Pour la toilette intellectuelle, un petit morceau de savon, bien manié, suffit. Où des torrents d’eau simple ne décrasseraient rien.
Ni le silence, ni ton suicide en la plus noire source, ô jeune homme absolu.
A mon avis, la maîtrise ne va pas sans abandon, de loin en loin. Vous, votre abandon, c'est en général l'ironie. Mais l'ironie aussi est une ellipse.
(extrait d'une lettre d'Albert Camus)
À ce moment, sortons le savon de l'eau et considérons chacun des deux adversaires. Lui, fort diminué, aminci, mais non dans sa qualité. Elle, un énorme volume troublé, ayant perdu la face. Quel est le vainqueur ?
Le savon est une sorte de pierre, mais pas naturelle : sensible, susceptible, compliquée.
Elle a une sorte de dignité particulière.
Loin de prendre plaisir (ou du moins de passer son temps) à se faire rouler par les forces de la nature, elle leur glisse entre les doigts ; y fond à vue d’oeil, plutôt que de se laisser rouler unilatéralement par les eaux.