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Citations sur La rage de l'expression (35)

Je commence à percevoir un peu clairement comment se rejoignent en moi les deux éléments premiers de ma personnalité ( ?) : le poétique et le politique.
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Oui, je me veux moins poète que "savant". – Je désire moins aboutir à un poème qu'à une formule, qu'à un éclaircissement d'impressions. S'il est possible de fonder une science dont la matière serait les impressions esthétiques, je veux être l'homme de cette science.
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Chaque chose est comme au bord d'un précipice. Elle est au bord d'une ombre, si nette et si noire qu'elle semble creuser le sol. Chaque chose est au bord de son précipice – comme une bille au bord de son trou.
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En somme, qu'est-ce qu'une forêt ? – À la fois un monument et une société. (Comme un arbre est à la fois un être et une statue.) Un monument vivant, une société architecturale.
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Voilà un tableau dont je ne suis pas mécontent, parce qu'il rend bien compte d'un plaisir que chaque homme éprouve lorsqu'il pénètre en août dans un bois de pins. Un poète mineur, voire un poète épique s'en contenterait peut-être. Mais nous sommes autre chose qu'un poète et nous avons autre chose chose à dire.
Si nous sommes entrés dans la familiarité de ces cabinets particuliers de la nature, s'ils en ont acquis la chance de naître à la parole, ce n'est pas seulement pour que nous rendions anthropologiquement compte de ce plaisir sensuel, c'est pour qu'il en résulte une co-naissance plus sérieuse. Allons donc plus au fond.
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Si je me suis appliqué à l'oiseau, avec toute l'attention, toute l'ardeur d'expression dont je suis capable, et donnant même parfois le pas (par modestie raisonnée de la raison) à l'expression intuitive sur la simple description ou observation – c'est pour que nous fabriquions des aéroplanes perfectionnés, que nous ayons une meilleure prise sur le monde.
Nous ferons des pas merveilleux, l'homme fera des pas merveilleux s'il redescend aux choses (comme il faut redescendre aux mots pour exprimer les choses convenablement) et s'applique à les étudier et à les exprimer en faisant confiance à la fois à son œil, à sa raison et à son intuition, sans prévention qui l'empêche de suivre les nouveautés qu'elles contiennent – et sachant les considérer dans leur essence comme dans leurs détails. Mais il faut en même temps qu'il les refasse dans le logos à partir des matériaux du logos, c'est-à-dire de la parole.
Alors seulement sa connaissance, ses découvertes seront solides, non fugitives, non fugaces.
Exprimées en termes logiques, qui sont les seuls termes humains, elles lui seront alors acquises, il pourra en profiter.
Il aura accru non seulement ses lumières, mais son pouvoir sur le monde.
Il aura progressé vers la joie et le bonheur non seulement pour lui, mais pour nous.
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À propos de n'importe quoi, même d'un objet familier depuis des millénaires à l'homme, il reste beaucoup de choses à dire. Et il y a intérêt à ce qu'elles soient dites. Non seulement pour le progrès de la science, mais pour celui (moral) de l'homme par la science. Il y a un autre point : pour que l'homme prenne vraiment possession de la nature, pour qu'il la dirige, la soumette, il faut qu'il cumule en lui-même les qualités de chaque chose (rien de mieux à cet effet que de les dégager par la parole, de les nominer).
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Le mimosa ne se concevrait-il pas lui-même comme une fumée, un encens ? Et ne serait-il pas découragé par son poids et sa fixité ?
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Le poète (est un moraliste qui) dissocie les qualités de l'objet puis les recompose, comme le peintre dissocie les couleurs, la lumière et les recompose dans sa toile.
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L'oeillet
...
A les respirer on éprouve le plaisir dont le revers serait l'éternuement.
A les voir, celui qu'on éprouve à voir la culotte, déchirée à belles dents, d'une fille jeune qui soigne son linge.
...
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