(...) ta tentative inefficace pour te protéger, c'est de cacher le plus possible que tu es différent. Mais c'est comme un complexe : le simple fait de le cacher le met encore plus en exergue.
Quand les adultes des établissements interviennent, c'est souvent en sanctionnant les harceleurs, et au collège, certains se fichent pas mal d'être sanctionnés. C'est même comme s'ils gagnaient une médaille. Et si ce n'est pas le cas, le risque c'est qu'ils continuent mais en étant encore plus malins pour ne pas se faire à nouveau punir, ou bien qu'ils arrêtent les agressions directes mais que la victime soit toujours aussi isolée, aussi peu respectée.
Parfois, au collège, des réunions sont organisées avec des spécialistes qui viennent expliquer à toute la classe les conséquences pénales du harcèlement ou, bien les dommages psychologiques qu'ils peut causer. C'est important parce que les harceleurs ne se rendent pas forcément compte du mal qu'ils font. Mais lorsqu'aucune de ces solutions ne fonctionne, alors il faut réfléchir différemment.
La culpabilité que ressent Jean est tout à fait logique, mais le problème avec cette émotion bien particulière, c'est que si on n'en fait rien, qu'on se contente de la ruminer, elle devient de plus en plus écrasante, et sans servir à grand-chose : on se tourmente de plus en plus, c'est tout.
(...) ce que je propose aux enfants qui se font embêter, c'est un boomerang ou une flèche de résistance. C'est à dire une arme qu'on ne peut pas utiliser en attaque. Pour qu'elle fonctionne, il faut qu'elle se nourrisse de la violence envoyée par le harceleur. C'est pourquoi on appelle ça aussi du "judo verbal".
Ce qui déclenche puis alimente le harcèlement, ce n'est pas la différence, c'est la vulnérabilité et la peur.
Ce qui déclenche puis alimente le harcèlement, ce n'est pas la différence, c'est la vulnérabilité et la peur.