AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
William Monk tome 3 sur 24
EAN : 9782264033055
416 pages
10-18 (01/05/2001)
3.99/5   144 notes
Résumé :
Après une brillante carrière militaire au service de la couronne d'Angleterre en Inde, l'estimé général Thaddeus Carlyon rencontre la mort, non dans l'affrontement d'une bataille, mais au cours d'un élégant dîner londonien. Accident ou homicide ?
La belle Alexandra, épouse du général, confesse bientôt son meurtre, passible du gibet. William Monk, Hester Latterly et Oliver Rathbone travaillent d'arrache-pied pour faire tomber le mur de silence élevé par l'accu... >Voir plus
Que lire après Défense et trahisonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 144 notes
5
11 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Troisième enquête mettant en scène le trio de choc : William Monk, Esther Latterly et Me Oliver Rathbone.


Lors d'un dîner chez les Furnival, le général Thaddeus Carlyon est retrouvé mort. Ce dernier aurait fait une chute du haut du hall de l'escalier – ce qui aurait pu passer pour un accident – si l'on n'avait pas planté une hallebarde dans son abdomen. Honte pitoyable pour un général de se faire empaler. Rapidement une enquête est menée et Alexandra Carlyon, son épouse avoue le crime sans hésiter et prétexte la jalousie qu'elle éprouvait vis-à-vis de leur hôtesse, Louisa Furnival qui aurait été l'amante de son époux. L'affaire pour tous semble claire, nette et sans bavure et ne nécessite même pas de procès. Seulement, Edith la belle-soeur d'Alexandra demande à Esther Latterly de lui trouver un avocat afin de la défendre et de faire la lumière sur les mobiles.
Me Oliver Rathbone après avoir rencontré Alexandra sent immédiatement que quelque chose ne semble pas très clair concernant les motifs l'ayant poussé au crime. Il est bien décidé à trouver des éléments permettant de commuer la peine de pendaison en un homicide involontaire donc quelques années de prison. Monk est donc engagé afin de mener les investigations avec l'aide d'Esther Latterly et ce qu'ils découvrent peu à peu a de quoi les faire vomir…


Le titre de cette enquête dit tout en deux mots. Défense et Trahison et cela dans les deux camps. Que cela soit du côté de l'accusé, Alexandra qui n'a pas hésité à tuer son mari afin de protéger son enfant des horreurs commises par ce dernier à son encontre. du côté de la famille de Thaddeus (notamment la mère) prête à tout pour défendre l'honneur de sa famille en dépit des pires horreurs afin de garder une place dans la société. Chacun des camps se sent trahit : Alexandra par la bonne société, la famille de son époux… la famille Carlyon par le crime perpétré par leur bru et les « désagréments » occasionnés. Un même monde à savoir la société hupée anglaise mais deux attitudes diamétralement opposées l'une de l'autre. Alexandra a réagi en tuant alors que Mrs Carlyon elle a préféré fermer les yeux.


Comme toujours dans cette série, le livre se décompose en deux temps avec leurs héros distincts. La première concerne l'enquête menée par Monk afin d'appuyer les faits ou trouver des éléments permettant d'innocenter la cliente de Rathbone. La seconde concerne le procès où Rathbone faisant preuve d'une grande éloquence d'un esprit calme et posé assène face à une cour totalement contre lui les preuves permettant de faire la lumière sur ce meurtre. Ces deux temps permettent au lecteur de s'immiscer au plus près dans la bonne société anglaise, d'en découvrir les règles et les moeurs. La partie où Rathbone plaide en faveur de sa cliente permet de comprendre cette société dans un cercle plus large au travers de ses institutions, des lois qui la régissent, des ressentis du public. Voir le public au tribunal arrivé et attendant avec un plaisir sincère une condamnation et voir la plaidoirie de Rathbone mettre à mal leurs principes rigides, leurs règles de bienséance en apportant des éléments montrant la dérive de leur système social est passionnant à lire.


Ajouter à cela, à la fois le passé effacé de Monk qui en plus de mener ses investigations est assailli de réminiscence d'un passé qu'il a perdu suite à un accident (lire Un étranger dans le miroir) et décide de mener une enquête en parallèle le concernant. Ses découvertes ne sont pas toutes positives puisqu'il découvre à chaque fois un homme froid, imbu de lui et rabaissant les autres, ce qu'il n'est plus aujourd'hui.


Enfin, le petit élément qui égaye un peu cette enquête vient du trio amoureux que forment nos trois personnages. Les pics que s'envoient Monk et Esther sont venimeuses alors que les échanges entre Rathbone et Esther sont plutôt timides.


Cette série n'est pas seulement une enquête policière. Anne Perry nous offre ici un regard de la société anglaise peu réjouissant où l'honneur est plus important que tout quitte à taire des horreurs. La femme n'est qu'une pouliche à qui il n'est demandé que d'apporter un héritier : elle ne possède aucun droit sur ses enfants, ne peut intervenir dans leur éducation sans l'accord du mari, demander le divorce. Bref, deviens purement et simplement un objet faisant partie des possessions de la famille. le seul moyen qu'il reste à la disposition de la femme est donc soit de se taire, soit de passer de l'autre côté de la loi en assassinant son époux. Même dans ce cas, la loi est encore là pour rappeler cette dominance des hommes avec la condamnation quasi systématique de l'épouse.
Une société qui également joue sur le paraître où la morale, l'honneur sont mises en avant et pourtant cela n'empêche pas ces mêmes personnes de s'adonner à l'immoralité. Anne Perry le démontre subtilement au travers du portrait élogieux de Thaddeus Carlyon dressé par ses pairs alors qu'en privé il se vautre dans la monstruosité ; avec également la liaison de sa soeur hors mariage et les conséquences engendrées.


Une série policière tout simplement CAPTIVANTE d'un point de vue historique et de l'enquête policière. 👍
Commenter  J’apprécie          500
Ce troisième tome de la série des «Monk » nous fait une fois de plus pénétrer au coeur d'une maison bourgeoise anglaise à l'époque victorienne, où la apparences sont primordiales, au point de vouloir cacher les actes les plus odieux.
L'inspecteur Monk est un personnage atypique, puisque suite à un accident, il a totalement perdu la mémoire et ne sait plus qui il est.
Il enquête souvent en compagnie de Hester Latterly, une infirmière qui a appris son métier lors de la guerre de Crimée. Ces deux personnages ont des caractères forts et ne sont pas faciles à supporter.
Dans ce volume, un homme respectable, un général à la retraite, va mourir durant un dîner mondain.
Ce qui ressemblait à un accident, une chute par-dessus la rambarde d'un escalier, va se révéler un meurtre et le ou les suspects sont forcément parmi les personnes présentes lors de cette soirée.
Très rapidement sa femme s'accuse du crime mais son mobile s'avère assez peu crédible, aurait-elle quelque chose à cacher ou protège t'elle quelqu'un d'autre ?
Un très bon polar dont l'intrigue est surtout un prétexte pour nous faire découvrir la condition des femmes et des enfants à l'époque victorienne. Condition peu enviable puisque les hommes avaient tout pouvoir sur leurs épouses et leurs enfants, ils pouvaient quasiment faire tout ce qu'ils voulaient sans que cela soit contraire la loi : les maltraiter, les affamer, les humilier, les priver de moyens de subsistance, d'éducation, les obliger à ses marier avec une personne qu'ils détestent ou à rester célibataire pour prendre soin de leurs parents, les enfermer dans des couvents ou des asiles psychiatriques…
En somme, à cette époque, vers 1850, quoi qu'un homme puisse faire subir à sa femme ou à ses enfants, à part les tuer, il était dans son droit.
Heureusement que les temps ont changé !

Commenter  J’apprécie          382
Depuis l'apparition du 4 1/2 étoiles je n'ai presque pas mis de 5 étoiles à mes critiques. Je réserve les 5 étoiles aux romans qui ressortent du lot sans être nécessairement un chef d'oeuvre.

Ce roman d'Anne Perry mérite ces 5 étoiles. C'est une magnifique peinture de cette époque. Non seulement dans les descriptions mais dans les mises en scène.

Chaque personnage vit son statut social et réagit comme son statut social le lui demande. La femme, comme encore dans certains pays où même dans certains milieux n' à d'utilité qu'en autant qu'elle accepte son rôle décoratif.

Meme Monk, un esprit très brillant à de la difficulté à communiquer avec Hester Latterly qui n'est pas ... ... pas assez feminine ou trop masculine. Dans le sens de cette époque. Elle est trop ... franche. Mais il la respecte même si elle le fait parfois rager.

On peut aussi parler du personnel chez lequel il y a aussi des classes sociales...

— Je suis une servante, maître Lovat-Smith, répondit-elle avec dignité. C'est-à-dire quelqu'un qui se situe à mi-chemin entre un meuble et un être humain".

Le majordome peut regarder de haut un enquêteur de la police. Nous sommes loin de Downton Abbey.

J'ai l'habitude de croire, que dans un polar, le nombre et la valeur des citations est inversement proportionnel à la qualité du suspense.

Pas dans ce roman. J'aurais pu mettre une dizaine de citations supplémentaires mais j'ai pour règle de me limiter à trois ou quatre pour donner une chance aux lecteurs qui me suivront.

Monk découvre même un important pan de sa vie en cherchant le visage caché d'une femme qui a eu beaucoup d'importance pour lui. En cherchant dans ses vielles enquêtes, il en a trouvé trois.

Nous avons finalement à une magistrale prestation au tribunal qui, pour ma part, a été un véritable délice. Une vengeance contre cette classe qui a le mépris facile pour la racaille que nous sommes.

À date, c'est le meilleur des trois Monks.
Commenter  J’apprécie          341
Je découvre Anne Perry par le troisième tome de la série qu'elle consacre à Monk, un de ces personnages emblématiques. Ne pas démarrer par le premier tome ne m'a pas gênée puisque l'intrigue principale tient dans le seul volume, mais il me manque bien entendu tout un bagage lié aux personnages récurrents ; manque que je comblerai dès que j'en aurai l'occasion.
Nous sommes ici en 1857, à Londres, où lors d'une soirée entre amis, le général Thaddeus Carlyon a trouvé la mort, empalé sur une hallebarde de décoration. Sa veuve est rapidement désignée comme coupable. La soeur cadette de la victime, Edith Sobell, fait appel à son amie, l'infirmière Hester Latterly pour trouver une idée qui pourrait aider sa belle-soeur qu'elle ne croit pas coupable. Hester fait donc entrer dans le jeu ses deux comparses : William Monk à l'enquête et Oliver Rathbone à la plaidoirie.
Assez vite, je me suis dit que ce polar historique, et sans doute donc toute la série de laquelle il fait partie, pourrait faire une très bonne série télé, dans l'ambiance Downtown Abbey. Les personnages sont typiques pour l'époque, les dialogues assez percutants et la dynamique de l'intrigue est intéressante. En effet, nous sommes sur une chronologie tout ce qu'il y a de plus classique, linéaire donc, mais les éléments ne sont dévoilés que par saupoudrage. le lecteur reste donc en attente d'information ou de rebondissement tout au long de sa lecture tout en étant satisfait temporairement mais régulièrement par des révélations auxquelles je ne m'attendais pas toujours. J'ai bien aimé le fait que l'on passe pas mal de temps au tribunal et qu'on suive le procès témoignage par témoignage. Ceci a augmenté la tension tout au long des derniers chapitres et la fin, qui ne tire pas du tout en longueur, était pour moi juste parfaite pour une série policière.
Même si je ne connaissais pas les personnages principaux, j'ai deviné certains éléments grâce à l'intrigue parallèle à l'enquête sur le meurtre du général et qui touchait plus particulièrement le personnage de Monk. Loin de me frustrer dans ma lecture, cette seconde intrigue (qui ne prend pas beaucoup de place dans l'ensemble) m'a plutôt donné l'envie de commencer la lecture à partir du premier tome.
Le contexte historique est toujours important quand on lit un roman historique, surtout un roman policier. Ici, ce contexte est bien présent, surtout axé sur certains sujets phares traités dans le récit. de manière générale, au-delà des considérations liées au contexte et aux pratiques judiciaires de l'époque, ce sont surtout les informations sur les rapports entre hommes et femmes dans la bonne société anglaise qui sont abordées. Celles-ci étaient parfaitement intégrées à l'intrigue, rendant l'ensemble très réalistes.
Belle découverte donc que la plume d'Anne Perry. Et vu la bibliographie de la dame, j'ai encore de nombreuses heures de plaisir littéraire en sa compagnie qui m'attendent.
Commenter  J’apprécie          161
Avril 1857,

Hester Latterly a rendez-vous avec son amie Edith dans un parc. le printemps est radieux. Hester avance d'un bon pas. Elle est à présent l'infirmière personnelle d'un militaire à la retraite, le major Tiplady, qui s'est fracturé le fémur.
Les premiers mots prononcés par Hester lorsqu'elle retrouve Edith sont « Que se passe-t-il ? », car l'expression de son amie n'est pas rassurante et mérite explication…
Son frère, le général Thaddeus Carlyon, est mort. Il est passé par la balustrade de l'escalier et s'est empalé sur la lance d'une armure.
Ironiquement, et bien atrocement, la première pensée qui surgit à l'esprit est « accident grotesque ». Pour ces familles orgueilleuses, il est de meilleur goût de mourir au champ d'honneur et non vulgairement, stupidement, d'une mésaventure hasardeuse.

Une semaine après, Hester rend visite à Edith, qui, veuve, sans fortune, a été obligée de réintégrer le foyer de ses parents. le deuil est délicat car aux dernières nouvelles, la police est forcée de réfuter la mort accidentelle. le meurtrier s'est dénoncé et les aveux ont été prononcés par Alexandra, la femme du général Carlyon.

L'homicide est incompréhensible ! Tous sont atterrés par l'évènement. Edith confesse à Hester sa stupéfaction et son incrédulité. Alexandra est une personne douce, généreuse, une épouse et une mère exemplaire. Certes, lors de cette sinistre soirée, elle paraissait perturbée, un peu hystérique, mais l'ambiance chez les Furnivals, leurs hôtes, n'était pas très chaleureuse. Les invités étaient guindés et simulaient un engouement qui faisait défaut. Il y avait Mr et Mrs Furnivals, le Dr Hargrave et sa femme, Thaddeus et Alexandra, leur fille Sabella et son mari Fenton Pole, sa soeur Damaris et son époux Peverell Erskine.
Si ce n'est pas Alexandra, c'est l'un d'entre eux ? ou un domestique ou un intrus venu pour cambrioler ? Et… quel serait le mobile ?

Alexandra est arrêtée suite à ses révélations. Hester, dubitative et perspicace, ressent dans ce dénouement trop rapide, une faille. Elle promet à Edith de contacter deux personnes de confiance qui seraient susceptibles de poursuivre l'enquête et de démêler les artifices de l'intrigue… le détective William Monk et le célèbre avocat Oliver Rathbone.

« On va pendre une innocente ». Dans la cellule, face à cette femme de tempérament, altière, et courageuse, Oliver Rathbone prend la mesure de sa forte résolution. Intuitivement, il rejette le mobile qu'elle offre. Meurtrière, peut-être, mais pourquoi ? Elle avoue que son mari était infidèle et qu'il la trompait avec Louisa Furnivals. La piste est à considérer. Mais… à cette époque, dans leur milieu, il était de bon aloi, aux épouses, de détourner le regard des incartades de leurs conjoints. La déraison de ce geste ne peut être mise sur le compte de la jalousie, surtout dans le cas de cette suspecte.
Difficile… presque impossible… Oliver n'accepte pas l'évidence. L'affaire promet d'être rude et c'est à Monk qu'il remet la mission de trouver des indices.

Ancien inspecteur de police, démissionnaire, Monk est à son compte depuis deux mois avec le soutien de Lady Callandra Daviot. Intrigué par cette histoire qui sonne faux, il n'hésite pas à collaborer avec Rathbone. En le suivant, on pénètre dans les coulisses d'une demeure aristocratique. On passe par les escaliers de service, on décompose le travail de la fille de cuisine à celui du majordome, on y parle de seaux à charbon, de pile de linge, d'argenterie à astiquer, des tables à dresser, on visite le cellier, la cave, les quartiers des domestiques… on pose des questions anodines, on laisse traîner la conversation, on ne bouscule rien, on est prévenant et on écoute beaucoup.

« Fébrilité ». D'après nos spécialistes un crime se décompose en trois éléments. Suite aux investigations, il manque toujours le dernier… le mobile. le temps commence à manquer. le procès se profile et rien ne vient étayer les pressentiments de nos trois limiers.

Le présage est mauvais mais ne laisse aucunement supposer l'horrible vérité.
Hester demandera à Rathbone : « Est-ce plaidable ? » il répondra : « Non. »

Troisième tome de la série William Monk, une relecture, l'auteur me surprend toujours ! J'ai retrouvé tous les personnages avec plaisir, même ceux qui font une brève apparition comme John Evan, l'ancien assistant de Monk, et Lady Callandra, la marraine d'Hester. Dans cet épisode, Monk s'efface un peu au profit de ses deux autres comparses, Hester et Oliver. Son amnésie le fragilise encore et il poursuit des bribes de son passé qui se rappellent à sa mémoire par des images et des sentiments.
Cette histoire est bouleversante. L'intimité des familles de la bonne société n'est pas la façade respectable qu'ils présentent. C'est secret, caché.
Si je me suis doutée dès le début du mobile, ma lecture n'en a pas souffert. J'étais très curieuse de voir l'écheveau de l'intrigue se défaire. Il n'y a pas que l'enquête qui est passionnante, les instants du procès le sont aussi ! Les conclusions, les confessions, amènent les larmes.
Anne Perry aime raconter la condition des femmes. Elles ne sont pas délicates, elles sont fortes. C'est la société qui les rend chétives et vulnérables. Une femme n'est rien, qu'elle soit riche ou pauvre, elle est un accessoire, une matrice. Certains de ces portraits sont admirables d'intensité, d'élégance et d'honneur. D'autres ressemblent à des monstres.
Elle souligne dans ce livre le veuvage. Une femme qui se retrouve veuve et sans fortune, n'existe pratiquement plus, elle régresse.

Malgré la dureté et l'infamie de l'histoire, je vous recommande ce tome. Il est très bon !
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
— Ça va commencer, chuchota-t-on derrière elle. C’est la défense, Rathbone… Je me demande ce qu’il va dire.
— Y a rien à dire, répliqua un homme quelque part sur sa gauche. Je sais vraiment pas pourquoi il perd son temps. Y z’ont qu’à la pendre, ça économisera de l’argent au gouvernement.
— À nous, plus exactement.
— Chut !
— Quoi, chut ?
Monk se retourna.
— Si vous ne voulez pas d’un procès, dit-il d’une voix cinglante, vous n’avez qu’à libérer votre siège et le laisser à quelqu’un d’autre. Il y a plein d’abattoirs à Londres, si c’est le sang qui vous intéresse.
L’homme s’étrangla de fureur.
— Comment osez-vous parler à ma femme sur ce ton ?
— C’est à vous que je parlais, monsieur. Car je suppose que vous êtes responsable de vos propres opinions.
Commenter  J’apprécie          610
Eût-elle trouvé son époux au lit avec sa maîtresse, surtout sous son propre toit… et encore. Bien des femmes, ayant surpris leur mari avec une servante, étaient obligées de continuer à faire bonne figure. Car c’était à elles qu’on eût reproché de s’être mises dans cette situation délicate, facilement évitable… avec un peu de discrétion.

J'en suis bouche bée.
Commenter  J’apprécie          112
[...] ... Le valet plissa le front, s'efforçant consciencieusement de reconstituer son emploi du temps.

- "Alors ?

- Ça a sonné au salon. Et comme j'étais dans les parages, j'ai répondu. C'était pour alimenter le feu.

- Qui était présent à ce moment-là ?

- Le maître n'était pas là, et la maîtresse est entrée jusque quand je partais.

- Et ensuite ?

- Ensuite, j'ai ... euh ...

- Taillé une bavette avec la fille de cuisine ?" suggéra Monk au hasard, sans cacher son sourire.

Les yeux baissés, le jeune valet s'empourpra.

- "Oui, monsieur.

- Êtes-vous allé chercher du charbon pour la bibliothèque ?

- Oui, monsieur ... mais je ne sais plus combien de temps après ..."

Il avait l'air au supplice. Ce devait être un bon bout de temps après, pensa Monk.

- "Vous avez donc traversé le hall ?

- Oui, monsieur. L'armure était encore à sa place."

Ainsi, qui que ce fût, ce n'était pas Louisa. Non pas qu'il y eût cru sérieusement.

- "Et les autres pièces ? Vous n'êtes pas monté à l'étage ?"

Le valet rougit jusqu'à la racine des cheveux.

- "Vous deviez le faire et vous n'y êtes pas allé, hein ?

- Si, monsieur, j'y suis allé ! Dans la chambre de Mrs Furnival. Le maître, il veut pas qu'on chauffe sa chambre en cette saison.

- Avez-vous vu quelqu'un, ou quelque chose, en montant ?

- Non, monsieur."

Pourquoi mentait-il ? ... [...]
Commenter  J’apprécie          20
[...] ... A bout de souffle, Edith s'empara de son bras et l'entraîna avec elle.

- "Je vais bien, sauf que j'ai un énorme nœud à l'estomac et je peine à rassembler mes idées."

Hester s'arrêta, mais sans se dégager.

- "Pourquoi ? Dis-moi ce qu'il y a."

Son agacement avait disparu d'un coup.

- "Je peux t'aider ?"

Un sourire mélancolique effleura les lèvres d'Edith.

- "Non ... à part m'offrir ton amitié.

- Tu sais bien qu'elle t'est acquise. Allons, que t'arrive-t-il ?

- Mon frère, Thaddeus - le général Carlyon - a eu un accident hier soir, au cours d'un dîner chez les Furnival.

- Oh, mon Dieu ! J'espère que ce n'est pas grave. Est-il blessé ?"

Edith semblait osciller entre le désarroi et l'incrédulité. Elle n'avait pas un beau visage, mais ses yeux noisette pétillaient d'humour et sa vivacité d'esprit compensait largement l'irrégularité de ses traits.

- "Il est mort," dit-elle comme si ce mot la surprenait elle-même.

Hester, qui allait se remettre à marcher, resta clouée au sol.

- "Bonté gracieuse, mais c'est affreux ! Je suis profondément navrée. Comment est-ce arrivé ?"

Edith fronça les sourcils.

- "Il est tombé dans l'escalier," fit-elle lentement. "Ou, pour être précis, il est tombé par-dessus la balustrade du palier sur une armure décorative dans le hall dont la hallebarde lui a transpercé la poitrine ..." ... [...]
Commenter  J’apprécie          20
— Je suis une servante, maître Lovat-Smith, répondit-elle avec dignité. C’est-à-dire quelqu’un qui se situe à mi-chemin entre un meuble et un être humain
Commenter  J’apprécie          140

Videos de Anne Perry (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Perry
Anne Perry parle de "La disparue d'Angel Court". Partie 1
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (381) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Titres de la série des Charlotte et Thomas Pitt

Quelle est la particularité des titres dans cette série ?

ils indiquent toujours le type de crime commis
ils indiquent toujours le lieu du crime
ils indiquent toujours l'heure du crime
ils indiquent le nom de l'assassin

8 questions
103 lecteurs ont répondu
Thème : Anne PerryCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..