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Yves Gauthier (Traducteur)
EAN : 9782742781812
218 pages
Actes Sud (30/03/2009)
3.84/5   93 notes
Résumé :
" Dans ma longue vie de grand reporter, dit Vassili Peskov - qui travaille depuis plus d'un demi-siècle pour le même quotidien moscovite, la Komsomolskaya Pravda -, j'ai pu côtoyer de près des célébrités hors pair qui m'ont beaucoup impressionné. Je pense entre autres au maréchal Joukov, au cosmonaute Youri Gagarine, au savant voyageur Thor Heyerdahl... Mais la personnalité la plus intéressante que j'aie connue, la plus fascinante, la plus attachante aussi, reste à ... >Voir plus
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Ce livre est la suite d'Ermites dans la Taïga et porte bien son nom, car il ne reste plus qu'Agafia, isolée à plus de 400 km de tout autre être humain. V. Peskov retourne la voir quand il peut, l'hélicoptère coûte de plus en plus cher et les occasions de visiter ce coin de taïga se font de plus en plus rares. Il nous fait ici le compte-rendu de ses visites entre 1992 et 2008, il y a quelques redites, ce qui est normal puisqu'il s'agit d'articles parus isolément et destinés à être lus sans forcément connaître tous les précédents. Parfois elle a de la compagnie, pour quelques mois, voire quelques années, mais cela reste une vie très solitaire. J'ai apprécié la présence des photos, ainsi que des petits dessins d'Agafia. J'aurais aimé des photos de son ermitage ! C'est agréable de suivre l'évolution d'Agafia, qui garde son caractère bien trempé et sa foi de vieille croyante qui refuse tout ce qui vient du « siècle », mais qui améliore progressivement son quotidien, elle mange bien mieux maintenant qu'elle a des chèvres et des poules et qu'elle peut pêcher. Depuis ce livre Vassili Peskov est décédé, apparemment Agafia est toujours vivante, j'espère que quelqu'un prendra un jour la plume pour nous conter la suite, on peut imaginer qu'elle va finir par être obligée d'aller vivre auprès de ses cousins. C'est une triste et en même temps belle histoire, un voyage dans l'espace (au fin fond de la taïga) et dans le temps (une vie comme au XVIIème siècle).
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Au fin fond de la Sibérie. 1992-2008. Un femme très attachante

C'est avec autant de plaisir que d'intérêt que nous retrouvons Agafia Lykova, la dernière survivante d'une famille de vieux-croyants qui vit en autarcie depuis les années trente, coupée du monde (le ‘‘siècle'') qu'elle a fui pour échapper à la répression stalinienne.

Découverte en 1978 au fin fond de l'Altaï par des géologues, c'est Vassili Peskov, journaliste à la Komsomolskaia Pravda, qui révèlera leur existence en 1982 sous la forme d'un long feuilleton paru dans son journal. Les épisodes en ont été regroupés par la suite dans son précédent ouvrage, Ermites dans la taïga, paru en 1992 en France aux éditions Actes Sud.

Il semble d'ailleurs que la France occupe une place toute particulière dans le coeur de Vassili Peskov puisque le premier chapitre de ce second ouvrage s'ouvre contre toute attente à Paris. S'ensuit le récit de ses nombreuses visites (42) qu'il rendra à Agafia au fil des ans entre 1992 et 2008.

Vassili Peskov disparait en 2013 à 83 ans. Agafia née en 1945 lui aura survécu. Aux dernières nouvelles, en 2022, elle vit toujours seule dans la taïga, dans un petit chalet spartiate qu'un oligarque a fait construire, démonter, transporter par hélicoptère et reconstruire sur place tout spécialement pour elle.

Yves Gauthier, le traducteur, rapporte dans sa préface que Peskov qui a côtoyé les plus grands hommes de l'union soviétique tels le maréchal Joukov ou Iouri Gagarine considère qu'Agafia est la personnalité la plus intéressante, la plus fascinante, la plus attachante aussi qu'il ait connue.
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C'est avec beaucoup de curiosité, d'étonnement et finalement de plaisir que j'ai découvert l'histoire d'Agafia et de sa famille, il y a quelques mois. Cette "ermite" vivant avec sa foi dans la forêt sibérienne n'a rien d'une femme "ordinaire" et pourtant le lecteur découvre, dans ce deuxième ouvrage , une drôle de petite fille devenue adulte avec ses joies, ses désirs, ses peurs, ses caprices. J'ai été moins enthousiasmée par cette suite mais j'ai bien apprécié les nombreuses photos en illustration.
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Après le succès d'Ermites dans la taïga, la famille Lykov est devenue connue. Mais depuis quelques temps, Agafia est seule. Certaines personnes lui envoient de la nourriture ou des objets, ces cadeaux ne sont pas toujours acceptés, les choses du « siècle » ne sont pas vus d'un bon oeil…
Toujours aussi plaisant de suivre en pointillés la vie de cette ermite russe ! Vassili va lui rendre visite dans la taïga seulement quand il peut, les conditions sont souvent difficiles et le déplacement coûte cher.
Le quotidien d'Agafia (de 1992 à 2008 cette fois-ci) va changer au fil du temps mais la relation avec le journaliste est toujours aussi intéressante, elle lui parle de sa vie, plus difficile par moments, à cause des animaux sauvages ou de douleurs. Les taches sont nombreuses, elle doit s'occuper de ses animaux, de la pêche, couper du bois… Pas facile de vivre pratiquement seule dans la taïga, au climat assez rude.
J'ai eu du mal à me remettre dans l'histoire d'Agafia mais une fois dedans, on retrouve bien cette femme au caractère assez spéciale. Parfois, ça se répète un peu mais c'est normal, ce sont des articles rédigés une à deux fois par an. Les photos permettent de se faire une idée de la vie d'Agafia.
Vassili Peskov écrit aussi des livres sur la faune du monde et des histoires sibériennes, j'aime sa belle plume journalistique, je surveillerai s'il y a de nouvelles publications.
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Dès ma lecture de Ermites dans la taïga (à lire absolument!) j'ai su qu'il me faudrait connaître la suite. Pour ceux qui ignorent tout d'Agafia, se référer à mon billet ou voir internet.

Vassili Peskov est reporter à Moscou et dès le début, dès la découverte de cette famille de vieux croyants dans la taïga (en 1978), il était là et ses articles ont contribué à la faire connaître (et aimer). Maintenait les membres de la famille sont décédés, mais Agafia refuse de quitter son coin. Sauf pour des soins aux sources chaudes, en hiver quand il n'y a personne, tout en emmenant sa nourriture, etc. Ses règles sont toujours strictes mais elles évoluent un peu. Maintenant elle accepte mieux d'être photographiée (nombreuses photos dans le livre) et de prendre des médicaments (un peu n'importe comment, il faut dire).

Le lieu de vie a changé aussi. En 1996 par exemple il y avait "trois cabanes, une étable à chèvres, un poulailler, des enclos, une grange à farine et à grains montée sur pilotis, une chemin qui mène à la rivière, un potager ..."

"J'entends des mots nouveaux dans la bouche d'Agafia : ruban isolant, café, bonbons, doryphores, Tchétchénie."

"On voue ici une affection particulière aux torches électriques qui furent acceptées avec gratitude dès les premières rencontres. (...) Sur le rebord de la fenêtre, il y a côte à côte un lumignon fabriqué par son frère Dmitri, une bougie dans une conserve de saumon et une torche en fer blanc made in China, le tout illustrant, comme au musée, les différents modes d'éclairage de l'isba par 'époques' successives." (elle conserve aussi silex, morceau de râpe et amadou)

D'année en année l'hélicoptère coûte très cher, ils sont plus rares, lui apportant des 'provisions'. Viennent aussi des scientifiques charger d'étudier les retombées des fusées, potentiellement toxiques pour le sol et la végétation (jusqu'ici ça va). Agafia est habituée à ces engins survolant son coin.

Différentes personnes au fil du temps rejoignent Agafia pour quelques semaines ou même quelques années, la cohabitation se révélant parfois délicate.

Je terminerai en disant que cette lecture, suite d'articles parus de 1992 à 2008, garde tout son intérêt, et qu'Agafia démontre son capital sympathie : une belle histoire d'amitié entre elle et l'auteur, décédé en 2013. Quant à Agafia, née en 1944 ou 1945 ? d'après wikipedia elle est toujours là.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans ma longue vie de grand reporter, aime à dire Vassili Peskov qui travaille depuis plus d'un demi-siècle pour le même quotidien moscovite, la Komsomolskaya Pravda, j'ai pu côtoyer de près des célébrités hors pair qui m'ont beaucoup impressionné. Je pense entre autres au maréchal Joukov, au cosmonaute Youri Gagarine, au savant voyageur Thor Heyerdhal... Mais la personnalité la plus intéressante que j'aie connue, la plus fascinante, la plus attachante aussi, reste à mes yeux celle d'Agafia Lykova.
[préface d'Yves Gauthier, traducteur]
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Paradoxale et tendre relation que celle qui se dessine sous nos yeux entre la fiancée du Christ et le vieux reporter aussi athée qu'un ours. Relation sincère aussi, puisque tout le monde en Russie sait qu'elle ne s'arrêtera qu'à la mort de l'un des deux.
[préface d'Yves Gauthier, traducteur]
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Au prix d’un certain effort d’imagination, je me suis dit qu’il existait encore des coins perdus de terre vierge où l’on pouvait échapper au siècle, à sa promiscuité, à son inconfort, à sa richesse, à sa misère, à sa sagesse et à sa folie.
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"La vie de sainte Agafia" glisse-t-elle, malicieuse
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Videos de Vassili Peskov (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vassili Peskov
Interview de : Yves Gauthier
pour son livre : Gaston l'impossible retour
paru le 30 mars 2023 aux Editions Paulsen
Interview réalisé à Chamonix par TVMOUNTAIN
Résumé du livre :
Un témoignage rare sur la vie en Ukraine après la Seconde Guerre mondiale.
Gaston est un enfant des Batignolles. Un titi parisien à l'accent d'Arletty qui a connu la guerre, puis le travail obligatoire en Allemagne où il rencontre Louba. Amoureux, il l'épouse et la suit en Ukraine à la fin de 1945. Nous sommes en URSS, Gaston a vingt-cinq ans et le rideau de fer retombe sur lui. Privé de sa nationalité française, sans droit de retour, assigné à la citoyenneté soviétique, Gaston Thivet devient Gaston Charlovitch. Les misères et les espoirs de l'après-guerre dans le secret et l'intimité d'une ville de province soviétique… La vie extraordinaire d'un homme ordinaire. C'est un destin digne d'un roman d'Alexandre Dumas, que raconte Yves Gauthier dans un texte tendre et bouleversant.
Bio de l'auteur : Né à Poitiers en 1960, Yves Gauthier, diplômé de russe, entreprend de découvrir l'Union soviétique. Il y restera plus de vingt ans. Il a signé plusieurs dizaines de traductions du russe dont Ermites dans la taïga de Vassili Peskov. Il est aussi l'auteur d'une dizaine d'ouvrages inspirés par la Russie, dont L'Exploration de la Sibérie (1996, avec Antoine Garcia, prix François Millepierres de l'Académie française), le Centaure de l'Arctique (2001) et Souvenez-vous du gelé, un grognard prisonnier des Russes (2017).
+ Lire la suite
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