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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Titre : Ermites dans la Taïga
Auteur : Vassili Peskov
Genre : Témoignage
Bonjour,
Je viens de finir ce livre, cette histoire me laisse un sentiment difficile à expliquer.
J'ai eu ce livre, je ne sais plus comment quelqu'un me l'a donnée, sans première de couverture, ni résumé. Un livre tout marron avec en lettre dorée le nom de l'auteur et le titre. de nature curieuse, je l'ai gardé dans ma PAL depuis presque dix ans en me disant que je lirais un jour.
Je lis de tout avec une préférence pour le fantastique. Ici, c'est une histoire vraie qui pourtant frise avec la fiction. Comment à un moment dans sa vie, on peut se dire tien, je me retire de la société et de tout ce qui en vient. Comment on peut se couper du monde à ce point ?
L'histoire des Lykov des vieux croyants qui se sont retirés du monde en 1945 et ont décidé de vivre à l'écart dans la forêt sibérienne avec tous les aléas que cela engendre.
D'une famille de six personnes (le père, la mère, deux fils et deux filles) il ne restera à la fin que la plus jeune des filles. le journaliste raconte sa rencontre avec cette famille, il n'a rencontré que le père et la plus jeune fille, les autres étant déjà éteints avant son arrivée. Quelques photos viennent illustrer leur vie au quotidien. Les descriptions de leur environnement et l'aide que leur apportent les géologues qui les ont découverts améliore les conditions de vie des Lykov. Des personnes attachantes, mais un patriarche têtu même dans son dernier souffle. La jeune Agafia tient de son père et refusera de revenir à la civilisation. Elle n'est pas faite pour ce monde, née dans la Taïga, elle y restera envers et contre tous « p'tit papa n'a pas béni mon départ ».
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Expérience de lecture très intéressante ! pas pour le style, mais pour la rencontre avec cette famille d'ermites. C'est très proche de l'ethnologie. Ce n'est pas tout à fait comme la découverte d'une tribu d'Amazonie. Là il s'agit de gens qui se sont isolés de la société à une époque et qui ont vécu 40 ans sans lien avec le monde extérieur, ayant même des enfants au cours de cette vie solitaire.
J'ai trouvé les personnages très attachants, spécialement bien entendu Agafia. Cela me pose des questions sur ma propre vie, la façon d'utiliser les choses, l'alimentation, la survie, les relations aux autres.
C'est très fort ! et très facile à lire.
Reste un regret et un questionnement. Toute la partie religion n'est pas très développée, j'aurais aimé un travail plus approfondi. le questionnement est sur la relation qui se créée avec les géologues travaillant dans la région, et ensuite toutes les personnes intéressées par l'histoire. On voit bien à la fois l'impasse dans laquelle était la famille, et en même temps, toutes les "compromissions" dues aux contacts avec la civilisation. Je n'ai pas eu l'impression que les personnes de l'extérieur se soient posé beaucoup de questions sur leur influence dans la vie des ermites. L'apport des piles électriques, des animaux, de certaines nourritures, modifient beaucoup leur vie, et les rendent aussi dépendants. Heureusement qu'Agafia et son père ont une volonté de fer, sinon, ils auraient vite été intégrés dans le village, ce qui, moi, me pose question.
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Après avoir lu récemment : Dans les forêts de Pavel Melnikov, un roman qui nous parle des vieux-croyants russes au XVIII siècle, j'ai eu envie de poursuivre cette aventure avec : Ermites dans la taïga qui nous raconte la découverte d'une vieille famille de vieux-croyants: Les Lykov découverts par une équipe de géologues dans les années 80.
Ermites dans la taïga est centrée sur la seule femme encore vivante aujourd'hui de cette famille: Agafia. Elle a aujourd'hui 78 ans et a passé la plus grande partie de sa vie seule dans la taïga près du fleuve Abakan.
On appelle "vieux-croyants, les menbres des communautés issues du Raskol, le schisme qui les séparera de l'église orthodoxe russe par leurs refus des réformes introduites par le patriarche Nikon au XVII siècle.
Ce qui les caractérise, c'est leur refus constant de vivre" dans le siècle ". Refus total du tsar, des lois gouvernementales , de l'argent, des passeports et tous les papiers officiels.
C'est comme ça que les Lykov décident de vivre après la seconde guerre mondiale se cachant dans les forêts de la taïga échappant même au recensement. Et surtout, en vivant coupés du monde.
Agafia Lykov, est très attachante, car si elle a vécu ainsi, elle a quand même découvert les joies de parler avec d'autres, notamment l'équipe de géologues avec qui elle nouera des liens d'amitié.
Fidèle à sa foi, elle priait quatre à cinq heures par jour, au milieu de journées pleines de labeur. elle va néanmoins assurer une transition avec les autres hommes.
Ermites dans la taïga est un livre plein d'humanité, de respect pour chaque homme et nous incite à beaucoup de réflexion.
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Ermites dans la Taiga est sûrement un des livres que j'ai le plus conseillé récemment et qui a été le plus noté par mes amis quand je leur en parlais. En même temps quoi de plus vendeur comme trame : une famille d'ermites isolés des contacts humains depuis 1938 et re-découverts 40 ans plus tard par une bande de géologues russes. Ils ne connaissent ni la télévision, l'avion, la voiture voire même les chevaux, les vaches etc...

Et de fait c'est l'un des principaux moteurs du livre. On est toujours avide de connaître les réactions d'Agafia et de son père, les deux grands héros du livre, face à toutes les dernières inventions humaines, et de voir cette Russie pré-historique se confronter à la civilisation d'aujourd'hui. La bienveillance qui règne à leur égard tout au long du livre est également vraiment réconfortante. Plusieurs personnes dont des géologues, des journalistes etc... se prendront de sympathie pour cette famille, et n'hésiteront pas à leur prêter main forte pour des constructions, des récoltes ou tout simplement à leur rendre visite. de plus, grandement documentée par la presse pendant plusieurs années, leur "découverte" lancera de grands élans de sympathie à travers la Russie.

On est également abasourdi de voir que la vie ne tient qu'à très peu de chose pour eux, comme lorsqu'un rongeur a dévoré leurs graines de carottes, et que la famille a dû faire une croix définitive sur ce légume. Bref, une vraie odyssée humaine qui flirte avec l'archéologie, remplie de bienveillance et de questionnements sur le bien fondé de notre civilisation actuelle.
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Dans les années 1980, des géologues soviétiques, découvrent une famille vivant coupée du monde depuis 1938. Ils vivent en vase clos, dans une taïga hostile, loin de tout et de tous.

Ce livre relate les différentes rencontres qu'un journaliste a eu avec cette famille.

Un peu perplexe en regardant le livre, j'ai été happée par cette histoire surprenante et finalement j'ai lu en très peu de temps ce que je pensais être un livre indigeste.

La. raison de cette retraite du monde, "du siècle", est religieuse, je dirais que comme d'habitude, des broutilles créent la scission éloignant à grands pas et à grande vitesse de l'esprit des textes sacrés...

D'éloignement en éloignement, cette famille s'est retrouvée enfin isolée, loin de tout ce qui était mauvais et a survécu. Que leur survie tiennent du miracle entre la nourriture rare, le froid, les maladies est certain mais je dois dire que ce qui m'impressionne le plus c'est qu'aucun de soit devenu fou et qu'il n'y ait eu aucun cas d'inceste.

C'est "Dans les forêts de Sibérie" de Tesson mais en beaucoup beaucoup plus rude et pour toute une vie !

Pour le plaisir d'une histoire incroyable il faut découvrir ce livre.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Je ne sais plus exactement comment je suis arrivée à m'acheter ce livre (il me semble que c'est en lisant un autre bouquin à propos de la Sibérie où il était cité ... mais je n'en suis plus très sûre ...)(BREF PEU IMPORTE certes) mais il est finalement resté pas mal de temps sur mes étagères ...
... Car passé la première excitation liée au thème du bouquin (la découverte fortuite d'une famille qui vit coupée du monde en pleine Sibérie depuis plus de 40 ans) je ne trouvais jamais le bon moment pour l'ouvrir : j'avais peur que ce soit "austère" à lire ou je ne sais pas mais ... je trainais des pieds...

J'ai finalement plongé dans la taïga la semaine dernière et c'était : super.

ça se lit comme un roman. L'histoire est si folle (pour une citadine comme moi)(enfin ... je ne suis pas non plus une NewYorkaise hein, faut pas déconner, j'habite dans un bled de moins de 30 mille habitants mais bon ... je ne peux pas me qualifier de routarde-survivaliste quoi ...) qu'on ne se sent pas trop "voyeuriste" ; c'est vraiment : la découverte de la survie en pleine nature (tout à la fois hostile et riche).

Concernant cette famille en elle-même j'ai louvoyé entre fascination (pour leur résistance, leur force de travail ...), circonspection (purée il faut être quand même sacrément chtarbé pour infliger une dure vie de reclus et de lutte pour la survie à ses proches quand on sait qu'on peut faire autrement), jugement dur (envers les parents qui ont fait le choix de priver leurs enfants de toute vie sociale en dehors du strict cercle familial ...), bouffée de Nature Brute (même si ce n'est pas écrit de cette façon j'ai eu des "images" très "animales" : quand l'homme survit en pleine nature avec aussi peu d'outils qu'avait cette famille , aussi proche de la Nature, c'est animal, puissant).

Il y a un côté glauque dans l'histoire de cette famille (surtout pour les enfants , qui n'ont guère eu la liberté de choisir leur mode de vie ... à la fois car les conditions géographiques empêchaient toute fuite et à la fois car le strict carcan idéologique tissé par leurs parents laissait peu de place à l'esprit critique ... ) , un sentiment d'étouffement mais tout à la fois une bouffée de liberté (une liberté étrangement paradoxale : emprisonnés dans leur religion sclérosante et leur mode de vie rude, mais libérés des lois imposées par la société ... disons que , pour les parents du moins, ils ont librement choisi leur prison ... ).

Je n'aurais pas dû chercher sur internet ce qu'était devenue cette sacrée Agafia, parce que ça m'a un peu gâché l'image bienveillante d'Erofei (le foreur de l'équipe des géologues, qui a beaucoup donné de son temps pour aider la famille Likov au départ comme on le lit dans le bouquin ... mais qui visiblement a fini par colporter d'odieux mensonges concernant le père de la famille Likov pour se venger d'Agafia si l'on en croit la video sur laquelle je suis tombée)(...enfin j'espère que ce sont des mensonges ... j'ai envie de croire Agafia) ... le reportage sur lequel je suis tombée aux hasards de mes clic-clic de curieuse n'était peut-être pas non plus le Top ... ( sur la chaine ytbe de RT documentaire : https://www.youtube.com/watch?v=BFK3DJ7Kn6s ) (BREF ).
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Récit authentique d'une famille de vieux croyants orthodoxes qui décident de s'isoler quelque part en Sibérie afin de vivre pleinement sa foi selon les rites du 17° siècle. Nous sommes alors en 1938. Parents et enfants vivront ainsi, au gré et au rythme des saisons sibériennes. C'est à la fin des années 1970 seulement, que des géologues découvriront cette famille et établiront de solides contacts avec elle.

Ce qui m'a fait réfléchir, moi, lectrice, confortablement installée dans mon fauteuil, c'est cette résistance à la solitude, au fait de posséder tellement peu de chose et s'en contenter. Là, « pas un seul gramme » de gaspillage. D'être dans un tel dénuement. En fait, un confinement volontaire de près de 80 ans.

J'ai complété ma lecture par des reportages trouvés sur YouTube.
En 2018, leur fille Agafia était toujours vivante et au fond de sa taïga.
Ce livre de 237 pages mérite le détour.
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Un livre et un témoignage inoubliables. On retrouve le bouquin sur une étagère, la forêt sibérienne et des scènes reviennent à l'esprit... On se replonge dans sa lecture avec la même envie et toujours le même plaisir !
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Vous avez sans doute déjà entendu parler de la famille Lykov, leur histoire a ressurgi dans les médias il y a quelques mois sans qu'on sache bien pourquoi.
C'est une famille de Vieux Croyants. Pour la faire courte, les Vieux Croyants sont issus d'un schisme dans l'Orthodoxie slave qui a eu lieu au XVIIe siècle car les Vieux Croyants trouvaient les orthodoxes beaucoup trop libéraux. Je ne sais pas si vous avez une petite idée de ce qu'est l'Orthodoxie slave, mais disons qu'en comparaison, les Protestants sont de sacrés joyeux drilles et les Catholiques carrément des amuseurs publics tout à fait libérés, limite libertins. Depuis le schisme, les Vieux Croyants vivent en dehors du temps (du moins ceux qui ont survécu à tous les massacres qui les ont visés), continuent globalement à vivre comme une XVIIe siècle et de penser que Pierre le Grand était l'antéchrist.
Les Lykov, eux, sont allés encore plus loin que tous les autres. Dans les années 40, ils sont allés se planquer loin, très loin dans la taïga, à flanc de montagne, dans un de ces climats froid dont la Russie a le secret, et ce n'est que tout à fait par hasard que des géologues en prospection sont tombés sur eux à la fin des années 70. Pendant presque 40 ans, les Lykov ont vécu en autarcie totale sans voir personne, absolument personne.
Ce livre parle de leur quotidien sans contact humain, sans plastique, sans électricité, sans allumette, sans métal, sans aucun lieu d'approvisionnement de semences ou de vêtements, sans rien, même pas de sel (!), absolument rien que ce qu'ils pouvaient faire pousser eux-mêmes ou glaner dans la forêt. Certes, ils pêchaient un peu, et s'ils arrivaient à chasser, ils ne prenaient que peu de gibier : allez donc à la chasse avec des pics en bois, vous !
Leur histoire est faite de famine constante, de travaux extrêmement physiques, d'absence totale d'hygiène, de chaussures en écorce de bouleau et de prières constantes. le père étant mort à plus de 90 ans (!), ces gens devaient avoir un capital génétique de frappadingues.
En lisant ces lignes, je ne peux m'empêcher de penser à cette mode "survivaliste" qui consiste à acheter pour des sommes folles du matos de pointe, d'aller passer une semaine dans les bois et d'en revenir en braillant partout "j'ai survécu à la nature". Mouarf. Et remouarf, il faut bien ça.
Les Lykov sont, eux, de vrais survivants. de l'huile essentielle de survivalistes, même. Et je vous assure que le récit de leur vie ne fait absolument pas rêver. La réalité de la survie en pleine nature n'a absolument rien de réjouissant, rien de leur quotidien n'est de nature à faire fantasmer. J'ai lu des tas de trucs sur différents peuples des grands froids, de la forêt amazonienne ou du désert : aucun d'entre eux n'en chie comme les Lykov en ont chié.
Et le plus dingue, c'est qu'à l'heure actuelle, Agafia, la plus jeune des filles qu'on voit ici en photo, vit toujours. Et elle vit toujours dans cet immense dénuement.
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Été 1978. Une équipe de géologues est envoyée en Sibérie pour trouver des gisements ferrugineux.

Ils vont faire une autre découverte, plus inattendue : une famille, les Lykov, les parents et leurs trois enfants.

Cette famille vivait coupée du monde depuis 1945.

Pourquoi cela ?

Ils sont ce que l'on nomme en Russie des vieux-croyants, mouvement issu du schisme résultant notamment de la décision de Pierre le Grand d'assurer une nouvelle traduction des textes sacrés.

Les vieux-croyants ont décidé de se constituer en ermitage et de refuser la vie en société auprès des impies. Pas de papiers, ni d'impôts, ni de contacts.

C'est ainsi que les Lykov ont vécu en autarcie durant près de 30 ans.

Ce récit relate non pas tant leur vie durant toutes ces années que les années suivant leur découverte.

L'auteur, journaliste, est allé régulièrement à leur rencontre et nous livre le journal de ses souvenirs.

Cela sera d'ailleurs mon principal bémol sur ce récit. J'aurais aimé en savoir plus sur l'organisation de la vie quotidienne de cette famille réduite à deux parents et leurs trois enfants.

Comment se sont-ils organisés, comment les enfants ont-ils grandis, comment se sont-ils accommodés de cette vie ? Autant de question qui n'auront pas vraiment de réponses.

Ce livre est néanmoins très intéressant et présente les liens créés entre une famille isolée, qui suite au décès des autres membres sera réduite au père et à sa fille cadette, Agafia avec des individus vivant à « l'extérieur » de leur ermitage.

Il est intéressant de noter comment ils se sont adaptés aux visites des géologues notamment qui s'installèrent près de chez eux, à leurs présents, aux progrès amenés petit à petit par leurs nouveaux amis.

Car c'est en effet un cercle bienveillant qui va les entourer, leur fournir compagnie, nouvelles, biens.

Voilà une véritable étude sociologique que cette découverte du monde, des autres hommes aussi.

C'est aussi un récit qui nous plonge au coeur de la taïga et de cette vie rude dans une nature souvent indomptable.

En bref, une lecture intéressante pour ceux qui sont intéressés non pas tant par le mythe du Robinson Crusoé que par son retour parmi les hommes.
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