Observé de l'extérieur, ce phénomène est frappant, dérangeant : pourquoi/comment certains parents se détachent-ils de leurs autres enfants lorsqu'ils en ont perdu un ? Certes, la douleur les rend forcément moins disponibles, mais il apparaît parfois que les présents ont moins d'importance qu'avant, et moins de valeur que l'enfant perdu. Pourquoi "choisir" le RIEN, parce qu'on n'a plus le TOUT ?… Dans ce cas, il semble difficile pour le reste de la fratrie de ne pas haïr le défunt dont le décès, après avoir tout dévasté, continue à tout envahir... Ce roman n'apporte pas de réponse à ces interrogations, mais il en donne un exemple désolant, terrifiant, révoltant.
Le décès de Rose a détruit sa famille : son père a sombré dans l'alcoolisme, sa mère a fui avec un homme confronté à un deuil comparable. Il reste pourtant Jasmine, soeur jumelle de la disparue, et James, le petit frère. Ils sont devenus invisibles, quantités négligeables. La victime est sacralisée, elle éclipse tout, tout le monde. On ne touche pas à ses affaires, ses cendres trônent sur la cheminée, le père leur voue un culte.
L'auteur nous présente le quotidien de ce moignon de famille cinq années après le drame, à travers le regard de James, dix ans. C'est un petit garçon qui souffre - de l'absence effective de sa mère, de celle de son père (bien là mais toujours ivre), de son isolement à l'école, de la cruauté des autres gamins à son égard… Seuls la tendresse de sa soeur aînée, son chat et une camarade de classe également mise à l'écart illuminent son quotidien.
Le début du roman m'a plu et émue, grâce au réalisme de la parole de l'enfant - les auteurs ont vite fait de tomber dans le niais lorsqu'ils optent pour ce type de narration, mais ici le ton est crédible. le garçon m'est apparu naïf, sage et même drôle en dépit de sa détresse.
Hélas, malgré la dureté des situations et la façon crue dont elles sont exposées, j'ai rapidement eu l'impression de lire un roman pour jeunes adolescents assez convenu (deuil, amitié salvatrice entre deux isolés…). Sourires et émotion ont fait place à un agacement croissant, a fortiori lorsque les cinquante derniers pages m'ont engluée dans un abominable sirop.
(Avis : entre 2 et 3 étoiles)
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James 10 ans nous raconte sa vie en un long monologue qui pourrait au début nous rebuter. En effet, aucun dialogue ou presque dans ce roman. C'est plutôt la voix de James qu'on entend. Il nous relate les événements entourant la mort de sa soeur et ce que sa vie est devenue par la suite. J'ai été conquise immédiatement. On sent la détresse, la solitude de James qui cherche à survivre du mieux qu'il peut, entouré d'adultes indifférents à sa souffrance. Malgré un sujet difficile, jamais l'auteur ne tombe dans le mélo.
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J'ai tout de suite été prise par le récit de ce petit garçon. Comment faire pour vivre voire survivre après la mort tragique d'une petite fille de 10 ans lors d'un attentat.
C'est toute la question de ce livre : la douleur des parents a été trop forte, sa soeur jumelle essaie d'exister pour elle-même et Jamie, le petit dernier voudrait bien être triste mais comme il le souligne : « Comment être triste de la perte de quelqu'un alors que l'on a aucun souvenir de lui ? »
Tout ce qui lui importe c'est que tout le monde soit heureux comme avant, sauf que rien ne sera jamais comme tel.
La perte d'un être cher est ici décrite par les yeux d'un enfant tour à tour drôle et émouvant, ce récit aura pu être très lourd mais finalement il passe très bien.
Jamie semble un peu en marge de cette famille car il était tout petit quand le drame s'est produit et ne comprend pas toujours pourquoi les siens réagissent de cette manière alors il s'invente un monde où il est Spiderman (son héros) et devient ami avec une petite fille qu'il ne devrait pas fréquenter selon son père. C'est vrai que ce n'est pas toujours facile de vivre avec l'omniprésence d'un mort : les restes de sa soeur demeurent dans une urne sur la cheminée. Cette urne est très importante pour son papa et parfois même au détriment des vivants.
Je me suis prise d'affection pour ce petit garçon et lire son désarroi m'a profondément attristée. Une scène en particulier m'a fait monter les larmes d'un seul coup.
En somme un très beau roman que j'ai découvert grace à mes copinautes.
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Pourquoi j'ai choisi ce livre, d'abord le titre très étrange, puis la couverture très colorée ( édition Plon), enfin la 4° couverture, mais je ne m'attendais pas à une histoire faite pour jeunesse.
Le thème du livre me plait mais le narrateur est un enfant de 10 ans, qui parle et pense avec sa naïveté, c'est agréable à lire ; on découvre sa famille et le drame qui les endeuille.
Je ne suis pas arrivée à m'intéresser à cette histoire, le parcours de Jamie est beau, plein d'espoir mais j'aurai préféré un regard d'adulte, et c'est ce que je souhaitais en ouvrant le livre, du coup, j'ai abandonné à la moitié.
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