Citations sur Gorgias (76)
Ce qu'on doit chercher à savoir, c'est de quelle façon on doit vivre sa vie pour qu'elle soit la meilleure possible.
Car je serai jugé comme un médecin traduit devant un tribunal d'enfants, et contre lequel un confiseur porterait plainte.
Le plus grand mal,à part l'injustice, serait que l'auteur de l'injustice ne paie pas la peine de sa faute .
SOCRATE : La rhétorique est donc, semble-t-il, productrice de conviction ; elle fait croire que le juste et l’injuste sont ceci et cela, mais elle ne les fait pas connaître.
GORGIAS : En effet.
SOCRATE : Par conséquent, l’orateur n’est pas l’homme qui fait connaître, « aux tribunaux, ou à toute autre assemblée », ce qui est juste et ce qui est injuste ; en revanche, c’est l’homme qui fait croire que « le juste, c’est ceci », et « l’injuste, c’est cela », rien de plus.
Socrate._ La rhétorique, par conséquent, oeuvre, apparemment, à une persuasion qui fait croire, mais n'enseigne pas, ce qui est juste et injuste.
Oui, Calliclès, c'est du monde des puissants que viennent aussi les hommes particulièrement méchants. Rien n'empêche certes qu'il y ait en leur sein des hommes bons, et ils ont bien du mérite à l'être. Il est difficile, Calliclès, et d'autant plus digne d'éloge, quand on a tout le loisir de commettre l'injustice, de mener une existence juste.
SOCRATE : […] Car personne n’a peur de la mort, si on la prend pour ce qu’elle est, ou alors il faut être incapable de faire le moindre raisonnement et ne pas être vraiment un homme –non, ce qui fait peur, c’est l’idée de n’avoir pas été juste. En effet, si l’âme arrive aux portes de l’Hadès, toute remplie d’injustices, elle se trouvera dans la pire des conditions et souffrira les maux les plus douloureux.
Socrate : Tu as toi même Gorgias, des discussions une abondante expérience, je crois, et tu as dû y observer quelque chose de ce genre : c'est que, aux interlocuteurs, il n'est pas facile d'être capables, après avoir déterminé les uns avec les autres la question sur laquelle ils ont entrepris de s'entretenir, de clôturer ensuite la séance, dans des conditions telles qu'ils aient, à l'égard d'eux-mêmes, donné aussi bien que reçu un enseignement; tout au contraire, quand ils sont en contestation et que l'un d'eux affirme que l'autre pense de travers ou nie qu'il s'exprime clairement, ils s'en fâchent et s'imaginent que c'est l'envie qui fait parler leur interlocuteur : gens désireux d'avoir le dessus, mais non pas d'enquêter sur la question qui a été proposée, pour la discussion; il y en a même qui finissent par se quitter de la façon la plus laide, proférant et entendant proférer, sur le compte les uns des autres, des outrages d'une telle espèce que les assistants eux-mêmes souffrent, pour leur propre compte, d'avoir cru bon de se faire les auditeurs de pareilles gens !
Et je pense que la plupart de ces hommes qui servent d'exemples sont, à l'origine, des tyrans, des rois, des souverains, et des hommes autrefois chargés des affaires de la cité. Ceux-là en effet, en raison de leur liberté d'action, commettent les fautes les plus graves et les plus impies.
Socrate._ Tu es d'accord, nous admettons qu'il y a deux formes de persuasion, celle qui procure la croyance, dépourvue de savoir, et l'autre qui procure la science?