Citations sur Appelez-moi Lorca Horowitz (24)
« Le bonheur diminue à mesure que la vérité augmente »
J'avais décidé que j'aurais une vie dérangée, une vie bruyante et malheureuse. C'était l'idée que je me faisais du contraire de l'ennui, qui était ma plus grande epouvante, et j'ai toujours fait du mieux que j'ai pu pour le tenir à distance. Pas question d'étriquer mon existence, de l' assiéger avant l'heure, pas question qu'elle devienne immobile, que se succèdent les résignations silencieuses, les contrats signés avec le désenchantement, je voulais l'écrire en grand, avec de l'inconfort et du mouvement, des drames amoureux, du recommencement permanent.
Cette fille a un comportement anormal, elle me suit partout, je ne peux plus faire un pas désormais sans tomber sur elle, je t'assure Eluardo qu'elle cherche à me copier, à s'habiller comme moi, à se coiffer comme moi....J'ai peur, je me demande ce qu'elle veut à la fin, jusqu'où elle veut aller....
« A côté de toutes les jeunes filles conquérantes, plus que présentables, qui lorgnaient la place, certaines venues spécialement de Séville, dûment recommandés, avec ascendance haut placée et bénédiction de l’Opus Dei, c’est moi qu’ils ont extraite du lot, Lorca Horowitz, trente-deux ans, soixante-douze kilos et demi, attifée comme l’as de pique les meilleurs jours, aucun lobbying en ma faveur. Une décision parfaitement incohérente. »
« Et chez Lorca Horowitz, le ravissement de la personnalité n’avait pas pour but de dissimuler, ni de s’enrichir, ni de s’élever socialement, c’était en soi l’objectif à atteindre. Mais je persistais à penser qu’il y avait tout de même au fond des cartons consciencieusement rangés dans le grenier de l’étrange secrétaire une part du délire maniaque d’Hitchcock »
« Je connaissais bien aussi cette douleur de l’exclusion, pire encore, celle du cœur qui se brise et n’en finit pas de se briser, du cœur déjà en miettes et qu’on peut, aussi inconcevable et cruel que cela paraisse, réduire en morceaux toujours plus petits, car il faut de nombreux coups pour arrêter l’amour, il faut le tabasser à plusieurs reprises »
J'y arriverai.Il y aura des efforts,des privations,des limites repoussées,des muscles douloureux,de la rage transpirée,crachée,mais il est évidement exclu que je ne réussisse pas.
L'amour est stupidement aléatoire, contrairement à l'estime, pur produit de la volonté.
L'écriture rend paraît-il la solitude envisageable, on dit qu'elle est une force qui s'auto-suffit, qui avance comme un train dans la nuit. Bienheureux les écrivains.
Eduardo, cela va sans dire, fuit l'affrontement direct et privilégie le louvoiement, c'est un homme.