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Joy et Stella. C'est Joy qui parle. L'enfant privée tôt d'une mère, et si dévastée qu'elle en occulte plusieurs années de sa vie. Rencontrer Stella, c'est revivre. Les deux amies que l'on prend pour des soeurs vivent des années de lycée intenses, portées par leur connivence fusionnelle, et leur culte pour David Bowie. Jusqu'à la rupture, soudaine, aussi définitive que leur amitié a pu l'être.

Joy, une deuxième fois abandonnée, questionne, cherche, refait l'histoire que son entourage élude avec beaucoup de zèle.
Ce qu'elle ignore, le lecteur l'apprend cours des chapitres qui s'intercalent entre ceux consacrés à sa quête. Et ceux-là ne sont pas passés au filtre de la subjectivité, puisque l'histoire est dite par l'auteur.

Trente ans plus tard, Joy envoie un mail à son amie d'enfance.


Ce roman traite avec délicatesse de l'amitié sans concession des adolescents, qui s'illusionnent d'une éternité promise. Il faut une raison majeure pour que se brise le lien. Et les dégâts sont d'autant plus profond pour Joy qu'elle porte encorne les stigmates de l'abandon maternel.

Reste la figure ambiguë du père, présent depuis toujours, auréolé d'une gloire telle que peut la concevoir un enfant. Alors comment faire la part entre le héros et le traitre ?


Cette narration alternée donne du relief au récit dont l'intensité grandit au fil des pages avec des chapitres de plus en plus courts et plus denses en révélation. On se prend au jeu de cette recherche de Joy mais l'issue questionne jusqu'à la fin.

Très bon roman sur les passions de la jeunesse et le mal qui rode.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Paris 1986. Joy, 15 ans rentre en seconde au lycée . Elle rencontre Stella 16 ans qui rentre en première. Coup de foudre amical. Elles partagent tout et se ressemblent comme deux gouttes d'eau : même taille, même corpulence, même coupe de cheveux. Même passion pour David Bowie qu'elles vénèrent et écoutent en boucle. Elles se sont même rebaptisées les « Little China Girls » comme dans la chanson de Bowie. Elles passent leurs vacances ensemble, sortent en boite, fument pour la première fois. Après deux ans fusionnels, un matin d'été, Stella part sans explication. Elles ne se reverront qu'une fois, brièvement, au mariage de Stella. Joy ne comprend pas et n'aura de cesse de découvrir les raisons de la fin d'une amitié si forte. Un roman très bien écrit où l'on découvre tour à tour la voix de Joy puis celle de Stella. Deux voix pour un même été et deux vécus différents. Un roman bouleversant de justesse. Un vrai coup de coeur!
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Sur un air de Space Oddity de David Bowie dont elles sont fans toutes deux, une histoire d'amitié d'adolescence entre Joy et Stella. Elles sont jeunes, elles sont belles et un peu Rebel Rebel. Les liens sont indéfectibles et pourtant va s'ensuivre un silence de trente ans. Alors Joy va tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la maison de Long Island où elles passent souvent leurs vacances chez la grand-mère de Joy pour que Stella ne donne plus de nouvelles. Je venais de finir le dernier Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr et je ne cache pas que dès les premières pages, la différence de style m'a sauté aux yeux au point que je me suis dit que ça n'allait pas être de la grande littérature, et pourtant…
Pourtant, Eléonore Pourriat arrive à nous embarquer dans son histoire, entre la France et les USA, entre la famille de Joy et celle de Stella. Comment Stella qui vit dans une famille post- soixante huitarde va se ranger de la sorte et mener, une fois adulte, une vie bien conventionnelle ? Les deux china Girls vont-elles pouvoir reprendre le cours de leur amitié ?
Dans un style très direct, percutant, Eléonore Pourriat sait faire passer les émotions de l'adolescence, révèle le poids des non-dits qui changent le cours de nos vies.
“Les attentes ont été déçues de part et d'autre. On n'espère plus rien. Reste le quotidien, auquel on s'accroche”.
Quelle belle jeunesse on aura eue. Fin des illusions, on entre dans l'âge adulte.

Challenge Multi-Défis 2022.

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Parfois on ouvre un roman, emporté par l'enthousiasme des avis dithyrambiques. Et plof. Alors que le roman est somme toute pas mal, on est franchement un peu déçu. Celui-ci en est un exemple.
J'avais envie de me glisser entre ces 2 amies pour la vie, comme on ne peut l'être qu'à 15 ans. Avec une capacité à faire des concessions proche de zéro. L'impression d'être ultra adulte et l'envie de rester petite, en boule sur son lit à côté d'un nounours. L'attraction des garçons et le corps qui change, qui déplait et plait toujours trop. Alors oui, on retrouve tout ça dans cette histoire. Et la grand-mère fantasque, et une mère néo-hippie, et un père beau gosse pas très présent qui fait ce qu'il peut entre la mère qui n'est plus et son boulot de flic.
Pour le scénario, je suis assez naïve et bon public, mais j'avais compris quasi dès le début. D'où ma déception.

Mais ça reste bien fait.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Parfait pour un après-midi farniente sur la plage ou un trajet en train.
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Poupées, c'est une histoire à deux voix.
« C'était il y a trente ans. Stella venait d'avoir dix-huit ans, Joy en aurait dix-sept à l'automne »

Après deux ans d'amitié passionnée et fusionnelle, Stella s'enfuit pour ne jamais revenir.

Pourquoi ? Pas évident de parler ce ce roman sans en dévoiler le ressort principal, l'événement qui un jour de tempête fit basculer la vie de Stella.

Trente ans après, un mail de Joy vient raviver une blessure enfouie.

Rythmée par les titres de Bowie dont les deux filles sont fan, la narration alternée entretient le suspense et donne du relief au récit dont l'intensité s'accroît au fil des pages.

Les souvenirs croisés permettent au lecteur d'assembler les pièces du puzzle d'une amitié flamboyante qui a volé en éclats.

« Les amitiés adolescentes sont un embrasement total, une déflagration, un don de soi envers et contre tout, un pacte avec l'autre comme on n'ose plus jamais en faire par la suite. C'est une expérience de l'absolu, de l'infini. Un amour fou qui abrite toutes les illusions, qui protège et encourage. »

La plume d'Eléonore Pourriat, sensible et délicate, dépeint parfaitement l'amitié exclusive, la complicité, les premières fois, les dits et les non-dits. le lecteur attentif saura peut-être décrypter les indices habilement semés…

Ce roman est un coup de coeur, j'en recommande la lecture aux meilleures amies, aux BFF, aux amies d'enfance jamais oubliées et qu'il faut absolument retrouver, bref à toutes les femmes (vous comprendrez pourquoi)
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Deux jeunes adolescentes, Joy et Stella sont des amies fidèles qui vivent en France et se rendent parfois en vacances aux États-Unis chez la grand-mère de Joy. Cette amitié profonde va voler en éclats et les séparer à jamais ! le fait générateur que le lecteur découvrira assez vite est l'objet de nombreux livres sur le sujet et l'histoire se lit de façon agréable mais peine à convaincre malgré un texte court, mais encore trop long !
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Ch-ch-ch-ch-changes
(Turn and face the strange)

Les histoires d'amitié adolescente qui tournent mal, voilà un pitch qui fonctionne toujours avec moi !
En effet, je trouve que ces amitiés ont quelque chose d'intense et de vrai, une sorte de mise à nu, que l'on ne retrouve ni dans les amitiés adultes, ni dans les relations amoureuses ensuite.

Joy et Stella se rencontrent à l'entrée au lycée, et le dicton "Qui se ressemble s'assemble" semble avoir été inventé pour elles deux.
Il se développe entre elles une amitié fusionnelle, telle qu'on n'en voit qu'à l'adolescence. Mais au bout de deux ans, Stella s'éloigne de Joy, cherche des prétextes pour l'éviter, jusqu'à la rupture ultime et spectaculaire de leur relation.

Au-delà du pitch qui me plait d'emblée, j'ai été happée dès les premières pages par l'écriture d'Eléonore Pourriat, une écriture vivante, rythmée par les chansons de Bowie.
La narration nous fait passer du récit de Joy, à la première et deuxième personne, chez qui le souvenir de cette amitié reste vivace, à celui de Stella, à la troisième personne, plus distancié.
Subtilement, progressivement, leurs deux récits entrecroisés nous livreront la vérité sur l'évènement qui a brisé leur relation.

J'ai lu ce roman quasiment d'une traite, en une journée, le délaissant seulement lorsque j'y étais obligée et le reprenant dès que j'avais un moment de libre.
J'ai savouré l'ironie de le lire juste après Over the rainbow, tellement les familles et les époques décrites auraient pu être identiques et n'étaient en rien semblables.

C'est un roman où l'ampleur de la révélation importe moins que le chemin pour y parvenir.
Une très belle découverte de cette rentrée littéraire que je vous recommande chaudement.
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Je vous présente un très court roman de cette rentrée littéraire, court mais si idéalement construit qu'une ligne de plus aurait été inutile. Éléonore Pourriat est déjà l'auteure d'un roman Histoire d'Adrian Silencio, elle réitère l'essai avec Les Poupées. Notre auteure est également actrice et réalisatrice de courts et longs métrages, au coeur desquels elle traite de la place de l'homme et de la femme dans la société. C'est un thème qui réapparait en filigrane dans ce roman de filles, de ces jolies poupées que l'on manipule à sa guise.

Je m'attendais davantage à une narration qui reposait sur une disparition involontaire quand je me suis intéressée pour ce livre, je m'imaginais une disparition inexpliquée, non pas un choix totalement assumé de la part de Stella. J'étais, comme on peut le dire familièrement, à côté de la plaque. Les motifs de cette disparition, qui relève davantage de la rupture amicale et d'une mise à distance, sont nettement plus subtils et complexes que cela. Comment se remettre d'une amitié passionnée qui s'interrompt brutalement sans un mot d'explication ? Si certaines séparations amoureuses peuvent être destructrices, les fins d'amitié aussi brutales telles que celle de Joy et Stella laissent aussi des traces, dans les mémoires.

Joy et Stella se ressemblent étrangement au point d'en prises pour des jumelles. Et comme le font bien souvent les adolescentes elles partagent les mêmes gouts et passent leur vie ensemble, d'autant qu'elles ont un schéma familial presque similaire, la première élevée par son père, la seconde par sa mère. Toutes adolescentes qu'elles étaient, elles ont découvert ensemble la vie, leur corps, les émois, leurs coups de sangs, les émotions que procurent les chansons de David Bowie, une complicité si intense qu'elle en frôle l'amour. On le comprend peu à peu, c'est une rupture d'autant plus violente et incompréhensible. Car Joy adulte a grandi et s'est construite sur le vide que lui a laissé la perte soudaine de son amie, si chère, et sur le malentendu qui en résulte. Vous l'aurez compris, le récit se base sur cette tentative de rebâtir ce qu'il s'est passé, il se fait à deux voix, la première celle de Joy qui reprend un contact éphémère, par mail interposé, avec son amie afin qu'elle lui donne la réponse qu'elle cherche face à celle de Stella, qui consent à lui donner cette réponse attendue pendant vingt ans, L'ampleur du vide laissé par l'absence de Stella laisse présager de l'évènement qu'elle a vécu qui l'a poussé à agir de façon aussi extrême.

L‘écriture avisée d'Éléonore Pourriat peint parfaitement le bout de monde gai et lumineux de ces deux jeunes filles, assombrit par l'obscurité de ce ciel qui apparaît au loin laissant entrevoir la tempête qui finit par se déchainer et briser l'une d'entre elle, au son de l'orage : elle parsème juste ce qu'il faut d'indices pour mener, sans en avoir l'air, son lecteur sur le début de piste des évènements passés. le monde de Joy se délite peu à peu alors que la révélation de Stella éclate, le soleil des jours heureux à Long Island se transforme bien en un coup de soleil cloqué, rouge et purulent, qui n'en finira pas de guérir. Là ou Stella a eu le temps de commencer sa résilience, Joy voit l'innocence qu'elle a conservée ces vingt années voler en éclat et veillait sous le coup du choc. Les deux filles ne sont plus sur la même longueur d'onde depuis longtemps, des années de vie ont gâchées.


Il est bien difficile de parler de ce roman sans en dévoiler l'intrigue principale, et je ne souhaite pas vous gâcher l'étonnement de la découverte, cette surprise qui donne un tout autre sens à la vie des deux jeunes filles que Joy et Stella étaient, et des femmes qu'elles sont devenues. Dans la lignée de ce qu'elle a fait précédemment, l'auteure démonte un monde, encore et toujours, maîtrisé bien souvent par certains hommes, dirigé par leur bon plaisir, ce monde encore fortement déséquilibré, obstinément phallocrate, ou la lâcheté, la satisfaction des caprices et l'égoïsme est règle de droit.

C'est une histoire terrible que nous livre là l'auteure, ou son écriture si précise manie à chaque fois le mot juste, et qui a une telle force évocatrice que tout est constamment suggéré sans que rien ne soit dit. La violence est indescriptible, les dégâts démesurément longs et étendus, si Stella est touchée de plein front, Joy n'est pas épargnée. J'ai été assez dubitative au tout début du récit de Joy mais dès que l'auteure a fait s'exprimer Stella, j'ai totalement adhéré à l'histoire de ces deux adolescentes perdues au milieu d'adultes qui n'agissent que selon leur bon vouloir et qui paient les pots cassés d'un paternalisme coupable. Davantage encore par la façon dont l'auteure joue avec la vie de ses personnages, comme les facettes d'un diamant, ou lorsque l'une se dévoile et réfracte toute sa lumière, l'autre reste en retrait. Les penchants les plus inavouables qui soient éclatent au grand jour en un feu de paille vite éteint.

J'ai apprécié aussi ce roman car dans cette histoire d'amitié gâchée, aucune des deux comparses n'accuse l'autre de tous les maux, il y a une certaine rancoeur, mais ce n'est en aucun cas une histoire de vengeance, de règlement de compte, basse et mesquine. L'auteure est plus fine et intelligente que cela, ses ficelles ne sont pas aussi grossières, je l'avoue bien volontiers, que d'autres histoires d'amitié rompues que j'ai pu lire précédemment. Elle ne joue pas sur ces sentiments-là, elle retisse, tout en sensibilité et en délicatesse, l'histoire des deux filles jusqu'à qu'ils finissent par se rencontrer et que les deux anciennes amies finissent par se comprendre, enfin. Éléonore Pourriat a écrit avec brio les orages d'une histoire d'amitié simple qui tourne au vinaigre, consumée par la foudre d'une volonté extérieure, qui anéantit tout, les souvenirs d'un âge d'or qui appartient définitivement au passé de Joy et Stella. Belle réussite !











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Poupées d'Eléonore Pourriat n'est pas un récit de vacances comme pourrait le laisser penser la couverture.

Joy et Stella sont deux amies d'enfance, qui se sont perdues de vue. Joy souhaite renouer le contact car trente ans ont passé et l'incompréhension de cette rupture lui pèse toujours.
A travers leurs souvenirs respectifs, les filles retracent leur belle histoire d'amitié. Cette période de la vie où elles étaient tout l'une pour l'autre et où rien ne pouvait les séparer.

Une époque débridée, une jeune fille belle et délurée...on devine aisément l‘événement qui a marqué leur jeunesse.

Un roman dans lequel il est difficile de rentrer.
Les personnages sont tous ancrés dans des clichés ( la copine lesbienne, la grand-mère fantasque, la mère décédée, mon père ce héros…) et l'identification est impossible.

Une fois le contexte exposé, les relations humaines prennent le relais. Fortes, justes, elles gomment les premiers ressentis. L'auteure jongle admirablement sur les sentiments contradictoires. Les souvenirs de Stella sont rapportés à la troisième personne preuve de la distance qu'elle y apporte tandis que Joy s'approprie son passé à la première personne. L'écriture est intuitive, belle, fluide et rythmée par les tubes de David Bowie.

C'est donc un retour en demi-teinte car la seconde partie est bien meilleure que la première. Je reste avec le regret qu'il n'y ait pas eu plus de simplicité pour une immersion complète.
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Joy et Stella ont 15 et 16 ans, elles se rencontrent au lycée et vont très rapidement devenir inséparables, développant une amitié d'une intensité considérable, comme nous en offre surtout l'adolescence. Stella vit avec sa mère, dont Joy apprécie tant la liberté et la vie un peu bohème, elle qui a perdu la sienne et vie avec son père policier qui l'adore.
En cette année 1986, elles passent leurs vacances aux Etats-Unis, en compagnie du père de Joy, dans la maison où vie sa grand-mère.
Il est impossible de donner plus de détails sur ce roman sans risquer de dévoiler des informations qui mettraient à mal la découverte lente et inéluctable du secret qui pèse sur ces deux jeunes filles.
Un livre qui m'a beaucoup plu et dont l'écriture m'a immédiatement happée tant le souhait d'en connaître le dénouement est adroitement attisé. Merci une fois de plus à Brigitte de la @librairiealinéa pour ce beau conseil de lecture!
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