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Isabelle et Théa sont amies comme on peut l'être à quatorze ans, à la vie et à la mort, petites vacheries comprises. Isabelle, dont le père n'a pas eu un comportement irréprochable (concussion), est sur le point de rentrer en Europe, tout en ignorant pourquoi. Elle repousse pendant tout le livre l'annonce de son départ. Tout le monde sait sauf Théa.

Théa, elle, se fait du souci pour sa jolie maman qui part tous les matins faire de l'équitation en cachette de son mari. Et ? Et pas grand-chose, la suite de l'histoire racontée par Théa est confuse, histoire d'ailleurs mieux comprise par ses camarades de classe que par elle-même. Ça n'a rien d'impossible, mais je ne suis pas arrivée à m'intéresser aux parents de Théa non plus, pas plus qu'à son frère ou à ses amours avec Jean-Baptiste.

J'ai peiné à m'intéresser à ce roman superficiel et pas très bien rédigé. Mais il se déroule en Nouvelle-Calédonie, et nous entraine place des Cocotiers, à la baie des Citrons ou dans le quartier d'Anse Vata.
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Nouméa, Nouvelle Calédonie 1957. Théa, la fille du vice-gouverneur d' île, vit une adolescence privilégiée en compagnie de sa meilleure amie Isabelle et de son jeune frère. Mais les choses sont en train de changer : alors que l'île doit abandonner son statut de colonie pour devenir un simple territoire d'outre-mer, le monde de Théa semble se fissurer : Isabelle lui cache son prochain retour en métropole, sa mère s'échappe pour de mystérieuses escapades sur la plage et les colères de son père deviennent de plus en plus violentes...

J'ai d'abord eu du mal à entrer dans ce roman qui nous plonge dans une histoire dont on a du mal à comprendre les tenants et la direction. Aucune présentation des personnages, peu d'explications et la 4e de couverture correspond assez peu au contenu du roman. Comme en plus l'écriture est assez datée, surjouant la sensualité des tropiques et insistant beaucoup sur la découverte de la sexualité par les adolescentes, la moindre scène semblant pleine de sous-entendus, je me suis demandée où tout ça allait nous mener. Heureusement il restait la description de la Nouméa des années 50 (qui semble finalement avoir assez peu changé) et une peinture assez fine de ce monde colonial confronté à un changement inéluctable. Et puis, peu à peu, les liens entre les personnages se sont clarifiés, je me suis habituée au style un peu ampoulé et grandiloquent de l'auteure, et j'ai apprécié cette tranche de vie toute simple d'une adolescente confrontée à des changements qui vont mettre en péril son petit monde.

L'habileté du roman est de nous faire découvrir la ville et les situations par les yeux de Théa, adolescente qui au début du livre semble vraiment "bébé", la faute sans doute au milieu ultra-privilégié dans lequel elle baigne et qui la surprotège. Pour le lecteur, cela donne un contraste intéressant car il faut deviner ce qui se passe réellement derrière les événements qu'elle observe sans les comprendre vraiment, que ce soit la révolte naissante des Kanaks, les grèves à l'usine de nickel ou la liaison que sa mère rêve d'entretenir avec le médecin de la colonie et les ragots que cela va provoquer. Ce fond historique associé au plaisir de se balader dans les rues de Nouméa et d'en redécouvrir les paysages à travers les descriptions vivantes de l'auteure m'ont permis de finalement passer un plutôt bon moment. Pour le reste, mon avis est plus mitigé : la relation entre adolescentes est ultra-classique entre rivalité, amour-amitié et jalousie, les comportements loufoques des parents et les colères du père auraient mérité plus d'explications pour qu'on les comprenne vraiment (si ce n'est un mariage qui s'effondre et sans doute l'ennui de la vie coloniale loin de tout... mais ceci n'est pas réellement explicité).

Au final, une fois ma lecture terminée, ce roman dégage finalement un petit charme un peu suranné et doux amer qui colle bien avec son ambiance de fin d'une époque même si les choses n'ont finalement pas tant changé depuis 50 ans ! A découvrir pour ceux qui s'intéressent à la Nouvelle Calédonie, pour les autres je suis plus mitigée.
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"Nouvelle Calédonie, petite île du Pacifique
Toi la perle des Tropiques,
Petite île où j'ai connu l'Amourrrrrrrrrrr..."
c'est sur cette ritournelle que les trois jouvencelles pédalent joyeusement sur les chemins de cette île où elles coulent des jours légers, légers et heureux de la vie coloniale, où si certains s'épuisent dans les mines de nickel, d'autres mènent agréable vie sous le soleil des Tropiques.
Dans cette île paradisiaque, les colons vivent dans des villas de rêve, se pavanent sur les plages, tandis que les autochtones survivent dans des bidonvilles.
Ah, que la vie est douce pour les colons, enfin avec quelques petites anicroches. Il en faut tout de même bien, sinon la vie serait trop facile !
Ceci se passe juste avant la décolonisation. La Nouvelle-Calédonie ne sera plus une colonie, mais un simple territoire d'outre-mer, ce qui n'a pas la même gueule !
Et vous vous rendez compte ? Il n'y aura plus de gouverneur en Nouvelle-Calédonie, simplement un haut-commissaire !
Aussi il faut absolument que le dernier bal du gouverneur soit le plus fastueux de tous !

C'est l'époque des premières amours pour les adolescents et de la déconvenue pour les adultes.
Et cette époque, Marie-France Pisier qui l'a vécue, en restitue le suc, avec intelligence, d'une plume acide, pleine d'humour, en démontrant un véritable talent de conteuse qu'elle aurait sans doute pu développer beaucoup plus qu'elle ne l'a fait !
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Début de lecture un peu difficile malgré ma motivation pour lire "Le bal du gouverneur" de Marie-France Pisier, roman trouvé dans une boite à livre. L'ambiance coloniale à Nouméa a commencé par me déplaire et puis je suis entrée dans l'histoire de Théa Forestier, jeune fille qui raconte son adolescence en 1957 en Nouvelle-Calédonie sur fond de décolonisation en perspective.
J'ai aimé son tempérament et surtout l'ambiance Durassienne du bal du gouverneur où se croisent le mari diplomate Charles Forestier et l'amant de Marie, la mère de Théa, le docteur Michel Royan. Il y a aussi une relation forte avec son frère comme chez Duras en Indochine et son amitié pour Isabelle pour qui elle va tenter d'interrompre le départ en bateau. Il y a aussi les dockers en grève et bien-sur la mer.
Il faut dire que j'aimais beaucoup Marie-France Pisier de son vivant, l'actrice égérie du cinéma d'auteurs, la réalisatrice et la femme engagée. Je l'apprécie encore plus depuis que j'ai lu "La familia grande" de Camille Kouchner dont elle était la tante. C'est la seule personne de la famille qui a réagi face au scandale de l'inceste et qui l'a condamné. Je trouve que son suicide est assez bouleversant parce qu'elle avait de grandes qualités artistiques dont celle de romancière.
D'ailleurs, son personnage de théa qui a du caractère lui ressemble puisque elle s'est sans doute inspirée de son enfance en Nouvelle-Calédonie pour écrire ce premier roman.


Challenge XXème siècle 2021
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Théa vit avec sa mère, la belle Marie Forestier, son père, Charles, vice-gouverneur de Nouvelle-Calédonie et son frère Benoît à Nouméa. Elle partage son temps entre le collège, la famille qui vit la vie des colons et « expats », hauts-fonctionnaires en milieu doré servis par les autochtones. Sa meilleure amie, Isabelle, partage avec elle des moments inoubliables de complicité. Elle, sa soeur, sa confidente, sa pareille. Avec qui elle découvre les premiers émois.

Ce roman, en grande partie autobiographique aborde les thèmes de l'adolescence et des amitiés-amours juvéniles, le passage vers l'âge adulte dans un milieu apparemment très protégé mais dont il n'est pas facile de s'extraire des codes de bienséance ni du caractère étriqué de la vie en vase clos, entre mondanités, enjeux de carrière, réputations à sauvegarder, faux-semblants et ragots.

Sa mère, Marie, manifestement s'ennuie et cherche un peu de piquant dans une relation secrète avec le Dr Royan. Pour le séduire, elle galope tous les matins, très tôt, sur la plage. Paysages de carte postale, végétation tropicale, soleil enchanteur ne font pas oublier les souffrances des mineurs dans la mine de nickel, cette pierre d'un vert profond qui rendra les aciers inoxydables. Charles s'applique à calmer les tentatives de grève, le père d'Isabelle est sur le point de quitter honteusement l'archipel, muté d'office suite à des transactions frauduleuses sur les CFA. le docteur tente d'échapper aux provocations de Marie, Isabelle cache à Théa son départ imminent, sa mère se terre au fond de sa belle propriété : secrets, gêne, honte, malaise, la vie n'est finalement pas si rose chez les diplomates servis par l'indigène aux frais du contribuable ! Pour autant, on n'a pas forcément envie de pleurnicher sur leur sort.

Quant aux indigènes, ils apparaissent sous les traits de danseurs sauvages terrifiques, entre servilité et agressivité. le Ministre de la France d'Outre-mer est attendu, alors tout doit être nickel ! Il faut calmer les Canaques qui commencent à réclamer leur part du gâteau et la revalorisation de leurs droits, voire l'autonomie. Alors, on a trouvé : l'archipel de la Nouvelle-Calédonie ne sera plus une colonie mais un Territoire d'Outre-Mer (TOM), le gouverneur cessera d'être gouverneur pour devenir un Haut-Commissaire. Voilà qui change tout !

Alors, pour jouir jusqu'au dernier jour de ce beau titre, on va organiser « le bal du Gouverneur », cela a tout de même une autre classe que celui du Haut-Commissaire ! Dorures, cristaux, jolies robes froufroutantes sur un air de paso-doble et champagne et buffet venus à grands frais de métropole, place à la danse !

Marie-France Pisier , dans une postface, indique que ce roman n'est pas autobiographique mais qu'elle a tenté de restituer des images et des sensations de son enfance. Elle a passé, entre l'âge de six et douze ans, une partie de sa jeunesse en Nouvelle-Calédonie. On peut supposer que le personnage de Théa, quoique un peu plus âgé, lui ressemble. le roman a été écrit en 1984, alors que le mouvement canaque prenait forme. L'auteure effleure le sujet par la voix de certains indigènes qui réclament le vin supprimé par le gouverneur lors de la visite du ministre : « Le vin, on s'en fout ! Dans dix ans, c'est le sang des Blancs qu'on boira ! » Et au sujet des bagnards : « Ils prennent le travail des autres. Ils volent, ils font peur. »

Entre carte postale et poudrière, la Nouvelle-Calédonie des années 80...
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Beaucoup de fraicheur d'écriture dans ce roman. Nous sommes à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie : un vrai dépaysement; L'océan, les plages, le soleil, les colons et de bien sympathiques adolescentes telles que Théa , Isabelle et Marie. Des moments d'incertitude, de déchainement, d'hystérie parfois impudiques.
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Ce livre est une belle description de la vie coloniale à la fin des années 50 en Nouvelle Calédonie, mais aussi du réveil pour certains habitants d'une vie insouciante à la conscience des inégalités sociales et raciales. le passage du statut de colonie au statut de territoire d'outre mer se traduira pour Théa à un passage de l'enfance à la vie d'adulte. C'est un livre qui tout en étant facile à lire, fait réfléchir.
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[Livre audio lu par l'auteur]

J'ai été décontenancée par ce CD.

Marie-France Pisier semble lire pour elle-même, survolant, dévalant son travail, comme pour entendre s'il sonne bien. L'auditeur se faufile tant bien que mal dans l'intimité de son bureau pour saisir le flux.

Ce qui est plus gênant, c'est qu'il ne s'agit pas d'une version intégrale du livre, mais seulement d'extraits. Ce n'est spécifié nulle part sur la pochette. On se retrouve avec des personnages qui apparaissent comme par magie, il n'y a pas de continuité entre les pistes. Cela donne envie de lire le livre papier, certes, mais est-ce bien la vocation d'un livre audio ?

J'en garderai le sujet d'une rédaction donnée par l'instituteur : “ Décrivez un centimètre carré, n'importe lequel. ”
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Je me suis profondément ennuyé dans ce roman des amours de beaux, jeunes gens privilégiés de l'époque (bénie?) des colonies. J'ai lu ce livre parce que j'admirais la magnifique actrice, mais le charme de l'écriture pourtant puissante n'a pas fonctionné, "Tempus fugit", une épaisse couche de fine poussière à recouvert ce temps des colonies, et ces histoires d'adolescents d'une autre époque, m'ont paru d'une mièvrerie consternante. Impossible de se retrouver dans cette histoire d'une infinie platitude malgré le charme de la nouvelle Calédonie...et les descriptions exotiquesce ce monde a jamais disparu.
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Les personnages ne sont pas tous attachants, qu'importe, on est ému pareil, un peu agacé aussi, après tout ils sont nés du bon côté. Heureusement, il y a l'océan, la bicyclette, les petits crabes agiles et les palétuviers.
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