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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre pour lequel je ne regrette pas d'avoir fait mon curieux.
Lorsque qu'une expédition géologique découvre ces ermites en pleine Taïga, tout d'abord incrédule, un formidable élan d'empathie va naitre entre ces autochtones coupés du monde depuis des décennies et leurs visiteurs. Car la famille Lykov avec à sa tête le vieux Karp Ossipovitch est une incroyable et enrichissante rencontre.
A l'image aussi d'Agafia, dernière enfant de la fratrie, magnifique femme courage, force à elle seule le respect. Une leçon de vie. Il n'y a jamais aucune rancoeur, aucun regret dans ces destins inimaginables. Cette ode à la tolérance, aux respects du temps, des saisons, des autres aussi, fait un bien fou.
Allez à la découverte des Lykov, le voyage vaut largement le détour.
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Je ferme le livre à l'instant, à la fois fascinée, interdite et intriguée devant une telle force de caractère, une telle force de la foi, une telle constance dans la ligne de vie toujours guidée par la conviction que le salut est dans le renoncement aux biens matériels ! Ce destin exceptionnel d'Agafia car c'est bien elle l'héroïne, où triomphe la foi est émouvant. Sa conviction est sans faille, sa volonté ne faiblit jamais : le salut se trouve dans une vie d'ermite, d'auto exclusion et de prières, c'est la seule rédemption possible pour le corps et l'âme. Elle ne dévie, elle s'accroche consciente des risques…c'est la volonté de Dieu. Autour d'elle se crée un élan de solidarité sincère et c'est tout simplement beau et magnifique. Et dire que j'avais hésité à le lire ! Merci à Vassili Peskov de nous livrer, dans un style fluide, ce récit avec beaucoup de pudeur, d'humanisme et de respect.
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Après avoir lu récemment : Dans les forêts de Pavel Melnikov, un roman qui nous parle des vieux-croyants russes au XVIII siècle, j'ai eu envie de poursuivre cette aventure avec : Ermites dans la taïga qui nous raconte la découverte d'une vieille famille de vieux-croyants: Les Lykov découverts par une équipe de géologues dans les années 80.
Ermites dans la taïga est centrée sur la seule femme encore vivante aujourd'hui de cette famille: Agafia. Elle a aujourd'hui 78 ans et a passé la plus grande partie de sa vie seule dans la taïga près du fleuve Abakan.
On appelle "vieux-croyants, les menbres des communautés issues du Raskol, le schisme qui les séparera de l'église orthodoxe russe par leurs refus des réformes introduites par le patriarche Nikon au XVII siècle.
Ce qui les caractérise, c'est leur refus constant de vivre" dans le siècle ". Refus total du tsar, des lois gouvernementales , de l'argent, des passeports et tous les papiers officiels.
C'est comme ça que les Lykov décident de vivre après la seconde guerre mondiale se cachant dans les forêts de la taïga échappant même au recensement. Et surtout, en vivant coupés du monde.
Agafia Lykov, est très attachante, car si elle a vécu ainsi, elle a quand même découvert les joies de parler avec d'autres, notamment l'équipe de géologues avec qui elle nouera des liens d'amitié.
Fidèle à sa foi, elle priait quatre à cinq heures par jour, au milieu de journées pleines de labeur. elle va néanmoins assurer une transition avec les autres hommes.
Ermites dans la taïga est un livre plein d'humanité, de respect pour chaque homme et nous incite à beaucoup de réflexion.
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Une histoire vraie qui pourrait passer pour improbable et pourtant elle se déroule en Russie ces dernières années. La famille Lykov vit dans un ermitage situé dans la taïga. Les parents Lykov ont emmené leurs enfants loin du "siècle" qu'ils rejettent dont : la nourriture, les coutumes, le pouvoir, la négation des lois, des papiers ... ils ont décidé de vivre dans la prière loin de toute habitation. Ils déboisent pour construire leur isba et cultiver les pommes de terre, base de leur alimentation. Tout ce qui vient de l'extérieur est péché ! Lorsqu'un camp de géologue vient s'installer, la famille se compose du père, de deux fils et de deux filles, la mère est décédée. Tout en gardant certaines distances, la famille Lykov va accepter quelques "cadeaux" s'ils répondent à leurs conditions, pas d'emballage carton ou papier, les céréales seront dans un sac de tissu ... Vassili Peskov raconte la vie des Lykov ; à la fin de ce récit, il ne reste que la fille cadette, Agafia qui approche la cinquantaine. Un magnifique témoignage sur les conséquences du schisme sur une famille russe qui décide de s'installer dans l'Abakan et d'y vivre en ermite. À lire ! Vassili Peskov a écrit une suite : Des nouvelles d'Agafia, ermite dans la taïga.
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En 1978, une expédition de géologues découvre dans les montagnes du Khakaze, en Sibérie du Sud, une famille d'ermites, les Lykov. Au nombre de cinq – le père, ses deux fils et ses deux filles – cette famille de vieux-croyants s'est retirée et cachée du monde suite à un schisme religieux qui remonte à l'époque du tsar Alexis et de son fils Pierre. Depuis 35 ans, le temps s'est arrêté pour ces individus qui vivent dans un mélange de préhistoire et de Russie d'avant Pierre le Grand. En 1982, intrigué par leur histoire, le journaliste Vassili Peskov se rend dans la taïga. Avec affection et minutie, il va nous décrire cette incroyable aventure humaine.

Vassili Peskov nous livre ici un récit hors du commun. Imaginez vivre en pleine taïga sibérienne, avec uniquement des vêtements en chanvre, des chaussures en écorce de bouleau et du feu allumé avec du silex. En été - des animaux sauvages et dangereux, et en hiver - le gel et des tas de neige infranchissables. Aucune trace de civilisation à moins de 250 kilomètres à la ronde.
L'histoire des Lykov – que je ne connaissais pas pour ma part – a fait le tour du monde. La découverte de ces vieux-croyants, emplis de ferveur religieuse et vivant dans des conditions qui datent d'une époque révolue, a soulevé une grande curiosité et fait l'objet de ce livre qui rassemble les reportages de Vassili Peskov sur presque une dizaine d'années.
Au fil de ses visites, le journaliste est devenu progressivement un ami et un protecteur du père Karp Ossipovitch et de sa fille Agafia, leur apportant médicaments et vêtements. le récit chronologique, parfois monotone car évidemment répétitif d'une année sur l'autre, nous révèle une rencontre avec des êtres à la Foi inébranlable et un face à face avec une nature belle mais impitoyable.
Les Lykov, c'est avant tout une vie placée sous le signe d'une foi ardente qui dirigera toute leur existence et où les « interdits » (parfois cocasses) les empêchent de retourner vivre dans le « siècle », entendez par là notre civilisation moderne. Malgré quelques évolutions au contact des hommes, Agafia, principale héroïne du récit, demeurera à jamais fidèle à sa religion.
Les Lykov, c'est aussi une vie dans la taïga, une lutte permanente pour la survie dans une contrée isolée et sauvage. Lorsque la famille est découverte en 1978, elle est au bord de l'épuisement. Ils considèrent alors l'arrivée des hommes comme un signe de Dieu : « C'était quoi notre vie ? Tous les vêtements étaient usés, on mangeait des herbes et de l'écorce, c'est affreux rien que de s'en souvenir ». Mais jamais Agafia, seule survivante de la famille, ne voudra quitter la taïga, lieu qu'elle a toujours connu et qui recueille les tombes des membres de sa famille.

Âgée aujourd'hui de 74 ans, Agafia vit seule dans la taïga depuis déjà 30 ans.

Ce récit vaut par l'histoire qu'il relate, extraordinaire. Il rend surtout hommage à une femme hors du commun, une force de la nature et une force de caractère que l'on rencontre rarement. A découvrir !
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Suite à un schisme religieux, une communauté dite 'de vieux croyants' a été persécutée en Russie dès le XVIIe siècle et de nouveau dans les années 1930. Des familles réussirent à s'enfuir avant d'être massacrées, et se cachèrent dans des lieux peu accessibles, comme la Sibérie.

Ce fut le cas des Lykov, "découverts" par hasard par des géologues, en pleine Taïga à la fin des années 1970, puis régulièrement visités depuis, notamment une fois par an en présence d'un journaliste. Ses chroniques de leur vie d'ermites parurent initialement dans un journal puis furent regroupées dans cet ouvrage, illustré de quelques photos.

Vassili Peskov a réussi à rendre ce témoignage à la fois fascinant, étonnant et émouvant. Fascinante cette capacité à vivre en autarcie à six personnes, de ses propres récoltes, de la cueillette et de la chasse, dans un environnement particulièrement hostile (climat rude, animaux sauvages). Etonnant (mais évident, à la réflexion) que ces individus en soient restés à l'état du Monde du début du XXe siècle. Surprenante également leur foi qui régente toutes leurs pratiques quotidiennes (alimentation, hygiène...). Emouvantes enfin, l'amitié et la solidarité nées entre les Lykov et leurs visiteurs, et la sympathie suscitée auprès des lecteurs du journal qui relatait leur vie.

A lire ! Vous tomberez amoureux du vieux Karp et de sa fille Agafia (cf. photo de couverture), petite femme fluette à la candeur enfantine, à la force et au courage herculéens, et particulièrement futée pour venir à bout des problèmes du quotidien.
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Au XVIIème siècle en Russie, suite à un conflit religieux des milliers de « Vieux-croyants » fidèles au rite traditionnel vont soit mourir soit s'exiler dans la taïga, là où la vie est tellement dure qu'on ne risque pas trop de venir les chercher.
Ces communautés vont se constituer puis s'éclater au fil du temps et des générations et on finira par ne recenser que des familles isolées.
C'est en 1978 que des géologues en mission découvriront une famille isolée depuis quarante ans : les Lykov. Il y a le père, deux filles et deux garçons. Très vite, quand le narrateur, journaliste qui a suivi cette famille pendant plusieurs années, les rencontrera et apprendra à mieux les connaître, il ne restera que le père, Karp quatre-vingt ans et la plus jeune des filles, Agafia trente-neuf ans.
Ils vivent loin du monde moderne, refusant tout ce qui est extérieur à leur rite selon leur interprétation des textes. Ils ne se lavent pas sinon les mains s'ils ont eu un contact avec un étranger. Ils ne se soignent pas, car Dieu seul décidera du temps qu‘ils doivent passer sur terre. Ils ne vivent que de pommes de terre et de quelques légumes. Un peu de viande séchée est réservée aux fêtes religieuses.

Ce qui est exceptionnel c'est qu'il s'agit d'une sorte de documentaire relatant une histoire vraie. C'est comme un reportage sociologique et cela se lit vraiment comme un roman.
On finit par aimer ces personnes et à ne plus les observer comme des naturalistes au dessus d'un vivarium.
C'est véritablement une belle expérience que d'entrer dans ce récit.
Je ne peux que le conseiller à tous ceux qui aiment ces pays compliqués, ces destins étonnants et ces personnages déterminés, avec du caractère et beaucoup de finesse.
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Les personnages de ce reportage sont éminemment romanesques. Lorsqu'ils sont découverts par des géologues, cela fait plusieurs dizaines d'années qu'ils vivent dans la taïga, coupés du monde, mais pour autant ils ne dédaignent pas leur plaisir à renouer contact avec des nouveaux venus.

Karp, le père et Agafia, la fille sont des vieux-croyants. Ils s'interdisent des pratiques et des denrées courantes du siècle, pourtant Agafia s'émerveille des avancées de son temps en son absence.

Vassili Peskov nous délivre une histoire extraordinaire qui nous interroge sur la complexité de nos ordinaires, et sur les principes qui les régissent.
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Récit authentique d'une famille de vieux croyants orthodoxes qui décident de s'isoler quelque part en Sibérie afin de vivre pleinement sa foi selon les rites du 17° siècle. Nous sommes alors en 1938. Parents et enfants vivront ainsi, au gré et au rythme des saisons sibériennes. C'est à la fin des années 1970 seulement, que des géologues découvriront cette famille et établiront de solides contacts avec elle.

Ce qui m'a fait réfléchir, moi, lectrice, confortablement installée dans mon fauteuil, c'est cette résistance à la solitude, au fait de posséder tellement peu de chose et s'en contenter. Là, « pas un seul gramme » de gaspillage. D'être dans un tel dénuement. En fait, un confinement volontaire de près de 80 ans.

J'ai complété ma lecture par des reportages trouvés sur YouTube.
En 2018, leur fille Agafia était toujours vivante et au fond de sa taïga.
Ce livre de 237 pages mérite le détour.
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C'est par hasard, un jour de l'été 1978, que des géologues russes en mission dans le massif du Saïan découvrirent la famille Lykov. Au bord de l'Erinat, à 250 km des premières habitations dans cette petite République de Khakassie, cinq personnes vivent en ermites depuis plus de trente ans. Aux côtés du patriarche, Karp Ossipovitch Lykov demeurent ses fils, Savvine et Dmitri, et ses filles si ressemblantes, Natalia et Agafia.

Quand Vassili Peskov, journaliste à la Komsomolskaïa Pravda, a connaissance de cette histoire, il fait en sorte de partir pour la lointaine Sibérie.

Plusieurs questions viennent à l'esprit de Peskov quand il entend parler de ces Lykov : pourquoi sont-ils là-bas ? Ne souffrent-ils pas de l'isolement ? Comment survivent-ils concrètement (le climat y est extrêmement rigoureux) ? Comment ce groupe très restreint d'hommes et de femmes, qui plus est de la même famille, ont-ils géré leurs relations humaines ?

Pendant une dizaine d'années, Peskov se rend quasi chaque année auprès des Lykov, dont il ne connaît cependant que deux des membres, les autres étant morts peu de temps auparavant : Karp et Agafia. le livre est issu des comptes-rendus, des notes, des observations qu'a pu effectuer Vassili Peskov. Essai ethnographique et anthropologique, Ermites dans la taïga est aussi un témoignage unique sur la vie de ces vieux-croyants, symboles d'une Russie éternelle, loin des tourments de ce siècle d'idéologie.
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