ce qui aurait pu passer pour un accident – si l'on n'avait pas planté une hallebarde dans son abdomen. Honte pitoyable pour un général de se faire empaler. Rapidement une enquête est menée et Alexandra Carlyon, son épouse avoue le crime sans hésiter et prétexte la jalousie qu'elle éprouvait vis-à-vis de leur hôtesse, Louisa Furnival qui aurait été l'amante de son époux. L'affaire pour tous semble claire, nette et sans bavure et ne nécessite même pas de procès. Seulement, Edith la belle-soeur d'Alexandra demande à Esther Latterly de lui trouver un avocat afin de la défendre et de faire la lumière sur les mobiles.
Me Oliver Rathbone après avoir rencontré Alexandra sent immédiatement que quelque chose ne semble pas très clair concernant les motifs l'ayant poussé au crime. Il est bien décidé à trouver des éléments permettant de commuer la peine de pendaison en un homicide involontaire donc quelques années de prison. Monk est donc engagé afin de mener les investigations avec l'aide d'Esther Latterly et ce qu'ils découvrent peu à peu a de quoi les faire vomir…


Le titre de cette enquête dit tout en deux mots. Défense et Trahison et cela dans les deux camps. Que cela soit du côté de l'accusé, Alexandra qui n'a pas hésité à tuer son mari afin de protéger son enfant des horreurs commises par ce dernier à son encontre. du côté de la famille de Thaddeus (notamment la mère) prête à tout pour défendre l'honneur de sa famille en dépit des pires horreurs afin de garder une place dans la société. Chacun des camps se sent trahit : Alexandra par la bonne société, la famille de son époux… la famille Carlyon par le crime perpétré par leur bru et les « désagréments » occasionnés. Un même monde à savoir la société hupée anglaise mais deux attitudes diamétralement opposées l'une de l'autre. Alexandra a réagi en tuant alors que Mrs Carlyon elle a préféré fermer les yeux.


Comme toujours dans cette série, le livre se décompose en deux temps avec leurs héros distincts. La première concerne l'enquête menée par Monk afin d'appuyer les faits ou trouver des éléments permettant d'innocenter la cliente de Rathbone. La seconde concerne le procès où Rathbone faisant preuve d'une grande éloquence d'un esprit calme et posé assène face à une cour totalement contre lui les preuves permettant de faire la lumière sur ce meurtre. Ces deux temps permettent au lecteur de s'immiscer au plus près dans la bonne société anglaise, d'en découvrir les règles et les moeurs. La partie où Rathbone plaide en faveur de sa cliente permet de comprendre cette société dans un cercle plus large au travers de ses institutions, des lois qui la régissent, des ressentis du public. Voir le public au tribunal arrivé et attendant avec un plaisir sincère une condamnation et voir la plaidoirie de Rathbone mettre à mal leurs principes rigides, leurs règles de bienséance en apportant des éléments montrant la dérive de leur système social est passionnant à lire.


Ajouter à cela, à la fois le passé effacé de Monk qui en plus de mener ses investigations est assailli de réminiscence d'un passé qu'il a perdu suite à un accident (lire Un étranger dans le miroir) et décide de mener une enquête en parallèle le concernant. Ses découvertes ne sont pas toutes positives puisqu'il découvre à chaque fois un homme froid, imbu de lui et rabaissant les autres, ce qu'il n'est plus aujourd'hui.


Enfin, le petit élément qui égaye un peu cette enquête vient du trio amoureux que forment nos trois personnages. Les pics que s'envoient Monk et Esther sont venimeuses alors que les échanges entre Rathbone et Esther sont plutôt timides.


Cette série n'est pas seulement une enquête policière. Anne Perry nous offre ici un regard de la société anglaise peu réjouissant où l'honneur est plus important que tout quitte à taire des horreurs. La femme n'est qu'une pouliche à qui il n'est demandé que d'apporter un héritier : elle ne possède aucun droit sur ses enfants, ne peut intervenir dans leur éducation sans l'accord du mari, demander le divorce. Bref, deviens purement et simplement un objet faisant partie des possessions de la famille. le seul moyen qu'il reste à la disposition de la femme est donc soit de se taire, soit de passer de l'autre côté de la loi en assassinant son époux. Même dans ce cas, la loi est encore là pour rappeler cette dominance des hommes avec la condamnation quasi systématique de l'épouse.
Une société qui également joue sur le paraître où la morale, l'honneur sont mises en avant et pourtant cela n'empêche pas ces mêmes personnes de s'adonner à l'immoralité. Anne Perry le démontre subtilement au travers du portrait élogieux de Thaddeus Carlyon dressé par ses pairs alors qu'en privé il se vautre dans la monstruosité ; avec également la liaison de sa soeur hors mariage et les conséquences engendrées.


Une série policière tout simplement CAPTIVANTE d'un point de vue historique et de l'enquête policière. 👍
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Ce troisième tome de la série des «Monk » nous fait une fois de plus pénétrer au coeur d'une maison bourgeoise anglaise à l'époque victorienne, où la apparences sont primordiales, au point de vouloir cacher les actes les plus odieux.
L'inspecteur Monk est un personnage atypique, puisque suite à un accident, il a totalement perdu la mémoire et ne sait plus qui il est.
Il enquête souvent en compagnie de Hester Latterly, une infirmière qui a appris son métier lors de la guerre de Crimée. Ces deux personnages ont des caractères forts et ne sont pas faciles à supporter.
Dans ce volume, un homme respectable, un général à la retraite, va mourir durant un dîner mondain.
Ce qui ressemblait à un accident, une chute par-dessus la rambarde d'un escalier, va se révéler un meurtre et le ou les suspects sont forcément parmi les personnes présentes lors de cette soirée.
Très rapidement sa femme s'accuse du crime mais son mobile s'avère assez peu crédible, aurait-elle quelque chose à cacher ou protège t'elle quelqu'un d'autre ?
Un très bon polar dont l'intrigue est surtout un prétexte pour nous faire découvrir la condition des femmes et des enfants à l'époque victorienne. Condition peu enviable puisque les hommes avaient tout pouvoir sur leurs épouses et leurs enfants, ils pouvaient quasiment faire tout ce qu'ils voulaient sans que cela soit contraire la loi : les maltraiter, les affamer, les humilier, les priver de moyens de subsistance, d'éducation, les obliger à ses marier avec une personne qu'ils détestent ou à rester célibataire pour prendre soin de leurs parents, les enfermer dans des couvents ou des asiles psychiatriques…
En somme, à cette époque, vers 1850, quoi qu'un homme puisse faire subir à sa femme ou à ses enfants, à part les tuer, il était dans son droit.
Heureusement que les temps ont changé !

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Depuis l'apparition du 4 1/2 étoiles je n'ai presque pas mis de 5 étoiles à mes critiques. Je réserve les 5 étoiles aux romans qui ressortent du lot sans être nécessairement un chef d'oeuvre.

Ce roman d'Anne Perry mérite ces 5 étoiles. C'est une magnifique peinture de cette époque. Non seulement dans les descriptions mais dans les mises en scène.

Chaque personnage vit son statut social et réagit comme son statut social le lui demande. La femme, comme encore dans certains pays où même dans certains milieux n' à d'utilité qu'en autant qu'elle accepte son rôle décoratif.

Meme Monk, un esprit très brillant à de la difficulté à communiquer avec Hester Latterly qui n'est pas ... ... pas assez feminine ou trop masculine. Dans le sens de cette époque. Elle est trop ... franche. Mais il la respecte même si elle le fait parfois rager.

On peut aussi parler du personnel chez lequel il y a aussi des classes sociales...

— Je suis une servante, maître Lovat-Smith, répondit-elle avec dignité. C'est-à-dire quelqu'un qui se situe à mi-chemin entre un meuble et un être humain".

Le majordome peut regarder de haut un enquêteur de la police. Nous sommes loin de Downton Abbey.

J'ai l'habitude de croire, que dans un polar, le nombre et la valeur des citations est inversement proportionnel à la qualité du suspense.

Pas dans ce roman. J'aurais pu mettre une dizaine de citations supplémentaires mais j'ai pour règle de me limiter à trois ou quatre pour donner une chance aux lecteurs qui me suivront.

Monk découvre même un important pan de sa vie en cherchant le visage caché d'une femme qui a eu beaucoup d'importance pour lui. En cherchant dans ses vielles enquêtes, il en a trouvé trois.

Nous avons finalement à une magistrale prestation au tribunal qui, pour ma part, a été un véritable délice. Une vengeance contre cette classe qui a le mépris facile pour la racaille que nous sommes.

À date, c'est le meilleur des trois Monks.
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Je découvre Anne Perry par le troisième tome de la série qu'elle consacre à Monk, un de ces personnages emblématiques. Ne pas démarrer par le premier tome ne m'a pas gênée puisque l'intrigue principale tient dans le seul volume, mais il me manque bien entendu tout un bagage lié aux personnages récurrents ; manque que je comblerai dès que j'en aurai l'occasion.
Nous sommes ici en 1857, à Londres, où lors d'une soirée entre amis, le général Thaddeus Carlyon a trouvé la mort, empalé sur une hallebarde de décoration. Sa veuve est rapidement désignée comme coupable. La soeur cadette de la victime, Edith Sobell, fait appel à son amie, l'infirmière Hester Latterly pour trouver une idée qui pourrait aider sa belle-soeur qu'elle ne croit pas coupable. Hester fait donc entrer dans le jeu ses deux comparses : William Monk à l'enquête et Oliver Rathbone à la plaidoirie.
Assez vite, je me suis dit que ce polar historique, et sans doute donc toute la série de laquelle il fait partie, pourrait faire une très bonne série télé, dans l'ambiance Downtown Abbey. Les personnages sont typiques pour l'époque, les dialogues assez percutants et la dynamique de l'intrigue est intéressante. En effet, nous sommes sur une chronologie tout ce qu'il y a de plus classique, linéaire donc, mais les éléments ne sont dévoilés que par saupoudrage. le lecteur reste donc en attente d'information ou de rebondissement tout au long de sa lecture tout en étant satisfait temporairement mais régulièrement par des révélations auxquelles je ne m'attendais pas toujours. J'ai bien aimé le fait que l'on passe pas mal de temps au tribunal et qu'on suive le procès témoignage par témoignage. Ceci a augmenté la tension tout au long des derniers chapitres et la fin, qui ne tire pas du tout en longueur, était pour moi juste parfaite pour une série policière.
Même si je ne connaissais pas les personnages principaux, j'ai deviné certains éléments grâce à l'intrigue parallèle à l'enquête sur le meurtre du général et qui touchait plus particulièrement le personnage de Monk. Loin de me frustrer dans ma lecture, cette seconde intrigue (qui ne prend pas beaucoup de place dans l'ensemble) m'a plutôt donné l'envie de commencer la lecture à partir du premier tome.
Le contexte historique est toujours important quand on lit un roman historique, surtout un roman policier. Ici, ce contexte est bien présent, surtout axé sur certains sujets phares traités dans le récit. de manière générale, au-delà des considérations liées au contexte et aux pratiques judiciaires de l'époque, ce sont surtout les informations sur les rapports entre hommes et femmes dans la bonne société anglaise qui sont abordées. Celles-ci étaient parfaitement intégrées à l'intrigue, rendant l'ensemble très réalistes.
Belle découverte donc que la plume d'Anne Perry. Et vu la bibliographie de la dame, j'ai encore de nombreuses heures de plaisir littéraire en sa compagnie qui m'attendent.
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Je lis peu la série des Monk, et, qui plus est, je les lis dans le désordre, ce qui, vous en conviendrait, ne change pas grand chose à mes Habitudes littéraires. Avantage : je connais le devenir de certains personnages, sans que cela me gâche le plaisir de lire.
Nous sommes ici dans le troisième volume des aventures de Monk, et la mémoire lui revient un peu, par bribes. Si certains éléments ne font que confirmer ce qu'il savait déjà de sa personnalité, d'autres le rendent attachants, et pas seulement à mes yeux.
S'investir pour retrouver son passé ne l'empêche pas de poursuivre son enquête pour Oliver Rathbone. Pourtant, le cas semble désespéré, la jeune femme a avoué, et sa culpabilité ne fait pas de doutes, pas même aux yeux de Monk ou d'Hester. Pourquoi vérifier minutieusement les faits alors ?
Parce qu'enquêter en vue du procès est déjà un luxe. En effet, la famille ne souhaite rien moins qu'étouffer le scandale. Ce pourrait être fait très simplement : si la folie d'Alexandra était reconnue, il n'y aurait pas de procès, elle serait internée jusqu'à ce que mort s'ensuive dans un hôpital – un lieu pire qu'une prison. Cependant, dans un sursaut, Alexandra accepte d'être défendue, et maître Rathbone mettra tout en oeuvre pour découvrir le mobile.
Tout repose là-dessus. Alexandra a tué, mais pour quelles raisons ? La jalousie, motif qu'elle avance, n'est pas séant – une dame ne doit pas éprouver ce sentiment, quand bien même elle aurait trouvé son mari au lit avec une servante – mais il n'est pas crédible. Alexandra est une trop bonne mère (elle est très proche de ses filles, un peu moins de son jeune fils), une épouse élégante et posée, elle n'aurait pas pris ombrage des manoeuvres de sa rivale. Quel peut dont être son véritable mobile ?
Vous le découvrirez si vous allez jusqu'au bout de la lecture. Vous redécouvrirez ce que vous savez déjà, si vous lisrez la série des Thomas Pitt, le foyer, ce lieu où tout homme valeureux peut trouver le repos, la chaleur, en échange de la protection qu'il offre à femmes et enfants, peut devenir le lieu de tous les dangers, de toutes les corruptions, de toutes les abjections. La femme n'a strictement aucun moyen de quitter son foyer, et quand bien même elle divorcerait, elle serait mise au ban de la société et ne pourrait prendre avec elle ses enfants, sur lesquels son mari a toute autorité.
La dernière question qui se pose est : à la place d'Alexandra, qu'auriez-vous fait ? Pour ma part, je ne crois pas que ma décision aurait été tellement différente.
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Pour ma troisième lecture d'Anne Perry, je retrouve les personnages de William Monk, le policier amnésique et Hester Latterly, l'infirmière, comme dans Un deuil dangereux. C'est vraiment un plaisir, je trouve cette série de plus en plus attachante, et le portrait qui se dessine du Londres victorien ne manque pas de détails et de véracité. Mais qu'en est-il de l'enquête ? Cette fois encore, une maison bourgeoise est le cadre d'un accident qui s'avère un meurtre, commis de plus forcément par un membre de la maisonnée, voire de la famille, celle du général Thaddeus Carlyon, la victime. Même si les tenants et aboutissants se devinent assez facilement, la partie qui se règle au tribunal fait monter la tension et termine le roman de manière redoutable. Efficace !
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Un très bon Monk où le trio Détective, avocat so chic et infirmière digne de Florence Nightingale
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Défi ABC 2023-2024
Voilà ce que j'appelle un "livre de train": n'y voyez surtout aucun sous-entendu péjoratif, mais un moyen de qualifier ces romans faciles à lire, plaisants, qui ne nécessitent pas le calme feutré d'une bibliothèque, qui se lisent en douceur avec un délicieux petit goût de déjà vu, et qui finalement font oublier l'annulation/le retard/ l'arrêt en pleine voie/la rupture de caténaire (rayez la mention inutile). Sans rien dévoiler de l'intrigue fort bien ficelée, sachez que le ou la coupable n'est pas (seulement) celle qu'on croit, qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que les robes à panier sont bien difficiles à porter.
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Avril 1857,

Hester Latterly a rendez-vous avec son amie Edith dans un parc. le printemps est radieux. Hester avance d'un bon pas. Elle est à présent l'infirmière personnelle d'un militaire à la retraite, le major Tiplady, qui s'est fracturé le fémur.
Les premiers mots prononcés par Hester lorsqu'elle retrouve Edith sont « Que se passe-t-il ? », car l'expression de son amie n'est pas rassurante et mérite explication…
Son frère, le général Thaddeus Carlyon, est mort. Il est passé par la balustrade de l'escalier et s'est empalé sur la lance d'une armure.
Ironiquement, et bien atrocement, la première pensée qui surgit à l'esprit est « accident grotesque ». Pour ces familles orgueilleuses, il est de meilleur goût de mourir au champ d'honneur et non vulgairement, stupidement, d'une mésaventure hasardeuse.

Une semaine après, Hester rend visite à Edith, qui, veuve, sans fortune, a été obligée de réintégrer le foyer de ses parents. le deuil est délicat car aux dernières nouvelles, la police est forcée de réfuter la mort accidentelle. le meurtrier s'est dénoncé et les aveux ont été prononcés par Alexandra, la femme du général Carlyon.

L'homicide est incompréhensible ! Tous sont atterrés par l'évènement. Edith confesse à Hester sa stupéfaction et son incrédulité. Alexandra est une personne douce, généreuse, une épouse et une mère exemplaire. Certes, lors de cette sinistre soirée, elle paraissait perturbée, un peu hystérique, mais l'ambiance chez les Furnivals, leurs hôtes, n'était pas très chaleureuse. Les invités étaient guindés et simulaient un engouement qui faisait défaut. Il y avait Mr et Mrs Furnivals, le Dr Hargrave et sa femme, Thaddeus et Alexandra, leur fille Sabella et son mari Fenton Pole, sa soeur Damaris et son époux Peverell Erskine.
Si ce n'est pas Alexandra, c'est l'un d'entre eux ? ou un domestique ou un intrus venu pour cambrioler ? Et… quel serait le mobile ?

Alexandra est arrêtée suite à ses révélations. Hester, dubitative et perspicace, ressent dans ce dénouement trop rapide, une faille. Elle promet à Edith de contacter deux personnes de confiance qui seraient susceptibles de poursuivre l'enquête et de démêler les artifices de l'intrigue… le détective William Monk et le célèbre avocat Oliver Rathbone.

« On va pendre une innocente ». Dans la cellule, face à cette femme de tempérament, altière, et courageuse, Oliver Rathbone prend la mesure de sa forte résolution. Intuitivement, il rejette le mobile qu'elle offre. Meurtrière, peut-être, mais pourquoi ? Elle avoue que son mari était infidèle et qu'il la trompait avec Louisa Furnivals. La piste est à considérer. Mais… à cette époque, dans leur milieu, il était de bon aloi, aux épouses, de détourner le regard des incartades de leurs conjoints. La déraison de ce geste ne peut être mise sur le compte de la jalousie, surtout dans le cas de cette suspecte.
Difficile… presque impossible… Oliver n'accepte pas l'évidence. L'affaire promet d'être rude et c'est à Monk qu'il remet la mission de trouver des indices.

Ancien inspecteur de police, démissionnaire, Monk est à son compte depuis deux mois avec le soutien de Lady Callandra Daviot. Intrigué par cette histoire qui sonne faux, il n'hésite pas à collaborer avec Rathbone. En le suivant, on pénètre dans les coulisses d'une demeure aristocratique. On passe par les escaliers de service, on décompose le travail de la fille de cuisine à celui du majordome, on y parle de seaux à charbon, de pile de linge, d'argenterie à astiquer, des tables à dresser, on visite le cellier, la cave, les quartiers des domestiques… on pose des questions anodines, on laisse traîner la conversation, on ne bouscule rien, on est prévenant et on écoute beaucoup.

« Fébrilité ». D'après nos spécialistes un crime se décompose en trois éléments. Suite aux investigations, il manque toujours le dernier… le mobile. le temps commence à manquer. le procès se profile et rien ne vient étayer les pressentiments de nos trois limiers.

Le présage est mauvais mais ne laisse aucunement supposer l'horrible vérité.
Hester demandera à Rathbone : « Est-ce plaidable ? » il répondra : « Non. »

Troisième tome de la série William Monk, une relecture, l'auteur me surprend toujours ! J'ai retrouvé tous les personnages avec plaisir, même ceux qui font une brève apparition comme John Evan, l'ancien assistant de Monk, et Lady Callandra, la marraine d'Hester. Dans cet épisode, Monk s'efface un peu au profit de ses deux autres comparses, Hester et Oliver. Son amnésie le fragilise encore et il poursuit des bribes de son passé qui se rappellent à sa mémoire par des images et des sentiments.
Cette histoire est bouleversante. L'intimité des familles de la bonne société n'est pas la façade respectable qu'ils présentent. C'est secret, caché.
Si je me suis doutée dès le début du mobile, ma lecture n'en a pas souffert. J'étais très curieuse de voir l'écheveau de l'intrigue se défaire. Il n'y a pas que l'enquête qui est passionnante, les instants du procès le sont aussi ! Les conclusions, les confessions, amènent les larmes.
Anne Perry aime raconter la condition des femmes. Elles ne sont pas délicates, elles sont fortes. C'est la société qui les rend chétives et vulnérables. Une femme n'est rien, qu'elle soit riche ou pauvre, elle est un accessoire, une matrice. Certains de ces portraits sont admirables d'intensité, d'élégance et d'honneur. D'autres ressemblent à des monstres.
Elle souligne dans ce livre le veuvage. Une femme qui se retrouve veuve et sans fortune, n'existe pratiquement plus, elle régresse.

Malgré la dureté et l'infamie de l'histoire, je vous recommande ce tome. Il est très bon !
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Voici la 3ème aventure du détective Monk dans le vieux Londres. J'avoue avoir sauté le 1er tome, honte à moi, pour commencer avec le 2ème tome. C'est donc ici ma 2ème lecture avec Perry et Monk. Et que dire à part que cela a été un immense plaisir, une fois de plus.

On suit davantage Hester cette fois-ci car le drame touche l'une de ses amies, Edith. Son frère a été tué et sa femme a avoué le meurtre. Pourtant, Edith ne peut la croire coupable. Est-ce vraiment elle? Et si oui, est-ce réellement par jalousie, comme elle l'a révelé ou cache-t-elle un sombre secret?

A nouveau, Anne Perry nous brosse un portrait saisissant d'un Londres historique avec des sujets qui lui tiennent à coeur; c'est-à-dire la justice et la femme. Elle ne peut s'en empêcher et nous montre la place de la femme à l'époque, avec autant de femmes qui veulent s'émanciper que celles qui y trouvent leur compte, des hommes qui aiment le pouvoir qu'ils ont sur elles à ceux plus ouvert d'esprit. Il y a l'honneur de la famille, la soif d'argent et de pouvoir, l'amour... Beaucoup de chose entre en compte et le meurtre d'un homme hautement respectable va faire voler en éclat beaucoup de chose.

La justice de l'époque est dure. La femme n'a aucun droit. Quel espoir a donc Alexandra, la femme du général assassiné pour éviter d'être pendue, comme le veulent d'or et déjà le peuple et ceux qui la jugent?

Pas grand chose, mais heureusement pour elle, l'avocat Rathbone, ami d'Hester, va prendre les choses en main et creuser, creuser, avec l'aide de Monk, pour savoir ce qui se cache derrière ce crime. Et je peux vous le dire, c'est vraiment terrible. J'étais toute émue à la fin du livre, lorsque tout est déballé au grand jour. Ouf... c'est dur, je peux vous l'avouer!

Bref, un trio d'exception avec Hester, Monk et Rathbone; une époque merveilleusement bien décrite comme je l'attends d'un bon polar historique, une intrigue qui soulève des questions, un suspense très présent: un coup de coeur pour moi.



Et j'ai déjà la suite chez moi ^^
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