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Citations sur Sapiens face à Sapiens : La splendide et tragique histo.. (30)

L'humanité entre dans une phase inédite de son évolution, tant par le nouveau regard qu'elle porte sur son passé que par ses interrogations sur son avenir. Ce double changement de perspective qui se pose à nous depuis le début du XXIe siècle est à la fois le fait des révélations apportées par de nouveaux fossiles et la paléogénétique et de la révolution numérique en marche à l'échelle mondiale, sur fond de dégradation de la planète et d'urbanisation massive. Avec cette question vitale qui nous taraude : notre espèce Homo sapiens peut-elle s'adapter aux conséquences fulgurantes de son succès depuis 40 000 ans et à son amplification sans précédent depuis un demi-siècle ? Plus une espèce a du succès, plus elle doit s'adapter à ses conséquences. Nous y sommes. Il n'y a pas si longtemps, plusieurs espèces humaines se partageaient la Terre en trois empires : les Néandertaliens en Europe, les Dénisoviens en Asie et les Sapiens en Afrique. Elles échangeaient des techniques et des gènes - aujourd'hui, la diversité des populations provient en partie de gènes captés par hybridations multiples avec des espèces soeurs tout aussi humaines que Sapiens. Puis des populations sapiennes plus récentes (notre espèce), sorties d'Afrique, sont parties à pied et en bateau à la conquête du monde jusqu'en Australie et aux Amériques, avant de chasser les Néandertaliens d'Europe. Telle est la splendide aventure que raconte cet essai. Mais cette étonnante adaptabilité des hommes depuis plus d'un million d'années pourra-t-elle servir notre adaptation dans un monde urbanisé, connecté, pollué et aux écosystèmes dévastés ? C'est la dimension tragique de cette immense histoire, puisque le succès inégalé de Sapiens le rend désormais seul responsable de son devenir : Sapiens est face à Sapiens.
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On s'inquiète d'une population humaine qui atteindra les 10 milliards à l'horizon 2050 ; un immense problème. (...) Depuis une soixantaine d'années, la fertilité masculine s'effondre, avec une perte de 60 % du nombre de spermatozoïdes comme en termes de qualité. Pourquoi ? Les spermatozoïdes sont très sensibles aux facteurs de l'environnement. C'est un constat général en biologie pour toutes les espèces, dont les humains. On l'a vu, la paléogénétique décrit la dégradation des spermatozoïdes et l'infertilité des Néandertaliens et des hybrides mâles au moment de leur déclin.
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Depuis qu’existent les sciences du lointain passé de l’homme, la préhistoire et la paléoanthropologie ont été asservies à une idéologie du progrès qui centre tout sur un Occident triomphant et dominateur depuis la Renaissance, renvoyant les autres civilisations et surtout les peuples dits traditionnels à des stades inférieurs d’une histoire universelle dominée par les Européens, ce qu’on appelle l’évolutionnisme culturel. Par conséquent, on a négligé toutes les capacités d’innovation des autres peuples, que ce soit dans l’histoire et, a fortiori, dans la préhistoire.
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À cause du dogme de l’arrivée récente des premiers Amérindiens défendu par les archéologues d’Amérique du Nord, et pour des raisons plus idéologiques que scientifiques, tous les sites préhistoriques donnant des âges anciens sont contestés.
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Il persiste, hélas, une tradition tenace en paléoanthropologie et préhistoire qui ne conçoit le génie humain qu’après l’arrivée des Homo sapiens en Europe, il y a 40 000 ans.
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Les populations d’Afrique du Nord, là où on a mis au jour les plus anciens fossiles de Sapiens à Djebel Irhoud, ont connu une histoire populationnelle tout aussi complexe que dans les autres parties du monde avec des migrations d’autres régions d’Afrique mais aussi de Néandertaliens venus d’Espagne. En fait, c’est là, tout au sud de l’Europe, qu’on retrouve les dernières populations ayant résisté aux Sapiens.
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L’une des découvertes les plus spectaculaires de cette époque est celle du puits aux ossements (Sima del huesos) à Atapuerca, en Espagne. Les paléoanthropologues ont mis au jour une « chapelle ardente » avec plusieurs milliers d’ossements ayant appartenu à 32 individus des deux sexes et de tous âges. Ils ont été déposés là intentionnellement, tout comme un magnifique biface en quartzite rouge que ses découvreurs ont nommé Excalibur. Le site est daté de 400 000 ans, ce qui veut dire que les rituels autour de la mort sont évidemment plus anciens encore, au moins 500 000 à 700 000 ans si l’on se réfère à l’ancêtre commun entre nous et les Néandertaliens.
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C’est l’apport de la paléogénétique, l’étude des origines et de l’évolution à partir d’échantillons d’ADN anciens prélevés sur des fossiles, qui va démontrer non seulement qu’il a existé – et surtout coexisté – plusieurs espèces humaines contemporaines, mais aussi comment celles-ci ont pu assurer leurs dynamiques populationnelles respectives et comment elles interagissaient. Un canevas des plus denses tissé par la paléogénétique et la paléogénomique, dont la trame géographique et temporelle nous est donnée par les fossiles.
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Il semble que, depuis le premier biface jusqu’à nos robots, notre modernité ou postmodernité s’obstine à ne pas comprendre que les « outils » ne sont pas de simples prolongements de nos capacités naturelles, devenant au fil du temps plus efficaces, rapides, précises, puissantes. De l’Acheuléen à l’intelligence artificielle, les outils et les machines sont évidemment faits pour cela. Mais on continue à négliger leurs influences sur la société, ses modes de production et de reproduction et, aussi, de représentation. La coévolution constitue en effet un système autocatalytique qui fait interagir la biologie, la cognition, la technique et la société, embarquant chaque grande période de l’humanité vers de nouveaux mondes à la fois réels et idéels. Et cela commence avec Erectus.
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Les petits hommes de Florès réveillent bien des légendes, comme celle des Lilliputiens. Leurs proportions corporelles diffèrent de celles des Pygmées actuels, dont la taille du cerveau se compare à celle des autres populations d’Homo sapiens, avec des pieds en proportion. Rien de tel chez les Homo floresiensis. Leur stature ne dépasse pas 1 mètre, leur cerveau est très petit, et ils ont de grands pieds, ce qui leur vaut le gentil surnom de Hobbits dans la presse anglo-saxonne. Voilà qui rappelle une certaine Lucy, gracile australopithèque des savanes arborées d’Éthiopie âgée de plus de 3 millions d’années. Mais ces étonnants petits habitants de Florès, anatomiquement des femmes et des hommes, ont disparu il y a seulement 13 000 ans.
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