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EAN : 9782363080639
231 pages
Arléa (04/09/2014)
3.83/5   175 notes
Résumé :
Il s’appelle Olivier, elle s’appelle Héloïse. Ils partent déjeuner, mais la rame de métro dans laquelle ils sont montés est gravement endommagée par une explosion.
Restera de cet accident des corps meurtris, un sentiment brisé et une photo de leur évacuation, si violente et si impudique qu’elle va tout faire trembler autour d’eux. Ils n’auront qu’une obsession : réparer les dégâts que cette image aura causés dans leurs vies.

Portrait d’après b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
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Hélène Gestern reprend dans son troisième roman les thèmes qui lui sont chers, la photographie et la (non) communication, en choisissant un nouveau prisme. A la différence de Eux sur la photo et la Part du Feu, dans lesquels la photographie était un révélateur du passé liée au secret de famille, ce Portrait d'après blessure nous interroge sur les effets de l'image en temps réel. La vie des deux protagonistes Héloïse et Olivier, collègues de travail, est bouleversée lorsqu'à la suite d'un attentat ils se retrouvent en couverture d'un magazine. le genre de littérature "le poids des mots, le choc des photos" que vous feuilletez dans la salle d'attente du dentiste ou chez le coiffeur et qui vous transforme en voyeur. Cette leçon de chose est d'autant plus intéressante lorsqu'au fil de la lecture vous apprenez qu'ils travaillent pour Histoire d'Images, une émission télévisée qui recueille les réactions de personnes face à des photos historiques prises lors de conflits.

Où commence le droit à l'information, où s'arrête celui du respect de la vie privée, en particulier lorsque la personne photographiée n'a pas de droit de réponse.
En reprenant le même principe narratif, alterner la voix des deux protagonistes, Hélène Gestern nous donne à réfléchir sur la place de l'information et des nouveaux media.




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Olivier enseigne l'histoire à l'Université.
Il s'est mis en disponibilité afin de produire des " émissions historiques" au Service Culturel à la télévision, un moment enthousiasmant dans sa vie.
Il vit avec Karine, une hôtesse de l'air, il est atypique,bouillonnant, drôle, brassant quinze idées à la seconde...
Héloïse, elle, est discrète, érudite, élégante et timide, mariée à Yves, un ingénieur Aéronautique, ils ménent une vie calme, banale,rythmée par les nombreuses missions d'Yves au Etats-Unis, ils n'ont pas d'enfants car lui n'est pas prêt,Heloïse, aprés des études d'histoire, gère les archives du département Mémoire et Patrimoine du Ministère de la Défense.
Tout naturellement, elle devient la collaboratrice d'Olivier, ils ont en commun la passion de l'histoire et de la photo.
Un matin, ils prennent le métro ensemble, une explosion se produit dans la rame.
Héloïse est gravement blessée, Olivier oubliant sa propre douleur et ses blessures,réussit à la dégager des décombres.
Au moment de leur évacuation, ils sont photographiés alors qu'ils se trouvent tous deux dans un état de vulnérabilité extrême.
Cette image volée donnant à voir leurs corps abîmés et leur douleur sera reprise à l'infini par les journaux et largement diffusée sur Internet.
Olivier et Héloïse, hospitalisés dans un état grave sont loin de se douter que cette photographie impudique et violente fera basculer leur vie.....
Plus tard, Héloïse visionnant cette photo par hasard est submergée par la honte, l'humiliation et le désarroi....elle tente de contacter Olivier, parti se ressourcer en Irlande afin de poursuivre le photographe qui a fichu leur vie en l'air.....
Je ne connais pas Héléne Gestern mais j'ai beaucoup aimé ce livre surtout pour les questions salutaires qu'il pose...
L'auteure s'interroge sur le pouvoir et le poids dévastateur de l'image, cette image que l'on voit partout , tellement qu'elle peut bousculer et détruire des vies, changer le regard sur vous.

Une image volée cristallisera tous les non-dits,le voyeurisme obscène, les fantasmes, le fatras,la calomnie, le mensonge, le regard de l'autre....
Avec une infinie pudeur, sans pathos, un style net , ciselé, précis, vif, elle nous interroge et nous oblige à réfléchir sur le droit à l'information et ses limites, sur la puissance d'Internet difficile à maîtriser, sur certaines pratiques journalistiques outranciéres et sur l'avalanche d'images qui nous étouffent et nous privent de réflexion :" le sordide fait vendre"....
Quand cesserons nous d'être passifs?
Doit - on tout montrer?
Quel est le poids de " vies ordinaires" face à cette information agitatrice, démesurée, sans recul et dans la surenchére?
Un lavage de cerveau?
Cette auteure raconte aussi avec délicatesse,en laissant " les questions ouvertes", avec finesse, sensibilité et intelligence, le destin de ces deux êtres, traumatisés, meurtris, blessés,attachants, pour toujours?
Se relèveront t- ils?
Retrouvront - ils leur dignité et leur sérénité?
Comment se reconstruiront ils ?un ouvrage simple qui fait réfléchir dans un monde saturé d'informations....
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Un simple événement peut faire basculer une vie, alors imaginé être victime d'une explosion dans le métro. Un attentat ? C'est la piste que poursuit la police.
Héloïse et Olivier se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, Olivier dans un sursaut arrivera à sortir Héloïse de cette carcasse de tôle broyée qui gémit encore de tant de malheurs et de vies brisées. C'est à ce moment là qu'un photographe les fige pour l'éternité alors qu'ils se trouvent dans une posture de total délabrement. lls ne sont pas mariés mais collègues de travail. La photo choc sera publiée à la une de bons nombres de magazines et de journaux télévisés sous le prétexte du droit à l'information. Double peine pour des victimes innocentes qui n'avaient franchement rien demandé.
Un livre très bien construit qui alterne les points vues des deux protagonistes et qui posent la réflexion du voyeurisme à notre époque d'hyper médiatisation. L'auteur nous ballade sur toute l'étendue des émotions : du dégout du plus profond à la joie, de la colère à l'espoir ... Un regard sur ces accidentés et sur les dégâts collatéraux dont ils sont victimes et dont ne parle jamais les médias qui ont pour seul crédo : scotcher le quidam dans le fond de son canapé afin de lui administrer sa dose de pub, donc de bonheur, hebdomadaire. Remarquez nous sommes un peu complice, l'audience n'est jamais aussi élevé que quand cela devient gore ...
Oui madame, je suis choqué ! Rendez-vous compte de ce que l'on voit à la télé !
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Quatrième roman que je lis d'Hélène Gestern , et ses personnages m'émeuvent toujours autant!

Olivier et Héloïse. Rescapés d'une explosion dans une rame de métro. Un événement traumatisant. Mais ce qui le sera plus encore, c'est cette photo. Prise par un paparazzi à l'affût de scoops. Ce viol de l'intimité. Olivier qui emporte celle qu'il commence à aimer pour qu'elle soit sauvée. Elle est exposée, blessée, à demi-nue dans ses bras. Elle qui est si pudique, discrète. On devine les ravages que cette photo fera sur leurs entourages respectifs, car ils sont tous les deux mariés.

On sait que la photographie est un sujet obsessionnel chez l'auteure. D'ailleurs, ses deux personnages travaillent dans ce domaine. Ici se pose le problème très actuel du droit à l'information , sésame qui permet tout, notamment une intrusion violente dans la vie intime. " Il est vrai qu'il n'y avait pas de mot dans le code pénal pour décrire ce geste très particulier qui consiste à violer la douleur avec un objectif" . Au-delà de l'histoire particulière d'Olivier et Héloïse, de la difficulté à se reconstruire, l'auteure fait réfléchir sur les photos de journalistes en général. Faut-il tout montrer, l'horreur des guerres, la souffrance ? Une femme interrogée à propos d'une de ces photos écrit:" Oh! Je sais bien, il parait que maintenant le citoyen a le droit et le devoir de pouvoir à toute heure contempler la saloperie du monde.(...) Peut-être que c'est de la lâcheté de ma part , que je vieillis, mais moi, je n'y arrive plus."

Les blessures individuelles prennent ici un aspect universel. C'est sans doute pour cette raison que les deux personnages ne sont pas assez, à mon avis, fouillés. C'est le seul regret que je garde, après lecture. Un roman en tout cas poignant, qui nous interpelle. A lire!
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Olivier et d'Héloïse, sont victimes d'une explosion dans une rame de métro proche d'Odéon. Une photo du couple a été prise pendant l'intervention des secours, une photo dont l'interprétation est équivoque montrant un couple semblant proche, peut-être amants, une photo dégradante pour Héloïse, l'immortalisant pratiquement dénudée...Outre les blessures dans leur chair, il faut se reconstruire, comprendre les faits mais surtout affronter les dommages collatéraux que provoque ce cliché diffusé dans tous les médias...Car le cliché est ambigu et sous-entend une liaison adultère, alors que les deux victimes n'étaient que collègues.

Des chapitres courts où alternent les voix d'Olivier et d'Héloïse, où se tissent la longue introspection et reconstruction les deux victimes, deux voix entrecoupées de témoignages commentant des photos emblématiques d'évènements historiques marquants, illustrant le pouvoir de l'image et son impact sur la compréhension de l'observateur.
Dans cette réflexion sur l'image, Hélène Gestern montre l'impact qu'un cliché peut provoquer, la déflagration dans la vie des personnes exposées, le dommage collatéral d'autant plus incompréhensible et difficile à gérer que le couple concerné appartient lui-même au monde des médias, remettant en cause ses propres certitudes.
Un récit qui tourne autour de l'image donc, de son pouvoir, autant révélateur que destructeur qui a une résonance particulière actuellement.
Portrait d'Après Blessure est une dénonciation d'une société qui se définit par l'image, reléguant la remise en perspective des faits à des arguments ennuyeux quand ils ne sont pas tout simplement ignorés. C'est également la mise en évidence de l'opposition entre la protection de la vie privée et de la dignité et le droit de l'information.
Cette plongée dans l'intimité des protagonistes a tout de même quelques longueurs, les pensées, supputations, hypothèses sont passées en revue, disséquées et cela entraînent un ralentissement du récit.
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Au fond, on devrait pouvoir abolir les belles-familles ; ou en tout cas, se dispenser de fréquenter certains de leurs ressortissants. Je n'ai jamais aimé Fabienne et elle me l'a toujours bien rendu. Elle méprise mon métier, mes études d'histoire, qui me rangent dans la catégorie honnie des "intellos" ; je n'ai que peu d'estime pour ses préoccupations de matrone, toujours au ras du pot de pâte à tartiner dont elle goinfre son insupportable marmaille. Le fait que je n'aie pas encore "donner d'enfant" (c'est l'expression qu'elle emploie) à son frère est à ses yeux la preuve d'un égoïsme impardonnable. Je me retiens de lui rétorquer que, de ce point de vue, elle travaille pour deux : six enfants, les deux derniers fabriqués dans le dos de son mari, un pauvre hère qui finira par craquer, ce qui sera, je n'hésite pas à le dire, bien fait pour elle - et dommage pour les petits.

p.78
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Le pire, c'est le journal télé. D'ordinaire, je regardais celui du soir comme tout un chacun, déjà blasée par le défilement accéléré des images du monde comme il va, avec ses guerres, ses inondations, ses meurtres, ses désastres. Valse des prévenus arrivant au tribunal, des acteurs montant des marches, des ministres qui en descendent d'autres, et ainsi de suite, comme les figurants d'un film sans début ni fin.
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J'étais convaincu d'avoir compris l'étendue des pouvoirs de la photographie, d'être celui qui pouvait révéler ces vérités cachées. Je décryptais, comme on dit. J'avais juste oublié l'essentiel. Parce que si je me suis souvent demandé, pendant ces entretiens, ce qu'avaient ressenti ceux qui avaient pris ces photos, je me suis rarement interrogé sur qu'avaient éprouvés les photographiés au moment du déclic. Jamais pris la véritable mesure de leur humiliation, de la violence que représentaient les instants d'existence qu'on leur avait dérobés. Aujourd'hui, je m'interroge : combien de mémoire avons-nous insultées de la sorte ? Combien d'hommes et de femmes, réduit à une blessure, à une grimaces dont nous avons fait commenter l'image? Dans la chair meurtrie, figée pour toujours dans la chimie de sa pellicule, dans son amas de pixels, écrasés par la dictature sèche d'un flash, je n'ai jamais voulu voir que l'impérieuse nécessité de rendre compte de l'Histoire.
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Le livre Portrait d’après blessure d’Hélène Gestern raconte l’histoire de deux collègues, Olivier et Héloïse, empruntant une rame de métro pour aller déjeuner à Paris et se retrouvent victimes d’une explosion durant leur trajet.
Alors que la scène décrite est terrifiante, bouleversante et choquante, une photo de ces deux amis durant leur évacuation bouleversera leurs vies respectives. Tous deux n’auront plus qu’une chose en tête ; réparer les dégâts de cette image. C’est avant tout l’histoire de deux êtres aux prises avec le pouvoir des photographies, qu’elles parlent la langue de la dignité ou celles du désastre alors qu’ils ont été victimes d’un carnage.
Outre les blessures psychologiques qu’ils ont vécues dans cette explosion, ils doivent se battre au quotidien pour tenter de reprendre une vie sociale déchiquetée par la vision publique que l’on a fait d’eux à travers la diffusion de cette image.
Ce livre m’a vraiment captivé grâce à la mise en page qui ressemble à un journal intime, dans lequel se livrent Olivier et Héloïse. On ressent ce bouleversement qui va tout faire basculer dans leurs vies mais également autour d’eux.
Portrait d’après blessure est mordant, il donne envie de le lire grâce à cette intrigue romancière, d’en savoir plus sur les deux personnages et a laissé libre court à mon imagination, comment est-ce que je réagirai si cela m’arrivait. Mon imagination est fortement renforcée en cette période d’attentats où beaucoup d’images circulent sur la toile et me font fréquemment penser à cette situation romanesque qui pourrait devenir une situation réelle.
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Même s'il fallait pour cela demeurer aveugle à une autre vérité, plus sombre et plus sordide : l'image est une tueuse en série. Et même sans m'en rendre compte, j'avais été son complice.
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Videos de Hélène Gestern (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Gestern
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque samedi à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Créatures du petit pays de Juhea Kim et Anne-Sylvie Homassel aux éditions Presses de la Cité https://www.lagriffenoire.com/creatures-du-petit-pays-1.html • Filles de la mer de Mary-Lynn Bracht et Sarah Tardy aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/filles-de-la-mer-1.html • Western de Maria Pourchet aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/western.html • En garde de Amélie Cordonnier aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/en-garde.html • Âme brisée de Akira Mizubayashi aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/ame-brisee-1.html • 555 de Hélène Gestern aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/555.html • L'Air était tout en feu de Camille Pascal aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/l-air-etait-tout-en-feu-2.html • Herr Gable de Jean-Baptiste Lentéric aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/herr-gable-1.html • le Festin de Margaret Kennedy et Denise van Moppè aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/le-festin-1.html • Jeanne du Barry: Une ambition au féminin de Emmanuel de Waresquiel aux éditions Tallandier https://www.lagriffenoire.com/jeanne-du-barry-une-ambition-au-feminin.html • Femme portant un fusil de Sophie Pointurier de Sophie Pointurier aux éditions HarperCollins https://www.lagriffenoire.com/femme-portant-un-fusil.html • Les Petits Farceurs - Rentrée littéraire 2023 de Louis-Henri de la Rochefoucauld aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/les-petits-farceurs.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionspressesdelacite #editionspocket #editionsstock #editionsflammarion #editionsfolio #editionsarlea #editionspocket #editionsfolio #editionstallandier #editionsharpercollins #editionsrobertlaffont
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