Marche sur la queue du tigre

J’analysai ces phrases qui entraient en parfaite résonance avec un ressenti personnel, que je n’aurais jamais su retranscrire avec des mots aussi justes. C’est aussi pourquoi j’aimais la lecture, et sa faculté à exprimer des idées parfois enfouies. La littérature, c’est l’extraversion que l’on nous prête lorsque les mots nous manquent. Elle peut apaiser des colères nées du sentiment d’injustice. Par les mots, elle offre à chacun, une chance de pouvoir s’armer et de mieux comprendre la violence du monde.

Plus je m’efforçais d’être comme eux, plus le désir d’exil revenait me chercher, pour me rappeler que mon destin était autre. Mon envie d’ailleurs devenait plus forte et je ne pouvais pas travestir ma jeunesse. Je ne pouvais pas faire comme les vieux, devenir adulte au risque de regarder passer le temps.

J’avais choisi Paris comme on choisit d’être bruyant et outrancier. Comme ce genre de types qui viennent s’asseoir à la table d’illustres inconnus en se mettant à beugler toute la futilité de leur existence.