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EAN : 9782262023324
640 pages
Perrin (07/04/2005)
4.17/5   36 notes
Résumé :
Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des Finances de Louis XIV, était assurément un personnage plein de charme, aux multiples talents : juriste éminent, habile financier, diplomate avisé, ami fidèle, grand mécène, protecteur des artistes, des poètes et des écrivains (La Fontaine, Corneille, Madame de Sévigné...), grand bâtisseur (on lui doit l'éblouissant domaine de Vaux-le-Vicomte) en même temps que grand amoureux...

Son rôle politique, souvent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Sur les conseils d'une babamie, j'ai lu une bio de Nicolas Fouquet. J'ai donc pris l'ouvrage de mon biographe préféré, Jean-Christian Petitfils.
Fouquet ( fouquet, ancien nom de l'écureuil, d'où la présence de cet animal sur le blason du surintendant Fouquet avec la devise : Quo non ascendet ? ) est en effet un personnage essentiel pour comprendre ce siècle de grandeurs et misères des courtisans.
Pourquoi cet homme, procureur du parlement de Paris et Surintendant des finances, ministre d'Etat, presqu'aussi puissant que Mazarin ou Louis XIV, a-t-il été jugé puis mis en prison à vie ?
Telle est la question à laquelle essaye de répondre notre biographe patenté, en levant un à un les voiles sur ce vicomte de Melun et Vaux, Cleonyme nonchalant mais fébrile, esprit agile comme l'écureuil de son blason, charmeur mais confus, , qui se fait appeler "Monseigneur", qui a un goût pour l'évasion, les rêves, inconstant, imprévisible, généreux, opiniâtre, désordonné, qui aime faire plaisir, inquiet, cyclothymique, capricieux, bouillonnant de projets, bref, un personnage complexe aux multiples facettes !
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Dans un premier temps, l'auteur expose son ascension avec Mazarin qui avait besoin de son réseau financier de publicains, la guerre contre les Habsbourg doublant le budget de l'Etat, par ces temps de régence où l'Italien était éjectable, et la reine mère Anne d'Autriche maladroite.
En 1661 le protecteur Mazarin meurt, Colbert attaque !
Lors du procès frauduleux, Fouquet à la faconde étourdissante, se défend brillamment, mais l'auteur montre ensuite qu'il s'était trompé de cible : l'adversaire n'était pas directement Colbert, mais dieudonné.
Pourquoi dieudonné ? Pour la jalousie provoquée par la visite de Vaux en juillet 1661 ? Ce fut, certes, la goutte d'eau qui fit déborder le vase, mais la décision avait été prise 3 mois avant, peu de temps après la mort de Mazarin. La psychologie du roi est complexe ; il est influençable et n'est pas scincère comme son père ou son grand-père, il il faudra que je lise sa bio.
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Or, comment un écureuil peut-il attaquer un soleil ?
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Je n'aime pas dieudonné, même si son jeu politique est habile. A sa place, j'aurais mis Nicolas à la Culture, son salon protecteur des artistes étant de qualité, ou aux affaires extérieures, ayant brillamment réussi une mission à Londres .... Ou alors, je l'aurais gardé comme simple procureur du Parlement de Paris, poste où il excellait.
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Puis l'auteur nous raconte les années sombres de 1661 à 1680, pendant laquelle sa femme Marie-Madeleine de Castille a eu une attitude admirable et courageuse pour récupérer son mari emprionné à Pignerol.
Et je finis par évoquer la rencontre de Nicolas avec le fantasque Lauzun ( qui mériterait d'avoir son roman de la plume d'Alexandre Dumas ), et avec le fameux Danger ou d'Angers, qui est, selon Petitfils, le masque de Fer :)
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NOTA : la raison pour laquelle le roi voulait défaire Fouquet des finances, d'après ce que j'ai compris, était au départ, en mai 1661, que celui-ci continuait à emprunter pour l'Etat à des taux usuraires énormes ( jusqu'à 50%), alors que la guerre était finie. Il continuait donc de faire vivre l'Etat à crédit, comme lui-même. Cependant, c'est bien Jean-Baptiste Colbert qui l'a signalé au roi.
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Cette biographie de JC Petitfils mérite d'être lue par ceux qui s'intéressent à ce personnage brillant mais au destin funeste, très chèrement sanctionné pour des pratiques douteuses et pas toujours démontrées, qui étaient légion bien avant qu'il ne prenne en charge la surintendance, victime d'un complot ourdi par Colbert qui ne brillait pas plus par son intégrité.

Par ailleurs il a été longtemps empêché pendant son incarcération de produire sa défense puisqu'on lui refusait papier et de quoi rédiger.

3 ans de procès tout de même, un procès qui risquait de déclencher un scandale tant de personnes à la Cour étaient compromises, dont certaines des protégées de Colbert. Des preuves fondamentales ont été soustraites des débats.

Maintenant, je suis peu objective à propos de Nicolas Fouquet car je plaide en sa faveur quoiqu'on lui reproche, surtout quand ses détracteurs sont les premiers à commettre machination et infractions inacceptables.
La fortune de Fouquet en 1661 s'élève grosso modo entre 16 et 18 millions de livres selon Dessert pour la 1ère estimation et Petitfils pour la seconde ; celle de Mazarin, à 35 millions au moins. Mais il était impensable d'incriminer Mazarin au regard de sa position.
Ce sont les structures mêmes du système financier instillé déjà de longue date par Richelieu.
Sans doute des illégalités qui ont pu être commises, je dirais plutôt des arrangements avec les possibilités offertes par le système et la complicité de moult intermédiaires très haut placés;
Sa fortune personnelle au départ, s'estime à 1 million de livres, plus la dot de Louise Fourché 400 000 et 2 millions de sa seconde épouse, ce qui était déjà colossal. Il dispose de nombreux revenus, fermages et autres prélèvements sur des propriétés et charges multiples, pension sur les fermes des gabelles et des investissements dans les compagnies coloniales.
Il a par ailleurs beaucoup puisé dans ses revenus personnels pour financer le roi et Anne d'Autriche...
Ce sont bien eux les plus dispendieux, avec un train d'Etat excessif au regard des ressources. Donc le prêteur est Fouquet, qui prend des intérêts. le problème est que tout l'entourage spécule en achetant des billets d'épargne très en dessous de leur valeur, par exemple Servien, autre intendant, acquiert pour 50 000 livres une somme équivalente à 1 million 2 !

Alors ma conclusion est que les assignations données sur des fonds déjà épuisés, autrement dit exactement ce qu'ont réalisé les banquiers en 2008 à l'origine de la crise financière par titrisation de produits financiers que le monde de la finance s'est procuré sans plus savoir ce que contenait tous ces produits dérivés (subprimes). Un scandale qui a conduit bien peu de responsables derrière les barreaux il me semble.
Notre droit pénal est devenu plus tolérant et indulgent.

J'ajoute que s'il n'avait pas vendu sa charge de procureur général de Paris, au bénéfice du roi d'ailleurs, il serait resté justiciable du Parlement et n'aurait pas pu être poursuivi par Louis XIV. Il aurait été jugé par ses pairs.

Mais ceci n'est que mon point de vue subjectif et assumé.
Je me console en allant visiter cette merveille de Vaux le Vicomte
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Lorsqu'on pense à Nicolas Fouquet, surintendant des finances sous le règne de Louis XIV, on pense à Vaux-le-Vicomte, et on pense à son arrestation. Pourtant, il y a tant de choses à raconter sur sa vie ! Jean-Christian Petitfils nous raconte donc l'ascension fulgurante de cet homme, et sa chute qui n'en fut que plus dure.
A travers des thématiques qui se suivent plus ou moins chronologiquement, nous découvrons le vrai visage de Fouquet : homme mystérieux, difficile à cerner, à l'image du tableau de la première de couverture : entre clarté et obscurité.
Le biographe a le mérite de rester objectif : si l'arrestation a été arbitraire par rapport au jugement prononcé, il n'en reste pas moins que le roi avait des raisons suffisantes pour enfermer le surintendant. Nul apitoiement sur Nicolas Fouquet, nulle colère contre Colbert, tous les arguments sont présentés avec rigueur et les analyses sont prises avec un recul qui permet de mieux comprendre les agissements de chacun.
Mais à travers la vie du surintendant, c'est toute l'ambiance du XVIIe siècle qui nous est décrite : politique, société, littérature et art, le biographe nous plonge dans L Histoire avec des éclairages qui permettent au lecteur de mieux cerner la période.
Digne des romans de cape et d'épée, la vie de Fouquet a été une succession d'aventures dont le procès a été l'un des plus grands et l'un des plus commentés de l'Histoire de France.
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Voilà un livre de poche bien replet – pas moins de 600 pages – mais qui ne doit cependant pas effrayer notre aimable lecteur. Jean-Christian Petitfils, à qui l'on doit également une biographie de Louis XIV et plusieurs ouvrages sur les droites françaises, nous livre ici un récit magistral de ce que fut la vie de Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Mazarin puis de Louis XIV. La mémoire collective a retenu sa déchéance prononcée par le roi après les célèbres fastes de la réception organisée en son honneur à Vaux-le-Vicomte, symbole de l'absolutisme royal naissant. Mais les multiples facettes du personnage méritent que l'on s'y attarde plus en profondeur, car elles dessinent l'ascension hors-norme d'une ambition démesurée. Jean-Christophe Petitfils nous narre tout à tour le juriste éminent, qui devint procureur général du Parlement, l'habile financier, rompu à toutes les combines budgétaires en cette époque de crise fiduciaire aigüe, le diplomate avisé, l'ami fidèle, qui sut s'entourer de courtisans, de clients et d'alliés plus ou moins loyaux, sans oublier le grand mécène et bâtisseur, qui réunit par exemple à Vaux-le-Vicomte le fameux trio le Brun-Le Nôtre-Le Vaux. Profitant de l'épisode de la Fronde pour rentrer dans les bonnes grâces de Mazarin, Fouquet, à force de [...]
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Je suis entré dans le travail de Jean-Christian Petitfils par son excellent Louis XIV, mais c'est son Louis XVI, découvert peu après, touchante et minutieuse réhabilitation de ce roi mal aimé qui m'a incité à poursuivre la lecture de son oeuvre d'historien.
Avec Fouquet, j'ai retrouvé le plaisir conjugué de la rigueur des recherches, de la précision et du fourmillement des informations toujours bien senties, et d'un style clair, littéraire, qui sait conserver un vocabulaire riche et exigeant non dénué d'humour ou de causticité.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
-- Monsieur, j'ai à vous parler, dit d'Artagnan à Fouquet.
-- Cela ne peut-il attendre ?
-- Non, ce que j'ai à vous dire ne peut se remettre.
Le surintendant sort de sa chaise, salue de son chapeau.
-- Monsieur, je vous arrête par ordre du roi !
-- Mais, Monsieur d'Artagnan, est-ce bien moi que vous voulez ?
L'officier répond en lui tendant la lettre de cachet. Nicolas la lit et la relit. Au fur et à mesure, son visage se décompose.
-- Je ne m'attendais nullement à cela. Je croyais être dans l'esprit du roi mieux que personne en ce royaume. Je suis à votre disposition, mais, je vous en prie, que cela ne fasse point d'éclat.

NDL : les membres du "réseau" de Nicolas furent exilés, sa femme aussi, et ne serait-ce l'intervention d'Anne d'Autriche, ses enfants auraient été jetés à la rue !
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Pour Vaux, tous les devis furent vite dépassés, en raison des exigences sans cesse renouvelées du maître de maison. Celui-ci ne regardait plus à la dépense. Au total, une évaluation des frais engagés pour le château, les jardins, y compris le coût d'acquision des 400 hectares, conduit à un chiffre supérieur à 4 millions de livres.

NDL : la fortune de Fouquet et sa femme en 1653, date de la prise de fonction de la surintendance, est de 2 millions. En 1661, lors de son arrestation, elle est de 3 millions, nettement inférieure à celle de Mazarin ou Colbert à leur décès.
Ce n'est donc pas dans l'accumulation de richesse que Fouquet est coupable, mais dans l'énorme flux d'argent dépensé.
La dépense pour réaliser Vaux, par exemple ( 4 millions), est supérieure au coût du château et parc une fois les travaux finis.
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Un vrai personnage de roman que ce Basile Fouquet, frère de Nicolas, il attend toujours son Dumas !
Avec la même vivacité d'intelligence que son frère, mais dans le fond fort différent : un petit monstre d'effronterie et d'insolence, hardi, avide, vindicatif, rancunier, friand de complots, surtout quand ils sont pimentés de galanterie, jouisseur, brouillon, fripon de grand chemin. Ce bravache, à la désinvolte agilité, était plein de ressources audacieuses, négociateur avisé, doué d'une persévérante habileté, du moins, quand les élans du coeur ne l'aveuglaient pas. Basile avait la fougue du conquérant, l'ardeur du bretteur, la démesure d'un Cyrano. Les services qu'il rendit à Mazarin exilé pendant la Fronde, et après, ont été considérables. Ils ont été mal évalués par les historiens, qui n'ont eu d'yeux que pour le vétilleux Colbert.
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Après la mort de Mazarin, en mars 1661, tout se passait comme si Louis XIV, satisfait de sa franche explication avec son ministre des finances Fouquet, ne songeait qu'à lui témoigner estime et bienveillance.
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NDL : c'est un vrai thriller : malgré les attaques de Colbert, Fouquet garde la confiance du roi ; qu'est ce qui va donc motiver, dans les 6 mois à venir cette haine de la part du monarque, et l'arrestation de Fouquet, compte tenu que Louis connaît Vaux le Vicomte, car il a déjà vu deux fois le château ?
N'oublions pas non plus que "Le roi aime le secret, et il est capable de dissimulation totale" ( Nani, ambassadeur de Venise ).
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Quand Servien et Fouquet arrivèrent à la Surintendance, ces abus étaient monnaie courante. De Bullion, surintendant de 1632 à 1640, était mort en laissant une fortune de 7 millions qu'on a du mal à expliquer autrement que par la concussion. (P. 144)
Contrairement à une idée reçue, Fouquet connaissait mal les arcanes de la finance (p.146)
La correspondance entre Mazarin et son intendant Colbert donne la nausée : il n'est question que d'intérêts, agios, réassignations, donatifs ( pots-de-vin) (p.149)
Comme Richelieu autrefois, qui s'était constitué un joli magot de 22 millions, Mazarin ( 32 millions, le tiers du budget de la France) fut l'un des grands prédateurs de l'Etat (p.151).
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Videos de Jean-Christian Petitfils (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Christian Petitfils
https://www.laprocure.com/product/1412535/petitfils-jean-christian-jesus
Jésus Jean-Christian Petitfils, Vincent Ravalec (illustrateur) Éditions Fayard
« J'en ai profité pour actualiser le livre [Jésus, 2011] avec les derniers travaux, notamment dans tout ce qui a été fait à Nazareth par l'archéologue Ken Dark – on a retrouvé, on en est à peu près certains, la maison de Marie et Joseph, là où Jésus a vécu, donc à Nazareth – et puis, donc, de l'ouvrir à un public différent, peut-être plus vaste, par ces illustrations. Alors ces illustrations, en effet, elles sont nombreuses. Elles accompagnent le texte et elles ont pour but d'immerger le lecteur dans le texte, et ça a été conçu de cette façon-là par Vincent Ravalec [Illustrateur] et son équipe, qui travaille avec une équipe et qui a utilisé les mécanismes de l'intelligence artificielle. Mais je dirais que c'est une intelligence artificielle contrôlée, très contrôlée… »
©Jean-Christian Petitfils, pour la librairie La Procure Animation, Guillaume Vanier, libraire à La Procure
+ Lire la suite
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
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