L’évasion fiscale n’est pas à la marge mais au centre d’une économie devenue mafieuse parce que livrée à la finance. Et les paradis fiscaux en sont le symbole tant leur survie et leur réussite dépendent d’une seule règle : le secret. Un secret aussi total, solide et verrouillé que peut l’être le secret qui scelle des pactes criminels.
L’argent, quand il devient une fin en soi, avoisine le crime dans son entêtement à échapper aux lois communes.
La souveraineté du peuple, c’est la nation à l’état abstrait, c’est l’âme du pays ; elle se manifeste sous deux formes : d’une main, elle écrit, c’est la liberté de la presse ; de l’autre, elle vote, c’est le suffrage universel.
La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre.
L’information est l’arme de l’égalité. Celle de l’accès de tous aux connaissances sur notre présent immédiat et aux savoirs sur le passé dont il est tissé.
Le bon gouvernement démocratique est celui qui est capable de maîtriser un mal qui s’appelle tout simplement vie démocratique.
Le droit de savoir des citoyens est à la source de la légitimité des journalistes : la responsabilité qui leur incombe est de créer les conditions de cette autonomie politique des individus sans laquelle le collectif démocratique n’est qu’une imposture ou une mascarade.
La vérité est toujours une économie de temps comme de moyens. La vérité est une méthode simple. Elle n’est pas une gêne, un frein, une contrainte ; elle est précisément ce qui permet de sortir de la nasse. Même si, parfois, dans notre système médiatique, le vrai est invraisemblable.
"C’est celui qui dit qui y est" , ont coutume de dire les enfants dans leurs jeux, plus sincères que les simagrées adultes. Façon de rappeler que l’injure insulte d’abord son auteur.