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3,25

sur 124 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment faire face à la perte d'un être cher, comment apprivoiser le deuil, comment un corbeau peut t'il déployer ses ailes pour que la douleur s'envole à son tour...

Un très joli premier roman que nous offre Max Porter empreint de mots aussi doux que fracassants.

Ces quelques pages ne sont que des mots, des noeux, des cris, des caresses. Petits chapitres où tour à tour se croisent et s'ajoutent la voix du papa, celle des garçons et enfin celle du corbeau qui à mon sens est la plus bouleversante. Bien sûr il faut se laisser aller à cette écriture saccadée où les mots ne forment pas toujours une phrase mais s'élancent tels des images à saisir dans lesquelles il faut s'emmitoufler pour chasser la peine.

J'ai retrouvé mon enfant intérieur dans ce roman, c'est en effet pour ces enfants oubliés, ces peines non cicatrisées, ces oiseaux de passage que ce roman trouve sa force. Saisissez les mots et ne cherchez pas au-delà. Les mots sont suffisamment chauds pour les attraper au vol.

« ... Les cendres ont frémi et paru s'impatienter alors j'ai incliné la boîte et hurlé dans le vent

Je t'aime je t'aime je t'aime

... et les garçons ont crié

Je t'aime je t'aime je t'aime

et leurs voix était la vie et le chant de leur mère. Inachevée. Magnifique. L'univers. »
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Un gros coup de coeur pour ce récit qui mêle conte, théâtre, poésie. Deux garçons perdent leur mère, restés seuls avec leur père, leur apparaît alors un corbeau pour les aider à traverser cette période difficile. Très beau roman.
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Un petit livre totalement atypique et tellement intense qu'une fois refermé on n'a qu'une envie, le relire ! le relire pour savourer à nouveau chaque mot, chaque dialogue, retrouver le corbeau et sa façon de parler hilarante, le relire pour ressentir à nouveau toutes ces émotions qui nous envahissent. C'est un petit chef-d'oeuvre de tendresse et d'humanité, on passe du rire aux larmes en un mot, de la magie à la réalité en une phrase et on tente d'oublier que les corbeaux ne frappent pas à votre porte en tenant des propos délirants. C'est un livre sur le deuil, sur l'absence, la perte d'un être cher et la façon dont chacun appréhende ce moment.

Si le propos est original, la construction du livre l'est aussi. de courts chapitres attribués à chacun des personnages, un style varié en fonction du narrateur, une écriture entre la prose et la poésie, rien dans ce livre n'est plat ou banal. Max Porter joue avec les mots et avec ses lecteurs à travers la diversité de son style et la façon dont son texte vient se positionner sur la page. C'est toujours réalisé avec intelligence et finesse et si on est surpris, interpellé et bousculé c'est pour mieux savourer le texte et ressentir l'intensité des sentiments que procure ce roman.

Le personnage de Corbeau est une sorte d'entité magique qui sert de béquille pour aider cette famille endeuillée à supporter la souffrance de l'absence. Chacun y trouvera ce qu'il souhaite y voir, une baby-sitter compréhensive et amusante, une aide compatissante, une sorte de catalyseur des sentiments, un psy gratuit et disponible… Personnage haut en couleurs, à la gouaille hilarante, Corbeau dédramatise la situation dans un style bien à lui, imagé, voire vulgaire et malgré tout c'est beau, touchant, drôle et infiniment intelligent. On sort de ce récit bouleversé, amusé et revigoré, et si le propos est plutôt triste, on en sort pourtant regonflé à bloc. Comme si Corbeau nous avait à nous aussi apporté un peu de son aide précieuse pour affronter nos propres difficultés.

Un petit livre tendre et intense qui m'a emballé. Je remercie Babelio et les Editions du Seuil pour ce moment de grâce et d'humanité.
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Elle vient de mourir: la femme, la mère. Ce jeune veuf, papa, se confronte à la compassion des voisins, de sa famille, de celle de la défunte, des amis. Il n'y a pas eu la voix de l'urgence pour que la maman revienne à la vie, ce fut le fait, acté. Elle n'est plus là.
Un être étrange arrive lui, il n'est pas attendu, pas même convié à entrer, le Corbeau. Il s'agit bien d'un corvidé de deux mètres de haut, un oiseau anthropomorphe c'est sûr mais aussi au comportement bien animal. Il est là, il prend toute la place. Il est l'agitateur par lequel la vie du père et de ses deux jeunes fils va reprendre vivacité, spontanéité et petit grain de folie.
"La douleur porte un costume de plume" de Max PORTER parle du deuil. L'auteur s'appuie sur du vécu et sur les poèmes de Ted Hughes, en particulier "Le Corbeau", dont son héros paternel est passionné et analyste.
"Mais qui est plus fort que la mort ? Moi, évidemment.
Admis, Corbeau."
Ted Hughes (extrait de "Examen à la porte du ventre")

Corbeau est ainsi ce volatil chamanique, une voix entre les morts et les vivants. Il est le chasseur de la mort, un de ses subalternes peut-être, un charognard, un viandard de chair humaine, d'humeurs liquides et molles de toute façon. Il aime à se rappeler la mort, pas cette absence mais bien dans sa matérialité, se démembrement, sa décomposition. Il aimerait tant se complaire dedans et pourtant il offre au vécu de la douleur de cette famille un balancier outrancier. Corbeau est l'asticoteur, il parle sans ambages, cru. Il faut prendre ses gardes avec lui et pourtant il apporte en même temps un soutien infaillible.
Alors oui, est-il vrai? N'est-il qu'une illusion? Dans le corps du texte même la question apparait. Ce roman très court, à 3 voix quand ils sont quatre personnages, est un ping pong de réactions, de culpabilité mais aussi de sursauts. Pas de compassion, de la justesse. L'acte de se tromper, de mentir, de jouer pour grandir apparait en même temps que la responsabilité d'un homme qui ne doit pas se perdre pour ses enfants. Un être envoyé par la morte... baby-sitteur?
C'est beau, scotchant! A relire!
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Dans cette fable contemporaine et fantastique, il met en scène un père et ses deux enfants, confrontés à la mort de leur femme et mère. Comment surmonter la douleur ? la comprendre ? Continuer à vivre, comme avant, ou autrement ? Que faire de cette douleur sans nom qui tiraille à toute heure du jour et de la nuit ? Pour répondre à toutes ces questions, Max Porter invente un invité/ami imaginaire, un corbeau, animal du malheur, qui pourtant tant à être le meilleur allié pour dépasser la sensation de souffrance qui les transperce [...]
Lien : https://jetenculture.wordpre..
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Je ne vais pas dire que je recommande ce livre car je pense sincèrement qu'il ne plaira pas à tout le monde.

Cependant, je vais quand même affirmer que cet ouvrage est l'un des plus percutants que j'ai été donné à découvrir. A l'intérieur, Max Porter met à jour la vision du deuil de la manière la plus sincère et humaine qu'il soit.

Il souligne les imperfections, le pitoyable, la violence qui font l'homme. Sans rien nous dire, il nous révèle que l'Homme use de cruauté pour se détacher de la douleur, qu'il aimerait hurler et déchirer face à la fatalité qui l'afflige et qu'il faut l'accepter. Il nous emmène dans la libre pensée ; ces mots ne sont plus de mots, mais l'expression sans tabou du flux qui accompagne son esprit.

Mais il nous montre aussi la poésie de la vie ; le détail de l'orgasme, "une main sur les omoplates", la comparaison de la douceur qui devient poussière ou "pied de bébé"... Il nous montre la richesse du monde et de ses recoins.

Il est sincère ; si pour certains ce sera sans doute trop, pour moi c'était juste beau.

Lisez-le.
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Bonsoir à toi qui passe par là. Il est 20h43 quand je débute cette chronique et je viens de lire la dernière page de l'ouvrage de Max Porter, " La douleur porte un costume de plumes ". C'est avec les yeux embués de larmes que je vous écris ce post. Si je devais choisir un mot pour définir ce livre, je choisirais " inclassable ". Je sais aussi qu'à peine la première page lue, on est entraîné dans l'histoire sans savoir décrocher une seconde, constamment balancé entre le point de vue d'un père, de deux garçons et d'un corbeau. Les points de vue se répondent, se confrontent de page en page et décortiquent les éléments du passé. Il est question d'amour, de deuil et de résilience. Il est question de Sylvia Plath, de Ted Hugues et de plumes d'oiseaux. Il y a dedans tout ce qui fait le monde : de la joie, de la douceur, de la douleur, de la nostalgie, de la violence, de la passion, de la détresse, de la gratitude... mais pour se rendre compte de tout cela, il faut l'avoir lu jusqu'à la dernière ligne, se dire que c'est criant de vie et de vérité et que ce livre a une folle puissance universelle. Il raconte avec une plume aussi saccadée que poétique notre histoire à tous, notre incapacité à pouvoir contrôler l'univers, le moment de la mort de ceux qu'on aime et comment se déroulera l'après. Un livre profondément humain mêlé à quelques plumes d'oiseaux noires ou blanches, c'est comme vous voulez... @monprecieuxlivre
Lien : http://monprecieuxlivre.wixs..
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J'ai mis du temps à entrer dans cet étrange livre mais lorsque j'ai mis mon cerveau de côté et que j'ai laissé mes émotions travaillées, je l'ai dévoré. Je le referme les yeux humides.
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Si vous lisez ce livre, attendez vous à de l'absurde ! Et dans cet absurde, il y règne énormément de poésie, de délicatesse.
J'ai ri, j'ai pleuré. Je me suis laissée bercer par Corbeau de son doux chant ! D'ailleurs, merci d'avoir porter une image positive du corbeau ! (moi, fan de corbeaux ? ha bon ?! Jamais :D)
Je recommande cette lecture qui sort des sentiers battus, qui ouvre sur la question du travail du deuil.
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Une femme meurt, laissant derrière elle un mari et deux fils. Comment faire pour continuer à avancer, sans céder au désespoir ? Comment réapprendre à vivre, quand on ne fait que survivre ? Difficile de se relever seul, quand il faut à présent garder la famille unie alors que celle qui les liait tous n'est plus là. Heureusement, le Corbeau n'est pas loin et il ne compte pas laisser cette famille brisée se détruire plus longtemps.

Ce petit livre ne ressemble à aucun autre. Ce ne sont pas vraiment des vers, mais pas non plus de la prose. Il n'y a pas de vrais chapitres, mais ce ne sont pas pour autant des poèmes individuels. C'est un tout qu'il faut considérer, et ce tout ne peut pas être rangé dans une catégorie précise. On plonge donc dans cette lecture sans vraiment savoir où l'on va atterrir et, quand on en sort, on a l'impression d'avoir fait soit un voyage dans un pays lointain, soit un rêve très confus.

Le titre de ce livre, Grief is the thing with feathers, est une allusion directe au premier vers d'un poème d'Emily Dickinson, « “Hope” is the thing with feathers ». Notre Corbeau serait-il la personnification de l'espoir qui revient et qui persiste même quand on le croie totalement disparu ? En dire plus serait en dire trop donc je m'arrêterais là. N'hésitez pas cependant à vous lancer dans cette lecture ; c'est un OVNI littéraire qui vaut le coup d'être découvert.
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