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Citations sur Mozart et Salieri (10)

Qui aurait pu penser que Salieri
Serait un jour un envieux ignoble.
Un vil serpent qu'on écrase vivant
Et qui se tord en mordant la poussière,
Personne-et à présent moi je le dis,
Je suis jaloux. Avec quelle souffrance
J'envie et quelle profondeur-O Ciel,
Y-a-t-Il justice, lorsque le divin
Et immortel génie n'est pas donné
En récompense d'un amour fidèle,
D'un dur labeur, de ferventes prières
Mais vient illuminer la tête folle
D'un libertin oisif ? Mozart, Mozart.
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SALIERI. Non ! Je ne puis résister plus longtemps à ma destinée : je suis élu pour l'arrêter - sans cela, nous, prêtres et serviteurs de la musique, nous sommes tous perdus, pas seulement moi avec ma gloire obscure... À quoi peut-il servir que Mozart vive et s'élève encore plus haut ? Pour cela l'art sera-t-il relevé ? Non, il tombera de nouveau quand Mozart disparaîtra ; il ne nous laissera pas d'héritier.
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SALIERI
Quelle profondeur ! Quelle hardiesse et quelle élégance ! Toi Mozart, tu es un dieu, et tu ne le sais pas toi-même, je le sais, moi.

MOZART
Bah ! Vrai ? peut-être… mais ma divinité meurt de faim.
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SALIERI
C'est la première fois que je verse
Ces larmes : c'est aussi douloureux que plaisant,
Comme si j'accomplissais un devoir pesant,
Comme si la lame guérisseuse perçait
Le membre qui souffrait ! Ô, mon ami Mozart,
Ces larmes, oublie-les Dépêche-toi, encore !
Continue de combler l'âme de tes accords...
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MOZART
Alors tu aimes ?
SALIERI
Comme c'est profond,
Audacieux et élégant de ligne.
Tu es un Dieu, Mozart, et tu l'ignores,
Mais moi, je sais, je sais.
MOZART
Bah, il se peut,
Mais ma divinité est affamée.
SALIERI
Dis-moi, veux-tu, soupons ce soir ensemble,
Je t'invite à l'auberge du Lion d'Or.

(Traduction en vers de Gabriel Aroutchev)
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O ciel ! Où est donc l'équité si le don sacré, si le génie immortel ne récompensent pas l'amour éperdu, l'abnégation, le travail, les efforts, les prières, et s'ils illuminent un insensé, un viveur ?... O Mozart, Mozart !
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SALIERI (seul). - Non ! Je ne peux pas m'opposer à ce que le sort m'a réservé : j'ai été choisi pour l'arrêter, sinon nous périrons tous, nous, les prêtres, les serviteurs de la musique, et pas seulement moi avec ma gloire sourde... Quel intérêt avons-nous à ce que Mozart continue de vivre et atteigne de nouveaux sommets ? L'art s'en trouvera-t-il plus élevé ? De toute façon il retombera de nouveau quand Mozart disparaîtra. Il ne nous laissera pas d'héritier. Qu'avons-nous besoin de lui ? Tel un quelconque chérubin, il nous a apporté quelques airs paradisiaques, éveillant en nous, créatures de poussière, encore un espoir sans ailes, avant de s'envoler. Eh bien envole-toi donc ! Le plus vite sera le mieux.
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Salieri

Tous disent : « Il n’y a pas de justice sur la terre ; » mais il n’y a pas non plus de justice plus haut. Pour moi, cela est clair comme une simple gamme. Je suis né, moi, avec l’amour de l’art. Étant petit enfant, lorsque les sons de l’orgue retentissaient dans les hauteurs de notre vieille église, j’écoutais, et je ne pouvais me lasser d’entendre ; des larmes coulaient de mes yeux. Je repoussai de bonne heure les distractions futiles. Toute science étrangère à la musique me devint importune. Je m’en détournai avec obstination et fierté ; je me donnai à la seule musique. Tout premier pas est difficile, et tout début de route ennuyeux. J’avais à vaincre des obstacles qui m’assaillirent tout d’abord. Je plaçais le métier pour base de l’art ; je me fis artisan. Je donnais à mes doigts une rapidité sèche et obéissante ; je forçais mon oreille à être juste ; je tuais les accords et j’anatomisais la musique comme un cadavre. Je pris enfin l’algèbre pour preuve de l’harmonie. Ce n’est qu’alors, après avoir traversé le creuset de la science, que j’osai me livrer à la volupté créatrice. Je me mis à créer, mais dans le mystère, dans l’isolement, sans me permettre de penser même à la gloire. Souvent, après avoir passé deux ou trois jours dans ma cellule silencieuse, où j’oubliais la nourriture et le sommeil, après avoir goûté les élans et les larmes de l’inspiration, je brûlais mon travail et je regardais froidement comment ma pensée et les sons que je venais de créer disparaissaient avec la légère fumée. Que dis-je ? lorsque le grand Gluck apparut et nous dévoila de nouveaux mystères (mystères profonds, séduisants, enchanteurs), n’ai-je pas jeté tout ce que j’avais su auparavant, tout ce que j’avais aimé, tout ce que j’avais cru avec tant d’ardeur ? Et ne me suis-je pas mis à le suivre sans murmure, avec un nouveau courage, comme quelqu’un qui aurait perdu sa route, et qu’un autre voyageur remettrait dans le droit chemin ? Par une persévérance obstinée, pleine d’efforts, j’atteignis enfin un haut degré dans l’art infini. La gloire vint me sourire. Je trouvai dans le cœur des hommes un écho à mes créations. J’étais heureux ; je jouissais paisiblement de mes travaux, de mes succès, de ma gloire, ainsi que des travaux et des succès de mes amis, de mes compagnons dans l’art éternel. Non, jamais je n’avais connu l’envie, jamais ; ni lorsque Piccini sut enchanter l’oreille des sauvages Parisiens, ni même quand j’entendis les premiers accents de l’Iphigénie. Qui aurait pu dire que le fier Salieri deviendrait un misérable envieux, un serpent foulé aux pieds, qui, dans son abaissement, n’a plus de force que pour mordre la poussière et le sable ? Personne… Et maintenant, c’est moi-même qui le dis, je suis un envieux ; oui, j’envie profondément, cruellement. Ô ciel ! où donc est ta justice, quand le don sacré, le génie immortel, n’est pas envoyé en récompense de l’amour brûlant, de l’abnégation, du travail, de la patience, des supplications enfin, mais quand il illumine le front d’un viveur insouciant ! Ô Mozart ! Mozart !…
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SALIERI
Ces larmes, je les verse pour la première fois : c’est pénible et c’est agréable, comme si j’avais accompli un pénible devoir, comme si un couteau salutaire m’eût coupé un membre souffrant ! Ami Mozart, ces larmes… ne les remarque pas. Continue, hâte-toi de remplir mon âme de tes sons.
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SALIERI
Eh ! Cesse donc. Quelle crainte puérile ! Chasse ces vaines pensées. Beaumarchais me disait : « Ecoute, frère Salieri, quand mes pensées noires te viendront, débouche une bouteille de champagne, ou relis Les noces de Figaro. »
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