Les fleurs des fossés n’oublient pas ceux d’avant, j’en suis sûre, c’est pourquoi je les caresse même affaiblies par l’été.
Elle aime les gars sans façons pourvu qu'ils aient de la joie dans les gestes et dans les yeux, des costauds qui ne perdent pas le nord.
On se cherche, mais en vérité on voudrait s'oublier.
Le ciel, c'est ma petite joie quand samedi dimanche je suis là, sans autre envie.
La solitude après tous ses enfants portés, les frontières traversées, le Nonno parti, son chapelet de misères dans la poche, cette solitude, c'est toute la paix qu'elle mérite et elle la remplit de bonté. Personne n'est triste pour elle car c'est la plus forte.
Je ne sais pas si entrer en guerre est aussi difficile que d'entrer en amour.
Je casse l'été. Je voudrais le réduire en miettes, ne plus voir cette saison qui creuse la panse des vaches, le visage des parents, tarit la citerne et sèche mes larmes avant que j'ai pu dire notre chagrin.
Je pense aux oiseaux, aux fils barbelés, à toutes les lignes invisibles qui transpercent les humains sans qu'on en sache rien. Pour laisser passer quoi? Du sang, des larmes de la sueur et des envies d'aller voir derrière l'horizon.
A la maison, la polenta est prête. Maman a préparé un gâteau. Elle roule l’amour des siens dans la farine. Le chagrin de nous avoir loin d’elle pendant des jours, elle le pétrit et l’aplatit comme elle peut. C’est dans ces odeurs de pâte chaude qu’on s’embrasse
A la maison, la polenta est prête. Maman a préparé un gâteau. Elle roule l’amour des siens dans la farine. Le chagrin de nous avoir loin d’elle pendant des jours, elle le pétrit et l’aplatit comme elle peut. C’est dans ces odeurs de pâte chaude qu’on s’embrasse.