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3,91

sur 554 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Diable! Marissa Pessl s’était déjà fait remarquer avec la sortie de La physique des catastrophes, son premier roman, il y a 8 ans, et elle récidive avec un récit qui allie le polar et la magie noire, à un rythme …endiablé!

L’histoire commence banalement avec le suicide de la fille de Cordova, un cinéaste sulfureux qui a tout d’un gourou : ses films au contenu sulfureux, circulent sous le manteau, ses fans échangent sur le darknet, il suscite autant de haine que d’admiration.

Si le journaliste d’investigation Scott McGrath s’intéresse de près à ce fait divers, c’est que Cordova est à l’origine de sa déchéance professionnelle puisque quelques années plus tôt, sans vérifier ses sources, McGrath s’était lancé dans une diatribe accusant Cordova de pratiques inavouables sur des enfants….Le piège s’était refermé sur le journaliste dont la disgrâce a tout emporté sur son passage : vie privée et professionnelle ont volé en éclats.

Le suicide de la jeune femmes un bon prétexte pour relancer les investigations. Les hasards des rencontres (qui dans les polars sont très pratiques) font qu’il est contre son gré affublé de deux acolytes qui n’ont pas sur leur CV les éléments qui les feraient embauchés pour ce job. Le trio atypique se lance sans réserve dans l’enquête, au risque d’y perdre leurs âmes.

Si l’affaire démarre doucement, le temps que les éléments de cette histoire complexe se mettent en place, le rythme va crescendo avec un suspens de plus en plus fort, avec un dénouement assez inattendu (malheureusement pour moi, une ouverture intempestive sur une page ultérieure m’a dévoilé par un simple mot une issue possible….).

L’un des mérites de ce roman est l’insertion de fragments de mail, d’articles de journaux, de pages web, plus vraies que des vraies, qui donne une crédibilité à l’histoire. Cette tendance se répand dans l’édition, on avait le même procédé dans Juste avant l’oubli d’Alice Zeniter. On ne s’en plaindra pas.

Quand au fond de commerce de l’intrigue, il fait appel aux sciences occultes, à la magie noire et aux pratiques sataniques, une base idéale pour distiller l’angoisse au fil des pages.

C’est un roman qui se parcourt avec frénésie et impatience ( de comprendre ce qui a pu se passer et de découvrir les conséquences des prises de risque de nos intrépides enquêteurs).

L’ écriture est à la hauteur, particulièrement pour les dialogues et saluons aussi le travail de la traductrice qui a su très adroitement adapter des jeux de mots et expressions idiomatiques.

C’est donc une excellente récidive pour cette auteure dont on aimerait qu’elle se fasse moins rare, pour profiter plus souvent de son talent de faiseuse d’histoire.

Challenge pavés 2015-2016
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Il y a plusieurs années, Scott McGrath, journaliste au long cours, a tenté de percer le halo de mystère dans lequel évolue Stanislas Cordova, cinéaste mythique. Mal lui en prit : frustré de ne pas parvenir à cerner le personnage, McGrath en vint à lancer contre Cordova une lourde accusation basée sur un témoignage anonyme, qui se révéla impossible à vérifier. Cette faute professionnelle monumentale coûta à McGrath un procès ruineux, sa carrière et son mariage.
Mais qui est donc ce Stan Cordova ? Un réalisateur de films horrifiques et angoissants insoutenables, un homme tellement secret et inaccessible que certains doutent de son existence même. Depuis toujours ses admirateurs lui vouent un véritable culte, qui n'a fait que grandir lorsque ses films ont été interdits de diffusion en raison de leur violence terrifiante, et qu'ils ne circulent désormais plus que dans le plus grand secret du Darknet.
Aujourd'hui, on vient de retrouver le corps de sa fille Ashley, 24 ans, dans un entrepôt de New York. La police conclut au suicide, mais McGrath veut débusquer la réalité derrière les apparences, faire éclater la vérité sur la famille Cordova. Deux acolytes lui tombent du ciel à point nommé : Hopper, petit voyou qui a connu Ashley à l'adolescence, et Nora, jeune femme aussi jolie que paumée, venue à Manhattan pour réaliser son rêve d'être comédienne. L'improbable trio avance lentement dans son enquête, les bâtons dans les roues sont nombreux, comme si le suicide d'Ashley risquait de révéler des choses effroyables sur elle, sur son père, sur la famille. Chaque nouvel indice ouvre des pistes et des questions multiples. Pourquoi Ashley, pianiste prodige pendant son enfance, a-t-elle soudainement mis fin à sa carrière à 17 ans et a disparu de la circulation ? Quelle était sa relation avec son père ? Proie, complice, disciple, objet, rejet ? Pourquoi Cordova vit-il coupé du monde ? Pure excentricité, moeurs inavouables, agissements maléfiques, retraite d'un homme blessé par la vie ? Magie noire, paranoïa, malédiction, manipulation, crimes pervers, autant de conjectures qui emmènent McGrath davantage dans les ténèbres que vers la lumière, au risque de se perdre lui-même dans son obsession de la vérité.

Après « La physique des catastrophes », qui m'avait épatée il y plusieurs années, je suis à nouveau en admiration devant le talent de Marisha Pessl. Elle livre cette fois un thriller virtuose, remarquablement construit, entremêlé d'articles de presse, de pages internet et d'extraits de carnets de bord. Les personnages sont complexes, Ashley en particulier est fascinante, la tension monte progressivement jusqu'à l'angoisse (il y avait longtemps que je n'avais pas flippé autant), l'ambiance est d'une noirceur oppressante. Tout au long du livre on doute avec les personnages, comme eux on se demande ce qui relève de la fiction, de la réalité, de la croyance ou de la mystification, on s'attend à n'importe quel coup de théâtre. Avec une grande intelligence d'écriture (et une intelligence tout court), Marisha Pessl nous fait un film troublant qui bouscule les perceptions, nous invite à interroger les limites (les nôtres, celles de la société) et à « oser déranger l'univers » pour vivre plus intensément. Ce roman sur le pouvoir de l'imagination est lui-même une fiction puissante qui envoûte le lecteur. Impressionnant.
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Mort d'une jeune femme dérangée. Pianiste prodige à treize ans, disparue de la scène médiatique depuis, fille de Stanislas Cordova cinéaste adulé et maudit dont le dernier interview, à Rolling Stone, date de 1977, Ashley Cordova se serait suicidée. Conclusion un peu hâtive pour le journaliste d'investigation Scott Mc Grath. Il n'oublie pas que quelques années plutôt, alors qu'il enquêtait sur le metteur en scène et l'odeur de soufre qui l'entoure, ce dernier avait ruiné sa carrière.

Alors, Scott décide de reprendre ses recherches, il va fouiller, creuser, disséquer les derniers jours de la jeune femme à Manhattan, au risque de découvrir la vérité. le journaliste peut compter sur l'aide de Nora une jeune sdf préparant un CAP d'actrice et sur celle de Hopper un routard dégingandé, proche de la narcolepsie, traversé de fulgurances lorsqu'il se réveille.

Ce drôle de trio n'est pas le seul à mener l'enquête, Marisha Pessl interpelle le lecteur, il devient l'associé, le confident, le souffre-douleur du journaliste et pris au piège du roman il est, lui aussi, de plus en plus effrayé par ce qu'il découvre. Magie blanche, magie noire, conte Gothique, drame Shakespearien, tragédie Grecque en plein New York, la ville qui ne dort jamais.

Roman sur le pouvoir de la fiction, sur l'espoir et la crainte de la notoriété et plus encore, Marisha Pessl mène le lecteur par le bout du nez!

Dans ce fabuleux roman on y trouve pas mal de David Lynch*, un zeste de Kubrick*, du Dario Argento*, un peu de Billy Wilder *, une pincée de Sydney Pollack* finement saupoudré de Woody Allen*.

Bref, malgré toutes ces références, « Intérieur nuit » est un roman d'aujourd'hui parfaitement maitrisé et totalement passionnant.
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Alors là, chapeau ! Je ne peux que m'incliner devant tant de dextérité, de savoir-faire et d'intelligence. J'ai dévoré les 700 pages comme une morte de faim, replongeant à chaque fois que mon esprit commençait à douter par la grâce d'un retournement de situation parfaitement bien placé. Pourtant, La physique des catastrophes, son premier roman était tellement parfait que l'on pouvait s'interroger sur la capacité de l'auteure à réitérer son exploit. Non seulement elle y parvient, mais elle se place définitivement dans la catégorie des romanciers dont j'attends les prochaines livraisons pour les acheter les yeux fermés.

Dans Intérieur nuit, on retrouve ce jeu à plusieurs niveaux qui était déjà proposé au lecteur dans La physique des catastrophes, ce principe que tout n'est qu'apparence et question d'interprétation, la réalité n'étant que le résultat de notre volonté de croire. Ici, l'auteure nous entraîne dans une course effrénée sur les traces d'un sulfureux et légendaire réalisateur de films d'horreur, habitué à susciter l'illusion. Mystérieux, retiré dans une propriété mieux gardée qu'un arsenal militaire, Stanislas Cordova n'a pas donné d'interview depuis 1977 et a veillé à s'entourer d'un parfait secret. Lorsque sa fille, Ashley Cordova est retrouvée morte, a priori suicidée à 24 ans dans un immeuble désaffecté de Manhattan, le journaliste Scott McGrath est soudain replongé dans un univers qui a déjà détruit sa carrière cinq ans auparavant alors qu'il enquêtait sur Cordova sur les bases du témoignage d'un mystérieux informateur. Bien décidé à faire la lumière sur toute cette histoire, Scott McGrath décide de repartir à la chasse, en quête de vérité, persuadé que l'aura sulfureuse qui entoure le réalisateur cache les pires perversités, sources d'explications de la mort d'Ashley. Épaulé par deux énergumènes ayant croisé la route d'Ashley au cours de ses dernières heures, une apprentie comédienne sans le sou et un sympathique zonard, il remonte peu à peu le cours du temps... Une enquête qui le conduira à explorer les confins d'un monde plus rêvé que réel, où il sera confronté à ses propres fantasmes et devra choisir ce à quoi il veut réellement croire.

"Quelle que soit la vérité autour de Cordova, en l'espace de quinze films effrayants il nous a montré à quel point nos yeux et nos cerveaux nous trompent sans cesse - et que ce que nous tenons pour certain n'existe pas".

Le talent de Marisha Pessl tient à la façon dont elle réussit à mener son lecteur par le bout du nez et à le faire passer par tous les états à l'image de son héros, Scott McGrath, d'abord très rationnel dans sa réflexion puis prêt à croire aux effets de la magie noire et finalement capable de s'écrier : "Je crois que je suis coincé dans un film de Cordova". Pour cela, les pages sont parsemées d'indices à partir desquels n'importe quelle imagination peut s'enflammer. Histoire de rendre l'existence de Cordova encore plus palpable, elle n'hésite pas à insérer les reproductions de soi-disant documents d'archive ou d'articles de journaux qui font endosser au lecteur le costume de l'enquêteur et finissent d'attiser sa curiosité. Et puis, à chaque fois qu'une piste est explorée, juste au moment où l'on s'apprête à frôler l'invraisemblance, paf, d'un petit retournement bien senti, voilà l'intérêt relancé et l'emprise une nouvelle fois assurée.

Marisha Pessl est une illusionniste. Elle réalise ses tours face au public, pose chacun de ses ingrédients sur une table aux yeux de tous... et pourtant, nous ne voyons rien. Ou seulement ce que nous voulons voir. Son roman est si dense que l'on pourrait presque écrire une thèse pour en décortiquer tous les effets. Ce serait dommage. A chacun de se laisser happer, de s'y perdre et de sentir sur lui les effets de l'illusion.

Bien plus qu'une lecture, une expérience. Une fantastique expérience.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Mettez ce roman entre vos mains, et vous comprenez d'emblée qu'il est différént : lourd, épais (700 pages), et entre ses pages de texte typographié, des photos, des captures d'écran, des photocopies d'articles de journaux, de notes prises, de pages noires.

Un livre-objet, un roman-documenté.

D'emblée le roman s'ouvre sur un corpus de documents : articles relatant la mort d'Ashley Cordova, fille du célèbre et mystérieux Stanislas, réalisateur dont les oeuvres sont si subversives et noires, qu'elles sont interdites de diffusion en salle. Inévitablement, le mystère auréolant l'artiste est transcendé par des miliers de fans, alimentant leur goût de l'horreur en mythifiant de manière effroyable Stanislas Cordova.

L'enquête débute et le lecteur est aspiré dans l'intrigue, il en fait partie, il participe et joue la même partie que Scott Mac Grath, le journaliste qui a déjà enquêté sur le réalisateur, dont un (faux?) témoignage l'a totalement décrédibilisé sur la scène professionnelle. Lorsqu'il apprend la mort d'Ashley, le dossier "Cordova" archivé à regret et par dépit revient sur le devant de la scène médiatique et Mc Grath reprend son enquête. Cette fois-ci, sa route croisera celle de deux personnages bien mal assortis dont on doute très vite qu'ils puissent être des "adjuvants" (ceux qui aident le héros): un jeune dealer et une très jeune femme sans domicile, trimballant son passé et ses croyances comme autant de grigris.

Le roman est lancé, pas de longueur. Les trois personnages enquêtent, interrogent des acteurs ayant joué pour Cordova, des personnes ayant croisé Ashley, tentant de cerner et comprendre la personnalité bien complexe de la jeune femme. L'enquête prend un tour irréel, la réalité se laisse distancier au fil des pages, la magie noire comme autant de ressorts possibles et impossibles. McGrath, carthésien refuse l'évidence qui s'impose : les phénomènes paranormaux seraient le lien entre les personnes qui ont gravité autour du Peak, la propriété ultra protégée et sécurisée des Cordova. Une citation revient à plusieurs reprises, comme un mantra : "Certaines histoires étaient infectées, pareilles à des vers solitaires. Un ver solitaire qui a mangé sa propre queue. Ca ne sert à rien d'aller le chercher. Parce qu'il est sans fin. Tout ce qu'il fera, c'est s'enrouler autour de ton coeur et le vider de son sang en le serrant."

Le héros qui a tout perdu alors que le roman commence, devra se délester de ses idées préconçues, de ses propres certitudes à propos d'Ashley, son père et même à propos de sa propre famille, avant de pouvoir avancer. On pourrait risquer le parrallèle avec un roman d'apprentissage, la quête de Mac Grath est celle, intiatique, de l'Autre : vers les valeurs morales et le soin porté à ceux qui nous entourent.

Un roman génial.

Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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A une certaine époque, d'un enfant particulièrement imaginatif, on disait : "Mais où va-t-il chercher tout ça ?"
Une interrogation qu'on pourrait lancer à Marisha Pessl à propos de son roman étonnant "Intérieur Nuit", publié en 2013 et succédant au très remarquable "La Physique des Catastrophes".
La jeune écrivaine américaine possède un don rare, celui de subjuguer son lecteur et de le rendre addictif à ses histoires envoutantes.
"Intérieur Nuit" nous plonge dans un récit dont le personnage-moteur Stanislas Cordova, qu'on ne verra d'ailleurs jamais dans le roman, est un réalisateur de films très spéciaux aux confins de l'horreur et du fantastique. Ce cinéaste qui ne tourne plus et vit caché, est devenu une véritable légende pour une importante communauté de fans qui se réunit en secret pour voir et revoir les oeuvres du maître.
Pour Scott McGrath, célèbre journaliste d'investigation, se frotter à l'énigme Cordova, lui a coûté très cher (procès, réputation entachée, énorme amende) cinq ans auparavant sur la foi d'informations non confirmées qui accusaient le metteur en scène de pratiques criminelles.
L'annonce du suicide suspect de la fille de Cordova, Ashley, redonne à McGrath un sursaut d'énergie pour se lancer dans une périlleuse enquête, aidé dans cette mission par deux acolytes de circonstance, une actrice en herbe et un jeune marginal. Nos Trois Mousquetaires (il y a du Dumas dans les péripéties et retournements de situation de cette histoire époustouflante) sont confrontés à une omerta de la part de ceux qui ont approché le cinéaste maudit. Mais Ashley, avant de mourir, a semé derrière elle quelques petits cailloux que notre trio va suivre avec le plus grand soin, non sans pouvoir toujours éviter les chausse-trapes et les pièges mis sur son chemin.
D'un hôpital psychiatrique aux souterrains d'une demeure mythique en passant par des appartements sordides, une boutique d'antiquité, une officine de magie noire, l'auteur nous balade sans nous laisser le moindre répit au milieu de manipulateurs, de suspects, d'une secte de fans se retrouvant sur le dark web, de victimes...
840 pages d'une tension permanente créée par cette recherche obsessionnelle d'une vérité qui ne cesse de se transformer au gré du parcours labyrinthique des trois héros. Originale l'idée de joindre au témoignage de McGrath, narrateur de l'histoire, des documents divers : articles de journaux, photos, rapports de police...
Ce roman, c'est l'imagination au pouvoir, la capacité d'une écrivaine à ouvrir de multiples portes sans jamais perdre le fil de sa narration. Etonnante Marisha Pessl, son roman donne le vertige !
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Le journaliste Mc Grath s'intéresse beaucoup au sulfureux cinéaste Cordova ... alors quand la fille du cinéaste, pianiste prodige, se suicide il décide de faire la lumière sur cette mort étrange. Rejoint par deux personnes qui ont croisé la pianiste, le journaliste va être confronté à de curieux phénomènes que la magie noire ou la folie pourraient expliquer. Policier et thriller, ce roman haletant nous désoriente sans nous fournir le tableau manichéen habituel avec des bons et des méchants ... original.
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Intérieur nuit - Marisha Pessl -

Le journaliste Scott McGraft enquête sur les étranges circonstances du "suicide" de la jeune Ashley. Il aimerait bien savoir ce qu'il s'est passé pendant les dix jours précédents la mort de la jeune femme. Mais son enquête va l'emmener beaucoup plus loin que ce qu'il croyait sur les traces de père d'Ashley, le cinéaste Cordova.

C'est un roman angoissant, qui mêle manipulations psychologiques, magie noire et irrationnel. Tout au long de l'histoire on est promené comme les héros entre vérité, mensonges, le réel et irréel. J'ai beaucoup aimé ce roman, mi thriller, mi policier, mi fantastique. Les personnages sont presque réels, surtout le cinéaste Cordova, elle le décrit de tel manière qu'on croirait qu'elle le connaît vraiment et qu'elle l'a côtoyé.

La présentation du roman est tout à fait originale, l'auteure a inséré des photos, des pages internet, des articles de presse et des extraits de dossiers et même des pages toutes noires qui renforcent l'angoisse qui se dégage du livre.

J'avais lu et apprécié, il y a plusieurs années le premier roman de Marisha Pessl, la physique des catastrophes, dont j'avais beaucoup aimé le style. Eh bien je pense que voilà une auteure à suivre
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Scott McGrath est un journaliste déchu et aigri après avoir perdu toute crédibilité - le seul et unique sésame du vrai journaliste - après avoir fait un article sur un réalisateur mythique Stan Cordova d'après une source plus ou moins fondée. Malgré sa déchéance professionnelle, immédiatement suivie de son divorce - il reste un enquêteur dans l'âme. Alors quand Ashley Cordova, fille du Maître Cordova, est retrouvée suicidée dans une cage d'ascenseur vide, le journaliste d'investigation refait immédiatement surface. En interrogeant des témoins, il fait la connaissance de Hopper, un dealer et de Nora, une jeune apprentie actrice qui court le cachet, lesquels deviennent ses coéquipiers dans une quête, dont les pistes le feront croiser un prêtre peu catholique, une magicienne, des décors de cinéma plus réels que la vérité elle-même, et qui le mèneront aux confins de la folie et de la déraison.
Quand on m'a offert cette lecture, on m'a promis mille qualités et bien j'en ai trouvé mille et une! J'ai été accrochée dès le début par le style, incisif, et les dialogues, savoureux, et l'enquête qui est menée tambour battant, sans temps mort, tout le long du pavé - un exploit. Naviguant entre les X-Files - un des fans de Cordova s'appelle agent Fox - et Hitchcock, on entre dans l'univers des fans de cinéma, mais lorsque c'est le Maître lui-même qui mène la danse, sait on encore qui est l'acteur et qui est le spectateur???
Certains comparent l'autrice, Marisha Pessl, à Donna Tartt, je ne vais pas suivre ce chemin, je vais dire qu'elle a fait entrer le roman d'enquête dans une autre dimension et que j'ai adoré!
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Chaque livre a une histoire. Il y a celui que l'on choisit après avoir longtemps hésité, d'autres nous rencontrent par hasard. «Intérieur nuit» est venu à moi. Une amie l'a fourré entre mes pates avec un «Mais ouiiii !!! Je suis sure qu'il va te plaire… mais heu je sais plus… t'aimes les thrillers toi non ?». Je venais de terminer «La vérité sur l'affaire Harry Quebert», je n'avais pas forcément envie de lire un polar (je ne vais pas recommencer sur Harry Quebert, je l'ai déjà assez critiqué comme ça). Bon, j'ai regardé l'escalier en colimaçon de la couverture et j'ai pensé au film «Vertigo» d'Alfred Hitchcock. C'était un bon présage. Alors je l'ai fourré dans mon (grand) sac (c'est un pavé quand même). Je l'ai commencé une heure plus tard au bord d'un terrain de foot, sans même en savoir ni le sujet, ni l'auteur. Alors que je venais de tourner la première page, et que je lisais «Mon histoire avec Cordova commença pour la deuxième fois par une soirée pluvieuse d'octobre, à l'époque où, comme beaucoup d'autres, je courais en rond et me dépêchais d'aller nulle part.» j'ai senti que c'était parti. J'ai su que la mienne venait aussi de commencer, un après-midi pluvieux, assise par terre (juste avant que mon fils cadet se mette à courir frénétiquement derrière un ballon jaune). J'étais entrée dans l'addiction «Intérieur nuit». En y réfléchissant, je me suis trouvée dans le même état, il y a quinze ans, lisant «La sirène rouge» puis «Les racines du mal» de Maurice Dantec. Quelque part, il y a comme une analogie entre ces thrillers noirs, qui fouillent le coté sombre de l'âme humaine (c'est là qu'une personne sensée se demanderait si il lui faut une thérapie, ce qui n'est pas mon cas, Dieu merci).
J'aimais les insertions de documents, les références au web caché, le style, j'aimais Scott McGrath, les pianos à queue, les jupes patineuses de Nora. Au fil des pages tournées, j'espérai que le tout tienne la distance. J'ai vu arriver la page 341 et j'étais toujours scotchée à Ashley Cordova. Je trimballais le livre avec moi au cas où, comme un grigri, allons savoir… si j'avais cinq minutes….
Cent pages plus tard, je me suis endormie sur le canapé à la fin d'un chapitre et je me suis réveillée en plein cauchemar (je crois avoir hurlé un immense NON silencieux) comme oppressée, glacée et au bord de l'étouffement. J'ai ouvert les yeux et j'ai eu l'impression que le livre me regardait (c'est là qu'une personne sensée se demanderait si il lui faut une thérapie, ce qui n'est pas mon cas, Dieu merci).
Marisha, jeune femme au visage d'ange, conteuse hors pair, amatrice de l'italique en veux-tu en voilà, vous m'avez piégée, avec talent, avec brio. Marisha au nom imprononçable, je tiens à vous dire que vous avez pondu un sacré bon polar, juste au cas où vous en doutiez.
Et je suis toujours étonnée de voir comment la magie noire et le surnaturel sont souvent présents dans la littérature et le cinéma américain. Je le mets sur le compte de l'omniprésence de la religion dans la société (le fameux god bless america) mais aussi du vaudou, du chamanisme amérindien. Je me dis que peut être nous, les européens, avons brulé tout ça il y a bien longtemps, et sommes conscients que nous avons déjà vendu notre âme au diable (habillé en Prada ou Chanel).
Attention : A consommer avec modération, risque d'addiction et d'état de manque. Veuillez m'excuser, je vous laisse, je dois filer acheter «La physique des catastrophes»… tout de suite..
(...alors moi qui avait mis plein de mots en Italique pour faire genre c'est raté sur Babelio..)
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