Je m'éloigne avec les mots de Rimbaud (..)Cet endroit,c'est ma chance,une allée des pas égarés juste bonne à perdre mon temps,à me souvenir que j'ai été enfant.Rimbaud aussi à dû connaître les campagnes perdues où il faut marcher longtemps pour oublier à quelle époque on vit.Tout ce que je pourrais dire ou écrire un jour ira toujours dans le sens d'une rivière, à couler pour rien dans l'ordre du monde. (p220)
C’est l’Ermite qui les a épouvantés avec ses cris. Maman ajoute on sait bien qu’il lui manque un vendredi à celui-là.
Papa et maman sont usés et rien qui balaie la peine de vivre sauf les rires qu'ils s'inventent parfois.
Tout ce que je pourrais dire ou écrire un jour ira toujours dans le sens d'une rivière, à couler pour rien dans l'ordre du monde.
Partir de rien toujours, planter du futur là où personne n'y croit.
La solitude, c'est une manière qu'on apprend comme on peut, dans les bruits de vaisselle ou les mourmours des tourterelles sur les toits. Même ensemble, on est seuls, incapables de parler de ce qui nous manque, alors on partage nos envies de sucreries, de blue-jeans, d'amoureux. Nous sommes de petites bêtes impatientes et personne ne peut rien pour nous.
J'ai envie de crier juste pour avoir l'écho de la vie qui pourrait sortir d'une fille comme moi dans ce pétrin d'ennui.
Un jour, j'écrirai pourquoi des mystères naissent entre les herbes et des amours entre les yeux.
Je ne sais pas si ce pays est trop petit ou trop grand.Ici tout est au ralenti alors que pour nous , là-haut, à la ferme, rien n'a changé.Le bruit des bêtes, la petite musique de leurs chaînes contre les mangeoires, mêlée aux voix du transistor que papa écoute pendant la traîte ou en curant l'étable.
Pourtant son cimetière de voitures derrière la ferme,c'est une vraie casse.Papa est ferrailleur -paysan.Paysan-ferrailleur. Il a pris sa carte dun syndicat.A présent, il est aussi Paysan -travailleur. (p118)