Ma soeur vit sur la cheminée

Depuis cinq ans qu'un attentat à Londres a ravit la vie de leur soeur Rose, Jamie et Jasmine ne savent plus ce qu'est une vie de famille heureuse et harmonieuse. Leur mère a quitté le foyer avec un homme de son groupe de soutien, tandis que leur père s'est réfugié dans la boisson, et parle entre deux cuites à l'urne cinéraire de Rose qui trône sur la cheminée (le titre du roman n'est pas une blague), incapable de faire son deuil et de s'occuper de ses enfants. C'est donc une vie entre parenthèses que le frère et la soeur vivent, ou plutôt survivent. Un déménagement en Écosse, la terre natale paternelle, sera-t-elle le début du nouveau départ promis par le père ? Où Jasmine pourra oublier sa ressemblance avec sa jumelle disparue, et Jamie être le super-héros de ses rêves, Spiderman ?

Annabel Pitcher nous offre donc un roman sur le deuil, vu à travers les yeux d'un petit garçon tout sauf ordinaire, et qui fait drôlement face à l'adversité. Comment se construire sans l'affection de sa maman et avec un père qui n'est plus que l'ombre de lui-même ? Comment supporter le poids d'un deuil qu'il ne peut ressentir, puisqu'il ne se souvient pas de sa soeur ? Comment réussir à se faire sa place à l'école, quand aucun enfant ne veut jouer avec lui à l'exception de Sunya – la courageuse et formidable Sunya, qui constitue un très joli personnage féminin –, trahissant par là son père qui déteste les musulmans depuis le drame ?

Jamie y arrive grâce à un sens de l'humour et un sens de la petite phrase exceptionnel (« Grand-mère dit "Les gens veulent toujours ce qu'ils ne peuvent pas avoir" et je crois bien que c'est vrai. Papa veut que Rose soit en vie et que Jas ait dix ans et pourtant il m'a, moi. J'ai le bon âge mais pas le bon sexe, Jas a le bon sexe mais pas le bon âge, et Rose a le bon âge et le bon sexe mais elle est morte. Parfois, grand-mère dit "Il y a des gens qui ne sont jamais contents" »). On rit de cette vision du monde naïve et pince-sans-rire, pour mettre à distance la douleur (bravo à Annabel Pitcher d'avoir si bien su trouver les mots d'un enfant de dix ans). Mais la contrepartie est que je me suis parfois sentie mise à distance des personnages et de leur situation, j'ai eu du mal à entrer pleinement dans l'histoire jusqu'à la moitié de l'histoire. Je retiens pourtant de ce roman une grande tendresse pour des personnages dont l'enfance a été mise à rude épreuve et qui, ensemble, arrivent à trouver le chemin de la résilience.

Ma soeur vit sur la cheminée. le titre est révélateur. On comprendra tout de suite qu'elle est dans une urne. le reste, nous l'apprendrons au fil des pages. Que Rose est morte il y a cinq ans. Qu'elle avait une soeur jumelle. Qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Comme d'autres, ce jour-là, victimes d'un acte terroriste. Que ses parents ne se sont jamais remis de leur chagrin et qu'ils viennent de se séparer. Que la mère vit maintenant avec un autre homme, que le père a emmené ses enfants loin de Londres, croyant ainsi les éloigner du danger par ceux qui ont détruit la vie de sa famille.

Tout cela nous est raconté par Jamie. Il avait cinq ans au moment du drame et il se ne se rappelle presque pas sa soeur décédée. Comment pourrait-il avoir le même chagrin qu'a son père à la vue de l'une? Comment pourrait-il empêcher son père de boire? Comment pourrait-il faire en sorte que sa mère le visite alors qu'elle semble l'avoir oublié à jamais? C'est à tout cela que se voit confronté Jamie en même temps qu'au cas de conscience que soulève son amitié avec Sunya dont l'orientation religieuse est la même que celle de ceux qui ont revendiqué l'attentat et que Jamie a promis à son père de ne pas fréquenter. Mais quand on est tout seul, peut-on accepter d'être encore plus seul quand on s'attire l'ire et les moqueries des uns alors qu'une main se tend?

Jamie raconte, se questionne, s'inquiète, se demande souvent ce qu'il soit taire, comment il doit agir, s'il peut encore rêver et ce que ferait Superman (son héros) à sa place. Un roman qui n'est pas parfait, mais un des rares destinés aux jeunes qui soulèvent la question du racisme engendré par le terrorisme. Un roman dont le héros n'est pas sans rappeler le héros du film de Lasse Hallström, Ma vie de chien, qui se comparait au chien Laika alors que Jamie se compare à un poisson rouge.

Un livre dont on ne peut sortir tout à fait intact.
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Une pépite extrêmement émouvante, très juste, qui aborde avec délicatesse le thème de la perte d'un enfant. L'histoire est raconté par le petit frère, qui ne se souvient pas de sa soeur et ne comprend pas pourquoi il est devenu invisible pour ses parents. Avec sa grande soeur, il tente tant bien que mal de bricoler un nouveau noyau familial. Malgré le sujet, l'auteur ne tombe jamais dans le pathos et nous offre un récit bouleversant.

Ce livre traite de sujet grave : la mort, le deuil, l'absence, le racisme et la religion. Oulà ! Tout ça dans ce petit livre. Ben oui, tout ça !

Livre classé en jeunesse j'ai cependant parfois été choqué par la dureté de certains passages. Conseillé à partir de onze ans je me suis parfois demander si un enfant aussi jeune ne serait pas rebuté par les propos du livre.

Malgré tout Jaimie apporte de la fraîcheur à tout cela et m'a fait sourire avec sa vision de la vie. Des moments tendres , des moments tristes comme dans la vrai vie avec ces aléas.

Le livre se lit vite et l'auteur a réussi à me toucher avec ses mots. J'ai eu la larme à l'oeil vers la fin du livre.

Une belle découverte même si ce n'est pas un coup de coeur à cause des thèmes très dur.
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Voici un livre que j'avais repéré il y a pas mal de temps et que j'avais très envie de lire. Quand j'ai enfin pu mettre la main dessus, je n'ai pas hésité une seconde. On peut dire que son passage dans ma PAL n'aura été que de très courte durée... Il en a de la chance !

Et puis moi aussi j'ai de la chance d'avoir enfin pu le lire :).

Il s'agit d'un récit partant d'une situation grave mais traité avec le regard innocent d'un enfant de 10 ans.

Alors innocence oui, mais facilité, certainement pas. L'auteure est loin de l'avoir choisie nous livrant ainsi une histoire au réalisme touchant mêlé à une pointe de douceur, drôle et nuancée. Lorsqu'on aborde le sujet du deuil, surtout pour dans un livre jeunesse, je pense que la difficulté n'est pas moindre. Quand on se lance en plus dans le thème du terrorisme, il y a intérêt à prendre des pincettes et à ne pas tomber dans les préjugés pouvant - à juste titre - heurter les sensibilités. Et pour moi, l'auteure a géré tout cela avec brio !

Bien qu'un peu trop enfantine à mon goût, j'ai tout de même trouvé la plume d'Annabel Pitcher très jolie et très agréable. Les réflexions de Jamie sont drôles et pleines de sens ce qui, à mon avis, parlera tout autant à des adultes qu'à des lecteurs plus jeunes.

Côté personnages, Jamie et Sunya forment une équipe de choc. Ils sont émouvants et mignons. Je les ai vraiment beaucoup appréciés tous les deux. Jas m'a énormément plu aussi. Elle m'a touchée en s'efforçant de jouer son rôle de grande soeur, d'adolescente, de fille se transformant en maman pour cause de parents absents,... Elle joue un rôle important dans l'histoire et j'aurais aimé qu'elle y ait un peu plus de place. Je pense qu'un roman à deux voix (celles de Jamie et de Jas, donc) aurait été encore plus touchant.

Si je m'attendais à être émue dès les premières pages, je n'ai finalement versé quelques larmes qu'à la fin. Je pensais vraiment que mes émotions seraient mises à mal avec cette lecture mais finalement, non. Je ne vais pas dire que je suis déçue par cela mais je crois qu'il m'a tout de même manqué un petit quelque chose à ce niveau-là. Peut-être qu'il aurait fallu un peu plus de détails, un peu plus de profondeur, un peu plus de longueur... Mais je crois tout de même qu'il y a beaucoup à tirer de ce récit. A découvrir !

En quelques mots :

Des personnages touchants, une belle histoire pleine d'espoir, un joli message, une plume très agréable, si ce livre n'est pas un coup de coeur car j'en aurais voulu "plus", c'est tout de même une très belle lecture. Je compte bien lire d'autres livres de cette auteure :).
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Nous apprenons l'histoire tragique d'une famille vivant le deuil d'un enfant. Jamie, le jeune frère de la défunte, raconte ce que devient sa famille après le drame. Cette histoire est touchante, elle nous montre les difficultés et les injustices que doivent traversées chacun des membres de la famille.Un seul bémol, à la longue, le texte narratif m'a un peu ennuyée.

Une histoire racontée à la première personne du singulier par le jeune Jamie, une histoire poignante et captivante qui ne sombre jamais dans le pathos, parce que ce ptit garçon est déroutant de franchise, d'optimisme, qu'il est un être sincèrement aimant, innocent, à la sagesse indéniable et attachant.

Rose, l'une de ses grandes soeurs jumelles est décédée dans un attentat à la bombe en plein Londres. La famille vole alors en éclat, la maman les abandonne pour se réfugier auprès d'un homme de son groupe de soutien, le papa sombre dans l'alcoolisme, ses phases d'éveil sont vouées au culte de sa défunte fille. Jasmine alias Jas tente d'exister en s'éloignant le plus possible de l'image de Rose que l'on voit en elle, quant au petit Jamie auquel elle est si liée, il vit difficilement de porter le deuil d'une soeur qu'il n'a au final pas connue. Ce duo se bat, se soutient pour continuer à vivre et faire réagir leurs parents. Jamie trouve du soutien auprès de son chat, et d'une nouvelle amie la belle Sunya, une super-héroïne comme lui. Mais cette amitié vitale à son intégration si compliquée dans sa nouvelle école, lui pose aussi un cas de conscience douloureux et bien lourd. En effet son amie est de confession musulmane, de la même religion que ceux qui ont revendiqué l'attentat qui a couté la vie à Rose. Alors Jamie, raconte, se questionne et rêve à une Vie meilleure…

C'est touchant mais c'est aussi plein d'humour, de tendresse et une jolie leçon donnée par ces 2 enfants aux adultes dans le deuil ou plutôt un appel à la Vie, à l'Espoir. J'ai aussi été particulièrement bluffée de découvrir que derrière cette jolie plume qui mesblait pourtant bien aguerrie se cachait une toute jeune auteur puisqu'Annabel Pitcher a à peine 30 ans et deux romans à son actif. Ce premier roman elle l'a écrit en faisant le tour du monde avec son mari.

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Le pari d'un roman jeunesse à la fois dur et drôle peut également vous retourner comme une crêpe.

Jamie vient d'avoir dix ans, il vit au sein d'une famille détruite par la perte d'une soeur qu'il a à peine connu, tuée par des terroristes à Londres dans l'explosion d'une bombe, cinq ans auparavant.

Son père n'arrive pas à jeter les cendres récoltées dans l'urne qui repose sur la cheminée et est devenu alcoolique, sa mère s'est enfuie avec un autre homme, la jumelle de la défunte s'est teint les cheveux en rose et s'habille en noir pour ne plus ressembler à son binôme décédé.

Il nous raconte avec ses mots à lui, aidé de sa meilleure amie
Sunya, héroïne comme lui (puisqu'il est aussi Spiderman quelques fois).

Impossible de ne pas penser à Quand j'avais cinq ans je m'ai tué à la sauce anglaise, avec un humour d'enfant assez noir mais tellement juste.

Aussi puissant que réconfortant et très bien écrit.

Ce serait dommage de passer à côté de cette pépite. Surtout si vous aimez les chocs.

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C'est un livre sur le deuil, d'autant plus touchant que le narrateur est un enfant de 10 ans.

Derrière ce titre intriguant, se cache une jolie histoire comme je les aime.

Jamie a dix ans. C'est un petit garçon malicieux, vif et plein de questions sur les choses qui l'entourent. On le découvre et le suit dans sa famille brisée et éclatée par la mort de sa soeur Rose, cinq ans plus tôt, dans un attentat.

Le style enfantin de la narration de Jamie amène un regard plein de simplicité sur la mort de sa soeur, sur la façon dont ses parents gèrent la chose.
J'ai été très frappée par l'aveuglement dans lequel les parents se sont noyés après la mort de leur fille, allant jusqu'à ignorer et délaisser leurs deux autres enfants. On se sent un peu démuni face à se rejet brutal, et à ce deuil bien trop présent qui prend toute la place chez les deux adultes.
La vision de Jamie en devient alors touchante, le point de vue qu'il porte sur ses parents n'étant jamais dur mais toujours très innocent et aimant.

Le ton enfantin apporte également des idées très neutres ou en changement constant sur les choses qui entourent Jamie, notamment sur ce qui concerne les musulmans ou encore la religion. le petit garçon se questionne, cherche à comprendre et ne laisse pas la haine de son père lui implanter des idées dans la tête.
Le livre, pour ça, est une belle leçon sur les différences et les préjugés.

C'est finalement cette simplicité constante qui m'a plu dans le roman. Malgré les sujets compliqués abordés, il semble toujours y avoir un moyen pour les choses de s'arranger, d'évoluer. le personnage de Jas, l'autre soeur de Jamie, représente très bien cet aspect du roman. Même les pires instants n'ont rien d'inéluctables, et il y a toujours du bon à trouver.