Les énigmes de l'Histoire de France

La fable du dauphin évadé n'était qu'un mauvais roman à l'eau de rose. Et l'histoire ne s'écrit pas comme un roman. Elle a l'exigence et l’âpreté de la vérité. Elle est souvent implacable et sordide. Certes, le destin de l'enfant royal, emprisonné dans le sinistre donjon du Temple, apparaît monstrueux. Louis XVII, brisé physiquement et moralement, miné par la maladie, s'est éteint au terme de longs mois de captivité, sans avoir revu la lumière du soleil. "La vérité vous rendra libre", peut-on lire dans l'évangile de Saint Jean. En restituant au fils de Louis XVI sa véritable mort, c'est à tous les enfants martyrs, de tous les temps et de tous les pays, que l'on a rendu hommage. A tous les enfants victimes innocentes de la politique, de la guerre, de l'intolérance, en un mot de la cruauté et de la folie des adultes.

(à propos de la Saint-Barthélemy)
L'eût-il voulu, ce qui est possible, le roi n'avait pas les moyens de faire prompte justice à Coligny, qui, élément imprévu dans un événement inattendu, avait survécu. Dès lors, que faire face au danger d'une réaction violente des protestants se trouvant en nombre à Paris, qui relancerait la guerre civile qu'on s'était efforcé de conjurer et qui, pouvait-on craindre, menacerait l'intégrité même du corps du roi en même temps que les fondements de la monarchie ?

Personnages énigmatiques, affaires d’espionnage ou d’enlèvement, coups tordus de services spéciaux que l’on s’efforce de passer sous silence, morts inexplicables, crimes politiques ou passionnels, organisations clandestines, les sujets ne manquent pas, souvent envahis par l’irrationnel, les mythes ou les fantasmes qui les défigurent jusque dans leurs dimensions romanesques. Traités par les meilleurs spécialistes, universitaires, historiens et chercheurs de renom, venus des horizons les plus divers, vingt de ces mystères, depuis la bataille d’Alésia à l’été de l’an 52 avant notre ère jusqu’à l’étrange voyage du général de Gaulle à Baden-Baden les 29 et 30 mai 1968, ont été retenus ici. A partir de documents d’archives incontestables, de témoignages fiables, d’un travail de recoupement d’indices ou de sources nouvelles, ces enquêteurs chevronnés se sont attachés à proposer, sans les imposer, les hypothèses les plus logiques et les plus vraisemblables.

L'Affaire du Collier a ceci d'extraordinaire que jamais dans l'histoire une énigme ne fut plus rapidement éclaircie, jamais l'innocence d'une victime ne fut plus éclatante et jamais pourtant cette victime ne fit autant figure de coupable. (Hélène Delalex, p.207).

L'assassinat d'Henri IV à Paris le 14 mai 1610 constitue l'un des évènements politiques majeurs de l'histoire moderne. Il créa en France un traumatisme si profond que son souvenir contribua, au cours des XVIIè et XVIIIè siècles, à renforcer l'absolutisme monarchique, le culte du secret et le mystère d’État. (Jean-Christian Petitfils, p.99).

La nature a horreur du vide on le sait, alors il faut les combler par n’importe quels moyens.

Disons-le tout net : l’historien ne peut pas lutter contre ce flot incessant où tout est confondu : histoire, légende, imaginaire. Aussi ne lutterai-je point pour démêler le vrai du faux dans ce « sottisier templier ». Celui-ci est bien là et il est en lui-même un objet historique, même si son contenu ne tient pas la route. Aussi je ne parlerai pas de la prétendue charte de Larménius et des listes de grands maîtres ayant succédé à Jacques de Molay jusqu’à nos jours, tout cela reposant sur des faux tellement grossiers qu’on se demande comment on peut encore raisonner dessus.

Personnages énigmatiques, affaires d’espionnage ou d’enlèvement, coups tordus de services spéciaux que l’on s’efforce de passer sous silence, morts inexplicables, crimes politiques ou passionnels, organisations clandestines, les sujets ne manquent pas, souvent envahis par l’irrationnel, les mythes ou les fantasmes qui les défigurent jusque dans leurs dimensions romanesques.

En restituant au fils de Louis XVI sa véritable mort, c'est à tous les enfants martyrs, de tous les temps et de tous les pays, que l'on a rendu hommage. A tous les enfants victimes innocentes de la politique, de la guerre, de l'intolérance, en un mot de la cruauté et de la folie des adultes. (Philippe Delorme, pp. 248-249).

Si la transformation de Robespierre en un monstre est bien l'invention de Tallien et de quelques autres, le succès de la manœuvre tient en ce qu'elle répondait aux attentes d'un pays déboussolé devant les bouleversements et heureux de pouvoir nommer un responsable des malheurs subis! (Jean-Clément Martin, p.225-226)