L'auteur raconte la vie de Peter Els, compositeur septuagénaire, passionné de chimie.
Le récit se déroule dans deux époques entre lesquelles le lecteur évolue d'un chapitre à l'autre. Dans le présent, l'action se situe dans les années suivant le 11 septembre 2001. Un soir alors que son chien fait une hémorragie, Peter Els appelle les services d'urgence, des policiers arrivent chez lui et découvrent alors un laboratoire dans lequel il manipule de l'ADN. Soupçonné de terrorisme par les services de la Sécurité intérieure, il prend la fuite. Dans le passé, grâce à de multiples flashbacks, l'auteur retrace l'histoire du héros à travers ses souvenirs. Les chapitres sont entrecoupés d'épigraphes dont l'origine nous sera révélée à la fin du roman.
Les plus beaux passages sont ceux consacrés à la véritable raison de vivre de Peter Els : la musique. La description musicale du « Quatuor pour la fin du temps » d'Olivier Messiaen est l'un des summums du livre et mérite à lui seul sa lecture. Naturellement, le lecteur éprouve le besoin d'entendre ces morceaux si magnifiquement détaillés par
Richard Powers.
Cependant, même si les passages concernant la musique sont brillants, l'alchimie entre les deux thèmes évoqués ne prend pas. L'intrigue autour du bioterrorisme semble finalement un prétexte et nuit au véritable intérêt du livre à savoir le récit de vie de Peter Els, sa quête d'un absolu musical, la rédemption qu'il cherche à travers cette fugue.
«
Orfeo » est au final un livre beau et émouvant par moments mais qui manque d'équilibre et de cohérence. C'est pourquoi, je ne saurai trop conseiller à ceux qui veulent découvrir
Richard Powers de se tourner plutôt vers l'exceptionnel «
le temps où nous chantions ».