May Moore, tome 2 : Ne jamais avouer

Dans le calme de la pièce blanche immaculée, le tueur pouvait voir assez facilement le reflet de sa cible dans le miroir. Cette expression suffisante qui le faisait bouillir de rage.
C'était une femme froide et narcissique qui n'avait absolument aucune empathie. Elle détruisait les gens et s'en fichait. Voilà ce qu'elle était. Ce qu'ils étaient tous. Chaque cible était la même. C'était trop pour le tueur.
L'eau de la baignoire commença à déborder et une flaque se forma sur le sol.
Le moment était venu.
Le tueur se glissa jusqu'à la porte de la salle de bain. C'était la partie la plus risquée.
Passer dans la chambre pour s'approcher de cette femme épouvantable. Il fallait le faire en douceur, avec confiance et rapidité. L'hésitation entraînerait un echec. La détermination serait synonyme de succès.

Elle n'avait pas à se sentir
intimidée. La loi était de son côté. Le commissariat tout entier était derrière elle. Cette femme était suspectée pour de très bonnes raisons et ils l'interrogeraient jusqu'à ce qu'ils obtiennent des réponses.May gixa Emily en silence. Elle voulait la mettre mal à l'aise. La faire craindre cet interrogatoire. Ce serait la meilleure approche, pensa-t-elle.
May laissa le silence s'installer, notant la réaction d'Emily.
Elle fut réconfortée de voir sa suspecte se redresser sur son siège, essayant de se mettre plus à l'aise. Soudain, elle sembla un peu plus nerveuse, comme si le
fait d'être seule avec ses pensées ne lui avait pas réussi.
Cela ressemblait au jeu du chat et de la souris. May espérait être le chat et Emily la souris.

Aussi triste que cela puisse paraître, un accident signifierait au moins que personne n'avait pris la vie d'autrui.

May ne s'était jamais sentie assez bien, assez intelligente, ou même assez belle en présence de Kerry. Elle avait toujours eu du mal à être prise au sérieux, se sentant en permanence sentie à la traîne. Petite ville et petite échelle,
comparée à sa sœur qui avait fait les choses en grand. Aucune de ses réussites n'était comparable. Même résoudre l'affaire du tueur en série qui avait récemment frappé la communauté n'était qu'un accomplissement mineur. Après tout, Kerry attrapait des tueurs en série qui terrorisaient des villes ou des États entiers.

Elle devait se concentrer sur son travail et éviter de dérober des preuves pour des raisons égoïstes, à la recherche du moindre espoir ou au moins d'une conclusion au terrible événement qui avait défini sa vie depuis lors. May soupira. Parfois, être un policier était plus difficile qu'il n'y paraissait. Cependant, elle avait résolument fait de son mieux depuis ses débuts et elle continuerait. Alors qu'elle se tenait là, toujours étrangement mitigée, elle se rappela le serment prêté lors de son entrée dans la police.