AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Nouvelles histoires extraordinaires (106)

" C'était aussi dans cette salle que s'élevait, contre le mur de l'ouest, une gigantesque horloge d'ébène. Son pendule se balançait avec un tic-tac sourd, lourd, monotone; et quand l'aiguille des minutes avait fait le circuit du cadran et que l'heure allait sonner, il s'élevait des poumons d'airain de la machine un son clair, éclatant, profond et excessivement musical, mais d'une note si particulière et d'une énergie telle, que d'heure en heure, les musiciens de l'orchestre étaient contraints d'interrompre un instant leurs accords pour écouter la musique de l'heure; les valseurs alors cessaient forcément leurs évolutions; un trouble momentané courait dans toute la joyeuse compagnie; et, tant que vibrait le carillon, remarquait que les plus fous devenaient pâles, et que les plus âgés et les plus rassis passaient leurs mains sur leurs fronts, comme dans une méditation ou une rêverie délirante. Mais, quand l'écho s'était tout à fait évanoui, une légère hilarité circulait par toute l'assemblée; les musiciens s’entre-regardaient et souriaient de leurs nerfs et de leur folie, et se juraient tout bas, les uns aux autres, que la prochaine sonnerie ne produirait pas en eux la même émotion; et puis; après la fuite des soixante minutes qui comprennent les trois mille six cents secondes de l'heure disparue, arrivait une nouvelle sonnerie de la fatale horloge, et c'était le même trouble, le même frisson, les mêmes rêveries.
Mais, en dépit de tout cela, c'était une joyeuse et magnifique orgie."
Commenter  J’apprécie          80
La vérité est que cette vie et généralement tout le dix-neuvième siècle me donnent des nausées. Je suis convaincu que tout va de travers. En outre, je suis anxieux de savoir qui sera élu Président en 2045. C'est pourquoi, une fois rasé et mon café avalé, je vais tomber chez Ponnonner, et je me fais embaumer pour une couple de siècles.
Commenter  J’apprécie          80
[...] Encouragé au vice par de pareils moyens, ma nature éclata avec une ardeur double, et, dans le fol enivrement de mes débauches, je foulai aux pieds les vulgaires entraves de la décence. Mais il serait absurde de m'appesantir sur le détail de mes extravagances. Il suffira de dire que je dépassai Hérode en dissipations, et que, donnant un nom à une multitude de folies nouvelles, j'ajoutai un copieux appendice au long catalogue des vices qui régnaient alors dans l'université la plus dissolue de l'Europe. [...]

Trad. Charles Baudelaire
"William Wilson", p. 36
Commenter  J’apprécie          70
C'est ce désir ardent, insondable de l'âme de se torturer elle-même, de violenter sa propre nature, de faire le mal pour l'amour du mal seul, qui me poussait à continuer, et finalement à consommer le supplice que j'avais infligé à la bête inoffensive.
Commenter  J’apprécie          60
L'ombre des arbres tombait pesamment sur l'eau et semblait s'y ensevelir, imprégnant de ténèbres les profondeurs de l'élément. Je m'imaginais que chaque ombre, à mesure que le soleil descendait plus bas, toujours plus bas, se séparait à regret du tronc qui lui avait donné naissance et était absorbée par le ruisseau, pendant que d'autres ombres naissaient à chaque instant des arbres, prenant la place de leurs aînées défuntes.
Commenter  J’apprécie          60
Bérénice et moi, nous étions cousins, et nous grandîmes ensemble dans le manoir paternel. Mais nous grandîmes différemment, — moi, maladif et enseveli dans ma mélancolie; — elle, agile, gracieuse et débordante d'énergie; à elle, le vagabondage sur la colline; — à moi, les études du cloître; moi, vivant dans mon propre cœur et me dévouant, corps et âme, à la plus intense et à la plus pénible méditation, — elle, errant insoucieuse à travers la vie, sans penser aux ombres de son chemin ou à la fuite silencieuse des heures au noir plumage. Bérénice! — j'invoque son nom, — Bérénice! — et des ruines grises de ma mémoire se dressent à ce son mille souvenirs tumultueux! [...]

Trad. Charles Baudelaire
"Bérénice", p. 66
Commenter  J’apprécie          60
Une fureur de démon s'empara soudainement de moi. Je ne me connus plus, mon âme originelle sembla tout d'un coup s'envoler de mon corps, une méchanceté hyperdiabolique, saturée de gin, pénétra chaque fibre de mon être.
Commenter  J’apprécie          50
Il y a dans les cœurs des plus insouciants des cordes qui ne se laissent pas toucher sans émotion.
Commenter  J’apprécie          50
" Je désirerais qu'ils découvrissent pour moi, dans les détails que je vais leur donner, quelque petite oasis de fatalité dans un Sahara d'erreur"
Commenter  J’apprécie          50
Puis vient le sentiment d’une immobilité soudaine dans tous les êtres environnants ; comme si ceux qui me portaient, – un cortège de spectres ! – avaient dépassé dans leur descente les limites de l’illimité, et s’étaient arrêtés, vaincus par l’infini ennui de leur besogne.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (10577) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Edgar Allan Poe

    De quelle nationalité est-il ?

    Anglaise
    Française
    Irlandaise
    Américaine

    10 questions
    224 lecteurs ont répondu
    Thème : Edgar Allan PoeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}