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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Depuis sa prison, une femme écrit une longue lettre à son mari. Elle explique ce qui l'a conduit au crime pour lequel elle est emprisonnée: des pulsions violentes qu'elle connaît depuis sa jeunesse et la maltraitance dominatrice de son mari. D'autres livres de Mazarine Pingeot m'ont procuré un énorme plaisir de lecture, mais j'ai peiné à terminer celui-ci, tant il est noir.

De Mazarine Pingeot, j'avais lu « Magda » et puis « Se taire » et ces deux livres m'avaient enthousiasmé et donné l'envie de garder leur auteure en bonne place sur ma pile. Je me réjouissais donc d'entamer « Le cimetière des poupées », mais pour moi, ce n'était pas une bonne pioche. Il s'agit de son cinquième roman, il est paru une bonne douzaine d'années avant ceux que j'avais davantage aimé.

Il s'agit d'une longue lettre d'une femme à son mari. Elle écrit depuis la prison où elle purge une peine pour un crime qu'elle a commis. Elle rumine tout le cheminement qui l'a conduite à cet acte, que l'on découvre peu à peu (si je comprends bien, il est expliqué sur la quatrième de couverture de certaines éditions et dans plusieurs critiques sur Babelio; je vous déconseille d'en prendre connaissance avant d'entamer votre lecture). La principale cause, c'est le comportement de son mari, un comportement dominant, dégradant, qui finit par briser sa personnalité, déjà fragilisée par des pulsions violente de sa jeunesse.

Certains lecteurs applaudiront probablement Mazarine Pingeot pour la force des ressentiments, de l'aigreur, de la détresse, qu'elle parvient à décrire ici. En effet, c'est fort, on n'en sort pas indemne. L'emprise destructrice qu'un homme peut avoir sur une femme est également fort justement dépeint.

Mais voilà: pour moi, c'était trop fort. Ce flux constant de noirceur m'a donné la nausée, pour finalement m'énerver. Les sentiments de cette femme auraient dû me toucher car clairement, elle a été maltraitée. Mais non, par le ton qu'elle a choisi d'employer, Mazarine Pingeot a tué ma compassion. La raison pourrait peut-être me pousser à vous recommander ce livre, mais pas l'émotion.

J'ai retrouvé dans « Le cimetière des poupées » le même trop plein qu'en lisant « La fille démantelée » de Jacqueline Harpman, où dans un long monologue, une femme réglait ses comptes avec sa mère. Cela ne m'a pas empêché de lire les autres romans de Jacqueline Harpman, une de mes auteures belges favorites. de même, je continuerai à lire les autres textes de Mazarine Pingeot. Je vous la recommande chaudement, mais pas « Le cimetière des poupées » !
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Retour à la fiction pour Mazarine Pingeot qui faisait en 2005 une halte par des souvenirs touchant de sincérité avec Bouche Cousue dont j'ai parlé ici. Avec le cimetière des poupées, l'auteur s'attaque cette fois à la tragédie dans la lente confession d'un infanticide. Depuis sa prison, elle adresse une lettre à son mari, qu'il ne lira probablement jamais, sur les origines de son crime...
Lien : http://lirevoirentendre.blog..
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Dans une longue lettre adressée à son mari, une femme se confie, tentant d'expliquer l'inexplicable : le meurtre de son nouveau-né. Elle dit sa vie d'enfant, d'adolescente, de mère aimante, de femme soumise. Une vie passée à tenter d'être aimée, d'abord par une mère bien trop occupée puis par un mari qui nie son statut de femme. Une vie passée dans l'ombre et l'angoisse, à tenter en vain de satisfaire les autres. Elle livre aussi la dernière grossesse tue, cachée, vécue dans la solitude.

Le roman de Mazarine Pingeot a déjà fait couler beaucoup d'encre, certains lui reprochant d'exploiter le terrible fait divers dit « des bébés congelés ». Au-delà de cette polémique, ce livre est un monologue enragé qui dit la violence et dérange. Il aborde le quotidien d'une femme humiliée par un mari qu'elle admire, d'une femme qui subit parce qu'elle ne se sent pas digne d'amour. Il évoque ces violences qui ne laissent pas de traces sur les corps mais bousillent les coeurs et les êtres de l'intérieur. C'est un texte fort qui dérange car, si l'on ne peut excuser l'infanticide – dont le déroulement n'est d'ailleurs pas révélé, une bonne chose ! -, la narratrice déroule sous nos yeux un processus macabre dont on « comprend » la finalité. Non que cela rende le geste excusable mais il répond à une logique propre qui ne procède pas d'un esprit sadique mais d'un geste d'amour réfléchi. Pire encore, me direz-vous. Peut-être. En tout cas, ce texte court et tenu ne laisse pas indifférent.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Très particulier, Mazarine Pingeot est partie de l'affaire des bébés congelés, en essayant de se mettre à la place d'une mère infanticide en prison, mais je n'ai pas forcément bien compris où elle voulait en venir. Mais l'ensemble reste intéressant
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Sa discrète mère, conservateur de musée, a travaillé longtemps dans un musée qui fête ses vingt-cinq ans :

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