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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Grande roue propose quatre récits, ceux de Tess, David, Nathan et Emma.
Tess est une femme complètement à la dérive une nuit en ville. A t-elle perdue la raison ? Quel choc l'a amené dans cet état ?
David cherche à se reconstruire dans un village de montagne en aidant à des travaux. D'où vient-il ? Traîne t-il un secret ?
Nathan rencontre régulièrement Field, un policier qui enquête sur la disparition de sa mère. Field qui semble si attaché à Nathan et à cette enquête.
Enfin Emma, jeune fille de 19 ans, tombe amoureuse d'un gars de dix ans son aîné, prévenant, amoureux, la couvrant de cadeaux, ne cessant de l'appeler « ma poupée »…

Des quatre histoires, c'est celle d'Emma qui prend forme le plus rapidement. Car c'est malheureusement un schéma connu qui se met en place. Glaçant et éprouvant... La présentation qu'en fait Diane Peylin, à l'aide d'une langue pudique, permet de comprendre l'attitude d'Emma, son incapacité à s'extraire de sa situation.
Par contre, l'artifice de création de l'auteure pour rassembler les quatre récits m'a bien moins convaincu.
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Tourne, tourne, la grande roue… Dans la première nacelle s'est installée la jeune Emma serrée de près par Marc, l'amoureux fou, l'amoureux possessif. Les folies de Marc pour Emma sont quotidiennes et Emma aime ça, toute l'attention que lui porte cet homme, ce qu'elle n'a pas connu dans sa prime enfance auprès de parents indifférents.
Seconde nacelle, silhouette hagarde, petit point rouge, Tess, hallucinations, bizarreries, elle cherche, tourne, revient sur ses pas, elle méandre, elle dédale.
Sous les premières nacelles, David, la cinquantaine décharnée, un comportement étrange, un passé rogné. Il pose sa solitude dans une ferme et se fait embaucher.
Au pied de la roue, Nathan. On ne connait de lui que la régularité de ses rendez-vous avec Field, le commissaire qui semble le harceler, qui s'obstine à l'interroger mois après mois.
J'ai bien aimé ces tours de Grande Roue, même si parfois la tête tourne, le vertige prend. Car tous ses « sans-passés » nous interrogent, ces victimes d'hallucinations grossissantes troublent et dérangent.
On ne peut opposer à l'auteur d'avoir voulu tester le roman labyrinthique et si l'idée de départ peut sembler tout aussi audacieuse que intéressante, à l'arrivée, et à cause des sur-places répétés de certains chapitres, le lecteur piétine, rétrograde, se perd.
Les quatre chemins convergents auraient pu donner un final époustouflant !
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Habituée à être translucide pour son entourage, Emma rencontre à dix-neuf ans un homme incroyable, qui la sort de son isolement, qui l'aime et la protège, un homme pour qui elle abandonne tout derrière elle : Marc. Alors que s'accomplit devant nos yeux la transformation de ce couple heureux, la plongée d'Emma dans un quotidien infernal, nous suivons en parallèle Tess, belle femme errante à la robe rouge, David, gringalet isolé dans un trou perdu en haut de la montagne, et Nathan, jeune homme hanté par son passé et ses convocations régulières au commissariat.

Je ne peux en dire plus sans vous en dire trop.

Roman haletant au style chirurgical, La Grande Roue absorbe immanquablement son lecteur, à la manière d'un récit policier où les indices sont distillés au compte-goutte au fur et à mesure que l'intrigue se dénoue. Les chapitres psychotiques où Tess s'enfonce dans un monde digne d'Alice au pays des merveilles alternent avecle récit factuel de la vie d'Emma, de celle de Nathan, et avec les envolées psychiques d'un David qui se cherche. On tourne les pages sans discontinuer pour espérer toucher du doigt le lien entre ces différents personnages, pour comprendre l'errance, les questionnements, pour savoir la suite. Jusqu'à ce que la suite nous saute sauvagement à la gueule, que les connexions se fassent toutes d'un seul coup, et là, on continue à tourner les pages à toute vitesse pour savoir si on a eu raison, et comment la situation a pu devenir ce que nous savons qu'elle est. Et à la fin, on avait raison et on reste dubitatif sur la cohérence romanesque de toute cette histoire.

C'est un formidable témoignage, au style « coup de poing », que nous offre ici Diane Peylin. On sait déjà en commençant le livre qu'il traite des violences faites aux femmes. Et c'est la gorge serrée que l'on voit se succéder sur les pages les signes annonciateurs de l'enfer qui attend Emma, on aurait envie de lui hurler, de l'extérieur du livre, de prendre ses jambes à son cou et de claquer la porte derrière, tant qu'il en est encore temps. C'est en effet avec une grande subtilité qu'est traité ce thème délicat, avec une grande lucidité aussi sur les raisons qui entraînent les femmes à se soumettre et à rester avec leur compagnon violent. La réflexion amenée par ce roman m'a beaucoup intéressée, et le style choc de l'auteur, avec ses phrases courtes et son rythme saccadé, a réussi à me happer entièrement – au point de finir le livre en deux jours.

D'un point de vue purement romanesque cependant, je reste sur ma faim. J'ai très vite compris le lien entre les différents personnages, j'ai très vite percé le mystère du « commissaire Field », le suspense n'a pas duré aussi longtemps que je l'aurais souhaité. le fin – un happy end, if you must know – m'a semblé tomber quelque peu comme un cheveu sur la soupe, l'intrigue n'appelait pas cette fin-là, assez peu probable vu les circonstances de l'intrigue. Est-ce que l'auteur a voulu dire que tout peut finalement s'arranger ? Passer un message positif après ce livre assez noir ? Après un récit aussi « policier », après autant de suspense, il est simple de démonter en quelques questions la crédibilité d'une telle fin… Je suis donc restée très dubitative sur la fin, j'ai même relu de nombreux passages pour retrouver les indices, dissimulés tout au long du roman. Tout préparait au lien entre les différents personnages, rien n'annonçait pourtant la fin.

Pour conclure, un roman très bien écrit, qui réussi à traiter avec subtilité et lucidité d'un thème difficile à aborder et à raconter. Mais une fin étrange qui m'a laissée dubitative.
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Je fini cette lecture avec un avis assez mitigé !
Et je dois avouer que si je suis arrivée au bout de ce roman, c'est parce qu'à un moment, alors que je n'étais pas mi-lecture, et que je ne voyais pas où tout cela menait, j'ai ouvert la dernière page, et je l'ai lu !! Certains vont hurler qu'il ne faut jamais faire ça... mais ici, j'ai dû user de mon droit de lecteur numéro 8 pour ne pas utiliser le droit numéro 3 !
Il me fallait une carotte un truc qui me donne envie d'avancer ! Et ça tombait bien parce que la carotte ressemblait à ce qui se mettait difficilement en place dans mon esprit.
Après ça, la lecture a été beaucoup plus agréable, même si je trouve que c'est excessivement long, beaucoup trop long, et surtout beaucoup trop flou sur presque la totalité du livre ! 250 pages, et tout se passe dans les 20 dernières.... avant ça je ne savais pas ce que je lisais, ni pourquoi je le lisais... ou alors je ne me serait intéressé qu'à certains chapitres. C'est un peu dommage !
Et donc maintenant que j'ai fini, je me demande.... qu'est devenu Rose ?!
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Un bon livre.
L'intérêt principal selon moi, c'est le style de l'auteur. Elle a l'art de décrire les ressentis, d'employer des mots pertinents pour marquer un caractère, décrire une situation. Là, où elle m'a surprise, c'est quand elle exerce sa plume à se représenter des échanges sexuels : c'est si rare de trouver des auteurs qui osent et qui le font en plus avec talent ! Surtout que contrairement à ce que l'on aurait pu penser, ce n'est pas dans les rapports homme-femme qu'elle montre le plus de verve mais dans ceux qui sont homosexuels : la scène entre David et Eric au bord du fleuve. Autrement dit, elle suggère par ce biais qu'elle a compris que les rapports les plus intimes, ce sont produits entre hommes. Ce en quoi je suis d'accord : l'homosexualité est la norme historique cachée !

Ensuite, elle dresse un portrait de plusieurs personnages dont on ne voit pas de liens. On suit le parcours discontinu de Tess, David, Emma, Nathan qui ne se croisent jamais. du coup, on ne comprend pas vraiment où l'auteure veut en venir. Tess, est peut-être mon personnage préférée avec ses réflexions métaphysiques entrecoupées, ses bribes de monologues dans la rue sur le temps, la mémoire, les trajectoires absurdes (du point A au point B sans qu'on sache le point A), les faux-semblants (cf :"la naine qui n'en n'est pas une"). le problème, c'est que même si elle capte quelque chose d'important, elle n'a pas la force pour développer sa pensée. En tout cas, elle illustre le concept de la femme transparente car en dépit de son style qui détonne, personne ne se retourne à sa vue et elle passe inaperçue...Emma, elle, a un départ dans la vie plutôt flatteur : suite à sa rencontre avec Marc, elle emménage dans un appartement confortable en bord de mer, publie son livre pour enfants et a une vie sexuelle épanouie. Ceci dit il y a assez vite une ombre au tableau : son mari, presqu'au bout de 8 ans, va commencer par la frapper et ne va pas s'arrêter... Ensuite, il y a Nathan, régulièrement convoqué par le commissaire Field qui veut lui tirer les vers du nez. Il faut attendre plus de la moitié du roman pour comprendre ce dont il s'agit, d'une enquête qui porte sur le sort d'une femme retrouvée morte dans un lac. Et ce n'est qu'à la fin d'ailleurs que ce lien apparaît plus ou moins par le biais de David, dernier personnage du roman qui sans rapport avec les autres, est en proie à des phénomènes occultes : cauchemars et hallucinations.

Des critiques malgré tout : pas de cauchemars de David qui ne soit développé. du coup, la dimension occulte est un peu trop occultée. La vie de couple d'Emma et de Marc est bien montrée dans son évolution d'ensemble mais il n'y a pas assez de dialogue entre eux tout comme il manque 1 ou 2 descriptions sur le ressenti d'Emma, surtout après qu'elle ait été battue. Même si ce récit est d'abord psychologique, on peut regretter le manque de péripéties...

Or, le point central du roman, c'est son titre qui est là comme un leitmotiv en suspend. Il faut attendre la fin pour avoir un semblant d'explication car autrement, on reste enfermé dans le chassé croisé de destins parallèles. David devant son miroir se métamorphose en une mystérieuse "Elle" qui prend divers traits en écho avec la poupée russe, celle de la femme en noir et rouge. La grande roue...Quelle énigme ! On l'approche, s'en éloigne, revient vers elle sans pouvoir comprendre comme une image obsédante qui scande son refrain maudit sans pouvoir la saisir. En fait, n'est-ce pas cela le sens caché du roman ? Des personnages divers qui ne se connaissent pas mais dont le fil de la destinée tisse un lien mystérieux : le fatum. A tous ceux qui s'intéresseraient à ce mystère, ceux qui voudraient vraiment reprendre ce symbole et voir les mécanismes de la grande roue avt la fin du monde : Apocalypse, vision des temps chez Amazon.

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Chapitre après chapitre, suivez Emma, Tess, David et Nathan. Ce roman tisse avec brio des moments de vie de ces 4 personnages touchants. Leur choix et leur façon de se comporter sont liés les uns aux autres...
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Un choix d'écriture très particulier, une ambiance pesante, comme un brouillard, qui rend la lecture difficile. Et pourtant, ce roman est un drame bouleversant du quotidien, qui met en lumière l'horreur des violences conjugales et le tunnel dans lequel sont enfermées les victimes.

Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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