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EAN : 9782213726311
320 pages
Fayard (04/10/2023)
4.18/5   115 notes
Résumé :
Jésus est le personnage le plus connu de l’histoire universelle. Près d’un tiers de l’humanité, à des degrés divers, se réclame de lui, de son enseignement spirituel ou de son message éthique.

La fascination du public - croyant ou incroyant - à son égard est telle que, chaque année, de nombreux livres lui sont consacrés.

Mais, à côté de textes de catéchèse ou de théologie, ce sont souvent d’austères études s’adressant à des spécialist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pas exactement quel public cible cet ouvrage de G. Petitfils, mais celui-ci est vraiment remarquable. Il n'apporte évidemment aucune révélation nouvelle. Mais ce gros livre peut se lire à plusieurs niveaux.
Il nous amène à (re)lire, chapitre par chapitre, "la Bonne Nouvelle" - notamment l'évangile de Jean. Sans ce mentor, personne ne voudrait lire ces textes d'une traite et in extenso, je pense. Cela nous permet de porter un regard d'ensemble sur le témoignage évangélique. En paraphrasant très intelligemment les textes, dans une langue facile à lire, l'auteur parvient à rendre palpitante cette histoire que beaucoup de lecteurs croient connaitre par coeur. Par exemple, on apprend (ou on vérifie) que, dans le dernier évangile, de nombreuses polémiques acrimonieuses opposent "les Juifs" et Jésus; elles semblent moins fréquentes dans les autres évangiles qui accordent une plus grande part aux miracles et aux paroles du Christ. En tout cas, il y a une grande différence entre Jésus parlant (souvent poétiquement) en paraboles devant des petites gens, et le même argumentant âprement contre les Pharisiens et les Sadducéens.
Mais aussi l'ouvrage apporte, avec minutie, un éclairage historique et scientifique qui a une grande valeur. Entre autres choses, on est stupéfait par la précision avec laquelle la Passion s'y trouve décrite, notamment en se fondant sur des études scientifiques concernant le Saint Suaire.

Cependant, pour être complet, je mettrai un bémol. L'auteur semble parfois partagé entre son objectivité d'historien et sa foi de croyant. On le constate surtout aux moments critiques de son étude, quand les preuves objectives commencent à lui manquer cruellement. L'énorme travail effectué par G. Petitfils, pour établir l'exactitude des faits relatifs au Christ, peut alors déboucher sur des assertions insuffisamment étayées. L'auteur finit par admettre un peu trop souvent des interprétations conformes aux croyances traditionnelles. J'attendais aussi des considérations plus pertinentes sur la rédaction elle-même des évangiles (pour ma part, je suis persuadé qu'il y a eu une "reconstruction" a postériori de la vie de Jésus, pour développer la théologie de la très jeune communauté chrétienne).
Je considère donc que cet ouvrage est une analyse 100 % chrétienne de l'évangile, mais elle pourra passionner aussi les lecteurs agnostiques exempts des préventions anti-chrétiennes. En tout cas, personnellement j'ai beaucoup appris et réfléchi en lisant ce livre.
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Une enquête passionnante sur le Jésus historique, telle serait la phrase pouvant résumer ma lecture. Certes, l'auteur est croyant. Mais il est avant tout un historien. Par conséquent, c'est un travail scientifique et méthodique, bien mené.

On y apprend la vie publique de Jésus. L'auteur prend soin de contextualiser la prédication de Jésus, qui s'inscrit dans un contexte politico-social déterminé : entre hellénisation et apogée romaine. La prédication s'inscrit sous le règne de Tibère. Des acteurs comme Ponce Pilate, préfet de Judée qui a des relations avec Caiphe, gendre de Hanne, le grand prêtre, Hérode le Grand, nommé par les Romains, roi de Judée…sont autant de noms qui ont joué un rôle dans la condamnation du Christ. L'auteur, à visée didactique, opère une focale sur ces personnages, tentant de comprendre leur personnalité, leurs motifs…

Mais revenons-en à Jésus. On le suit, depuis la rive du Jourdain, lieu où Jean le Baptiste administre des rituels avec de l'eau. le cas de Jean le Baptiste est traité, son identité, son rôle, sa mort. Jean Christian Petitfils atteste du caractère radicalement nouveau de Jésus, tout en conservant ses racines d'origines juives et galiléennes. le baptême de Jean le Baptiste est un sacrement d'attente, qui promet la rémission des péchés.

Avec, Jésus, et son crucifiement, ce sont les péchés qui sont lavés. En effet, Jésus s'est livré pour l'homme, en vue de la rémission des ses péchés. le coeur, peut désormais s'ouvrir vers un royaume pur, ce qui était impossible avant la venue du Christ. On découvre l'enseignement de Jésus, qui puise ses racines dans les traditions hébraïques et aussi expressions de son temps. Mais il va plus loin. Il commande l'amour absolu : l'exemple édifiant, à cet égard, est la parabole du bon Samaritain. le Samaritain est considéré pourtant comme « impur ». Les pharisiens sont beaucoup plus fermés. Dès lors, Jésus prend une ouverture considérable. Il enseigne le Royaume des Cieux, le royaume des justes, « des heureux de coeurs ». Toute catégorie sociale est appelée…

Les rituels n'existent que dans le sens qu'on leur donne, seul à seul devant Dieu, et non pas pour se glorifier d'être vu. On ne peut pas aussi avoir deux Dieu : soit Dieu ou soit l'argent. L'amour du prochain, bienveillance divine, morale qui refuse l'hypocrisie, cette « subversion des coeurs », pour reprendre les termes de l'auteur, sont autant d'enseignements de Jésus

Jean Christian Petitfils reprend chaque étape de la vie « publique » de Jésus qui aurait duré trois années. Entre un début remarquable et des succès, vient l'opposition des pharisiens et des sadducéens, sectes conservatrices, et très stricte vis-à-vis de la Loi. A partir de la résurrection de la Lazare, Jésus est recherché.

Vient la fameuse Pesha juive en printemps 33. Jésus, arrivé à Jérusalem, effectue le jeudi soir, et non un vendredi, le dernier repas, la Cène. Il rompt le pain, signifiant par là, l'Eucharistie, le don de l'Agneau pascal qui sera immolé le lendemain, veille du Sabbat. C'est la scène des adieux et de la trahison. Vient enfin l'arrestation, le « faux procès » devant Hanne, le prétexte des Grands prêtres, d'une messianité royale, pour condamner Jésus, car le pouvoir Romain n'intervient pas pour motifs religieux. Ce serait l'occasion d'inquiéter, de faire ombrage à l'autorité romaine. On connait l'enchaînement, comparution, envoyé à Hérode, à Ponce Pilate, puis crucifié sur la Croix dans des souffrances terribles.

La Bonne Nouvelle commencera véritablement dès la Résurrection du Christ.

Une communauté commencera à se former, reprenant les rituels et enseignements du Christ. Les annexes, en fin d'ouvrage, retracent l'histoire des évangiles, plus compliquée qu'elle n'y paraît.

Jean Christian Petitfils s'appuye sur des sources et travaux antérieurs menés par des spécialistes. Par là, au-delà de la vie de Jésus, on y découvre brièvement les travaux concernant la vie de Jésus. Sans ces travaux, peut-être n'en saurait-on pas autant.

Cet ouvrage est très documenté, très précis, très concis. Il a réussi, à saisir, dans la mine des savoirs, des recherches, l'essentiel. On ne connaîtra pas tout à fait le Jésus historique, liberté donnée, et qui spécule sur le domaine de la foi. En fermant ce livre, qui cherche à donner corps à la vie du Christ, c'est un peu le Jésus historique que l'on laisse, mais en gardant en mémoire son riche et précieux enseignement, la spiritualité, l'Esprit
que l'on soit croyant ou non.
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On ne saurait où donner de la tête s'il fallait conseiller une lecture sérieuse sur Jésus, tant la littérature est abondante. Ce livre-ci, toutefois, se recommande pour deux raisons : la première, c'est que l'auteur est un maître de la biographie historique, et que ses livres sur Louis XIII, Louis XIV et Louis XVI ont donné la preuve de ses qualités scientifiques et littéraires. La seconde raison est la foi de l'auteur, qui, loin de troubler son regard et de le faire tomber dans la propagande, augmente au contraire sa méfiance et sa prudence intellectuelles, tout en le mettant à l'abri d'un certain esprit de chapelle laïciste, et de la propagande du parti d'en face. Il admet dans le champ historique, sinon le surnaturel, du moins le fait que des hommes aient pu en tenir compte sans pour autant être des idiots et des naïfs. C'est, si l'on veut, l'anti "Royaume" de Carrère. La foi est aussi objet d'histoire. C'est pourquoi cet ouvrage se recommande.
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Chapeau a l'auteur.Il a reussi a expliquer qui est Jesus.Il a reussi a decrire les faits a partir des ecritures saintes sans prendre le parti d'interpreter les textes.Il est reste cantonne a son role d'historien et ne s'est pas laisse tenter a faire de la philosophie,sagesse religieuse.Il m'a permis de me faire de me faire une nouvelle idee de l'homme Jesus avec son caractere,ses faiblesses et ses peurs.Dans ce livre,on y decouvre un Jesus philosophe,qui enseigne aussi bien aux foules qu'aux disciples;mais ceux-ci ne comprennent pas toujours le sens des allegories de Jesus;ils prennent tout au premier degre.Pas facile pour Jesus d'etre un predicateur lorsqu'il constate qu'il est incompris,qu'il va etre renie et trahi.
Poue ecrire ce livre,l'auteur reprend les temoignages des gens de l'epoque,a savoir les apotres.Il a compare les evangiles synoptiques et il se referre toujours a celui qui etait le temoin occulaire,celui qui etait present et qui a assiste a la vie de jesus.Pour ce qui est des autres evangelistes,on se rend compte qu'il y a beaucoup d'emprunt aux differents textes qui composent l'ancien testament,notamment les predictions des prophetes.Comment en ont-ils si pleinement connaissance alors qu'il ne s'agit pas de religieux accompli mais faisant partie du petit peuple?Toutes ces citations sont-elles l'oeuvre du concile de Nicee et de Constantinople qui font de Jesus le fils unique de Dieu venu sur terre et ressuscite pour les pecheurs.
Que l'on soit croyant ou non,il y a des faits troublants et intriguants......Je conseille aux curieux de se renseigner sur le Suaire de Turin,la tunique d'Argenteuil,le Suaire d'Ovedio ainsi que sur le Titulus ecrit en arameen,en latin et en grec.Je vous souhaite a tous une curieuse lecture
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En suivant la chronologie de l'évangile de Jean, Jean-Christian Petitfils dresse le portrait d'un Jésus vivant, étayé par de nombreuses recherches historiques.
C'est un travail d'historien remarquable, qu'il rend extrêmement accessible et passionnant, en présentant le contexte religieux, politique et historique de l'époque. Il brosse le portrait d'un homme de son temps, profondément religieux, à la parole extraordinairement nouvelle, tout en étant complètement enracinée dans sa propre culture. C'est passionnant, que l'on soit croyant ou non !
De Pilate aux Samaritains, d'Hérode Antipas aux Pharisiens, de la petite ville de Nazareth à la foisonnante Jérusalem, en passant pas les Sadducéens et les disciples de Jean le Baptiste, c'est toute la société de l'époque, dans sa complexité et sa richesse, qui est ressuscitée et dépeinte.
J'ai beaucoup aimé cette biographie, vous l'avez sans doute compris, et ai eu le sentiment d'apprendre une foule de choses... Pour qui est passionné, ou même simplement curieux, d'histoire de l'Antiquité ou d'histoire des religions, c'est un ouvrage incontournable à mon sens !
Les annexes sont presque aussi longues à lire que la biographie en elle-même, et apportent de précieux renseignements : sur l'évangéliste Jean, Qumrân, les synoptiques, les reliques de la Passion, etc.
Ce qui est certain, c'est que je lirai volontiers d'autres ouvrages de cet auteur talentueux et cultivé !
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
20 mars 2012
Jean-Christian Petitfils s’était déjà échappé avec bonheur de son domaine de prédilection. Le défi qu’il s’est imposé cette fois n’en était pas moins de taille […]. L’entreprise s’est révélée être un succès en librairie. C’est aussi une réussite.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Jean- Christian Petitfils brosse un tableau saisissant de réalisme de la vie et du caractère de son illustre personnage.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
[Prologue pp. 20-21] L’historien ne saurait prendre parti sur les miracles de Jésus ou sur la résurrection du Christ, ni poser un regard de foi sur l’événement sans sortir de sa discipline. Mais il est en droit de s’interroger sur le sens profond d’un fait, l’intention d’un événement ou d’un discours. (…) S’il n’est pas en mesure de dire par exemple que Jésus était le fils de Dieu, l’historien peut en revanche montrer par ses propres outils que celui-ci s’est constamment pensé comme tel.
(…) L’important est de rester ouvert sur le mystère et d’éviter le réductionnisme partisan. Quand les journalistes-cinéastes Gérard Mordillat et Jérôme Prieur avouent que le but de leurs séries d’enquêtes est de dénoncer les inventions frauduleuses, les tromperies, les trahisons de l’Eglise, bref, de faire exploser l’imposture du christianisme, quelle crédibilité leur donner ? Peut-on dans cette disposition intellectuelle porter un jugement équitable, perspicace et nuancé ? L’honnêteté historique s’accommode mal d’un militantisme antireligieux, tout comme du reste d’un fondamentalisme obsolète.
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Le refus par Jesus des tabous alimentaires choque tout autant les pharisiens.Il n'y a pas selon lui de nourriture impure en elle-meme.Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme;mais ce qui en provient.Le mal vient du fond de l'homme.Tout ce qui penetre dans la bouche passe dans le ventre et est evacue aux lieux d'aisances,tandis que ce qui sort de la bouche sort du coeur:mauvaises raisons,meurtres,adulteres,fornication,vols,faux temoignages,blasphemes......c'est beaucoup plus grave que de manger avec des mains non lavees.
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Formés par les lévites, porteurs des traditions vivantes de l'enseignement religieux jusque dans les villages les plus reculés, les juifs étaient le peuple le plus pieux et le plus cultivé du monde antique (une bonne partie de la population savait lire et écrire). A l'image des écoles rabbiniques de Hillel, Shammaï, Gamaliel II, Ben Zakkaï ou Aqiba, se livrant à une exégèse orale de la Torah et cherchant à résoudre les problèmes de la vie quotidienne, les premiers disciples de Jésus ont annoncé et enseigné la Bonne Nouvelle par la répétition continuelle de ses paroles et de ses actions, conservées selon le rythme caractéristique, les effets et les moyens mnémotechniques de la poésie hébraïque, notamment sous forme de chiasme, cette figure de rhétorique composée d'une double antithèse dont les termes se croisent.

(Annexes : Les évangiles synoptiques.)
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Dans la liste - variable - des Sept Merveilles du monde antique figure parfois le temple de Jérusalem, à côté du phare d'Alexandrie, du mausolée d'Halicarnasse, de la pyramide de Kheops, des jardins suspendus de Babylone, du colosse de Rhodes ou de la statue de Zeus Olympien par Phidias. "Celui qui n'a pas vu le Temple d'Hérode, assurait un dicton, n'a rien vu de beau dans sa vie." Une réputation qui n'était pas usurpée, à en croire la description de Flavius Josèphe dans sa Guerre des Juifs. De loin, dans la clarté naissante de l'aurore, que l'on vînt par la route du nord, par celles de Céarée ou de Jéricho, il apparaissait comme "une montagne enneigée", couronnée en son sommet du marbre le plus blanc.
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Mais la révolution annoncée est d'abord une révolution intérieure, qui doit tout transformer. Le renversement évangélique commence par la subversion des coeurs.
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Videos de Jean-Christian Petitfils (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Christian Petitfils
https://www.laprocure.com/product/1412535/petitfils-jean-christian-jesus
Jésus Jean-Christian Petitfils, Vincent Ravalec (illustrateur) Éditions Fayard
« J'en ai profité pour actualiser le livre [Jésus, 2011] avec les derniers travaux, notamment dans tout ce qui a été fait à Nazareth par l'archéologue Ken Dark – on a retrouvé, on en est à peu près certains, la maison de Marie et Joseph, là où Jésus a vécu, donc à Nazareth – et puis, donc, de l'ouvrir à un public différent, peut-être plus vaste, par ces illustrations. Alors ces illustrations, en effet, elles sont nombreuses. Elles accompagnent le texte et elles ont pour but d'immerger le lecteur dans le texte, et ça a été conçu de cette façon-là par Vincent Ravalec [Illustrateur] et son équipe, qui travaille avec une équipe et qui a utilisé les mécanismes de l'intelligence artificielle. Mais je dirais que c'est une intelligence artificielle contrôlée, très contrôlée… »
©Jean-Christian Petitfils, pour la librairie La Procure Animation, Guillaume Vanier, libraire à La Procure
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