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EAN : 978B003X23MKW
Plon (01/01/1928)
4/5   2 notes
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Dans les premiers jours de l'année furent préparées 2 visites officielles. La première était celle du roi d'Angleterre Georges V accompagné de son épouse qui vinrent à Paris le 21 avril dans une ambiance de fête amicale. La seconde fut vraiment dramatique. C'est celle où Poincaré, accompagné du Président du Conseil Viviani, firent le voyage de Russie par mer pour rencontrer Nicolas II le 20 juillet à Saint Petersbourg. C'est à la fin de cette visite, le 23 juillet au soir, qu'on peut dater le commencement de la guerre de 1914 car c'est dans la nuit, une fois que le navire sur lequel voyageaient Poincaré et Viviani avait quitté les eaux russes, que l'Autriche lança son ultimatum à la Serbie. Elle avait attendu que Poincaré et Nicolas II ne puissent communiquer que par leurs ambassadeurs, ce qui interdisait une franche discussion.
Mais dans cette première moitié de l'année on combattait encore à fleuret moucheté L'Allemagne marquait un point avec l'envoi en Turquie d'une mission militaire commandée par le général Liman de Sanders. La question du partage des chemins de fer d'Asie Mineure et de la ligne de Bagdad donnait lieu à d'interminables discussions entre Français et Allemands. le marché boursier parisien était sollicité de tous côtés, notamment par la Turquie qui avait l'audace ou la naïveté de lancer un emprunt pour payer l'achat de deux cuirassés allemands, mais aussi par la Russie qui voulait construire 5320 km de voies ferrées militairement stratégiques, s'ajoutant à un projet de 11000km
Sur le plan interne Poincaré revient plusieurs fois sur les épisodes de la campagne de presse lancée, à partir du 8 janvier, par Gaston Calmette , directeur du Figaro, contre Caillaux , alors ministre des finances. A l'époque l'émission d'un emprunt à la bourse de Paris nécessitait une autorisation administrative qui, monnayée, (« les frais d'émission ») alimentait les fonds électoraux. Dans un précédent gouvernement, Caillaux était même intervenu auprès du procureur général de Paris pour arrêter les poursuites diligentée contre un financier véreux qui, pour sa défense, menaçait de révéler la liste des établissements financiers qui avaient accepté de payer des « frais d'émission ». L'affaire se termina tragiquement. Excédée par la campagne de presse lancée contre son mari et persuadée que Calmette allait publier une correspondance intime d'elle, Henriette Caillaux assassina le directeur du Figaro le 16 mars à coups de revolver Elle fut acquittée le 28 juillet par la cour d'assises.
Mais la majeure partie du livre est consacrée aux circonstances dans laquelle est intervenue la guerre. Il se termine sur la journée du 3 aout, date de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France. Ces circonstances sont rapportées de façon précise. Poincaré livre d'abord un témoignage direct. Il porte sur des dépêches diplomatiques qu'il a vues et commentées, sur les conseils de ministres qu'il a présidés, sur ses entretiens avec les ambassadeurs, les généraux, le personnel politique etc.. Il fait référence et cite aussi des documents qui ont été connus après la guerre grâce aux commissions d'enquêtes, notamment les courriers entre ambassadeurs allemands et autrichiens. Son témoignage est enrichi aussi d'analyses tirées de travaux d'historiens de différents pays. C'est donc une masse considérable d'informations dont il fait état. Il les relate comme on le fait dans sa profession d'avocat : en affirmant une thèse et en en rapportant la preuve. Car dans ce livre il désigne les responsables
Après l'attentat de Sarajevo l'Autriche se sera demandé quelle devait être sa réaction. Il lui est apparu qu'elle ne pouvait pas ne pas réagir énergiquement même si un risque de guerre avec la Russie s'ensuivait. La situation interne de l'empire austro-hongrois et la relative dégradation de sa position dans les Balkans la poussaient à choisir l'option « dure ». Et elle a obtenu l'accord et la garantie de l'Allemagne. Les raisons pour lesquelles l'Allemagne a donné cette assurance à l'Autriche ne sont pas claires : le calcul machiavélique de provoquer au final une guerre avec la France ? L'inconséquence de ses dirigeants ? le pari d'une réaction molle de la Russie ? Pendant plusieurs semaines on a guetté et attendu la réaction de l'Autriche.
Une fois le coup parti (l'ultimatum de l'Autriche à la Serbie) la guerre n'était pas inéluctable. l'Autriche avait encore la possibilité de s'en tenir à la réponse Serbe à l'ultimatum, réponse qui était jugée satisfaisante par tout l'Europe, mais elle a préféré déclarer la guerre à la Serbie et s'est entêtée à refuser tout compromis, d'autant que l'Allemagne qui aurait pu déclencher un règlement amiable du conflit austro-serbe , a refusé 1) d'intervenir auprès de l'Autriche comme médiateur et 2) la mise en place d'une médiation européenne à laquelle la France et l'Angleterre lui proposaient de participer
Cette guerre russo-serbe aurait pu rester localisée mais la Russie en a décidé autrement. La Russie n'était pas liée avec la Serbie par un traité d'alliance. Pourquoi a-t-elle adopté des mesures belliqueuses à l'égard de l'Autriche, même si cette dernière avait rassemblé des troupes sur sa frontière ? Etait-il bien sensé de prendre le risque de déclencher une guerre européenne pour défendre cette misérable Serbie ? C'est pourtant la Russie qui a déclenché la catastrophe finale en décrétant sa mobilisation générale, décidée par 'empereur Nicolas II
La mobilisation générale de la Russie sur toutes ses frontières a entrainé la mobilisation allemande puis ses déclarations de guerre à la Russie et à la France. Finalement il apparait que les gouvernements contestés et déclinants de Vienne et de St Pétersbourg ont joué la carte de la guerre pour essayer de restaurer leur autorité et leur prestige et que l'Allemagne, qui avait préparé de longue date une agression délibérée contre la France, sûre d'une victoire qui, à l'exemple de celle de 1870, assurerait sa domination pendant 40 ans, a saisi l'occasion. La guerre était bien inévitable par volonté de l'Allemagne.
Le lendemain de la déclaration de guerre de l'Allemagne, le mardi 4 Aout, était lu au Parlement un message de Poincaré appelant à « l'union sacrée » de tous les français, expression qui fait le titre du livre.
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