Ce roman autobiographique retrace la vie de
Margaret Powell, de son enfance à Hove (près de Brighton) jusqu'à sa soixantaine. Son père était artiste peintre et sa mère faisait des ménages. En tant qu'ainée de la famille, elle s'occupait souvent de ses frères et soeurs. Même si sa famille avait peu d'argent, certains divertissements étaient possibles occasionnellement: jeux, cirque, cinéma… Une fois son brevet des collèges obtenu à 14 ans, elle aurait bien voulu continuer l'école.
Pour faute de moyens financiers, elle commença rapidement à faire des ménages et enchaina divers emplois. Avec l'aide de sa mère, elle entra finalement en condition et devient fille de cuisine dans une grande maison. Enchainant les places, elle a connue différents employeurs et monta en garde en tant que cuisinière.
Ce que j'ai aimé avec ce témoignage, c'est qu'il se lit aisément. On a l'impression que Margaret est là avec nous et qu'elle nous raconte directement son histoire. Et quelle aventure ! Les nombreux témoignages nous font prendre conscience des conditions de vie et des différences entre “Eux” (les gens d'en haut) et les gens d'en bas. Dans une même maison, la frontière est énorme. Elle nous raconte de nombreuses anecdotes saugrenues de tâches quotidiennes à réaliser, comme repasser des lacets… Ces collègues ne sont pas épargnés, et on ne peut que rigoler de commentaires en commentaires.
Le texte est très bien écrit et on s'imagine facilement l'environnement qui nous est décrit. La multitude de souvenirs qu'elle nous confie, font à la fois rire et peuvent être aussi révoltant. Je retiens par exemple cet aristocrate qui les faisait descendre en pleine nuit pour toucher leurs bigoudis, en échange d'une pièce…
Elle m'a regardée comme si j'étais quelque chose de pas tout à fait humain. Elle n'a pas prononcé un mot, elle est juste restée là, à me regarder. Elle avait visiblement du mal à croire que quelqu'un comme moi pouvait marcher et respirer. Je me suis dit : “qu'est-ce qu'il y a ? j'ai mon bonnet, mon tablier, mes bas noirs, mes chaussures…Je n'arrivais pas à trouver ce qui n'allait pas. Finalement elle a articulé :
“Langley, vous ne devez jamais, jamais vous m'entendez, sous aucun prétexte, me tendre quoique ce soit avec vos mains; toujours sur un plateau d'argent.
Mais il est vrai qu'une fois une grande partie du roman lu, la redondance s'installe. On rigole beaucoup moins, même si le récit reste intéressant.
En soit, une lecture très agréable avec de nombreuses notes d'humour et qui nous ouvre les portes de la domesticité anglaise au début du XXème siècle.
Lien :
https://lespapiersdemrsturne..