Ils auraient poussé l'orgueil jusqu'à prêter leur âme à Dieu au taux rentable de14,5 %.
Ils savent que fabriquer des chaises ou des automobiles n'est pas nécessaire ni primordial, seule compte la somme des bénéfices qu'à la fin de l'année rapporteront ces fabrications.
Or c'était le temps où les pays riches, hérissés d'industries, touffus de magasins, avaient enfin découvert une loi nouvelle, un projet digne des rudes efforts imposés à l'homme et consentis par lui depuis des millénaires : faire du monde une seule et unique entreprise.
Sans me douter qu'il serait pardonné aux cadres qui traverseraient aux heures ouvrables les vastes cimetières.
Le jour où le monde ne sera plus qu'une seule et immense entreprise, alors, personne n'aura jamais plus faim, personne n'aura jamais plus soif, personne ne sera ajamais plus malade.
Plus une idée est bouleversante,
plus elle est destinée à bouleverser,
plus elle rencontre de résistances,
plus il faut de caractère pour les briser.
Trouvez-vous cela normal, d'inventer sans cesse non pour satisfaire les besoins mais pour nourrir la machine économique ?
L'habitude d'aimer, quand elle est perdue, ne se retrouve pas facilement.
Le bonheur de consommer s'accompagne de versatilité et d'angoisse.
Diriger une armée en temps de paix est une tâche délicate qui, si elle n'est pas accomplie avec lucidité et caractère et loin des démagogies, risque de détruire un pays de l'intérieur aussi sûrement qu'une agression barbare.